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SUJET: Sujet libre ce lundi 10.10.2022 à 19h00 chez Maitre Kanter. Annemasse. Compte rendu : De quelle boussole disposons-nous pour nous orienter (dans la vie) ?

Sujet libre ce lundi 10.10.2022 à 19h00 chez Maitre Kanter. Annemasse. Compte rendu : De quelle boussole disposons-nous pour nous orienter (dans la vie) ? il y a 7 mois 4 semaines #1566

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Rencontres philo pour le monde d'aujourd'hui, tous les lundis à 19h00
chez Maitre Kanter, place de l'Hotel de Ville. 74100 ANNEMASSE


Ce lundi 10/10/2022, le sujet sera choisi parmi les questions proposées par les participants

Par un vote ou un échange ouvert, on retient la question qui semble motiver l'attention des participants présents.
- On cherche à dégager les enjeux de la question : en quoi il y a problème (sur un plan existentiel, relationnel, social, politique) et on interroge les dimensions de vérité et d'éthique que nos propositions soulèvent. C'est là où on commence à philosopher vraiment.
- De fait, nous faisons philosophie par une capacité à mener une enquête, et par celle à questionner les raisons et les références par lesquelles on pense. (Quelques éléments d'explications sur la philo dans les cafés philo, ici)

- Nous avons remarqué que, lorsque des participants s'impliquaient dans les questions qu'ils posaient et, parfois, lorsqu'ils avaient sous le coude, une citation, un témoignage de ce qui les avait interpelés dans la semaine, ou une question à laquelle ils pensaient déjà, que ce contexte facilitait parfois la prise de décision du sujet retenu.
- Apprendre à réfléchir ensemble pour dégager un problème et formuler une question s'inscrit dans une démarche première en philosophie.
- La formule traditionnelle des cafés philo où un participant souhaite préparer une question avec quelques ressources est toujours ouverte, il suffit de l'inscrire dans l'agenda et de l'introduire en une poignée de minutes le jour venu.
Le compte rendu du sujet de la semaine passée est ici: L'intérêt privé s'oppose-t-il à l'intérêt collectif ? Suggéré par Reginald.
Règles de base du groupe
- La parole est donnée dans l'ordre des demandes, avec une priorité à ceux qui s'expriment le moins.
- Chacun peut prendre la parole, nul n’y est tenu.

Pour limiter les effets de dispersion dans le débat
- On s'efforce de relier son intervention à la question de départ, de mettre en lien ce que l'on dit avec ce qui a été dit.
- Pour favoriser une circulation de la parole, de sorte à co-construire le débat avec les autres participants, on reste concis.
- On s'attache davantage à expliquer la raison de sa pensée, plutôt qu’à défendre une opinion.
- On s'efforce de faire progresser le débat.
- Concrètement, on évite de multiplier les exemples, de citer de longues expériences, de se lancer dans de longues explications, mais on va au fait de son argumentation.
Avec ou sans préparation, chacun est le bienvenu, les cafés philo sont par définition, contre toute forme de discrimination et de sélection par la classe sociale, le niveau scolaire, etc.

René Guichardan, café philo d'Annemasse.
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Dernière édition: il y a 7 mois 3 semaines par René G..
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Sujet libre ce lundi 10.10.2022 à 19h00 chez Maitre Kanter. Annemasse. Compte rendu : De quelle boussole disposons-nous pour nous orienter (dans la vie) ? il y a 7 mois 3 semaines #1569

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De quelle boussole disposons-nous pour nous orienter (dans la vie) ?

Nous étions une dizaine de personne, Réginald s’interroge sur la récurrence des références à la Grèce Antique qui mettent en valeur les idées de république, de démocratie, de liberté, et plus généralement, celle d’une sagesse antique. Son idée est de souligner le désordre et la perte de sens auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. Sa question porte à la fois sur ce que nous n’apprenons pas de l’histoire, mais également sur le sentiment d’une perte de repères pour nous orienter dans le monde.

Mais quelle est la question qui se pose derrière le malaise exprimé : il ne s’agit pas d’idéaliser pour la énième fois un passé antique révolu ou encore de le dénigrer et de le reconstruire a postériori, il s’agit plutôt de saisir une anthropologie du sens : Aujourd’hui, comme hier, de quelle boussole disposons-nous pour nous orienter (dans la vie), dans nos manières de faire société ?

Un mot sur le déroulé du débat
Il a fallu prendre en compte une diversité de manières d’entendre le problème qui se posait derrière la question. Par exemple, selon certains participants, notre démocratie résulte d’un idéal de liberté et d’égalité qui a vocation à être universel, bien qu’il ne soit pas du tout reconnu comme tel par les autres continents (Brésil, Chine, Afrique, Inde, Amérique du Sud).
Tandis que pour d’autres participants, le mode de vie occidental est asservissant et sa liberté ultra individualiste est avilissante, il ne peut faire modèle. Nous n’omettons pas l’idée, qu'avoir raison dans ses valeurs, ne donne aucun droit de les imposer à autrui. Et, surtout, qu’imposer la démocratie ou des valeurs de droits humain par la force, par la menace ou par des guerres n’est pas seulement contradictoire et contre-productif, mais relève d’une perversité tant morale qu’intellectuelle. Il n’y a pas de discussion à ce sujet, la cause est entendue.

D’autres participants estiment qu’il y une confusion entre les sciences et les techniques. Ce salut techniciste laisse supposer qu'il nous sauvera de tout, or il s'arrime à l’idéologie consumériste et au capitalisme financier qui en forge la promesse. La triade ainsi créée : science et technique + capitalisme financier + hyper individualisme façonnent l’environnement confus et destructeur dans lequel nous nous débattons aujourd’hui.

Une observation par rapport au débat : le fil de la discussion s’oriente déjà dans la recherche des causes de la perte de sens (l'absence de boussole) que nous vivons. Cela dit, nous gardons à l’esprit, comme animateur, l’idée qu’il nous faut rechercher la question qui se pose. Nous en rappelons le principe au cours du débat, ce rappel limite en partie les effets de dispersion.

Quelques problèmes posés
L’idée de sens suppose une direction, des repères, éventuellement une destination, sinon un « horizon ». Quels sont-ils et qui peut, aujourd’hui, les formuler ?
D’un point de vue méthodologique, la proposition est « pertinente », cependant, elle demande de répondre à la question de « qui » ou de « qu’est-ce qui » peut nous aider à trouver ces repères ? Qu'est-ce qui peut nous aider à définir une direction/horizon dans un monde en conflit, ultra divisé et hyper individualiste ?

C’est donc la question des valeurs qui est posée (lesquelles ?), mais aussi la façon dont elles se transmettent (par quels leviers d’action) et qui les transmet ? Or un problème est soulevé : si l’école et les parents transmettent des « valeurs », la société nous met en conflit avec les héritages reçus. En effet, un système éducatif élitiste associé à l’idéologie du progrès/innovation et chapeauté par le capitalisme financier crée un environnement social qui mine les valeurs de solidarité. Rappelons que les valeurs profondes, notamment celles de la solidarité, se transmettent au sein des familles. Ainsi, des valeurs en contradiction se télescopent à tous les niveaux de notre société :
> d’une part, au niveau des familles, il n'y a pas de monde "commun" partagé, et chaque famille transmet sa culture et ses codes (archipellisation de la France. Jérome Fourquet)
> d’autre part, un système éducatif élitiste, une économie prédatrice, la raréfaction des ressources et la précarité des emplois incitent à toujours plus de compétition et de « division » au niveau mondial comme au sein même des familles (acculturation, sociologie des transclasses et anomie). Le monde se retrouve enfermé dans ses propres contradictions

Des perspectives, malgré tout.

L’angle personnel, de soi à soi-même, et par rapport à autrui.
L’idée est évoquée : si de moi à moi-même, je me comporte bien, avec une éthique qui prend en considération l’autre comme « soi-même », alors, je peux m’orienter dans ma vie. En somme, j’ai une éthique sans trop me compliquer et elle peut s'avérer suffisante pour moi-même et dans mes interactions. Cette approche correspond aux philosophies du développement personnel, à celles qui critiquent l'égo et le mettent en conflit avec lui-même. Elles portent en elles l'idée que, plonger en soi permettrait de trouver l'universel. Or, s'il importe de plonger en soi pour se connaître, l'universel ne s'y réduit pas, il ne connaît aucune demeure.
Question qui se pose : quelle part j’engage de moi par rapport aux informations, par rapport au monde, par rapport aux luttes collectives pour penser avec discernement les enjeux qui se trament ? En effet, les médias nous présentent tout de manière caricaturale : faut-il être pour l’Ukraine ou pro Poutine, faut-il être pro vax ou anti vax, pro nucléaire ou anti-nucléaire, décroissant ou croissant, etc… ?
En conséquence, si je ne me maintiens que par rapport à moi-même, est-ce que les structures de la société, la géopolitique, le capitalisme financier et le monde existent encore ?
Réponse possible : oui, ils existent, mais ils sont inatteignables, voire non conceptualisables. On ne sait qu’en penser et ils restent dans le domaine de l’impensé, comme rejetés hors de soi ou refoulés dans un inconscient.

L’angle des valeurs
Les printemps arabes ont mis en avant une valeur de justice plutôt que de liberté, les asiatiques promeuvent des valeurs collectives et d’obéissance (Confucius), plutôt que l’hyper individualisme et la liberté, l’Inde cultive à la fois des valeurs de « détachement » par rapport aux valeurs matérielles, et en même temps des valeurs (et des comportements) d’attachement aux rites, aux classes (castes) et aux traditions (entre Bollywood et le yoga). Si bien que l’Occident, avec ses valeurs démocratiques, qu’il n’érige ni en exemple par rapport à lui-même (crise Covid, médias rachetés, corruption des gouvernements et du projet « démocratique »)
> ni dans ses relations internationales où il se comporte comme un prédateur,
l’Occident, disais-je, ne peut plus être crédible pour promouvoir ses valeurs. Ce qui explique, depuis que la mondialisation s’enlise dans les contradictions d’un capitalisme financier à bout de souffle, le repli de chaque pays sur ses propres valeurs, et l’espoir misé sur son propre développement. Mais dans les coulisses de cette mondialisation livrée à elle-même, des jeux d’alliance et de stratégie se trament, pourvu que, du point de vue des Brics, ces dernières ne se soumettent plus à la logique hégémonique de « l’Occident ». Les Brics élargies (avec le continent Afrique) l’ont trop bien compris pour s’y laisser prendre une nouvelle fois.

Les valeurs sur un plan diplomatique et international.

En dépit de la question de l’ingérence soulevée par Kouchner, la pratique veut que chacun s’en tienne à reconnaitre la souveraineté des frontières de son voisin proche ou éloigné, ainsi que de ses valeurs, de ses traditions, de son type de gouvernance, etc. Cette question de l’ingérence soulève tous les risques de guerre possibles (casus belli). Donc, sur le plan diplomatique, il est entendu que les pays ne doivent pas s’ingérer dans les politiques intérieures de leur voisin, mais sur le plan géostratégique et en souterrain : pour les ventes d’armes, l’achat de terres arables, le rachat de Co2 aux pays pauvres pour s’autoriser à polluer davantage, la création de zone de libres échanges pour commercer entre soi, le soutien aux partis d’opposition pour affaiblir les pays concurrents, etc… , les pays se livrent des guerres sans merci mais, et normalement, sans déclaration de guerre ni usage d’armes (Voir références plus bas). Ce débordement des frontières en souterrain aboutit en 1999 au bombardement du Kossovo par les USA via l’Otan pour défendre les minorités Albanaises et, aujourd’hui, à la Russie qui justifie sa guerre contre l’Ukraine pour la dénazifier et protéger les russophones du Donbass. La question de l’ingérence a ouvert une boite de pandore et elle est en train de bouleverser l'équilibre mondial.

En guise de conclusion, et non d'un jugement définitif : Avons-nous des valeurs universelles en partage ?

A priori, non… mais en termes de besoins, oui. Ainsi, chacun, du particulier à la nation, veut se sentir en sécurité et pouvoir se développer. De là, chacun comprend que la guerre contre tous n’est pas une solution.
Le monde s’est également « instruit », il s’est alphabétisé (aujourd’hui, 86% contre 20% en 1950) et tous les pays du monde comptent des universités (la Chine, l’Inde, le Japon produisent chacun plus d’articles scientifiques que la France). De fait, en passant par une grande diversité de cultures et de niveaux d’accomplissement, le monde devient plus « rationnel ». . Ainsi, il n’est pas interdit de « miser » sur un principe de reconnaissance rationnel, à défaut qu’il soit « éthique » : que chacun reste à sa place (prochain sujet, présenté par Elisabeth, ici). Mais, faut-il en demander davantage (avoir les mêmes concepts de liberté) alors que chacun tente de se développer à partir d’où il grandit, et en tentant de combattre les injustices auxquels il est confronté dans son environnement proche ? Il y a une sorte d'humilité de fait à reconnaitre, on peut être solidaire de la souffrance des autres peuples, tenter de les comprendre, voire de les accompagner, mais non de leur imposer nos réponses et les "solutions" qui ont fonctionné pour nous.

Références sur les coulisses de la mondialisation :
- Documentaire de Canal + : Les dessous des révolutions de couleurs. 2005
- Documentaire Canal + : Ukraine, les masque de la révolution (2015).
- Un monde surréel, Noam Chomsky, expliqué par Dixit. durée 16mn
- Voir les concepts de "Guerre totale" de Carl Von Clausewitz et de «La guerre hors limites», de Qiao Liang et Wang Xiangsu
- Références pour l'alphabétisation dans le monde. Statistica, ici.
- Publications scientifiques dans le monde. Atlasocio, ici.


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