Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › Ciné-philo : A tous les vents du ciel (2016), sujet du 26.09.2016 + un bref compte-rendu.
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12 septembre 2016 à 17h16 #5379Notre prochain café philo est un ciné philo
Film retenu : A tous les vents du ciel.Projections
– vendredi 23.09.2016 à 20H30. Avant première suivie d’une discussion avec le réalisateur : Christophe Lioud
– Samedi 24.09.2016 à 18h15Lieu : Ciné Actuel – MJC Centre
3, rue du 8 mai
74100 ANNEMASSE
Tél : 04-50-92-10-20Organisation pour notre débat du lundi
– Aller voir le film si vous en avez la possibilité.
– Si vous le souhaitez, indiquez en cliquant ici (doodle), quand vous y allez, ainsi d’autres participants se joindront éventuellement à vous.
– Suggestion : pendant le film, recherchez la question qui, selon vous, est posée, soit par la position que prend le réalisateur, soit par les thématiques que vous repérez (survie, chance, hasard, culpabilité…)
> Puis, si vous souhaitez d’ores et déjà contribuer au débat, postez votre question dans notre forum ci-dessous, ou envoyez-la via notre fiche contact (cliquer ici), ou encore, répondez par email si vous recevez notre newsletter (ici). Nous reprendrons ces questions lors de notre débat. La réorganisation des questions posées permet de donner une structure à notre échange. Par exemple en allant du simple au complexe, des faits à l’interprétation, du sentiment à ses multiples significations…Ps : Vous pouvez participer au débat même si vous n’avez pas vu le film. En effet, quelques éléments du film seront rapportés et, par ailleurs, la question qui nous voterons parmi vos propositions pour introduire le débat pourra être traitée à partir vos réflexions en propre, et non pas nécessairement à partir du film uniquement.
Synopsis
Agée de 17 ans, Claire passe ses vacances en famille en Afrique du Sud. Elle a l’habitude de régler ses chamailleries avec son frère et de prendre les décisions concernant ces querelles en se fiant au hasard. C’est ainsi sur un coup de chance qu’elle est consignée dans la voiture quand ses parents et son frère partent en excursion. Ils décèdent dans un tragique accident. Ravagée de tristesse et de culpabilité, Claire vacille, au bord de la folie. Elle prend la fuite, envisageant de disparaître corps et biens. Décidant néanmoins de continuer à vivre, elle décide alors de confier son existence à la fatalité, aux aléas des rencontres….Ressources
– Voir une interview de 3mn du réalisateur en cliquant ici
– La critique de La Croix + bande annonce ici.25 septembre 2016 à 12h36 #5381Un bref compte-rendu
Ciné-philo : A tous les vents du cielPréalablement au débat, quelques questions ont été suggérées :
– Que signifie être capitaine de son âme ? Jusqu’à quel point maîtrisons-nous la destinée de notre vie ?
– Peut-on se libérer de ceux qu’on aime ? Faut-il s’en libérer ? Que signifie se libérer de ceux qu’on aime ?
– Pour ressentir la vie faut-il côtoyer la mort ?
– Qu’est-ce que coûte le fait de se pardonner ?
– La culpabilité est-elle le signe d’un orgueil démesuré (celui de se sentir responsable ?)
– Ne pas dire ce qui nous fait mal… protège-t-il les autres du mal (de la douleur) que l’on porte en soi ?
– Doit-on « dire » le mal (la douleur) que l’on porte en soi ?
– A quelles conditions se réconcilie-t-on avec la vie ?
– Est-on totalement libre lorsqu’on porte des secrets en soi ? (de quelles manières des secrets, des non-dits, des blessures nous emprisonnent-ils ?)
– Faut-il préalablement se punir soi-même (au risque d’en mourir) pour pouvoir se pardonner ses fautes (ou ce que l’on considère être comme étant des fautes) ?Ambiance
– Environ 25 personnes étaient présentes
– 6 ou 7 personnes n’avaient pas vu le film, de fait, elles s’attachaient davantage aux problématiques formulées que les participants qui avaient vu le film. Ce double regard contrebalançait la tendance de certains participants à revenir essentiellement sur l’interprétation des différentes scènes du film.Une problématique « majeure » a émergé, elle concerne la culpabilité.
Selon une participante, la culpabilité nous incite à passer à l’action (à intervenir en cas d’injustice par exemple), en particulier si, débarrassé de la culpabilité, celle-ci cède la place à l’indifférence, à un égoïsme invétéré, au repli sur soi, au mépris, à un orgueil victorieux. Mais un point de vue adverse défendait une autre thèse : la culpabilité est suspecte, elle témoigne de traces injustifiées d’une enfance/éducation inappropriée, ou de relents religieux hérités des origines de notre civilisation.Pour resituer le propos avec le film et la thèse de l’auteur : Claire (la protagoniste) revient vers sa grand-mère (et les siens en général) par « culpabilité ». Autrement dit, la culpabilité est le sentiment qui conduit à redonner vie à nos liens, aux personnes que l’on aime. En somme, il n’y aurait pas d’amour sans culpabilité. Nous pourrions formuler la question de cette problématique ainsi : peut-on aimer sans culpabilité ?
Pour d’autres participants, l’amour, le fait d’aimer, celui de donner son attention ne doivent provenir que de la liberté que l’on s’octroie de partager son affection. Formulons ainsi la question qui en découle : si j’aime uniquement à partir de la liberté de donner, cela signifie-t-il que je ne prendrai pas en compte la vulnérabilité de l’autre, autrement dit, que je serai tenté de ne partager que le meilleur, et selon ce que ma liberté me commande ? Une liberté d’aimer sans « culpabilité » peut-elle être une manière de ne rendre compte à l’autre de ses actes, et par voie de conséquences, de se laver de toute responsabilité ?
« Aimer » suppose-t-il une responsabilité ?De quoi naît l’élan d’aimer, d’un souci pour l’autre, ou d’un souci pour soi ? Dans l’un et l’autre cas, l’acte d’aimer semble contenir l’invite à un dépassement des « moi » ? Vers quoi conduit « aimer » ? Vers quoi conduit « ne pas aimer » ?
Enfin, nous nous sommes demandés si le terme « culpabilité » était adapté (de quoi sommes-nous coupables/responsables si nous n’avons pas commis d’acte portant atteinte à autrui ?). Peut-être faut-il préférer à la culpabilité la notion de « scrupule » (du latin petite pierre) : avoir des scrupules, c’est témoigner d’un souci moral pour autrui, mais sans partir du principe que l’on est d’ores et déjà « coupable », ni d’ailleurs « responsable » du comportement d’autrui.
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