Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Des cafés philo sur Grenoble › La sexualité, sur le plan anthropologique et philosophique, à quoi ça sert ? Sujet pour la mardi 29 avril 2025, au Café Chimère, 12, rue Voltaire. Grenoble.
- Ce sujet contient 1 réponse, 1 participant et a été mis à jour pour la dernière fois par René, le il y a 10 heures et 2 minutes.
-
AuteurMessages
-
6 avril 2025 à 16h34 #7716
Nous nous réjouissons de notre amitié avec l’UTEM (Université de Terrain Edgar Morin). Merci également au café citoyen la Chimère, 12 rue Voltaire, Grenoble d’accueillir notre pratique des cafés philo (Lien vers le café la Chimère citoyenne, ici)
Durée des débats (1h30 environ > jusqu’à > 20h30 maximum)
Discussion informelle pour celles/ceux qui souhaitent poursuivre
Entrée libreSujet proposé pour ce mardi 29 avril 2025 à 18h30:
La sexualité, sur le plan anthropologique et philosophique, à quoi ça sert ?Le sujet m’est venu après avoir écouté ce podcast qu’une amie féministe m’a envoyé : La méthode 4/6, Réparer les désirs. Injustice. Ecouter ici.
Description du podcast.
Pourquoi, dans une relation hétérosexuelle, les femmes ont-elles souvent tant de mal à exprimer leurs désirs ? Pourquoi est-ce souvent des hommes qu’on attend le premier pas, le contrôle, la conquête ? Si la révolution sexuelle a été salvatrice, il faut maintenant opérer une révolution du désir. Réparer les désirs des femmes, habituées à attendre, se restreindre, se contenter de répondre, honteuses de leurs désirs.
Dans cet épisode, la philosophe Manon Garcia, autrice de « La conversation des sexes » nous parle de ce désir qui, dans une société patriarcale, ne doit être qu’une réponse à celui des hommes. Fantasme de soumission, de beauté et de minceur sont les fruits d’une société qui modèle. Kristen Ghodsee, ethnographe, autrice de « Pourquoi les femmes ont une meilleure vie sexuelle sous le socialisme ? », nous explique pourquoi la société capitaliste entrave les désirs des femmes.
La Méthode est une coproduction Louie Media et Gloria Media. Elle est présentée par Rebecca Amsellem, qui l’a co-écrite avec Léna Coutrot en collaboration avec Fanny Ruwet. Elle a été réalisée par Alexandra Kandy-Longuet. Soukaïna Qabbal était à l’édition et à la production. La musique originale a été composée par Clémentine Charuel et Julie Roué. Maud Benakcha a assuré le doublage de Kristen Ghodsee.
D’autres références ci-dessous :
> considérées comme sérieuses, car on peut situer/critiquer l’argumentation sur laquelle elles s’appuient, ces dernières sont en effet documentées, sourcées et discutées. Il s’agit, pour celles/ceux qui le souhaitent, d’élargir nos horizons de penser, d’éveiller le sens de notre critique, d’affiner notre perspicacité, d’approfondir certains de nos raisonnements, de doper la qualité de nos échanges.– Françoise Héritier au Centre Pompidou, conférence ici. Durée : 1h13. Cliquer ici.
– La dernière étude sociologique d’ampleur sur la sexualité des « Français » avec Marie BERGSTRÖM et Manuel CERVERA-MARZAL Cliquer ici.
– Sexe et genre, comment y voir plus clair ? Franck Ramus, directeur de recherches au CNRS en Sciences Cognitives (2023). Cliquer ici.– Maurice Godelier et la sexualité (rite initiatique) des Baruya. Cliquer ici.
– Emmanuel Todd : La guerre des femmes et des hommes. Sur Elucid Média. Cliquer ici.
– Véra Nikolski, normalienne, docteur en sciences économiques et auteur de Féminicène (éditions Fayard). Dans cet entretien, elle propose une lecture matérialiste et historique de l’émancipation féminine, en interrogeant les fondements biologiques, techniques et symboliques de l’inégalité entre les sexes. Cliquer ici Média Crépuscule.– Qu’est-ce que l’amour (Platon)? De Kosmos. Durée : 15mn
– Qu’est-ce que l’amour (Platon) ? Par Parole de philosophie. Durée 29mn.
– L’intime. François Julien. 2018.– Franz de Waall, l’émotion et la relation chez les animaux. Une vidéo de 6mn
Puisqu’il y a avec la sexualité, non seulement du politique, de l’économie, de la sociologie, de l’intime, du religieux, mais aussi des violences et des pulsions, un ou deux liens par rapport à la violence.
– D’où vient la violence ? Avec MARYLÈNE PATOU-MATHIS, spécialiste de préhistoire, Les Idées Larges. Arte.
– Manon Garcia, autrices de La conversation des sexes”, montre comment notre approche du consentement sexuel constitue un obstacle vers l’égalité ? Comment consentir dans un monde inégalitaire ? Par quels moyens s’émanciper dans nos relations intimes ? Cliquer ici, Les Idées Larges.
– La violence et la délinquance sont-elles en augmentation ? Avec Sébastian Roché, directeur de recherche au CNRS, spécialiste de la police. Il analyse l’évolution de différentes formes de délinquance, décrypte leur traitement médiatique et explore les méthodes les plus efficaces pour les combattre. Off Investigation.Bienvenue à tous, venez comme vous êtes, que vous ayez consulté ou non nos références.
Quelques règles concernant nos échanges
– Chacun peut prendre la parole, nul n’y est tenu.
– Pas d’attaque ad hominem /ad persona.
– On essaie de rendre compte des raisons de sa pensée et de faire évoluer le débat.
– Chacun est le bienvenu, quels que soient sa formation, sa confession, son niveau de vie et ses références philosophiques.Mon approche des cafés philo.
Elle est plutôt non-directive, centrée sur les questions des participants. Nous nous efforçons de faire évoluer le débat au fur et à mesure de nos échanges.
Nous partons du principe que chaque participant est adulte, autonome, responsable de sa pensée et de ses comportements. On note également que le participant est curieux d’examiner aussi bien les arguments de sa pensée que de ceux d’autrui.
Nous nous appuyons en fait sur l’idée qu’une écoute compréhensive et qu’un partage structurant et structuré de nos réflexions se révèlent profitable à tous, à une socialisation et à une philosophie en travail.Ce que le café philo n’est pas :
Le café philo n’est pas un lieu de propagande politique ou religieuse, ni il n’est celui d’une mise en spectacle de soi. On n’y vient pas faire la leçon aux autres ou répéter ce que l’on sait déjà, chacun étant déjà par lui-même l’auteur de sa propre pensée. L’effort que nous faisons porte sur une réflexivité mise en partage, sur l’écoute de l’autre et du débat qui se construit : on y assume les hésitations d’une pensée qui se cherche.Une biographie.
– Rédaction d’un mémoire de maîtrise sur les cafés philo dans le cadre d’un diplôme de pratiques sociales (Collège Coopératif Rhône-Alpes / Université Lyon 2)
– Administrateur du site des cafés philo.
– Animation du café philo d’Annemasse depuis les années 1995 (voir ici les derniers comptes rendus)
– Mon approche s’inspire de celle de Michel Tozzi (voir ici sa définition), sans y être aussi formelle (c’est une visée) et elle s’adresse surtout à des adultes (non à des enfants)
– Actuellement (septembre 2024), j’entame un parcours de licence en philosophie (UGA Grenoble).
– L’année passée (2023), j’ai entamé un DU sur les pratiques philosophiques.L’affiche du mois
————————————-
René Guichardan, café philo d’Annemasse.
– Des cafés philo à Grenoble. Cliquer ici pour accéder aux forums (et aux comptes rendus).
– Le groupe WhatsApp des cafés philo sur Grenoble. S’enregistrer ici pour être informé des sujets.
> Lien vers les sujets du café philo d’Annemasse d’avant, (avec comptes-rendus) ici.
– Ici, nous postons des cours, interviews, conférences dont nous avons apprécié la consistance philosophique
– Lien pour recevoir notre newsletter Cliquer ici, puis sur Rejoindre le groupe.
> Vous pouvez nous rejoindre sur notre groupe Signal (cliquer ici, Annemasse et Grenoble peuvent s’y retrouver)30 avril 2025 à 14h52 #7727Compte-rendu : La sexualité, sur le plan anthropologique et philosophique, à quoi ça sert ?
Nous étions entre 30 et 35 participants (c’est le maximum que notre salle peut contenir). Merci à tous pour votre participation et pour la tenue de nos échanges.
Quant à la question : La sexualité, sur le plan anthropologique et philosophique, à quoi ça sert ?
Il s’agissait bien d’ouvrir l’échange à la diversité, au singulier de sorte à rendre accessible à soi-même et à autrui, une pensée en quête de son propre questionnement.
Dans le même temps, l’anthropologie ouvre sur la diversité des sociétés et groupes ethniques, tandis que la philosophie invite au concept et à la recherche de sens.Voici quelques grands axes (ceux que j’ai retenus) qui ont marqués notre échange. Et j’invite ceux/celle qui le souhaitent à rédiger (une question, une intervention, une idée…) retenue lors cette soirée ou qui lui est venue a postériori.
Quelques éléments critiques par rapport à la question :
– La sexualité, à quoi ça sert ?
> la question renvoie à un rapport utilitariste (et c’est regrettable) de la sexualité.Précisons néanmoins que la question peut être entendue en un sens plus ouvert, dans un rapport de cause, voire d’origine : de quoi la sexualité est-elle le moteur dans ce qu’elle m’inspire ? De quoi me rend-elle témoin dans ce qu’elle me suggère ? Comment se présente-t-elle à ma conscience ?
Certes, mais il valait la peine de dénoncer le travers « objectivant » de la question « à quoi ça sert » car, elle fait de la complexité de ce sujet, un objet simpliste, déconnecté de tout, comme si la sexualité était indépendante de nos ressentis, de l’intime, du sentiment de soi, d’une subjectivité, qu’il s’agissait précisément de mettre à la portée de nos mots.
Dans un premier temps, il semble que nos questions se sont organisées ainsi :
Nos questions ont été développées en partie comme ci-dessous :
Le défi pour nous, me semble-t-il, consistait à sortir des généralisations (les inuits, la société de consommation, la sexualité pensée dans le seul rapport au couple, etc..), sans pourtant nier que la « société » exerce, voire nous « imprègne » de ses tendances.
Le second défi, éventuellement plus spécifique, consistait à ne pas généraliser ses convictions pour en faire une norme : elle renvoyait indirectement à la question de l’utilitarisme, au détriment du singulier dont chacun peut se faire le révélateur.
Un troisième défi se faisait jour : de la « difficulté » à concevoir la grande « diversité » des manières d’être et de faire. Peut-on rencontrer l’autre si nos référents sont trop différents (pour ne pas dire divergents) ?
De fait, chacun a développé une conscience « singulière » (nécessairement singulière) dans la diversité des rapports qui le composent : le lien entre la sexualité et l’intimité, entre le rapport à son corps et le sentiment de soi, mais aussi, comment on rapporte à sa propre conscience ce que l’on vit, où en est chacun de son sentiment d’accomplissement, de ses manques, de sa connaissance de lui / d’elle, de son aptitude à rencontrer l’autre, etc. Tout cela est si singulier, personnel, qu’il s’agissait soit de trouver la manière de le mettre en mots, soit encore de souligner les « conflits », les contrariétés, voire les enjeux dans lesquels on peut se sentir pris en tenaille.
Encore un mot pour conclure :
Il y avait une autre forme de discours généralisant, celui des récits que l’on se raconte à soi-même pour « sublimer » ou viser l’universel ou encore, l’expérience tantrique, la grande union, l’oubli de soi, la dissolution du « moi », l’expérience du sentiment océanique, etc. dans ses attentes par rapport à la sexualité et/ou dans sa rencontre à l’autre (et à soi-même ?).
La question peut éventuellement se poser ainsi : de quelle manière le récit que je me fais constitue-t-il empêchement à davantage de plénitude ou, à l’inverse, le point d’appui qui permet une meilleure « intégration » de toutes les parties qui me composent ?
Enfin, d’innombrables autres questions ont manqué à l’appel ou n’ont pu être approfondies : pourquoi on en souffre ? Choisissons-nous les désirs que nous avons ? Qu’est-ce qui est en jeu dans la libido, lorsqu’on ressent des atomes crochus avec une personne ? Les affinités, les attirances appellent-elles à des désirs ? Si oui, lesquels ? Que peut le couple, la rencontre, la sexualité proprement dite et/ou ce à quoi on l’associe ? Si l’on peut s’en passer, voire « dépasser » la sexualité, à quelle condition, en rapport à quelle conséquence et en vue de quelle « fin », attente, espérance peut-on le faire ? Quels sont les rapports entre la « fécondité » de soi, la sexualité et celle de notre ouverture à l’autre, à l’humanité ? Comment, la manière de vivre notre sexualité, change-t-elle (ou impacte-t-elle) notre manière d’être au monde ?Fin du compte rendu.
Comme d’hab, chacun est le bienvenu pour proposer sa synthèse, une réaction au débat et/ou ce qu’il en a retenu. Merci à vous.————————————-
René Guichardan, café philo d’Annemasse.
– Des cafés philo à Grenoble. Cliquer ici pour accéder aux forums (et aux comptes rendus).
– Le groupe WhatsApp des cafés philo sur Grenoble. S’enregistrer ici pour être informé des sujets.
> Lien vers les sujets du café philo d’Annemasse d’avant, (avec comptes-rendus) ici.
– Ici, nous postons des cours, interviews, conférences dont nous avons apprécié la consistance philosophique
– Lien pour recevoir notre newsletter Cliquer ici, puis sur Rejoindre le groupe.
> Vous pouvez nous rejoindre sur notre groupe Signal (cliquer ici, Annemasse et Grenoble peuvent s’y retrouver) -
AuteurMessages
- Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.