Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › De quoi la conversion est-elle le nom ? Sujet du 27.07.2015
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21 juillet 2015 à 15h42 #5273Conversion psychologique, philosophique, religieuse,
de quel changement sommes-nous les sujets ?De quoi est-il question lorsque nous parlons de « conversion » ? S’agit-il d’un bouleversement, d’une crise, d’une transformation qui marquent profondément notre vie ? Changeons-nous vraiment ? Qu’est-ce qui change en nous ? Parlons-en lors de notre prochain débat.
Le sujet m’est inspiré par notre participation au séminaire de Michel Tozzi (voir ici) et par l’article de Pierre Hadot, ci-dessous.Eléments de définition :
« Selon sa signification étymologique, conversion (du latin conversio) signifie retournement, changement de direction. Le mot sert donc à désigner toute espèce de retournement ou de transposition. C’est ainsi qu’en logique le mot est employé pour désigner l’opération par laquelle on inverse les termes d’une proposition. En psychanalyse, ce mot a été utilisé pour désigner « la transposition d’un conflit psychique et la tentative de résolution de celui-ci dans des symptômes somatiques, moteurs ou sensitifs » (Laplanche et Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse.)La conversion dans son acception religieuse désigne un changement d’ordre psycho-mental et paradigmatique (ordre de valeurs et de croyance), qui peut aller de la simple modification d’une opinion jusqu’à la transformation totale de la personnalité.
Michel Foucault et Pierre Hadot le rappellent dans leurs œuvres, toute question philosophique est au départ une question personnelle, or la question ici est d’autant plus cruciale qu’elle porte sur comment « mieux vivre », mieux réussir à vivre. Il s’avère que cette question est la question fondamentale de la philosophie antique alors considérée comme une discipline destinée à aider l’homme à mieux vivre, à mieux être, à jouir de ce qu’il vit plutôt qu’à vivre soumis à ses passions, finalement jamais assouvies. Pour répondre à cela, se constituent dans l’antiquité des exercices spirituels à la fois discours, intérieurs ou extérieurs, destinés à mettre en œuvre une conversion. (à convertir, à transformer).
Etymologie :
Le mot latin conversio correspond en fait à deux mots grecs de sens différents, d’une part epistrophê qui signifie changement d’orientation et implique l’idée d’un retour (retour à l’origine, retour à soi), d’autre part metanoïa qui signifie changement de pensée, repentir, et implique l’idée d’une mutation et d’une renaissance. Il y a donc, dans la notion de conversion, une opposition interne entre l’idée de « retour à l’origine » et l’idée de « renaissance ».Questions
Comment s’oppose l’idée d’un retour à l’origine, et celle d’une renaissance ? Plus largement, si nous acceptons l’idée qu’il y a du changement et des formes de conversion dans notre vie, pouvons-nous témoigner, rendre compte de ce qui change vraiment en nous ? Changeons-nous vraiment ? Qu’est-ce qui change ? Comment survient le changement, à quelles conditions changeons-nous ? Pouvons-nous changer ?Ressources utilisées pour l’introduction
– La conversion. Accès ici à l’article de Pierre Hadot dans sa totalité.
– Se convertir aux exercices spirituels pour mieux vivre. Un article de Xavier Pavie (Philosophe)
Autres ressources
– Qu’est-ce que la conversion du côté de la psychologie religieuse ? Article de ANR (Agence Nationale pour la Recherche)
– L’histoire de la philosophie : une affaire de conversion ? Un article de Henri Gouhier, lecteur de Pascal, Descartes et Fénelon, dans ThéoRèmeBienvenue à tous.
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Les principes qui régissent notre café philo sont ici (PDF) -
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