Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › Expériences de mort imminente, quelles leçons peut-on en tirer ? Sujet du 26.12.2016 + compte-rendu + schemas
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21 décembre 2016 à 2h53 #5426Near Death Expérience (NDE)
ou expériences de mort imminente, quelles leçons peut-on en tirer ?
C’est l’émission « L’expérience de la mort imminente comme voyage initiatique » (France Culture) qui m’a suggéré notre prochain sujet.
On peut explorer la question sur plusieurs plans :
> celui de notre cerveau (ce que les neurosciences en disent),
> celui de la psychologie (ce qu’en disent les sciences humaines en général)
> celui de notre résilience personnelle (les leçons que l’on en tire pour soi-même)
> celui des soins à apporter aux personnes susceptibles de vivre des NDE (les accidentés, les comateux, les opérés, par exemple)
> celui de l’amour pour autrui (l’empathie, l’altruisme)
> Sur ce qu’il est convenu d’appeler des « initiations »
> Sur les expériences de « dépersonnalisation océanique »
Des ressources pour nourrir notre argumentation
– Expériences de mort imminente : où en est la recherche ? Documentaire sur France Culture
– Voir la mort et revenir. Article de Psychologie
– Expériences de mort imminente : voyage aux confins de la conscience. Article de Sciences et Avenir
– Anita Moorjani revient d’un cancer et d’un coma avec une «nouvelle compréhension» de la vie. Témoignage sur Ouvertures
– Extrait du film : Near Death Experience. Avec Houellebecq… Un scénario un peu décalé 🙂8 janvier 2017 à 12h06 #5431Compte-rendu du débat
Quelles leçons tirer des Expériences de Mort Imminente (EMI) ?Pour rappel, les stades de l’EMI, tels que définis par l’association for Near Death Studies (IANDS)
1. La douleur disparaît soudainement, le sujet trouve une paix jamais connue auparavant (100 % des cas).
2. Il a la sensation de sortir de son corps, de se voir lui-même – généralement d’en haut –, de pouvoir « lire » les pensées d’autrui ou de traverser les murs (60 % des cas).
3. Il est aspiré dans un vide, un tunnel, avec l’impression d’avancer à grande vitesse tout en restant immobile, de n’avoir plus de corps tout en conservant ses sens (23 % des cas).
4. Il voit apparaître des parents, sa vie entière défile en accéléré devant lui, il avance vers une lumière qui devient de plus en plus brillante sans pourtant l’éblouir (16 % des cas).
5. Pénétrer dans cette lumière conduit à l’indescriptible : beauté, amour, connaissance, rencontre d’entités spirituelles, retour à une matrice originelle, orgasme non sexuel, fusion (10 % des cas).Les points communs des témoignages recueillis :
– Les experiencers ne craignent plus de mourir. Ils gardent une puissante nostalgie de l’état qu’ils ont connu, mais l’idée du suicide ne les effleure pas. Ils ont souvent l’impression d’être revenus dans leur corps dans le but d’« accomplir une mission ». – Pour eux, désormais, peur de mourir égale peur de vivre. Ils manifestent l’intention de vivre pleinement. En revanche, leur peur a pu se déplacer de la mort vers la société humaine, qui considère leurs récits comme des délires psychiatriques.
– Les experiencers ont l’impression d’avoir vécu jusque-là dans l’illusion des rôles sociaux et du paraître.
– Les épisodes qu’ils considéraient comme de grandes fiertés ou de grandes hontes ont perdu de leur importance. Pour eux, les chemins de la liberté passent désormais par les détails de chaque instant, qu’ils découvrent avoir tragiquement négligés.
– Ceux qui relatent une « revue de vie », phase de la NDE où l’intégralité de l’existence revient en mémoire, en tirent une morale « au-delà du bien et du mal ». Ils disent avoir connu une sorte d’auto-jugement, où ils ont revécu toute leur vie, mais aussi les conséquences de leurs actes et de leurs pensées sur autrui.
– En somme, la société moderne confrontée au plus universel, notre mortalité, semble retrouver expériences et états de conscience que les grandes traditions spirituelles ont explorées.
Le compte-renduAmbiance
– Plus d’une vingtaine de personnes étaient présentes.
– De nouveaux participants, profitant des vacances, venaient pour la première fois à notre café philo.
– Pour notre plus grand plaisir, Philippe et Maryline + d’anciens collègues étaient en visite….L’aspect scientifique du problème
– Les personnes qui ont vécu des EMI ont-elles été réellement mortes (arrêt du cœur et encéphalogramme plat) ? La question ne peut pas être écartée, bien que l’on ne puisse y répondre vraiment. En effet, l’urgence à laquelle doivent répondre les équipes médicales lorsqu’un patient est en EMI (arrêt cardiaque ou autre dysfonctionnement) ne leur permet pas de prendre les mesures nécessaires à la pose d’un diagnostic dûment fondé d’une mort clinique. Par ailleurs, les EMI ayant lieu durant un coma ou une absence de conscience, le moment précis de l’expérience échappe à l’observation. On ne pourrait donc, même avec des instruments branchés en permanence, savoir à quel moment les personnes vivent leur expérience, car elles ne pourraient le signaler. Aujourd’hui, néanmoins, concernant les comateux, l’analyse des zones fonctionnelles du cerveau permet de savoir en partie de quoi les malades sont conscients.Dans le cadre de notre sujet, on peut partir du principe que si le patient « revient », c’est qu’il n’a pas été mort. De cette manière, nous n’écartons pas les autres questions qui se posent : que faire de l’expérience EMI vécue, comment change-t-elle notre vie, notre rapport à l’autre ? Quelle est la valeur des perceptions vécues, n’ont-elles qu’une valeur de symbole, sont-elles seulement le signe d’un dysfonctionnement du cerveau, ou d’effets secondaires liés à ’un traitement ?
Nous pouvons donc considérer que les EMI ne constituent pas une preuve d’une vie au-delà de la mort. En revanche, gardons à l’esprit que cette expérience, à l’instar d’un rêve, peut être significative pour celle/celui qui l’éprouve, qu’elle se prête, pour chacun, à diverses interprétations, et qu’elle peut avoir des conséquences sur la conduite de notre vie.
Un résumé sous forme de schémas
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Autres informations
Le corps médical, aujourd’hui, fait constat de « mort physique » lorsque les 3 critères ci-dessous sont simultanément présents:
• Absence total de conscience et d’activité motrice
• Abolition de tous les réflexes du tronc cérébral
• Absence totale de ventilation spontanée »
• Pour constater la mort clinique du cerveau (et permettre le prélèvement d’organes), 2 électro-encéphalogrammes ou auréactifs à un intervalle minimal de 4 heures, avec une amplification maximale pour une durée minimale de 30 minutes doivent produire des résultats nuls.
Concernant les comateux
Aujourd’hui l’analyse des zones fonctionnelles du cerveau permet de savoir en partie de quoi les comateux sont conscients et sur quelles compétences (participation) on peut s’appuyer. -
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