Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › Identités transversales : qu’est-ce qu’être Français, qu’est-ce qu’être juif ou musulman ? + carte mentale de la typologie des interventions, Sujet du 19.10.2015
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14 octobre 2015 à 15h13 #5302Les identités transversales :
Qu’est-ce qu’être Français, qu’est-ce qu’être juif ou musulman ?«L’immigration qui contribue et contribuera toujours davantage au peuplement du Vieux Monde renvoie les nations européennes et l’Europe elle-même à la question de leur identité. Les individus cosmopolites que nous étions spontanément font, sous le choc de l’altérité, la découverte de leur être. Découverte précieuse, découverte périlleuse : il nous faut combattre la tentation ethnocentrique de persécuter les différences et de nous ériger en modèle idéal, sans pour autant succomber à la tentation pénitentielle de nous déprendre de nous-mêmes pour expier nos fautes. La bonne conscience nous est interdite mais il y a des limites à la mauvaise conscience. Notre héritage, qui ne fait certes pas de nous des êtres supérieurs, mérite d’être préservé, entretenu et transmis aussi bien aux autochtones qu’aux nouveaux arrivants. Reste à savoir, dans un monde qui remplace l’art de lire par l’interconnexion permanente et qui proscrit l’élitisme culturel au nom de l’égalité, s’il est encore possible d’hériter et de transmettre.»
Alain Finkielkraut (Les identités malheureuses)Questions :
> Une identité, est-ce que cela se transmet ?
> Y-a-t-il un problème d’identité ? Qu’est-ce que l’identité, comment se forme l’identité ?
> Y-a-t-il un problème avec les discours tenus sur les « identités », ou avec le fait de se « construire » une identité ?
> Y-a-t-il un problème de cohabitation avec des « cultures » différentes lorsqu’elles se retrouvent à partager un même territoire sans s’y être préparées ?
> Accueillants et immigrants, hôtes et invités, quels sont les devoirs des uns et des autres pour concourir à un savoir vivre ensemble ?Contre « l’oïkophobie », la détestation de son propre pays:
Depuis un moment certains intellectuels s’efforcent de déconstruire tout ce qui touche à l’identité nationale. A la prétendue xénophobie des Français, ils opposent « l’oikophobie », (oikos signifie « maison »), c’est-à-dire la détestation de son propre pays. Pour les « oikophobes », l’immigration de peuplement est une chance pour la France, et les étrangers doivent nous apprendre « au moins à devenir étrangers à nous-mêmes, à nous projeter hors de nous-mêmes, assez pour ne plus être captifs de cette longue histoire occidentale et blanche qui s’achève » (Alain Badiou). POLEMIA – Didier MarcQuestion :
Qu’est-ce que devenir « étranger » à soi-même dans ce contexte ? Une civilisations est-ce que cela disparaît ?Autres questions :
> Français, Allemand, Athénien, Arabe ou Chinois de souche : Est-ce que cela existe vraiment ?
> L’identité administrative, dit-elle quelque chose du sentiment d’identité ?
> Le sentiment de notre identité se forge-t-il à partir de ce qu’autrui dit sur « nous-mêmes » ?Animation du débat
> Caroline distribue la parole.
> René jouera les modérateurs
> Les participants (tous) sont invités à rechercher les questions qui se posent, à questionner les idées, à explorer les situations, à expliquer sur quoi se fonde la raison de leurs pensées, à définir les concepts utilisés, bref, chacun est invité à philosopher.
> Pour ce débat, une personne (et pas plus d’une;-) peut jouer la posture politique (mais sans basculer dans la mauvaise foi), et s’inspirer des arguments que d’irresponsables politiciens déversent dans les médias. A nous citoyens-philosophes d’y répondre de façon juste, argumentée, précise, et de ne pas être totalement ignorant des faits (voir les ressources ci-dessous).Ressources
– Le peuple introuvable avec Florent Guénard (philosophe), invité de Caroline Broué
– Le mythe indo-européen conférence de jean-Paul Demoule ce jeudi 15.10.2015 à Uni Dufour (Genève)
– Jean-Paul Demoule (sur France Culture ici)
– Comment construire une histoire globale ? (Serge Gruzinski, dans l’invité des matins sur France Culture)
– Psychosociologie, les cinq étapes de la construction du sentiment d’appartenance à un groupe (Ted conférence avec David Logan, le leadership des tribus)
– Histoire universelle, et transfert culturel (positions allemandes sur la pluralité des peuples) dans Revues
– Le relativisme dans lequel nous vivons (Finkielkraut réagit au rapport du Haut Conceil à l’intégration sur l’école) La revue Le Cairn
– Sentiment d’appartenance et territoires identitaires. Par France Guérin-Page (démographe)Ressources sur quelques faits (et contres-vérités)
– Qu’est-ce qu’être Français ? L’enquête de l’Institut Montaigne. Analyse offerte par Médiapart.
– Qu’est-ce qu’être Français ? La réponse d’Edgard Morin sur le blog de Médiapart.
– Combattre les intox sur les réfugiés Syriens, vidéo de 25mn qui compare les déclarations politiques et les faits (Offert par Médiapart)
– Immigration, la contre-expertise sur Mediapart (voir les excellentes interventions des plus grands spécialistes en bas de page)
– Immigrés, la boite à outils pour répondre à Sarkosy et à Lepen (Offert par Médiapart)
– Immigration, trois vidéos d’animations de 3mn contre les idées reçues. Par exemple, un immigré, ça compte combien à la société ?
Merci à Médiapart pour ses articlesUne émission philosophique
– Le cycle : Kant et Hegel, dans Penser l’histoire de Raphael Enthoven
– Cycle complet du programme d’Enthoven ici.16 octobre 2015 à 16h19 #5303On pourrait paraphraser la citation de Finkielkraut :
Les migrations ont toujours contribué, depuis les trois vagues du néolithique, au peuplement du Vieux Monde. Les nations s’y sont forgées, mais comme tout construit socio-politique sont appelées à se transformer. En contrepoids et à contre-pied, elles projettent une identité immuable, propre au mythe et à l’imaginaire … Reste à savoir, dans un monde qui remplace l’art de lire en tant qu’interpréter par le reflux des interconnexions changeantes vers des identités permanentes qui proscrivent l’humain au nom de l’égalité des différences, s’il est encore possible de créer un avenir commun en refondant les héritages, pour hériter et transmettre ce que nous aurons décidé en liberté.»
Paul Ghils21 octobre 2015 à 20h21 #5304Une restitution de la typologie des interventions lors du débatAmbiance :
– Il y avait plus d’une trentaine de personnes.
– Le débat s’est relativement bien tenu malgré des tensions, que les participants ont eu la sagesse de bien vouloir contenir. Merci à eux pour cet effort… lequel ne doit pas nous empêcher de « poser » les questions telles que « le public » (ou les médias ?) les pose. Au café philo, il nous revient de faire évoluer les problèmatiques qui se posent afin de ne pas rester piégés dans les présupposés de les sous-tendent.Cliquer ici si la carte mentale ci-dessous n’est pas nette. Merci de votre compréhension.
Ressources sur quelques faits (et contres-vérités)
– Combattre les intox sur les réfugiés Syriens, vidéo de 25mn qui compare les déclarations politiques et les faits (Offert par Médiapart)
– Immigrés, la boite à outils pour répondre à Sarkosy et à Lepen (Offert par Médiapart)
> Cette « boite à outils » est basée sur le rapport d’audit de la politique d’immigration conduite par Sarkosy, et auquel ont répondu un collectif de chercheurs, d’historiens, de démographes, d’économistes, d’universitaires, de juges…) dont les vidéos sont postées ici)
– Immigration, trois vidéos d’animations de 3mn contre les idées reçues. Par exemple, un immigré, ça compte combien à la société ?
Merci à Médiapart pour ses articles
– Comment la France est devenue « France » et comment s’est construite la « francisation » (les récits, les mythes, les idéaux) qui structure le « sentiment » d’être « Français », et d’avoir en partage un certain type de valeurs. Un article d’Edgar Morin.A la dénonciation : « Mediapart est un journal orienté à gauche toute » se posent d’autres questions :
1) Qui finance et dirige la presse aujourd’hui ? Pensez-vous que les grands magnats de la presse ne sont pas orientés ?
2) Qui publie des chiffres en indiquant les auteurs, les enquêtes et les méthodes ?
3) Qui met en contexte les différentes sources d’information ?
4) Qui mène des contre-enquêtes ?
5) Qui aujourd’hui exerce un véritable contre-pouvoir en exposant les tensions qui se trament derrière les faits, et qui dévoile l’agitation des groupes de pressions ?
> Pour l’instant, je ne vois guère mieux que « Médiapart » -
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