Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › Zoom philo 3.2. Contre le peuple. Introduit par Philippe à partir d’un texte Frédéric SCHIFFTER. Sujet pour lundi 11..01.2021
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17 janvier 2021 à 14h30 #5988Prochain débat : Contre le peuple.
Lien de participation à la réunion Zoom :
us02web.zoom.us/j/82991873181?pwd=NHAzQUJoZGF5RnJSb2dyTjNUM1pIQT09
ID de réunion : 829 9187 3181
Code secret : 264413Connexion dès 18h30 pour socialiser. Débat à 19h00
Merci Philippe pour ton introduction ci-dessous :
Le thème est le peuple. Pour lancer notre discussion, je vous propose un extrait du pamphlet « anti-démagogique » de Frédéric SCHIFFTER publié l’année dernière :
« Nul n’ayant jamais serré la main de l’Homme, nul n’a jamais pu savoir ce que pensait
ou décidait le Peuple, surtout lors d’un vote. Le Peuple n’étant personne, il est muet – c’est pourquoi nombre de politiciens ou d’intellectuels s’en font les porte-parole. Ce terme générique recouvre pour l’occulter une réalité démographique hétérogène, divisée en groupes socio-professionnels, dont chaque membre, dans une démocratie, possède le même droit de vote que tous les autres mais aux intérêts divergents et antagoniques. Les agriculteurs, les ouvriers, les employés du secteur privé, les fonctionnaires, les cadres subalternes, les cadres moyens, les cadres supérieurs, les professions libérales, les retraités, les artisans, les petits commerçants, les journalistes, les petits patrons, les industriels, les banquiers, les saisonniers, les smicards, les milliardaires, les chômeurs, les auto-entrepreneurs, les élus, mais aussi les membres du gouvernement, des forces de l’ordre, des forces armées, etc., sont tous des citoyens. Pareil démos, au sens civil et administratif du terme – le seul sens recevable –, ne peut s’exprimer de manière univoque ni posséder une âme ou un « principe spirituel » n’étant dans les faits qu’un agrégat d’individus répartis en classes, en clans, en coteries, en corporations, en syndicats, en chapelles, en cliques, en tribus religieuses et communautaires, en gangs, etc., hostiles les uns envers les autres. (…)En période d’élections, les instituts de sondages sont aux premières loges pour savoir que le peuple n’est qu’un fantôme, puisqu’ils n’interrogent que des ego insatisfaits qui, sous couvert d’exprimer des opinions politiques générales, formulent uniquement leurs attentes individualistes. Si les sondeurs posaient à chaque citoyen la question : Que demande le
peuple ? Ils s’entendraient répondre : « Ce que je désire, moi ! » L’expression : « Le peuple s’est prononcé », signifie : « La guerre sociale des appétits égoïstes marque une pause et va reprendre. » »
Frédéric SCHIFFTER, Contre le peuple, 2020.Après avoir lu le texte et pris un petit temps de réflexion, je vous propose de cheminer
progressivement vers une question de réflexion en passant par certaines des étapes suivantes.
Nous n’examinerons pas toutes les questions et il est tout à fait possible d’en suggérer d’autres
qui vous sembleraient pertinentes !!1. Questions de compréhension :
Pourquoi le peuple est-il muet ?
Pourquoi les politiciens s’en font les porte-parole ?
Pourquoi le sens civil et administratif du mot peuple serait-il le seul recevable ?
2. Questions d’amorce de la réflexion :
Quel rôle joue l’énumération dans ce texte ?
Faut-il s’exprimer de manière univoque pour ne pas être muet ?Les catégories sociales énumérées n’ont-elles que des intérêts divergents et antagoniques ?
3. Questions de réflexion :
Les humains sont-il des égoïstes insatisfaits ?
Le peuple existe-t-il ?
La vie sociale est-elle une guerre ?
Connexion dès 18h30 pour socialiser. Débat à 19h00Comment procéder si vous venez pour la première fois ?
– On peut assister à la rencontre sans intervenir, et juste pour écouter.
– Les non-habitués du café philo d’Annemasse sont les bienvenus.
– Connectez-vous en avance pour socialiser, vous installer confortablement, vous familiariser avec l’usage de Zoom.
Quelques indications techniques pour participer
– Si vous ne parlez pas, coupez votre micro (évite les bruits de fond, ce qui est plus confortable pour tout le monde)
– Inscrivez votre nom pour demander la parole. (chacun son tour, dans l’ordre des demandes, avec une priorité pour les participants qui s’expriment le moins).
– Réactivez votre micro quand Brigitte ou Laurence (animatrices) vous donne la parole
– Du papier et un crayon à vos côtés peuvent vous rendre service.
– Installez-vous confortablement avec une boisson et vivez notre moment d’échange comme un moment plein d’attention et de curiosité B)Quelques indications pour participer au débat.
Si vous en avez la possibilité, précisez la nature de votre intervention : demander une précision, revenir vers le sujet, apporter une information, demander un éclaircissement, poser une question, soulever une objection…
On peut également intervenir brièvement dans le débat par le tchat (conversation écrite) pour répondre à un intervenant, préciser son intervention. L’animatrice lit le plus souvent vos interventions.
- Souvenez-vous : vous êtes dans un café philo, vous devez témoigner de votre attention à questionner vos pensées, et non pas d’affirmer ce que vous croyez être vos vérités.
– Attention également à ne répétez pas ici ce que vous entendez sur vos écrans tv, ni ne reproduisez dans notre cercle les manières de débattre que les écrans tv érigent en spectacle, en rapport de force, ce n’est pas notre but que de les imiter.Pour limiter les effets de dispersion dans le débat :
– Évitez de multiplier les exemples, de citer de longues expériences, de vous lancer dans de longues explications, mais allez au fait de votre argumentation.
– On s’efforce de relier son intervention au sujet, de mettre en lien ce que l’on dit avec ce qui a été dit. On ne s’installe pas comme un donneur de leçon, un conférencier.
– Pour favoriser une circulation de la parole, on reste concis.
– On s’attache non pas à affirmer son opinion, mais à expliquer les raisons de sa pensée. En effet, c’est sur la base des argumentations, que l’on met en lien avec la question/le thème de départ, que l’on peut faire progresser le débat, c’est-à-dire, en clarifier les enjeux.
– Si possible, on tente d’identifier les thèses, les problématiques philosophiques qui sous-tendent notre argumentation.Pour agir sur la structure dynamique du débat, chacun peut situer le registre ou la typologie de son intervention, par exemple :
> en relevant des contradictions,
> en répérant une thèse défendue dans une intervention,
> en formulant une problématique (une contradiction entre deux interventions),
> en soulignant le présupposé d’une intervention, ses implicites.
> en formulant un contre argument,
> en apportant un nouvel argument, notamment si la discussion bute sur une impasse,
> en reformulant la question à laquelle vous apportez une réponse,
> en résumant quelques interventions, de faire une micro synthèse, de recentrer le débat,D’un point de vue technique (Michel Tozzi et François Galichet), la philosophie mobilise quatre grandes compétences cognitives : conceptualiser, problématiser, argumenter et interpréter. On se concentre sur ces aptitudes de sorte à ne pas reproduire ici de simples échanges d’idées, d’informations ou de connaissance.
> Merci à tous de vos contributions, de vos suggestions.
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