Cafephilos Forums Les cafés philo Les sujets du café philo d’Annemasse Peut-on cesser d’être soi ? (David le Breton), sujet du lundi 06.04.2015

2 sujets de 1 à 2 (sur un total de 2)
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  • #5218
    René
    Maître des clés
      Peut-on cesser d’être soi ?

      « Dans une société où s’impose la flexibilité, l’urgence, la vitesse, la concurrence, l’efficacité, etc., être soi ne coule plus de source dans la mesure où il faut à tout instant se mettre au monde, s’ajuster aux circonstances, assumer son autonomie, rester à la hauteur. »
      Alors s’inventent, de multiples manières, des tactiques d’effacement, des façons de se mettre en vacance de soi-même. Par le sommeil et par la drogue, par l’alcool et la désocialisation, par le burn out ou la fugue, l’anorexie ou la syncope, voire par l’organisation méthodique de sa disparition. Ces figures distinctes, David Le Breton les évoque avec grande finesse […], il forge un style original pour approcher ce que ces stratégies autonettoyantes ont en commun, en dépit de leur disparité, et qu’il nomme « la blancheur ». Comment la définir ? Elle constitue « cette volonté de ralentir ou d’arrêter le flux de la pensée, de mettre enfin un terme à la nécessité sociale de se composer un personnage selon les interlocuteurs en présence. Elle est une recherche d’impersonnalité, une volonté de ne plus se donner que sous une forme neutre. »
      > Article de Roger-Pol Droit dans Le Monde du 12.02.2015 à propos de :
      David Le Breton, « Disparaître de soi. Une tentation contemporaine » 2015

      Questions :
      – Comment, du point de vue de l’auteur, comprendre cet appel à la blancheur, cette volonté de disparaître de soi » ?
      – Comment comprendre ce goût pour la disparition de soi du point de vue de la « psychologie » humaine ?
      – Peut-on cesser d’être soi ?
      – S’appartenir, se connaître passent-ils d’abord par une disparition à soi-même ?
      – Au bénéfice de qui, de quoi profite la disparition de soi ?

      Ressources
      Peut-on cesser d’être soi ? (Caroline Broué pose la question à David Le Breton dans France-Culture)
      En vacance de soi-même (Copie de l’article de Roger-Pol Droit dans Le Monde)
      L’expérience de la blancheur… (L’article de Natacha Margoteau dans Slate)

      Gestion du cadre du débat :
      – Nadège modère le débat (à confirmer).
      – Distribution de la parole (Caroline sera absente, voir les remplaçants disponibles (Wedad, Catherine, Karine,…)
      – René introduit le sujet.

      __________________________
      Le café philo d’Annemasse est ici
      #5219
      René
      Maître des clés

        Le philosophe Philippe Mengue, auteur, enseignant, ex. animateur du café philo d’Apt publie : Marcher Courir Nager, le corps en fuite (Editions Kimé)

        Dans cet essai Philippe Mengue s’attache à souligner la portée philosophique, métaphysique d’activités sportives : « Il s’agit de saisir le sens (« spirituel », si l’on veut) qui se trouve être immanent aux exercices corporels et qui rend raison de la joie ou ‘jouissance’ qui leur est inhérente. Si bien qu’il apparaîtra que les sports contemporains dits de ‘glisse’ se trouveront constituer la ligne hégémonique qui traversait déjà les sports anciens quand ils parvenaient à leur accomplissement interne (et qui n’a rien à voir avec les records ou les exploits). Le sens le plus haut et le plus beau du sport ne réside ni dans les victoires dans les compétitions, ni les honneurs d’être champion, ni dans les prix et les récompenses, mais en lui-même. On montre que son sens et sa jouissance propres résident dans un affect spécifique, le sentiment d’indéfinitude, affect ressenti dans et par la ligne de fuite qui entraîne le corps sportif quand il est porté à son excellence propre. »

        Curieusement, le sentiment d’indéfinitude qu’évoque Philippe Mengue n’est pas sans rappeler « l’expérience de la blancheur » de David le Breton.

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