Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Ciné philo Annemasse et Ciné Actuel › Ciné-philo (pour ado et adultes) Le ciel attendra. De Marie-Castille Mention-Schaar le vendredi 25.11.2016 + compte-rendu + schéma
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13 octobre 2016 à 16h00 #5386Le ciel attendra
Réalisatrice : Marie-Castille Mention-SchaarSynopsis
A 17 ans, Sonia a failli quitter les siens pour aller faire le djihad. Elle était convaincue que c’était le seul moyen pour elle et sa famille d’aller au paradis. Elle est finalement revenue à la raison. Contrairement à Mélanie, 16 ans. Elevée par sa mère, c’était une adolescente sans histoire, qui partageait sa vie entre l’école, ses amies et ses cours de violoncelle. Mais sur Internet, elle s’est mise à discuter avec un «prince» qui a réussi à lui laver le cerveau. Emplis de culpabilité de n’avoir rien vu, les parents assistent désemparés à la métamorphose de leur enfant…Projections du 23 au 29 novembre
– Mer : 16h et 21h
– Jeu : 18h30 –
– Ven : 18h30
– Dim : 21h
– Mar : 18h30
Débat ciné philo après la séance du vendredi
Le temps de prendre une collation, le débat débute après la séance du vendredi 25, juste dans la salle à côté.
Si vous n’avez pas vu le film, ou si vous l’avez vu à un autre moment, vous pouvez venir pour le débat seulement, soit vers 20H20.Une occasion spéciale, un ciné philo où la priorité de la parole est accordée aux adolescents, les adultes sont les bienvenus
Les adultes sont invités à adopter une posture d’écoute, d’intérêt pour le questionnement, et d’ouverture au dialogue avec les ado. Les ado, de leurs côtés, sont invités à réagir par rapport au film, et à soulever, selon eux, les questions que le film pose.Principes de fonctionnement
> Chacun peut prendre la parole, nul n’y est tenu.
> La participation est gratuite.
> On peut amener une boisson, un casse-croute, des fruits, des biscuits sucrés ou salés, on pose tout sur la table, on partage. Si vous n’avez rien prévu, vous pouvez laisser une pièce dans la tirelire. On partage et on repart avec les excédents.Suggestion
Rien n’est obligatoire, mais si vous souhaitez vous préparer, pendant le film, recherchez les questions qui, selon vous, se posent, soit par la position que prend le réalisateur, ou par les rôles qu’incarnent les protagonistes, soit par les thématiques que vous repérez (jeunesse, engagement, idéal, religion, …)
Après un temps de partage sur comment on a vécu le film, on s’aventurera dans le débat en fonction des thématiques et des questions qui retiendront l’intérêt le plus grand des participants présents.
Une question de départ pour les ado : à votre avis, quelles sont les raisons qui incitent, ou ont incité Sonia et Mélanie à rejoindre Daesh ?Lieu : Ciné Actuel – MJC Centre
3, rue du 8 mai
74100 ANNEMASSE
Tél : 04-50-92-10-20Ressources
– Dossier pédagogique pdf ici.
– Voir ici la critique de Télérama.
– Voir ici la critique de Bulles de culture26 novembre 2016 à 15h09 #5404Un bref compte-rendu du ciné philo
Le ciel attendraAmbiance et premières impressions par rapport au film :
– Une quinzaine de participants étaient présents pour le débat, dont une poignée d’adolescents-es (collégiens, lycéens qui ont pris la parole)
– Le film a été apprécié pour sa fonction « naturellement pédagogique » (on découvre les choses, on apprend sans s’en rendre compte), sa mise en scène, les feedback, la sensibilités qui s’y dégage. Les cas différents des familles concernées, ceux des adolescentes illustrent bien la progression d’un processus d’endoctrinement.
– Il s’agit d’une fiction qui s’apparente à un documentaire en ce sens où Dounia Bouzar (anthropologue, spécialiste de la déradicalisation) apparaît dans quelques scènes jouant son propre rôle.
– On se demande, à la suite du film, si les processus de radicalisation se font aussi rapidement que le film en donne l’impression. Mais il s’agit certainement d’une impression donnée par l’enchainement des scènes, et non d’une volonté de l’auteure.Une ou deux répliques retenues (de mémoire) du film :
– Sonia, (l’ado radicalisée s’adressant à sa maman : « Nous aimons plus la mort que vous la vie »– Le terroriste s’adressant à Sonia :
« Qu’est-ce que tu préfères, sauver le monde ou faire plaisir à ta mère ?
« La société nous conditionne à sa logique consumériste, vous perdez toute valeur. »
» Le malaise que tu ressens par rapport à la société est la preuve de ta sensibilité, c’est ainsi que Dieu parle aux siens. Tu ne veux pas écouter sa parole ? »– Doumia (anthropologue) à une jeune en voie de déradicalisation :
» Est-ce que tu es redevenue une musulmane ou es-tu encore une fondamentaliste ? Comment nous montres-tu que tu es l’une et pas l’autre ?
– Le nicab, le hijab sont destinés à ne faire de vous que des silhouettes, et ainsi à vous faire perdre toute identité, vous n’existez que comme « groupe ». Ce sont des inventions modernes d’un islam radical, ces tenues ne sont pas prescrites dans le Coran.
Questions que nous nous sommes posées :
– Les enfants (et en particulier les adolescents), nous échappent-ils à ce point qu’on ne puisse, en tant que parents, ne rien voir venir ?
– Filles et garçons sont-ils également manipulables, vulnérables à l’endoctrinement ?
– Dans le film, tous les adolescents ne perdent pas leur sens critique, d’où vient la vulnérabilité de ceux qui se laissent endoctriner ?
– Y a-t-il une typologie de famille et d’adolescents qui se trouvent plus vulnérables que d’autres ?
– Conversion et reconversion s’opèrent-ils si aisément dans un sens, puis dans l’autre ?
– Comment pouvons-nous aujourd’hui être radicalisé alors que nous sommes si bien informés ?
– Quelle place donner à la connexion internet, aux réseaux sociaux ?
– Ne pas savoir gérer son ennui est-il cause d’un certain égarement sur les réseaux sociaux, et par conséquent, d’un engouement, d’une fuite vers un monde « fantasmé » (irréel), et par la suite, d’une confusion entre l’imaginaire et la réalité ?
– La société manque-t-elle d’idéaux, de valeurs ?
Quelques interventions retenues parmi les jeunes :
– Peut-être que les parents peuvent-ils aider les enfants à chercher ce qui les passionne ? Lorsqu’on a une passion, on est tenu par quelque chose qui nous construit.
– Mon prof d’histoire est philosophe et, lorsqu’il nous enseigne l’histoire, il l’éclaire avec un questionnement philosophique, ce qui nous avertit sur d’autre enjeux, et cela forme notre esprit critique.
– Depuis que je me suis déconnecté de « facebook », je fais beaucoup plus de choses, le temps passé sur les réseaux et dans les jeux se résument à une pure perte de temps.
– Je poste des vidéos sur Youtube, et les réponses que je reçois me stimulent, j’ai envie d’en faire plus. Mais j’aime également m’amuser avec mes amis-es.Si le schéma ci-dessous n’est pas visible, cliquez ici.
ou ici.
N’hésitez pas à ajouter vos impressions, post impressions et réflexions post séance. Merci. -
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