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13 mars 2015 à 15h08 en réponse à : Compte-rendu autocritique de l’animation d’un café philo + comparaison-analyse de deux approches #5206
Bonjour René,
Merci pour ta réponse à la fois claire et détaillée. Je viendrai volontiers cet été s’il y a une prochaine rencontre organisée par Michel Tozzi. Je vais aussi en organiser une vers la mi-juillet à Saint Point (Doubs).
Dans les quatre points que tu détailles sur la cohérence, j’ai quelques divergences avec le premier point. Je suis d’accord avec les trois autres.
Tu parles de « La cohérence entre ce que je sens et ce que je dis : le rapport à soi-même. » Le risque est alors la « sincérité », j’adhère trop à ce que je dis et je ne peux pas le penser, ni a fortiori penser. Je ne prends pas de recul avec moi-même et je ne peux entendre le point de vue de l’autre. J’opposerais à l’attitude sincère, l’attitude authentique qui suppose une distance par rapport à ses émotions. Donc ok pour une cohérence entre ce que je dis et ce que je sens à la condition d’avoir pris le temps d’examiner ce sentir. Ce qui suppose de se détacher autant que faire se peut de sa mauvaise foi. La conscience du regard du groupe sur moi peut justement permettre ce détachement. Je me vois du point de vue des autres et du coup, je vois aussi la duplicité de mon jeu qui consiste à me cacher de ce qu’ils voient. Par exemple comme on l’entend souvent dans les cafés de pratique philo : « ce n’est pas ce que j’ai voulu dire », « ce que je veux dire c’est que », « j’ai dit ça parce que ». Si je m’observe du point de vue du groupe je réalise que ces expressions montrent que je me justifie, je suis sur la défensive. Je défends mes mots en les reprenant. Mais pourquoi me défendre si ce n’est parce que je crains quelque chose? Peur de me tromper, peur du regard des autres? Tant que j’adhère à cette crainte, à ce sentir, je suis sincère mais je ne suis pas authentique. Quand je commence à prendre du recul, quand j’examine ce sentir et alors je cesse d’y adhérer avec mes mots et je peux penser. C’est seulement une fois que j’effectue cette analyse (et le débat de pratique philo m’aide justement à le faire) que je suis en mesure d’être cohérent.Amitiés
Laurence5 mars 2015 à 15h47 en réponse à : Compte-rendu autocritique de l’animation d’un café philo + comparaison-analyse de deux approches #5200Bonjour René,
Je viens de lire le retour critique et détaillé sur ton atelier.
Je pense que nous avons des approches différentes, vous êtes plus centrés me semble-t-il, sur le souci des connaissances. La dimension travail sur l’attitude ne semble pas être votre préoccupation. Il y a un souci de rigueur que nous ne plaçons pas au même endroit. Pour vous, souci d’être conforme à ce qui a été annoncé. Pour moi, peu importe que nous ne traitions pas le sujet ce qui compte est d’avoir exercé des compétences philosophiques : argumentation, objection, analyse des présupposés, problématisation, etc…Du coup, le problème de la diversité des niveaux culturels des participants ne se pose pas.
Je viens de mettre sur mon site un texte où je me positionne par rapport à la méthode Brénifier dont je me démarque sur certains points. Je viens également de publier un livre sur la pratique philo (chez Marabout). A l’occasion il pourrait peut-être être intéressant d’échanger sur nos pratiques et pourquoi pas d’organiser une rencontre où nous pourrions montrer ces pratiques et en discuter.
Amitiés
Laurence Bouchet -
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