Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › Faut-il renoncer pour mieux avancer ? (Bhagavad-Gita), sujet dans la vie réelle pour ce lundi 05.07.2021 à 19h00
- Ce sujet contient 0 réponse, 1 participant et a été mis à jour pour la dernière fois par René, le il y a 3 années et 10 mois.
-
AuteurMessages
-
1 juillet 2021 à 18h57 #6033Faut-il renoncer pour mieux avancer ? (Bhagavad-Gîtâ)
La question est directement inspirée de l’émission Les Chemins de la philosophie, dont je reprends l’introduction ci-dessous :
La Bhagavad Gītā, ou Chant du Bienheureux est un poème mystique et philosophique rédigé en sanscrit aux alentours du IIIe siècle avant J.-C. Il fut élevé au rang de texte sacré par les Hindous.
Episode le plus célèbre de l’épopée du Mahabharata, il rapporte l’enseignement délivré par le dieu Krishna au guerrier Arjuna.Arjuna de la lignée des Pandava, s’apprête à affronter ses cousins de la lignée des Kaurava, lorsque, tel Achille au début de L’Iliade qui est pris d’une colère noire, il décide lui aussi de se retirer du combat.
À la différence d’Achille, il n’est pas en colère, mais il doute, il doute tellement qu’il est pris de vertige, face à un dilemme moral qui signe l’entrée dans une nouvelle ère de questionnement : qui doit-il écouter ? Son devoir de guerrier qui lui prescrit de tuer tous les membres de sa famille ? Ou bien le respect de sa parenté commune doit-il le conduire à renoncer à son honneur militaire ?
Dans les deux cas, il devra sacrifier, ou son honneur ou sa famille, et renoncer, soit à son honneur, soit à sa famille.« Krishna va proposer à Arjuna une troisième voie possible : celle du renoncement. Il faut renoncer à investir des désirs dans les actes. Tant qu’on recherche une satisfaction, on ne peut pas être dans le renoncement. Krishna va lui montrer que dans une guerre, on ne peut pas poursuivre une satisfaction, il n’y a pas de plaisir, il n’y a pas d’honneur, ni de richesse à obtenir d’une guerre. Une guerre c’est un sacrifice un point c’est tout. »
Marc Ballanfat (dans l’émission des Chemins de la philosophie).Définition (selon Marc Ballanfat)
Renoncer = annoncer en retour.
Le renoncement n°1 : ne pas regarder le coût (les faux désirs, attentes), mais s’interroger sur la contradiction, se libérer des entraves.
Le renoncement n°2 : renoncer à être l’auteur de ses actes, c’est la nature qui fait que l’on est ce que l’on est.Extrait tiré d’une lettre d’un poilu :
« Comment est-il possible que je souffre autant de mon propre isolement qu’à la vue d’autres souffrances ? Peux-tu me comprendre ? Que me sert d’être épargné par les balles et les obus si je perds mon âme ?Visée du questionnement
On tente de répondre à la question sans tout ignorer de son contexte, tout en établissant des rapports avec les savoirs d’aujourd’hui : faut-il renoncer pour mieux avancer ? On s’efforce de voir jusqu’où cette approche du renoncement est possible, quels problèmes elle pose en soi et par rapport à une situation conflictuelle. De quoi ce renoncement est-il le nom ? En quoi se différencie-t-il de la résignation, de l’abandon, d’un détachement, de l’isolement, d’un repli dans sa tour d’ivoire ou d’une philosophie stoïcienne ?Ressources
– La série des 4 émissions des Chemins de la philosophie. France Culture
– La Bhagavad Gita/ L’invité : Mathieu Molines. Le Forum des Humanités (Business Scholl). Durée 20mn
– Agir et non-agir : sagesse de la Bhagavad-gītā avec Marc Ballanfat. « Les Discussions du soir » par Leili Anvar (France Culture)
– La Bhagavad-Gîtâ en audio. Site du Vieux sage.
– La Bhagavad Gîtâ. Le texte sur Wiki
– Motivation morale. Un article approfondi de l’Encyclopédie Philosophique (une approche analytique)Bienvenue à tous, avec ou sans connaissance sur le sujet.Pour limiter les effets de dispersion dans le débat :
– Evitez de multiplier les exemples, de citer de longues expériences, de vous lancer dans de longues explications, mais allez au fait de votre argumentation.
– On s’efforce de relier son intervention au sujet, de mettre en lien ce que l’on dit avec ce qui a été dit.
– Pour favoriser une circulation de la parole, on reste concis.
– On s’attache non pas à affirmer son opinion, mais à expliquer la raison de sa pensée. En effet, c’est sur la base des argumentations, que l’on met en lien avec la question/le thème de départ, que l’on tente de faire progresser le débat, c’est-à-dire, d’en clarifier les enjeux.
– Si possible, on tente d’identifier les thèses, les problématiques philosophiques qui sous-tendent son argumentation.
– La parole est donnée dans l’ordre des demandes, avec une priorité à ceux qui s’expriment le moins. -
AuteurMessages
- Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.