Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Ciné philo Annemasse et Ciné Actuel › Ciné philo lycéens/adultes : Tour de France de Rachid Djaïdani (avec Dépardieu, Sadek), vendredi 06.01.2017 + compte-rendu + schéma
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2 décembre 2016 à 12h41 #5410
Tour de France
Réalisateur : Rachid Djaïdani
Acteurs principaux : Gérard Dépardieu et Sadek
Durée 1h35Synopsis
Far’Hook, un jeune rappeur, se retrouve pris au piège de l’escalade de la violence, et après un règlement de compte, doit quitter Paris pour un moment. Bilal, son producteur, lui trouve une planque temporaire. Ce même Bilal, qui a pris ses distances avec son père, Serge, demande alors à Far’Hook de lui rendre service : il s’agit de convoyer le retraité à travers les routes de FRance, sur les traces du peintre Joseph Vernet. Mais entre Far’Hook, jeune artiste arrogant, et Serge, retraité désabusé et limite raciste, le courant ne passe pas vraiment..Projection du 04.01.2017
– Mer : 18h30
– Jeu : 21h00
– Ven : 14h00
– Débat après la projection du vendredi 06.01 à 18H30
– Mar : 18h30Débat ciné philo après la séance du vendredi
Le temps de prendre une collation, le débat débute après la séance du vendredi 06, juste dans la salle à côté.
Si vous n’avez pas vu le film, ou si vous l’avez vu à un autre moment, vous pouvez venir pour le débat seulement, soit vers 20H10.Un accueil particulier est réservé aux lycéens, la parole leur est donnée en priorité, bien que pas de façon exclusive. Dans ce cadre, il est demandé aux adultes d’être attentifs à la parole des plus jeunes.
Etapes du débat :
– Premier tour de table informel : on partage nos impressions, les scènes qui nous ont touchés.
– Second tour de table : on recherche les questions qui se posent d’après ce qui nous a touché dans le film.
– A partir de là, trois options s’offrent à nous : on débat sur une question en particulier, on réorganise les questions pour découvrir/reformuler une question centrale, ou on navigue un peu sur l’ensemble des questions posées.Principes de fonctionnement
> Chacun peut prendre la parole, nul n’y est tenu.
> La participation est gratuite.
> On peut amener une boisson, un casse-croute, des fruits, des biscuits sucrés ou salés, on pose tout sur la table, on partage. Si vous n’avez rien amené, vous pouvez laisser une pièce dans la tirelire. On repart avec les excédents.Lieu : Ciné Actuel – MJC Centre
3, rue du 8 mai
74100 ANNEMASSE
Tél : 04-50-92-10-20Ressources
– L’interview du réalisateur dans La quinzaine des réalisateurs.
– L’avis de Films-âge
– L’avis de Télérama7 janvier 2017 à 18h08 #5430
Un bref compte-rendu
Tour de FranceAmbiance
– Une douzaine de personnes était présente
– Le film est perçu comme étant « agréable », mais peut-être était-il trop « convenu », il manquait de « piquant ». Le road movie se déroule avec une certaine nonchalance, il reste néanmoins ponctué de scènes graves, sévères, émouvantes, tendres, sincères, authentiques.
– Une participantes soulève le contraste entre la gravité de certains thèmes évoqués dans le film et la poésie qui le rythme, comme si le mélange des deux créaient une sorte d’ambiguïté.Une ou deux répliques (de mémoire) retenues
– Sadek (le rappeur) au père (Depardieu) : Vous n’écoutez pas que déjà vous avez jugé.
– L’amie de Sadek à lui-même : Vous refoulez tous vos désirs et vous appelez ça de l’honneur. Vous dites respecter vos femmes, mais c’est pour mieux les contrôler.De nombreuses thématiques sont soulevées
– Le difficile rapport entre un père et son fils, le rapport à l’autorité, à la transmission-trahison des valeurs.
– Le rapport aux valeurs du groupe, des clans. La force des préjugés, la méfiance de l’autre. Les problématiques du métissage culturel. Toutes les cultures peuvent-elles « se mélanger » avec la même facilité ?
– Le rapport à sa parole, à l’engagement, à l’honneur.
Des questions que nous nous sommes posées
– Les religions influencent-elles toutes les cultures ?
– Les problèmes sont-ils dûs à un manque d’ouverture ?
– Y-a-t-il des valeurs « universelles » ?
– Pourquoi, si le but de l’homme est d’aimer et être aimé, n’y parvient-il pas ?
– Est-ce un problème de cadre et d’absence de valeurs ? Témoignage d’une participante : « Dans mon travail, en réunion où de nombreuses cultures sont représentées, nous n’avons pas de problèmes, nous nous respectons tous.
– Qu’est-ce qui est à l’origine de la crise que nous observons partout ? L’école, les parents, l’économie, la mondialisation, Internet, la peur instinctive de l’autre, de l’inconnu ? L’absence généralisée de cadre ?A posteriori : je me suis demandé si la crise « mondiale » (bouleversement dû notamment aux règles de l’OMC où la rivalité économique entre tous les pays prime sur toute autre valeur) n’est pas le produit d’un télescopage entre trois fondamentalistes :
1° le fondamentalisme économique via l’OMC et les capitaux boursiers qui ne mesurent la valeur d’un pays ou d’une entreprise qu’à son PIB ou à son chiffre d’affaire (et que chaque entreprise, chaque individu répercute dans sa vie en incarnant pour valeur essentielle, celle d’obtenir toujours plus),
2° un fondamentalisme nationaliste (via les partis politiques) qui adopte pour toute stratégie le repli sur soi et le rejet de l’autre,
3° un fondamentalisme religieux (via leurs chapelles) qui regrette l’absence d’idéal, de transcendance dans le monde, et qui se présente comme étant le seul garant de «valeurs vraies » (d’empathie, de compassion, de libération, de valeurs non intéressées et immatérielles) ?C’est comme si la crise du monde témoignait d’une tension entre ces trois fondamentalismes (économique, nationaliste et religieux). Chacun veut prendre le pouvoir pour l’exercer sur l’autre, alors que la solution aux problèmes du monde ne peut reposer sur aucun d’entre eux pris isolément. Peut-on inventer d’autres manières de se penser au monde et sortir de ces fondamentalismes ?
Peut-on rêver ?
Peut-on imaginer que les pays aient à coeur de vouloir se mesurer sur le plan de valeurs sociales, de valeurs de coopération, d’émulation, plutôt que sur un plan économique et strictement intéressé ? Ainsi, les plus beaux pays seraient ceux où l’on y enregistre le moins de violence, où l’on y produit la meilleure médecine, où l’on y reçoit la meilleure éducation, où l’on y pollue le moins, où l’on se montre cordial à l’endroit de chacun, où l’on apprend à vivre ensemble…. Toute chose que l’on sait aujourd’hui très bien mesurer (Indice IDH, Gini, rapport Pisa, rapports du GIEC, de l’Insee, de l’OCDE, …, )Dernières questions : quel coût humain doit-on payer pour apprendre à vivre ensemble ?
La vie d’un seul humain doit-elle encore se faire au nom du progrès, au nom de l’évolution de nos sociétés ?Sujets corrélés
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