[box content]En 2003, Yannis Youlountas éditait un ouvrage « Comprendre le phénomène des cafés philo », préfacé par Edgar Morin, et dans lequel l’une des premières chartes des cafés philo fût publiée. Elle valait comme « Déclaration de principe d’une pratique qui se voulait libre, ouverte à tous, exploratrice des pensées de tout à chacun.[/box]
« DECLARATION DES CAFES PHILO DU 25 NOVEMBRE 2000″
Les acteurs du second colloque international de Castres, réunis le 25 novembre 2000, invitant à participer à des cafés -philo et à en créer proposent les principes suivants :
ART. 1 – DU PUBLIC
Le café philosophique est ouvert à tous les publics, sans distinction de condition sociale, origine, âge, niveau d’étude et culture personnelle.
ART. 2 – DE LA PAROLE
Chacun a accès à la prise de parole dans le cadre de règles d’échange égalitaires favorisant la participation, quelles que soient les qualités oratoires, l’instruction, les connaissances, la culture, les difficultés d’élocution, les éventuels handicaps.
ART. 3 – DU SUJET
Les participants ont la possibilité de proposer un sujet et éventuellement de le présenter.
ART. 4 – DU DEROULEMENT
Le débat peut s’appuyer sur un texte ou être précédé d’un exposé introductif permettant d’entrer dans la problématique du sujet ; la discussion postérieure évitant alors un dialogue systématique avec l’intervenant qui ne se positionne pas en conférencier.
ART. 5 – DE L’ORGANISATION
L’animation et la distribution de la parole peuvent être l’objet d’une organisation collégiale, spontanée, convenue ou formée en association, ouverte aux désirs et à la volonté des participants.
ART. 6 – DE L’AUTONOMIE
Le café philosophique, espace neutre et laïque proposant la liberté de pensée et d’expression, ainsi que l’écoute active et positive, est autonome vis-à-vis de tout groupe religieux ou politique et de leurs dogmes et doctrines. Ecartant toute forme de prosélytisme et de propagande, il permet de réfléchir ensemble afin d’essayer de penser davantage par soi-même.
ART. 7 – DE L’ETHIQUE
Le café philo refuse les propos agressifs, péremptoires ou discriminatoires, ainsi que les critiques nominatives, le dépassement des préjugés étant une condition essentielle à une vivacité féconde du débat.
ART. 8 – DE LA CITOYENNETE
Les problématiques du café philosophique concernent également des questions de société ; pour une pratique citoyenne de la philosophie tournée vers l’humain, la cité et un progrès véritable, maîtrisé et choisi par tous.
ART. 9 – DE L’AVENIR
La présente déclaration n’a pas pour objet de fédérer les cafés philosophiques se reconnaissant ou souhaitant tendre vers ces valeurs et pratiques, mais d’influer sur l’évolution de ce phénomène de société que nous considérons comme une manifestation de la volonté populaire en matière d’expression, d’esprit critique et de démocratie. Ce texte sera porté à la connaissance de tous les cafés philo qui voient régulièrement le jour partout en France et dans le monde.