Cafephilos Forums Les cafés philo Pensées critiques, anti-covid et anti conspirationnistes de la gestion du Covid. Maître Di Vizio dans un exercice rhétorique et philosophique : qui trompent qui, les politiques trompent-ils les scientifiques ou est-ce l’inverse ?

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    René
    Maître des clés
      Maître Di Vizio dans un exercice rhétorique et philosophique qui change la perspective

      Est-ce les politiques qui trahissent les scientifiques ou ces derniers qui veulent prendre la place des politiques ?
      La question n’est pas si anodine que cela. (Voir ici l’intervention de l’avocat. Durée 12mn)

      Ma prise de notes
      Qui du politique ou du scientifique trompe l’autre ? La question peut sembler hors sol, trop théorique. Pourtant, elle a son sens et elle témoigne de notre époque : nous vivons une ère du savoir en partage sans précédent, et les rapports de force (liés à des équilibres sociaux, financiers, politiques) se recomposent, se réajustent dans les perturbations que nous vivons.

      Maître Di Vizio estime que les scientifiques ont trompé les politiques en leur vendant des « vérités » plutôt qu’en avançant des hypothèses de travail qui demandent à être testées et questionnées parmi d’autres.
      Il prend comme exemple l’affaire de la ciclosporine dans le traitement du Sida. Trois médecins français provoquent de faux espoirs et un emballement médiatique en annonçant triomphalement mais prématurément pouvoir traiter la maladie. C’est une affaire politico-sanitaire en ce que politiques et médecins voulaient damer le pion des Américains dans la course aux traitements.
      L’enjeu n’est pas le malade, mais le pouvoir, l’ivresse d’être les premiers et à en tirer des profits gigantesques. Le reste, l’éthique, le bien commun, la santé des malades, la raison même de ce pour quoi la médecine et le politique existent, est oublié. D’ailleurs les essais thérapeutiques réalisés ont été critiqués pour leur absence d’éthique et les sacrifices que l’on faisait endurer aux malades.
      Fin de ma prise de notes.

      Une réflexion perso
      Aujourd’hui, on voit s’opposer les pouvoirs économiques et politiques mais, dans le même temps, ils trouvent à s’entendre. L’économique cherche à s’échapper du politique (paradis fiscaux) et le politique cherche à le retenir (avantages fiscaux). Le peuple, en dessous, paye cette lutte, car les détenteurs du pouvoir et de capitaux oublient la raison sociale de leur fonction : créer du lien, faire prospérer la société et contribuer au projet de la société, au « bien commun » (l’éducation, la justice, la santé, etc.), dont eux-mêmes ont bénéficié. C’est cette circulation de l’échange qui permet à la société dans son ensemble de se développer, de sorte que chacun, à son tour (s’il n’y a pas trop d’injustice sociale, de discrimination), puisse y apporter sa part, sa créativité et participer ainsi à une évolution intergénérationnelle, à un développement susceptible d’inscrire la dite société dans une histoire au long cours.
      Cela m’évoque la fonction tripartite indo-européennes formulée par Georges Dumézil. Selon lui, les sociétés d’origine indo-européenne organisent l’activité humaine en trois fonctions, correspondant aux domaines religieux (moraux), guerrier (politique) et économique (matériel). Ces trois pouvoirs, exercés de manière séparée et hiérarchisée, sont en réalité très souvent en rivalité entre eux. C’est le cas en particulier lorsque des événements importants, des crises provoquées par divers facteurs (guerre, progrès techniques, bouleversements économiques, épidémies, etc) modifient l’équilibre entre les instances structurantes de la société. Chacun du religieux, de l’économique et du politique cherche à l’emporter sur l’autre, à avoir la prérogative des choix à opérer et à marquer de son influence la société de son temps. Mais, aucune de ces instances n’y arrive jamais ou plutôt, toutes y parviennent en partie et à tour de rôle, car les fonctions de ces pouvoirs sont nécessairement interdépendantes, ce sont des régulateurs des sociétés. Dans le quotidien, l’économique (les marchands ou le matériel dans son ensemble), le religieux (ou la justice associée à une métaphysique) et le politique (la loi ou le pouvoir de contraindre) agissent comme un tout indissociable. En effet, tout don et tout échange marchand s’inscrit dans un rapport à une chose (un objet d’une certaine matière en un certain lieu) et dans le même temps, il s’inscrit dans un rapport à une morale (une éthique de l’échange, une contre-partie offerte), et aussi dans un rapport à des lois (le respect de la propriété privée, du contrat ou de la tradition).
      Les institutions, gardiennes de ces trois pouvoirs, doivent alors pouvoir s’entendre et interagir en intelligence, il en va en de la sauvegarde de la société, du maintien de sa cohésion. Pour œuvrer dans ce but, ces instances doivent être en mesure de rechercher ce point d’équilibre qui permet à l’ensemble de la société de poursuivre son développement. Elles se doivent de le rechercher ou permettre que cette recherche ait lieu en son sein. C’est l’intérêt même de la liberté, c’est sa vertu. A l’échelle de la société, on ne parle pas de la vérité capricieuse de l’individu, mais de la liberté des échanges qui permet à une société de s’inventer, de se renouveler et non de se scléroser, de se fragmenter. Il s’agit de faciliter la liberté de l’échange des idées, des pratiques, des recherches entre les membres de la société, mais aussi entre les institutions, les universités, les syndicats, les chercheurs, les intellectuels, les associations civiles, entre les différents citoyens ou ceux qui les représentent. Plus une société facilite les interactions et la circulation des échanges entre tous les niveaux qui la composent, plus elle augmente les chances de s’enrichir, d’être créative. Le type du développement poursuivi (éthique, civilisationnel, éducationnel, culturel, économique, scientifique, politique, etc.) va dépendre, lui, du lieu, des conditions initiales, des rapports d’influence du moment (des lobbys ou des chefs du religieux, de la science, de l’économique ou du politique du moment) et il se poursuivra selon les émergences, les techniques et les solidarités mobilisées dans telle ou telle société, à telle ou telle époque.
      La justice et l’idée du sens dans tout cela. Avant les Lumières, la religion était la gardienne du sens et de la justice (en lien avec le pouvoir féodal, celui du souverain). De nos jours, dans des pays laïcs et « scientifiques », c’est le savoir (la raison) qui doit être pris en compte. Mais cette raison, si elle oublie l’éthique, faut-il rappeler le religieux pour la remplacer et revenir à l’absolutisme du politique, via un président qui s’identifie au dieu, Jupiter ?
      Ce n’est bien entendu pas mon souhait…Mais je trouve intéressant d’observer, à un niveau anthropologique macro, les rapports de force qui sous-tendent les équilibres fragiles de nos sociétés, surtout à l’aune de la transition écologique qui doit s’opérer.
      La science sans raison est ruine de l’âme, la politique sans justice également, l’économie sans modération est la perte de toute raison (sens), et la religion sans discernement n’est qu’aveuglement. De nos jours, la religion est devenue une affaire « privée » (un rapport intime à sa propre conscience); de leur côté, les sciences et les techniques ne peuvent plus œuvrer sans conscience, c’est-à-dire, sans un rapport à une éthique. Dans une société de la science et du savoir en partage, l’éthique et le sens qu’elle doit prendre, ne peut se construire qu’avec l’ensemble des membres de la société et de ses instances structurantes. A chacun de contribuer et chacun y contribue de fait par son emploi, sa manière de l’exercer, ses activités sociales, ses hobbys, ses messages postés sur les réseaux sociaux, etc.
      Et vous, de quelle manière contribuez-vous à donner du sens, à créer du lien dans la société d’aujourd’hui ? Agissez-vous sur un plan individuel, en prenant part à des activités associatives, voire en prenant soin de votre équilibre personnel ? Agissez-vous en vous responsabilisant sur un plan éthique dans le cadre de l’exercice de votre profession, en prenant des initiatives personnelles ? Comment vous liez-vous à l’esprit du temps, aux changements climatiques, environnementaux, économiques et politiques qui doivent s’opérer ? Comment prenez-vous part au débat qui, aujourd’hui, nous est refusé par le discours officiel du gouvernement et que reprennent en boucle les grands médias ?

      Ps : c’était ma minute « spéculative ». Merci de votre attention. B)

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