Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › Philosophie et religion s’excluent-elles l’une et l’autre ? Sujet pour lundi 10.10.2016
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5 octobre 2016 à 23h24 #5383Philosophie et religion s’excluent-elles l’une et l’autre ?
Dans son ouvrage « Ce n’est point ici le pays de la vérité. Introduction à la philosophie de la religion », Vincent Delecroix repense les rapports entre philosophie et religion. Nous avons assisté à sa conférence ici, mais la densité des propos étaient telle, qu’on ne serait les rapporter sans les trahir. Reprenons néanmoins quelques arguments qui peuvent poser question entre philosophie et religion. Il est facile d’opposer ces deux disciplines :
> méthodes philosophiques – basées sur la pertinence de la raison, la conceptualisation, le questionnement,
> méthodes religieuses – basées sur la croyance en des révélations, la foi, des rituels.
Mais on peut également :
1° les mettre en concurrence
– qui de la religion ou de la philosophie offre un plus grand « salut », une plus belle éthique, de meilleurs recommandations pour des pratiques de vie » ? La philosophie, par ailleurs, saurait-elle prétendre conduire à une plus grande « vérité » que la religion ?
2° chercher des complémentarités
La philosophie, avec le seul outil de la raison, peut-elle comprendre ce qui échappe à la raison ? Tandis que la religion de son côté, sans une « critique » philosophique, ne s’enferme-t-elle pas dans une pensée purement dogmatique ?
3° comprendre leurs objets, et leurs interactions
On peut chercher à comprendre comment philosophie et religion peuvent rendre compte des besoins « réels » des êtres humains et des sociétés en ce sens où ces deux disciplines structurent les civilisations, leur l’histoire, et ont en partage des usages communs de la pensée :
1) la spéculation
2) la critique
3) l’éthique
4) la phénoménologie
5) l’herméneutiqueQuelques questions qui s’ajouteront aux vôtres durant le débat :
– La philosophie offre-t-elle quelque chose que la religion n’a pas et, inversement, la religion offre-t-elle quelque chose que la philosophie n’a pas ?
– Les sociétés peuvent-elle véritablement se passer de « religions » ?
– Les valeurs laïques des républiques et des démocraties compensent-elle le manque de religion ?Ressources
– Sacrée réflexion cette vérité de religion. Un compte-rendu de l’ouvrage de Vincent Delecroix par l’Envolée culturelle
– Le résumé du même ouvrage de Delacroix par Philomag.
– Pierre Gisel, Théories de la religion. Un compte-rendu de Vincent Delecroix.
– Portrait de Vincent Delecroix
– Faut-il croire à la liberté ? Kant – Spinoza. Vincent Delecroix invité d’Adèle Van Reth.
– Jesus selon Mahomet. Abdennour Bidar sur France Culture
– Qu’est-ce que le « surmusulman » ? Fethi Benslama (psychanaliste)
– Les religions sont-elles violentes ?
– La science et la religion doivent-elles dialoguer ? Etienne Klein (France Culture)Allons aux faits de Regis Debray :
– Que faut-il entendre par croyance ?
– Que faut-il entendre par sacré ?
– Que faut-il entendre par religion ?
– Que faut-il entendre par Dieu ?
– Que faut-il entendre par laïcité ?Le dossier du le Monde sur la religion (merci Frédéric pour l’avoir transmis) :
– 1 L’influence politique de l’Eglise et des catholiques est-elles devenue négligeable ?
– 2 Vers la neuroligion
– 3 La laïcité ne se définit pas par référence aux religions
– 4 Toutes les religions sont touchées par un renouveau du fondamentalisme et de ses pratiques.
– 5 Il n’y a pas de retour du religieux
– 6 Savoir à quelle religion on appartient ne fait pas sens en ChineCitations
– « la croyance religieuse consiste dans un acte d’accueil à l’égard des prophètes qui ont annoncé la bonne nouvelle du symbole christique. Croire, c’est d’abord croire en la parole de ces autres qui témoignent en faveur de la puissance de régénération du symbole christique. Ce n’est pas d’abord adhérer à des contenus dogmatiques, qui restent seconds, mais faire confiance à la puissance bénéfique exercée par le symbole christique. » P. Ricoeur.– » le religieux a pour fonction la délivrance du fond de bonté des liens qui le tiennent captif. C’est à cette délivrance que veulent concourir le symbole, la croyance et la communauté ecclésiale. » P. Ricoeur. (source : L’interprétation psychanalytique de la croyance religieuse par Philippe Fontaine)
– « la religion est interprétation de l’expérience sous l’horizon de l’Idée de l’Inconditionné ». D’un point de vue subjectif, d’autre part, elles organisent une « interprétation-de-soi » du sujet. U. Barth.
« Que la valeur du monde est dans nos interprétations (- que peut-être quelque part d’autres interprétations que celles qui sont simplement humaines sont possibles-), que les interprétations sont jusqu’à présent des évaluations […] c’est là ce qui transparaît dans mes écrits » Nietzsche, fragments posthumes automne 1885.
Sujets corrélés
– Peut-on fonder une morale sans dieu ? + compte-rendu)
– Les religions témoignent-elles d’une fuite de la réalité ? + compte-rendu sous la forme d’une carte mentale. -
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