Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › Avons-nous besoin de héros ? Sujet du lundi 19.12.2016
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14 décembre 2016 à 3h55 #5413Avons-nous besoin de héros ?
Dans La vie de Galilée de Bertolt Brecht, Andrea, disciple de Galilée, indigné par le fait que son maître ait abjuré suite à la condamnation de l’Eglise, s’écrie : « Malheureux le pays qui n’a pas de héros! ». Ce à quoi Galilée répond : « Malheureux le pays qui a besoin de héros. » Que les peuples aient besoin de héros, cela ne semble pas douteux, qu’on regarde pour s’en convaincre les grands succès du cinéma: on ne se contente d’ailleurs plus aujourd’hui de héros, on a besoin de « super héros »! Tout se passe comme si les communautés humaines avaient besoin d’incarner leurs valeurs en un individu qui en serait comme la preuve tangible: le guerrier, le martyr, le sage… La question semble donc moins être de savoir si on a besoin de héros que de savoir pourquoi on en a besoin. Ce besoin de modèle est-il un stimulant qui élève les hommes ou bien est-il aliénant parce que fondant les inégalités en invitant à suivre un modèle inégalable ?
Exttrait de Philopourtous (article en entier accessible ici)Ressources
– Super Héros et philosophie. Une recension de Cyril Morana dans l’Oeil de Minerve.
– Sommes-nous tous des héros ? François Housset. PhiloVive
– Catégorie platonicienne du héros. André Motte dans OpenEdition.
– Super-héros et philo. Simon Merle (philosophe) sur Europe 1
– Les héros de séries sont-ils nos nouveaux amis ? Adèle Van Reth. France Culture.
– La philosophie des super-heros. France Inter.Couples de notions convoquées :
– grandeur et finitude
– identité et masque
– pouvoirs et responsabilités
– justicier et démocratie
– héroïsme et espérance
– hommes et surhommes
– utopies et transgressionsExtrait de texte :
« Ce que les gens veulent, c’est qu’on naisse lâche ou héros. Un des reproches qu’on fait le plus souvent aux Chemins de la Liberté , se formule ainsi : mais enfin, ces gens qui sont si veules, comment en ferez-vous des héros ? Cette objection prête à rire car elle suppose que les gens naissent héros. Et au fond, c’est cela que les gens souhaitent penser : si vous naissez lâches, vous serez parfaitement tranquilles, vous n’y pouvez rien, vous serez lâches toute votre vie, quoique vous fassiez ; si vous naissez héros, vous serez parfaitement tranquilles, vous serez héros toute votre vie, vous boirez comme un héros, vous mangerez comme un héros. Ce que dit l’existentialiste , c’est que le lâche se fait lâche, que le héros se fait héros, il y a toujours une possibilité pour le lâche de ne plus être lâche, et pour le héros de cesser d’être un héros. Ce qui compte, c’est l’engagement total, et ce n’est pas un cas particulier, une action particulière, qui vous engage totalement. »
Jean-Paul Sartre, L’Existentialisme est un Humanisme (1946) -
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