Cafephilos Forums Les cafés philo Les sujets du café philo d’Annemasse Où est passée la transgression ? Sujet proposé par Nadège. Lundi 17.03.2014 + 2 cartes mentales + Un résumé de quelques problématiques.

4 sujets de 1 à 4 (sur un total de 4)
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  • #4860
    René
    Maître des clés
      « Où est passée la transgression ? »

      La transgression fait référence au fait de ne pas s’en tenir aux « bornes » fixées par les usages, les règles de bienséance, les cadres en vigueur, la loi.
      La transgression a à voir avec l’excès, l’affranchissement. Elle peut se présenter comme un appel irrésistible à la liberté.

      C’est la revue de presse se rapportant à l’ouvrage collectif (CNRS) : « Les paradoxes de la transgression » qui a inspiré à Nadège le thème de notre prochain débat : « Où est passée la transgression ? »

      La transgression peut toucher différents domaines : le sacré, la famille, la société, le politique ; et elle peut prendre différentes formes : les sifflets lors de La Marseillaise, les profanations de cimetières, les caricatures dénonçant telle confession, la diffusion de thèses révisionnistes, ou l’adoption par des partis politiques de discours décomplexés et outranciers.

      Dans tous les cas, la transgression est fonction de normes et de contextes qui, tout au long de l’histoire, évoluent :
      Où se cache et où s’affiche la transgression aujourd’hui ? Qu’en dites-vous ?

      Quelques questions pour mieux cerner la notion de transgression :

      La transgression se réduit-elle à la désobéissance, à la licence, au crime ? Que nous dit-elle de la faute, du désir, du péché, de la règle, de l’ordre et de la raison ? Que révèle-t-elle sur la déviance et sur la norme ? Sur la puissance des tabous et la force du refoulé ?

      Merci Nadège pour ta proposition, pour l’introduction que tu nous réserves lundi et pour les références que tu nous passes ci-dessous : (cliquer sur les liens pour les ouvrir)
      – Le caractère intentionnel de la transgression (Alain Anquetil, philosophe)
      – Une figure monstrueuse de notre époque : Marc Dutrou (une interview de l’un des auteurs)
      – La revue de presse de Télérama
      – La revue de presse du Graal.
      + Une émission de radio sur la RTS, Espace 2 ici

      #4867
      René
      Maître des clés
        Quelques éléments du débat :

        Dans son introduction, Nadège a mentionné un article de Michel Tozzi (philosophe) concernant une typologie des limites (et donc des transgressions), on le trouve ici (Merci Nadège 🙂

        Problématique générale : du point de vue anthropologique, une société sans normes et sans limites n’est pas possible. Mais par ailleurs, aujourd’hui, nous avons le sentiment que tout est possible, que les normes et les interdits ont volé en éclats. Notons également que, de façon quasi « structurelle », les normes et les interdits stimulent le plaisir de les transgresser (Georges Bataille).

        Quelques interventions évoquées :

        – Une société où l’individu est roi pose de façon plus aiguë la question des normes. Est-ce en raison du fait que le sens de l’autre s’étiole ?

        Robert Merton (sociologue) distingue la transgression comme moyen, et la transgression comme but. Par exemple, la société valorise la compétition et la définit quasiment comme un but, une philosophie de vie. Mais certaines personnes préfèrent se mettent en marge de cette compétition, et prônent la décroissance.
        Autre exemple : tout en visant un but commun comme vouloir gagner des parts de marché, un exécutif peut transgresser les pratiques usuelles (les moyens) en proposant des logiciels gratuits, ou une publicité particulièrement choquante.
        :whistle:

        – Les transgressions par rapport au sens moral personnel semblent ne plus poser plus problème. Chacun se sent relativement libre dans une société devenue permissive.
        – Je suis d’accord mais on note par ailleurs que la transgression (l’affranchissement des normes, lois, usages en vigueur) affecte les identités de groupe et cristallisent les tensions : les laïcs contre les religieux, les « pro » de « toutes sortes » (euthanasie, avortement, européens, écologistes, etc.) contre les anti.

        – Des normes disparaissent mais d’autres se trouvent renforcées :
        1) Par réaction : les « contre » « le mariage pour tous » qui ont le sentiment qu’on transgresse une idée de la famille provoquent la réaction des « pour ».
        2) Par nécessité : pour redéfinir des cadres, ex., à quelles conditions peut-on définir un droit à l’euthanasie ?
        3) Pour contrer un précédant : interdire le port du voile religieux dans les administrations publiques.

        B)
        – La liberté d’expression entre très souvent en conflit avec le respect de la dignité de la personne. Pour autant, le droit d’offenser doit être préservé. La question, « qui est visé ? » par la transgression se pose : Souhaite-t-on porter atteinte à des idées, des personnes, des institutions, des traditions, etc. ?
        – Quel est le but ? A quelle pulsion ou besoin répondons-nous quand on prend le risque de transgresser ?
        En effet, il n’y a transgression que si son auteur a pris un risque physique, psychologique ou social. B)

        #4870
        René
        Maître des clés
          Une petite carte mentale (version simplifiée) pour voir les choses de haut 😉

          Si l’image n’est pas entièrement visible, vous pouvez la télécharger ci-dessous, ou cliquer ici.

          Cartementaleoestpasselatransgressionsimplifie.pdf

          #4872
          René
          Maître des clés
            Ci-dessous la carte mentale déployée

            Si l’image n’est pas visible, vous pouvez la télécharger ci-dessous, ou cliquer ici.

            Cartementaleoestpasselatransgression.pdf

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