Cafephilos Forums Les cafés philo Les sujets du café philo d’Annemasse Ceux qui partent d’Omelas. Une question d’après une fiction inspirée de William James. Sujet du lundi 05.03.2018

2 sujets de 1 à 2 (sur un total de 2)
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  • #5632
    René
    Maître des clés
      Débats à partir de vos réactions/questions que vous suggère le résumé de la nouvelle : Ceux qui partent d’Omélas.

      Dans une nouvelle, Ceux qui partent d’Omelas, Ursula Le Guin raconte l’histoire d’Omelas, une cité de bonheur et de célébration civique, un lieu sans roi ni esclaves, sans publicité ni place boursière, sans bombe atomique. Toutefois, cette cité porte un fardeau : dans une cave creusée sous l’un des beaux bâtiments publics d’Omelas, ou peut-être dans le sous-sol de l’une de ses spacieuses maisons particulières, se trouve une pièce, sans fenêtre, et dont l’unique porte est verrouillée. Dans cette pièce, un enfant est assis. Faible d’esprit, sous-alimenté et laissé à l’abandon, il vit ses jours dans une misère pitoyable.
      Tout le monde sait qu’il est là, tous les habitants d’Omelas. Personne n’ignore sa présence, chacun sait qu’il doit son bonheur, la beauté de la ville, la douceur de ses amitiés, la santé de ses enfants et même l’abondance des récoltes et les cieux cléments à l’effroyable misère de cet enfant. Si cet enfant grandissait en plein jour, loin de cet endroit sordide, lavé, nourri et réconforté, cela serait une bonne chose en effet ; mais ce jour-là, toute la beauté, la prospérité et le bonheur de ‘Omelas disparaîtraient. Le malheur de cette enfant est la condition de la félicité d’Omelas .

      Réaction/question que vous pose cette nouvelle, et notre débat s’organisera autour de vos réactions/questions.

      Pour info : Ursula Le Guin concevait ses écrits comme une autre façon d’explorer l’âme humaine. Pour cette nouvelle, elle dit s’être directement inspiré d’une expérience de pensée de William James :
      – « Si on nous présentait l’hypothèse d’un monde surpassant les utopies de messieurs Fourier, Bellamy et Morris, dans lequel le bonheur de millions de personnes serait assuré en permanence à la seule condition qu’une certaine âme perdue doive mener une vie de torture solitaire à l’autre bout du monde : même si une impulsion nous incitait à saisir le bonheur ainsi offert, que ressentirions-nous immédiatement sinon une sorte d’émotion sceptique et indépendante nous faisant éprouver quelle horreur cela serait d’apprécier ce bonheur s’il était délibérément accepté comme le fruit d’un semblable marchandage ? »
      William JAMES, « The Moral Philosopher and the Moral Life » (1891)

      William James (1842 -1910) est, avec Charles Pierce et John Dewey, l’un des inventeurs du « pragmatisme ». Le pragmatisme n’est pas l’utilité pratique à laquelle les politiciens la réduisent, notamment parce que la fin et les moyens ne peuvent être disjoints dans le pragmatisme. Pour les pragmatistes, la signification d’un concept renvoie à un autre concept, car il n’existe pas de vérité totalement vraie de façon universelle. Pour sortir de cette boucle et des enfermements idéologiques, le pragmatisme est conçue comment une méthode d’élucidation des significations. Ainsi, pour John Dewey (l’un des fondateurs de l’école de Chicago), il n’y a pas de démocratie idéale, car elle est un mode de vie partagé, une expérience communautaire. De fait, la méthode expérimentale est le modèle de toute démarche qui se veut démocratique. Le pragmatisme est une science de la clarification des idées, sans qu’il soit pour autant un scientisme.

      Ressources
      Un résumé de la nouvelle d’Ursula Le Guin.
      La Science Fiction aux couleurs d’Ursula K. Le Guin. La méthode scientifique, France Culture.
      William James, une vie, une oeuvre. France Culture.
      Le pragmatisme, un résume selon Sciences humaines.
      William James. Wikipedia.

      #5634
      Lecoeur
      Participant

        Omelas c’est la victime que l’on sacrifie pour apaiser les dieux, en fait que l’on sacrifie pour soi.
        Omelas, c’est notre planète, la Terre. Une partie, très peu de gens, les Occidentaux (pas tous) vivent à peu près correctement au détriment des autres humains.
        Omelas, c’est aussi les quelques milliardaires qui profitent du travail des milliards d’autres humains.
        Omelas, cela pourrait être simplement le fait d’engendrer deux ou trois enfants pour en réussir un seul. Le handicapé de naissance étant un dommage collatéral sacrifié aux existants. Mais comme la société a besoin de vaillants travailleurs et soldats, il vaut mieux regarder ailleurs que le nombril de la femme qui féconde.

        Un petit texte perso sur la Vérité:
        http://chandicapant.blogspot.fr/2016/07/la-verite-et-lobligation-dexister.html

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