Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › Ciné philo : Vice versa (Inside out). Voir le cerveau penser nous permet-il de mieux nous connaître nous-même ? Sujet du 06.07.2015 + mini compte rendu
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30 juin 2015 à 21h51 #5266Ciné philo : Vice vers (Inside out)
La sortie du film d’animation « Vice versa » est l’occasion d’une rencontre autour d’un ciné philo.Fonctionnement général :
_ Il y a ceux qui auront vu le film, et ceux qui n’auront pu le voir. Dans les deux cas, chacun est le bienvenu.
– Un/e volontaire résume le film (entre 3 et 7 mn).
– Lors d’un tour de table, on évoque les 2 ou 3 scènes qui sont les plus marquantes.
– On récolte les questions que suggère le film. Au besoin, on souligne le lien qui est fait entre la question et la thématique du film.Ensuite, on fonctionne comme d’hab.
– Caroline (ou Karine, ou Wedad ou isabelle…) distribue la parole.
– Marie-Thérèse ou Nadège modère (à confirmer qui se dévoue pour ce débat ☺Quelques mots sur le film :
Titre français « Vice versa ». Titre original : « Inside out », traduction possible : l’intérieur mis à l’extérieur, ou l’intérieur révélé.
Le film représente et met en scène les « cinq » émotions primaires (la colère, la peur, le dégout, la joie et la tristesse) qui livrent bataille dans le cerveau d’un bébé, et de la jeune fille (Ryler) qu’elle va devenir.
On rencontre dans son cerveau les îlots de la personnalité (la famille, les bêtises, les amis…), des « archétypes » de l’imaginaire, des processus de raisonnement concrets, abstraits, des « fossoyeurs » de la mémoire..…Bref, l’animation est suffisamment bien documentée pour faire réfléchir petits et grands sur le fonctionnement de notre cerveau, et sur la construction, voire sur les dysfonctionnements de notre « personnalité ».Ressources par rapport au film :
– La courte vidéo de la revue de presse du Le Monde
– La chronique de Caroline Eliacheff (pédopsychiatre) dans France Culture.
– Bande annonce du film
– L’article de « Psychomedia »Ressources sur le fonctionnement du cerveau :
Les ressources sont très nombreuses, mais nous avons quelques spécialistes :
– Lionel Naccache (neurologue) spécialiste du rapport entre la conscience (le soi) et les connexions neuronales.
> Ses interventions sur France Culture.
> Ses vidéos sur youtube et au Collège de France.
– Stanislas Dehaene (psychologue cognitif), spécialiste du rapport entre les fonctions d’apprentissage et le cerveau.
> Ses conférences au Collège de France
> Ses interventions sur France Culture.
> Peut-on décoder la conscience ? Une conférence grand public.
> Les grands principes de l’apprentissage. Une conférence grand public
– Boris Cyrulnik
> Conférence : Cerveau et psychothérapie
– Denis Forest
> Le neuroscepticisme (Sommes-nous notre cerveau ?) dans les Nouveaux chemins de la connaissance.
– Les conférences de l’ENS sur le cerveau
– Suivez les titres qui vous inspirent B)Vidéos courtes
Deux conférences Ernest (15mn) :
> Qu’est-ce qu’être addict ? De Jean-Pol Tassin
> La relation structure/fonction en neurologie de David Rudrauf.
Trois vidéos de l’INSERM :
> Emotion et prise de décision (5mn).
> Présentation en 4mn, Affect et Cerveau. Sylvie Berthoz.
> Présentation en 4mn, Plaisir et addiction Michaël Naassila.Ted Conférences
Vilayanur Ramachandran, neurologue indien (en anglais avec traduction française)
– Et les neurones « Gandhi » ou neurones miroirs☺
– Une playlist de Ted conférences sur le cerveau ici.Un article :
Le cerveau émotionnel ou la neuroanatomie des émotionsLes séances où voir le film :
A Annemasse, et Archamps (voir ici)
A Genève, au Rex, Balexert et Arena (ici)
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Une information toute autre
Les Rencontres sur les Pratiques Philosophiques cet été, les 24, 25 et 26 juillet (Voir les infos ici).
> Nous faisons voiture commune depuis Annemasse-Genève pour nous y rendre.__________________________
Les principes qui régissent notre café philo sont ici30 juin 2015 à 22h58 #5267Une première question que me suggère le film :
Voir le cerveau penser nous permet-il de mieux se connaître soi-même ?7 juillet 2015 à 15h28 #5268Compte-rendu de la séanceLa canicule est passée par là, nous étions moins d’une dizaine pour le débat.
Quatre personnes seulement avaient vu le film, l’une d’elles ne l’a pas vraiment apprécié.
Peut-être, entre l’annonce du débat et la sortie du film, n’avais-je pas non plus donné un délai suffisant (une semaine) pour permettre à un nombre suffisant de participants de voir le film ?Par rapport à la question de départ
Une meilleure connaissance du cerveau nous permet-elle de mieux nous connaître ? Poser cette question revient à s’interroger sur les rapports qui existent entre la connaissance physiologique du cerveau et la subjectivité des perceptions.
C’est un peu comme si on demandait, la connaissance de la carte routière d’un pays nous permet-elle de ressentir la température qu’il fait sur les routes ? La connaissance de soi perçue de l’intérieur, et celle appréhendée par l’extérieur et les circuits neuronaux combinent deux types d’informations totalement différents.
– Ce qui pose la question de la valeur ajoutée de la connaissance apportée par les neurosciences, à celle que nous élaborons à partir de la perception subjective de soi-même.> L’intérêt d’une connaissance en neuroscience est immense dans le champ thérapeutique (addiction, traitement des cauchemars, le diagnostic de certains problèmes neurologiques …) dans le champ pédagogique (apprentissage de la lecture…). Ces apports nous permettent d’adapter au mieux un programme thérapeutique à différents patients, ou de construire des programmes pédagogiques qui renforcent les acquisitions attendues.
– De combiner des connaissances en neuroscience et des intuitions sur la connaissance de soi permet de sortir du monde des croyances, et de tester des hypothèses : la sensation de sortir du corps est-elle provoquée par un effet neurologique, ou correspond-elle à une réelle sortie du corps ? De quoi est consciente une personne en situation de coma, ou celle dans un état végétatif ? Comment comprendre le rêve ? Est-il nécessairement le produit de désirs inassouvis ?
Le croisement des informations provenant de sources internes, et externes, permet de construire une nouvelle représentation de soi. il s’agit d’une façon nouvelle de se connaître soi-même.
> Problèmes soulevés
– Le risque de manipulation par les grandes firmes s’est banalisé, en même temps qu’il est devenu plus sournois.
– – Ce qui pose la question de l’usage des sciences, de ses buts et motivations, et de qui finance la recherche.
>> Sur un autre plan se pose la question de la liberté de l’être humain, et du cadre éthique avec lequel il veut définir sa vie en société.> Retour sur le film
> Des personnages de fiction représentant les émotions constituent un moyen d’appréhender son monde intérieur. Il semble, en effet, que nombre de personnes ne savent pas écouter leurs émotions, ni ne se représentent ce qui que signifie apprendre à se connaître soi-même. La proposition faite par le film peut être vue comme une approche possible.
> La « joie » dans le film peut être comprise comme une appétence pour la vie, or cette appétence peut se trouver momentanément absente de notre quotidien, et l’impression de vivre comme une dépression peut devenir menaçante. La fiction que nous suggère le film, et selon laquelle il peut être salutaire de confier ce qui nous attriste constitue une bonne suggestion pour certains. Il suffit en effet de se confier, de s’ouvrir à un peu d’empathie, ou de penser que la « joie » ne s’est perdue que momentanément, pour déjà se sentir soulagé.Quelques critiques entendues
> Le film semble faire l’impasse sur la « réflexivité » (les instances décisionnelles), et la transcendance (ou les archétypes de la toute puissance).
Mais, par ailleurs, il y a de bonnes astuces (la salle des idées perturbatrices, le scénario du rêve, les ilots de la personnalité dont celui de l’honnêteté qui s’écroule suite à un acte malhonnête…), et le scénario est assez « touchant ». On perçoit que l’on peut mettre en danger sa personnalité (son équilibre psychique) en se coupant de ses émotions. La joie peut même être « délirante » si elle n’écoute pas son opposé, la tristesse.
Il y a l’idée que « grandir » coûte quelques sacrifices, notamment celui de renoncer à l’imaginaire de son enfance.La différence entre le « Je » et le « Moi »
Le « je » se présente lui-même comme une « évidence » qui se vit, alors qu’il est inconscient de tout ce qui le compose. Le « Moi » est une image que le « je » aime à se faire de lui-même.
> – La conscience, selon Lionel Naccache, c’est ce dont nous pouvons nous faire une image en première personne (concept de rapportabilité). Le cerveau a tendance à croire (à prendre pour vrai) ce qu’il pense, or il ne fait que se « représenter » des fictions, et il ignore l’origine de la plupart des informations qu’il prend en compte pour constituer sa pensée. -
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