Cafephilos Forums Les cafés philo Les sujets du café philo d’Annemasse Nuit debout, une révolte ou une révolution ? Débat prévu pour lundi 18.04.2016

  • Ce sujet contient 0 réponse, 1 participant et a été mis à jour pour la dernière fois par René, le il y a 9 années.
Affichage de 1 message (sur 1 au total)
  • Auteur
    Messages
  • #5344
    René
    Maître des clés
      Nuit debout, une révolte ou une révolution ?

      Thématique de notre café philo : quelles questions soulève le fait social de Nuit debout ?
      – Une société qui multiplie les lieux de débats, les interactions, qui questionne les pratiques et les manières de faire, est-ce une société qui change ?
      – Lire et interpréter un « mouvement » social : de quoi Nuit debout est-il le signe ? Que dit-il de notre société, de notre démocratie, de notre gouvernement ?
      – Puis, selon nos réponses, dégageons les thématiques et les questions qui nous semblent propices… à l’évolution de notre société B)

      Quelques témoignages de participants de «Nuit Debout » :
      – « C’est une mobilisation citoyenne face à un monde bloqué sur le plan politique et économique.
      – Voter ne veut plus rien dire, puisque les politiques ne respectent ni leurs paroles, ni leurs programmes.
      – Nous ne revendiquons « rien », nous revendiquons du collectif, nous recréons du commun.
      – Ce qui se crée dans nos rencontres, c’est une reprise de la parole politique citoyenne par le débat ; c’est une forme de mobilisation politique par l’occupation de la rue. J’espère que les « politiques » ne pourront pas le récupérer.
      – C’est bizarre, c’est organisé sans qu’il y ait de leaders hiérarchiques. Des militants de base ont donné des méthodes pour que nous débattions librement.
      – Soyons réaliste, demandons l’évident : Pourquoi ne pas partager le travail alors qu’il y a tant de chômeurs ? Pourquoi retarder l’âge de la retraite alors qu’il y a moins de travail ?

      Le point de vue de Manuel Cervera-Marzal (chercheur en philosophie, sociologue)
      – Il ne s’agit pas d’une simple contestation, des choses se construisent (cantine, buvette, bibliothèque…) et c’est ce que formulait Gandhi, le complément nécessaire à la désobéissance civile est un programme constructif.
      – La politique ne doit pas se limiter à une bagarre de personnes.
      – Il n’y a pas de dominance d’un groupe/classe contre un autre, pas de front contre un autre ; c’est inter-sectionnel, c’est l’idée de faire converger les combats émancipateurs.
      – Préserver la singularité et les différences. Articuler le eux et le nous, par exemple : le peuple et les élites, les riches et les pauvre, les immigrés et les autochtones. Créons de nouvelles majorités, de nouvelles représentations.

      Quelques interventions de Michaël Foessel :
      – Plus qu’une indignation, c’est une colère, laquelle est porteuse d’une action.
      – Il n’y a pas que du procédural dans la démocratie, la colère est un ethos fondamental
      – la révolution a eu déjà lieu dans les consciences, elle marque la rupture avec l’inertie des institutions.

      Citations :
      – Chantal Mouffe : Nous avons un vote, mais nous n’avons pas de voix.
      – Dominque Rousseau : Ce qui est en train de se passer aujourd’hui, c’est la remise en cause du vote, du suffrage universel comme critère de la qualité démocratique. Le critère du vote est concurrencé par la « parole », la délibération, tandis que le vote clôt le débat.
      – Il n’y a pas de démocratie sans représentation, mais la représentation peut étouffer la conflictualité démocratique.
      – Hannah Arendt : Le pouvoir se joue entre des individus, pas nécessairement entre des institutions, entre des groupes d’intérêts.

      Ressources pour s’informer
      –  Colère sociale, de la résignation à la mobilisation ? (Les Matins de France Culture, avec notamment Michael Foessel)
      Sur les docks, Jour et Nuit Debout (France Culture reportage)
      Pourquoi s’engage t-on à dix-sept ans ? Caroline Broué, la Grande table sur France Culture
      De 1791 à Nuit debout, une brève histoire de la démocratie participative.
      La chronique de Xavier de la Porte, le rôle d’internet sur les mouvements sociaux, dont Nuit debout, via notamment Périscope.
      L’émission de débat en directe de Médiapart consacrée à Nuit debout jeudi 14 avril, à partir de 18H00 jusqu’à 23H00
      Article offert par Mediapart : La désobéissance civile est parmi nous. Une analyse du mouvement Nuit debout en regard de l ‘histoire.
      L’invité des Matins (France Culture) où s’opposent les points de vue de Pierre Rosenvallon, Caroline Fourest, Brice Couturier, et Alain Finkielkraut qui s’est fait évincer à Nuit debout.

      Ressources complémentaires

      Faut-il confier la démocratie au peuple ? Avec Dominique Rousseau, Chantal Mouffe dans Du grain à moudre, France Culture.
       Sommes-nous gouvernés démocratiquement ? Une conférence de Pierre Rosenvallon (2016), plutôt réussie)
      – Le programme de Jacques Attali (voir la vidéo), en référence avec son dernier bouquin : 100 jours pour que la France réussisse. 
      Vive le dissensus. Caroline Broué, la Grande Table sur France Culture.
      Colère ( Esprit de mars/avril 2016 ) Michael Foessel et Jean-Louis Schlegel dans Les Nouveaux chemin de la connaissance.
      La colère comme moteur de l’action politique. Peter Sloterdijk
      Comprendre le cerveau aide-t-il à comprendre la société(Lionel Yaccache, neurologue, invité d’Etienne Klein)

    Affichage de 1 message (sur 1 au total)
    • Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.