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Le thème du mensonge nous est proposé par Jean-Louis. Il s’inspire d’un article de Gérard Lenclud (anthropologue).
Merci pour cette idée.Question générale : Peut-on ne pas mentir ?Dans la famille des actes de langage, le mensonge occupe une place voisine et différente de celles de la bêtise, de la fiction, de l’ironie, de l’omission ou du bobard. Si j’affirme que Descartes est mort en 1750, je ne profère pas de mensonge, mais je commets une erreur. Si je suis romancier et décide de raconter la vie de ce même philosophe en m’exprimant à la première personne, je deviens l’auteur d’une « autobiographie fictive ». Ce texte peut relater des faits véridiques, mais le contexte éditorial de l’œuvre est clair, il ne constitue (normalement ?) pas un mensonge.
Le lien social et communicationnel entre individus est sans doute fondé sur un principe de vérité et de sincérité mais il est aussi composé de toutes sortes d’intentions : de la persuasion à la discrétion, en passant par le souci de ménager son entourage ou de le séduire…
Qui ne s’est jamais surpris, pour faire rire ses amis, en train d’enjoliver une anecdote ? Qui n’a jamais imaginé quelques bobards (ou autres excuses) pour éviter de vexer ou peiner autrui ? Et pour en être que plus vraie et plus humaine, la vérité elle-même n’exige-t-elle pas une certaine mise en scène ?
Comme l’explique Gérard Lenclud, le « vrai » mensonge est un acte linguistique sophistiqué – un véritable « exploit cognitif » – qui suppose de connaître les attentes de son interlocuteur et de vouloir sciemment modifier ses représentations, en vue de le faire agir ou réagir autrement que s’il avait su la vérité.Questions :
– Peut-on ne pas mentir ?
– Où commence le mensonge ?
– Si le mensonge se justifie parfois sous le couvert de la moralité, la vérité peut-elle être immorale ?
– Quels mensonges sommes-nous prêts à accepter, au nom de quelle éthique ?
Et vous quelles sont vos questions à propos du mensonge ?Citation de Kant :
– Car le mensonge nuit toujours à autrui : même s’il ne nuit pas à un autre homme, il nuit à l’humanité en général et il rend vaine la source du droit.
Citation de Arendt :
“La véracité n’a jamais figuré au nombre des vertus politiques, et le mensonge a toujours été considéré comme un moyen parfaitement justifié dans les affaires politiques”
Citation De Diderot ;
‘Il n’y a aucun exemple que la vérité ait été nuisible ni pour le présent ni pour l’avenir.”Quelques ressources
– Un rapide survol philosophique (Kant, Constant, et la justification utilitariste)
– Un compte-rendu très complet et intéressant sur le thème du mensonge. Dans un open édition par Jérôme Thomas
– ici, les travaux d’un groupe d’étudiants en sciences cognitives
– Le mesonge avec Raphael Enthoven sur Arte
– Imaginez le mesonge dans le couple (vidéo de 2mn avec Raphael Enthoven)
– Mentir, est-ce grave ? Par Laurence Hansen-Love (prof de philo)
– L’article de Gérard Lenclud sur Terrain Revue
– Ici, sophieslovers, le site où j’ai plagié en partie l’introduction du sujet d’aujourd’hui B)———————————–
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