Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › Sujet libre ce lundi 07.11.2022 à 19h00 chez Maitre Kanter. Annemasse + compte rendu : l’amour ne meurt jamais de mort naturelle (…)
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4 novembre 2022 à 3h52 #6392Rencontres philo pour le monde d’aujourd’hui, tous les lundis à 19h00
chez Maitre Kanter, place de l’Hotel de Ville. 74100 ANNEMASSECe lundi 07/11/2022, le sujet sera choisi parmi les questions proposées par les participants
Par un vote ou un échange ouvert, on retient la question qui semble motiver l’attention des participants présents.
– On cherche à dégager les enjeux de la question : en quoi il y a problème (sur un plan existentiel, relationnel, social, politique) et on interroge les dimensions de vérité et d’éthique que nos propositions soulèvent. C’est là où on commence à philosopher vraiment.
– De fait, nous faisons philosophie par une capacité à mener une enquête, et par celle à questionner les raisons et les références par lesquelles on pense. (Quelques éléments d’explications sur la philo dans les cafés philo, ici)– Nous avons remarqué que, lorsque des participants s’impliquaient dans les questions qu’ils posaient et, parfois, lorsqu’ils avaient sous le coude, une citation, un témoignage de ce qui les avait interpelés dans la semaine, ou une question à laquelle ils pensaient déjà, que ce contexte facilitait parfois la prise de décision du sujet retenu.
– Apprendre à réfléchir ensemble pour dégager un problème et formuler une question s’inscrit dans une démarche première en philosophie.
– La formule traditionnelle des cafés philo où un participant souhaite préparer une question avec quelques ressources est toujours ouverte, il suffit de l’inscrire dans l’agenda et de l’introduire en une poignée de minutes le jour venu.
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Le compte rendu du sujet de la semaine passée est ici: Qui décide du calendrier (ou du début des choses) ?
+ Puis-je ne pas faire référence à la covid (et à mes opinions la concernant) dans les cafés philo ? Cliquer ici.
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Règles de base du groupe
– La parole est donnée dans l’ordre des demandes, avec une priorité à ceux qui s’expriment le moins.
– Chacun peut prendre la parole, nul n’y est tenu.Pour limiter les effets de dispersion dans le débat
– On s’efforce de relier son intervention à la question de départ, de mettre en lien ce que l’on dit avec ce qui a été dit.
– Pour favoriser une circulation de la parole, de sorte à co-construire le débat avec les autres participants, on reste concis.
– On s’attache davantage à expliquer la raison de sa pensée, plutôt qu’à défendre une opinion.
– On s’efforce de faire progresser le débat.
– Concrètement, on évite de multiplier les exemples, de citer de longues expériences, de se lancer dans de longues explications, mais on va au fait de son argumentation.
—————-Avec ou sans préparation, chacun est le bienvenu, les cafés philo sont par définition, contre toute forme de discrimination et de sélection par la classe sociale, le niveau scolaire, etc.————————-
René Guichardan, café philo d’Annemasse.
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> Vous pouvez nous rejoindre sur notre groupe Signal (cliquer ici)10 novembre 2022 à 14h11 #6394Compte rendu du débat du 07.11.2022Nadège avait une citation sous le coude, que nous avons retenue :
Nous étions 9 participants.
D’autres questions ont été proposées :
– Que faisons-nous de nos erreurs (faut-il se mentir pour continuer à vivre) ?
– À partir de quoi se fonde notre vision du monde ?
– Qu’est-ce que l’éthique ?
Nous retenons la citation pour notre débat ce soir, car Benoît, Marie-Thérèse et Chantal envisagent de préparer les sujets mentionnés. Merci à eux.Une ou deux problématiques par rapport à la question de ce soir :
Nous observons deux propositions majeures :
1° L’amour ne meurt jamais de mort naturelle.
2° Il meurt, car ne nous savons pas revenir à sa source.Propositions qui comprennent des implicites et soulèvent à leur tour des questions.
– Si l’amour ne meurt pas de mort naturelle, alors de quoi est-il « victime » ?
> Qu’est-ce qu’une mort naturelle dans le cas de l’amour ?
> L’amour est-il une « entité », une « puissance » qui existe comme une essence ou est-il plutôt comme « l’air » que l’on respire ? S’il est comme des molécules d’air, l’amour est immanent et, bien que léger, il est porteur de vie. Autre analogie, comme l’air, l’amour est-il indispensable à la vie ?
> Si l’amour est une essence (métaphysique), la question se pose des moyens d’accès pour en connaître le message. A défaut, c’est la question du crédit à donner à ceux qui prétendent parler en son nom.
> Autres questions par rapport à la mort naturelle de l’amour : jusqu’à quel point le chemin de l’amour que l’on emprunte dépend-il de soi (de nos ressources personnelles), de l’autre (de ses ressources perso) ou encore de l’idée que l’on s’en fait (de l’image que nous avons de l’autre) ? Sinon, à l’arrière-plan de nos choix, l’amour dépend-il des récits que la société véhicule à son propos, récits et fantasmes, dont on pourrait situer l’influence : romantique, idéaliste, humaniste, mythique, spirituelle, consumériste, utilitariste, pornographique ? Autrement dit, si l’amour ne meurt pas naturellement (comme la feuille en automne qui échoit de l’arbre ou comme un cycle hormonal qui poursuit sa révolution), les récits de la société sur l’amour ne sont que des constructions sociales, dont l ‘amour dépend.
> Si l’amour meurt de façon naturelle (cycle hormonal, usure des sentiments), la tentation est forte de le réduire à l’usage que l’on peut en faire dans le moment présent. Dès lors, il n’a aucune valeur transcendante, ni métaphysique ni même éthique. Il se réduit à une valeur « marchande » extrapolée à des sentiments. Ainsi calibré dans l’instant présent, il est sans lendemain.Ces questions relèvent d’une première approche, d’un tour d’horizon. Progressivement, la discussion s’engage, non pas dans ce que chacun vit (nous ne sommes pas dans un groupe de parole), mais dans ce à quoi confronte l’amour, dans l’intime à vivre qui peut se trouver mis à l’épreuve.
Par exemple, à la question, de quoi l’amour peut-il être victime ? quelques réponses sont proposées :
– des blessures qu’on lui inflige en raison de ses traumas, de ses attentes, des relations de pouvoir, d’attachements « pathologiques », d’exigences trop grandes, d’inconsidération de l’autre.
– D’autres formes d’atteintes à l’amour (à la relation) sont énoncées : les mensonges, tromperies, trahisons, manipulations. Ce sont des comportements qui peuvent nuire directement à la relation de confiance dans le couple.
Ainsi, peut-on distinguer les blessures dues à l’apprentissage d’aimer et à celles qui peuvent provenir d’un comportement perçu comme « pathologique » (insensibilité à l’autre, manipulation, relation asymétrique où l’un tire profit de l’autre à son insu). Dans tous les cas, la question se pose de la possibilité de se « pardonner » à soi et à l’autre. De quoi dépend-il de voir son partenaire reconnaître (ou pas) la sincérité du « pardon » ? Quelle leçon en tirent l’un et l’autre des partenaires de l’épreuve traversée ?
La question se pose de la possibilité de « réinvestir » son couple et/ou l’amour. A l’aune de quelle source, de quelle expérience, de quelle leçon de vie, de quelle philosophie de l’amour peut-on grandir de l’épreuve partagée ? Renaître à l’amour est-ce redevenir comme avant ou est-ce se refonder totalement ?À partir de quoi nous ressourçons-nous quand il s’agit d’amour ?
Si l’on sort des théories et des conseils « bateaux » sur l’amour (référence à Eros, Agapé, Philia et des astuces de développement personnel, comme se renouveler, surprendre son partenaire, se méfier des habitudes, pratiquer le Kama sutra, etc.) qui , certes, peuvent être sources d’inspiration pour une période donnée, il y a dans l’amour, le fait d’être « impliqué ». L’amour fait « corps » et investit tous les registres de l’identité, du sentiment de soi.
Dès que les corps entrent en contact, un mouvement intime de soi se meut avec l’intime de l’autre. Les images intimes de soi (de chacun en lui-même et de chacun par rapport à l’autre) entrent en résonance, elles sont susceptibles de refaçonner l’estime profonde de soi des deux partenaires. Dès lors, jusqu’où en acceptons-nous, reconnaissons-nous le partage vécu comme « vibratoire » (partage d’énergie ?) sans en être possiblement et profondément « perturbés » ? D’ailleurs, pouvons-nous ne pas en être perturbés dès lors que, à long terme, en particulier chez les couples qui durent, on observe les deux partenaires se transformer l’un par l’autre ? Questions qui peuvent se poser :
– Qui transforme l’autre ?
– L’un a-t-il l’ascendant sur l’autre ?
– L’un et l’autre se transforment-ils d’un commun accord ?
– Les deux y trouvent-ils leur compte ?
– L’amour n’est-il qu’un jeu de dupes pétri de compromis ?
– Faut-il se mentir à soi et à l’autre pour croire à l’amour ?
– Se peut-il que l’amour résulte d’une symphonie susceptible de faire grandir les deux partenaires (et les polyamoureux, dans le cas de cette éventualité) ?
– Qui joue la symphonie ? Quels sont ses instruments ?En somme, toutes les options sont ouvertes, aucune ne s’exclut… Mais nous nous sommes demandés quelles étaient les « fausses voies » de l’amour, celles qui laissent un gout amer dans la vie ou celles qui conduisent à renoncer à aimer… par crainte d’en assumer les douleurs ?
Certes, il s’agit ici non pas de « critiquer » (dénigrer) ceux qui empruntent ces voies, mais plutôt de repérer des manières de faire ou d’agir qui interrogent sur les fins visées, en regard des conséquences observées. Par exemple, si je me replie dans l’amertume après des amours malheureux, on ne considérera pas que ce soit là la réponse la plus adéquate à l’épreuve. A l’inverse, si je cultive un amour oblatif, affable, mais désincarné, la question se pose d’un « renoncement » qui intervient trop tôt pour préférer une tranquillité recluse, romancée ? Pourquoi pas ? Mais s’il s’agit là d’amour, quel est son nom, quelle est sa source, quelle est son fruit ?
Encore une fois, il ne s’agit pas d’une critique, mais d’un questionnement. Si l’amour a un rapport à la « fécondité », on sait, depuis Socrate (Le Banquet), que cette fécondité ne concerne pas que les corps, mais aussi les âmes. L’amour porte-t-il en lui la potentialité d’aimer « universellement » ? Si oui, de quelle forme, couleur, odeur est cet amour ? Comment s’incarne-t-il ? Si l’on reconnait l’amour à ses fruits, c’est-à-dire à la possibilité d’ensemencer d’autres âmes, d’insuffler des vies ou de la vie à ce qui n’en avait plus, quel est, quels sont les langages de l’amour ? Quels sont ses effets ?Fin du compte rendu… Ce dernier paragraphe ne conclut pas, mais laisse entendre par ses questions la possibilité donnée au « vivant » de se réinventer (se ressourcer, se recréer), tant biologiquement qu’intellectuellement. B)
Merci à Nadège de nous avoir joint, ci-dessous, le commentaire de Fabrice Midal, suite à la citation d’Anaïs Nin
Fabrice Midal in : 3 minutes de philosophie pour redevenir humain p. 245. Flammarion/Versilio, 2020————————-
René Guichardan, café philo d’Annemasse.
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