Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › Où commence le superflu ? Sujet présenté par Karine (Merci, super) pour lundi 25.06.2018 + un bref compte-rendu.
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21 juin 2018 à 11h23 #5674Où commence le superflu ?
Merci Karine pour ta proposition ci-dessousMots connexes : nécessité, besoin, désir, envie, plaisir, matérialisme, contentement, satisfaction, luxe
Vieux Nokia ou Samsung Galaxy S9 ? Petite voiture ou Porshe Cayenne ? Petit appartement ou grande maison luxueuse ? Garde-robe infinie ? Ecran plat géant ou vieux tube cathodique ?
Nous évoluons dans une société où tout est fait pour consommer, paraître, pour que le superflu devienne nécessaire.
Cependant, nous sommes tous (plus ou moins) imprégnés de relents religieux où posséder est réprimé, ou l’expression d’un désir suscite un regard oblique quant à l’inutilité de son objet.
Qu’appelons-nous « choses « nécessaires » ?
Les choses dont on ne peut pas se passer pour vivre (survivre ?) ?Mais à part un certain nombre de grammes d’aliments sans lesquels on mourrait de faim, d’un certain volume de vêtements et de combustible sans lesquels on mourrait de froid, et d’un toit au-dessus de sa tête, pour ne pas souffrir des intempéries, nous pourrions subsister, privés de tout ce que nous considérons comme « nécessaire ».
Certes, nous pourrions vivre sans art, sans musique, sans livres, sans divertissements, et finir notre vie en ascète.Questions :
– Mais alors où s’arrête la survie ? Où commencent le superflu et l’artificiel ?
– L’Homme et son imaginaire peuvent-ils intégrer l’idée de contentement ?
– L’Humain a-t-il besoin de désirer ? Si oui, jusqu’où ?Citations :
– « Le superflu est la premier des besoins »
Gustave Flaubert
– « La nature se contente du nécessaire, tandis que le superflu ne saurait jamais satisfaire la passion. »
Citation de Pierre-Jules Stahl ; Les pensées et réflexions diverses (1841)
– « Se dépouiller du superflu, c’est devenir positif et être riche de la vie »
Jean Gastaldi ; La pensée positive, 48 (2001)
– « L’homme est l’animal pour lequel seul le superflu est nécessaire »
Citation de Edgar Morin – Mieux penser maintenant (2013)
– « Le bonheur sec ressemble au pain sec ; on mange, mais on ne dîne pas : Je veux du superflu, de l’inutile, de l’extravagant, du trop, de ce qui ne sert à rien. »
Citation de Victor Hugo – Les misérables (1862)Spiritualité et matérialisme :
« Mais ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation, dans le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments »
La Bible – 1 Timothée 6 :9 &10« Puis, j’ai considéré tous les ouvrages que mes mains avaient faits, et la peine que j’avais prise à les exécuter; et voici, tout est vanité et poursuite du vent, et il n’y a aucun avantage à tirer de ce qu’on fait sous le soleil »
La Bible – Ecclésiaste 2 :11Ressources.
– Désir et besoin. Simone Manon. Philolog.
– Epicure, sur France Culture
– La classification des désirs selon Epicure. Un article synthétique.
– La pyramide des besoins. Wikipédia26 juin 2018 à 18h03 #5676Un bref compte-rendu de séanceMerci Karine pour ton introduction.
Entre 15 et 20 personnes étaient présentes, dont 3 nouvelles, qui ont préféré rester discrètes, observatrices, mais qui ont dit avoir appréciées les échanges. Parmi ces 3 personnes, un couple, habitué du café philo de Montpellier, a dit avoir eu l’intention de venir depuis des années.Quelques propositions et questions soulevées par notre échange :
Le superflu serait relatif :
– > aux personnes. Ce qui est superflu pour les uns ne l’est pas pour les autres.
– > par rapport à des groupes sociaux et les valeurs qui les animent. Ce qui est superflu pour les propriétaires de porches ne l’est pas pour le monde ouvrier, et inversement.
– > au niveau de richesse des pays. Ce qui est superflu pour un somalien ne l’est pas pour un occidental …
– Etc…Mais peut-on dire qu’il n’y a pas de « superflu » sous prétexte qu’il serait relatif à des normes, à un contexte ?
Pour un groupe donné, il y aurait des degrés de superflu (superflu insignifiant, raisonné, démesuré, ostentatoire…)
A quoi s’oppose le superflu ?
– > A l’essentiel, à ce qui est précieux, à ce qui a de la valeur en soi ?> A perdre ce qui est essentiel, ce qui a de la valeur en soi, ce qui est précieux, en perdons-nous le sens de la vie, le sens de notre développement, à ce qui donne de la valeur à notre vie ?
– Faut-il expérimenter des modes de vie spartiate (séjour dans le désert), sentir sa vie menacée (maladie incurable) pour découvrir ce qui est précieux en soi, pour reconnaître ce qui a de la valeur pour soi ?L’être humain est un être de symboles, il se vit par les symboles (les objets, rites, les usages) qu’il met en scène. Ces symboles sont tout autant une représentation de soi qu’une manière d’entrer en relation avec autrui.
Le superflu peut-il être alors ce qui nuit à son développement personnel, tout comme à nos relations avec autrui ?
A ce titre, le superflu témoigne-t-il de ce qui peut être pathologique en l’individu (ce qui le coupe de lui-même) ?Et, plus largement.
Dans un monde où l’environnement devient « précieux », l’adoption d’un style de vie à haute consommation en Co2 (empreinte carbone) ne revient-il pas à négliger notre relation à soi-même, comme à autrui ? -
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