Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › Zoom 5.10. Pouvons-nous entrer en résonance avec le monde ? (Harmut Rosa), sujet prévu pour lundi 07.06.2021
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3 juin 2021 à 22h02 #6023Pouvons-nous entrer en résonance avec le monde ? (Harmut Rosa)
Lien de participation à la réunion Zoom :
https://us02web.zoom.us/j/82991873181?pwd=NHAzQUJoZGF5RnJSb2dyTjNUM1pIQT09
ID de réunion : 829 9187 3181
Code secret : 264413Connexion dès 18h45 pour socialiser. Débat à 19h00
Question de départ pour notre débat :
Pouvons-nous entrer en résonance avec le monde ?
Selon Harmut Rosa (philosophe-sociologue), auteur de ce concept, l’être humain « vibre », il entre en résonance du fait qu’il vit des expériences « qui lui parlent ». Ainsi, il se sent en tant qu’individu, positivement touché, affecté, ébranlé par des émotions produites dans une diversité de situations, de rencontres. Toujours selon Rosa, c’est par cette relation que les individus se familiarisent avec le monde, s’y attachent. Cette relation se rapporte aussi bien à une autre personne (dans l’amour, l’amitié, la famille, ou dans l’enthousiasme pour une cause politique), elle peut se rapporter à des activités comme le travail, le sport ou à des êtres/objets qui nous transcendent (la nature, l’art, la religion ou le cours de l’histoire). Elle peut encore correspondre à des expériences esthétiques faites face à un paysage, en écoutant un morceau de musique ou à la lecture d’un poème.La résonance se caractérise également par deux mouvements complémentaires : d’un côté, c’est une ouverture au monde, une capacité à être affecté positivement par lui ; mais c’est également le pouvoir d’y agir, et de reconnaître en lui notre activité. Retenons également que la résonance s’éprouve, elle nous surprend, mais elle ne se commande pas. Ainsi, on ne peut la calculer à l’avance, l’instrumentaliser, en chercher une utilité pratique. Il ne s’agit pas non plus d’expérience ou de rencontre qui suscite l’ennui, génère du conflit ou provoque l’embarras, la peur, la détresse, l’angoisse. Ce n’est donc pas une rencontre agressive et de laquelle on doit se protéger.
Harmut Rosa oppose à la résonance, l’aliénation.
L’auteur décrit cette aliénation comme le fait d’une relation muette et froide face à un monde qui force à des adaptations mais qui inhibe notre action, nos initiatives. On est mis en demeure d’attendre, d’être passif, de subir la pression du monde. C’est un monde qui surimpose entre soi et les autres, la logique des programmes, le stimuli des écrans, des interfaces qui barrent un rapport direct à l’autre (qui empêchent la résonance). Ce sont également des contextes de rivalités de toutes sortes qui obligent au retrait, au repli sur soi et à des logiques de survie.Harmut Rosa repose la question philosophique de la vie bonne dans le monde moderne, la résonance, en ce qu’elle est une qualité de relation au monde (aux autres, etc), de son effet sur lui et de son contre-effet sur soi, est le lieu d’interactions à préserver, or l’accélération du monde, ses réformes économiques, la course organisée pour s’accaparer les ressources enclot l’individu en lui-même, le rend étranger à lui-même, capté qu’il est par la vitesse et l’adaptation forcée au monde.
Questions pour notre débat :
Essayons de comprendre les possibles et les limites du concept de résonance et de répondre à la question : jusqu’où pouvons-nous entrer en résonance avec le monde ?
– Jusqu’où pouvons-nous nous aliéner au monde ? (c’est-à-dire le subir, être en rupture avec lui, demeurer enfermé en soi).
– Et, si nous en avons le temps, de quelle manière pouvons-nous nous réapproprier le monde, de sorte que la possibilité d’agir sur lui et lui, à son tour, de nous affecter, de quelle manière, disais-je, cette interaction « résonante » peut-elle de nouveau être rétablie avec le monde ?Ressources
– Eloge de la résonance. Harmut Rosa. Le Cours n°2/3 de 13mn. (Suite)
– L’accélération est-elle socialement soutenable. Harmut Rosa. Le cours n°1/3 de 12mn de International Business School.
– Rendre le monde indisponible. Harmut Rosa. Le cours n°3/3 de 9mn.(Suite et fin)
– Hartmut Rosa interviewé par Xavier de la Porte. La Manufacture d’idées 202
– Université d’Ottawa. Contrat contemporain et résonance, un cours du Pr.d’André Bélanger.
– Résonance et Harmut Rosa sur France Culture.
– Article du Cairn info : Hartmut Rosa, RÉSONANCE. Une sociologie de la relation au monde.
– La revue de presse critique de Open Edition sur l’ouvrage d’Harmut Rosa.
– L’écho des savants À propos de : Hartmut Rosa, Résonance. Un article de la Vie des Idées.Une définition extraite du livre de l’auteur :
En bref, la relation au monde ne saurait se définir en soi par le type d’activités ou les domaines d’objets qu’elle met en jeu, mais seulement par l’attitude au monde et l’expérience du monde qu’elle implique. La formation et le maintien ou non d’axes de résonance constitutifs dépendent premièrement des dispositions (physiques, biographiques, émotionnelles, psychiques et sociales) du sujet, deuxièmement de la configuration institutionnelle, culturelle, contextuelle et physique des fragments de monde en jeu et troisièmement, du type de relation existant entre entre les deux.
Résonance, une sociologie de la relation au monde. Harmut Rosa (2018) Vu sur Babeli ici.
Connexion dès 18h45 pour socialiser. Débat à 19h00Comment procéder si vous venez pour la première fois ?
– On peut assister à la rencontre sans intervenir, et juste pour écouter.
– Les non-habitués du café philo d’Annemasse sont les bienvenus.
– Connectez-vous en avance pour socialiser, vous installer confortablement, vous familiariser avec l’usage de Zoom.
Quelques indications techniques pour participer
– Si vous ne parlez pas, coupez votre micro (évite les bruits de fond, ce qui est plus confortable pour tout le monde)
– Inscrivez votre nom pour demander la parole. (Elle est donnée à chacun son tour, dans l’ordre des demandes, avec une priorité pour les participants qui s’expriment le moins).
– Réactivez votre micro quand Brigitte ou Laurence (animatrices) vous donnent la parole
– Du papier et un crayon à vos côtés peuvent vous rendre service.
– Installez-vous confortablement avec une boisson et vivez notre moment d’échange comme un moment plein d’attention et de curiosité B)Quelques indications pour participer au débat.
Si vous en avez la possibilité, précisez la nature de votre intervention : demander une précision, revenir vers le sujet, apporter une information, demander un éclaircissement, poser une question, soulever une objection…
On peut également intervenir brièvement par le tchat (conversation écrite) pour répondre à un intervenant, préciser son intervention. L’animatrice lit le plus souvent vos interventions.
- Souvenez-vous : vous êtes dans un café philo, vous devez témoigner de votre attention à questionner vos pensées, et non pas d’affirmer ce que vous croyez être vos vérités.
– Attention également à ne pas répéter ici ce que vous entendez sur vos écrans tv, ne reproduisez pas, lors de nos rencontres, les manières de débattre mise en spectacle par les médias qui recherchent le buzz. Ce n’est pas notre but que de les imiter, nous ne sommes pas dans des rapports de force et de pouvoir, mais dans un rapport réflexif : mise en perspective des savoirs, mise en dialogue des argumentations .Pour limiter les effets de dispersion dans le débat :
– Évitez de multiplier les exemples, de citer de longues expériences, de vous lancer dans de longues explications, mais allez au fait de votre argumentation.
– On s’efforce de relier son intervention au sujet, de mettre en lien ce que l’on dit avec ce qui a été dit. On ne s’installe pas comme un donneur de leçon, un conférencier.
– Pour favoriser une circulation de la parole, on reste concis.
– On s’attache non pas à affirmer son opinion, mais à expliquer les raisons de sa pensée. En effet, c’est sur la base des argumentations, que l’on met en lien avec la question/le thème de départ, que l’on peut faire progresser le débat, c’est-à-dire, en clarifier les enjeux.
– Si possible, on tente d’identifier les thèses, les problématiques philosophiques qui sous-tendent notre argumentation.Pour agir sur la structure dynamique du débat, chacun peut situer le registre ou la typologie de son intervention, par exemple :
> en relevant des contradictions,
> en répérant une thèse défendue dans une intervention,
> en formulant une problématique (une contradiction entre deux interventions),
> en soulignant le présupposé d’une intervention, ses implicites.
> en formulant un contre argument,
> en apportant un nouvel argument, notamment si la discussion bute sur une impasse,
> en reformulant la question à laquelle vous apportez une réponse,
> en résumant quelques interventions, de faire une micro synthèse, de recentrer le débat,D’un point de vue technique (Michel Tozzi et François Galichet), la philosophie mobilise quatre grandes compétences cognitives : conceptualiser, problématiser, argumenter et interpréter. On se concentre sur ces aptitudes de sorte à ne pas se contenter ici du simple échange de ses idées, du plaisir à étaler ses savoirs, de l’arrogance à se donner raison.
> Merci à tous de vos contributions, de vos suggestions.
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