Cafephilos Forums Les cafés philo Des cafés philo sur Grenoble Prochain sujet : Se libérer de la crise (l’angoisse) existentielle, est-ce possible ? Qu’en pense Sartre ? Ce mardi 30 décembre 2025 à 18h30 au café Chimère, 12 rue Voltaire. Grenoble

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    René
    Maître des clés

      Nous nous réjouissons de notre amitié avec l’UTEM (Université de Terrain Edgar Morin). Merci également au café citoyen la Chimère, 12 rue Voltaire, Grenoble d’accueillir notre pratique des cafés philo  (Lien vers le café la Chimère citoyenne, ici)

      Durée des débats (1h30 environ > jusqu’à > 20h30 maximum)
      Discussion informelle pour celles/ceux qui souhaitent poursuivre
      Entrée libre

       

      Se libérer de la crise (l’angoisse) existentielle, est-ce possible ?
      Sartre en présuppose la possibilité, tout en posant de sacrées conditions… Précisément, pour le dire vite : en dépassant l’angoisse (en la vivant, en la traversant, en l’assumant ?) tout en visant l’authenticité avec soi-même et en assumant ce qu’implique une connaissance de soi. A savoir, sa liberté d’être, la reconnaissance de sa « facticité », voire de sa mauvaise foi et de la responsabilité de ses choix. Nul autre que soi-même ne décide de ce que l’on est et de notre devenir.
      Mais est-ce si simple ?

      Des ressources pour connaître Sartre :
      – Une vidéo du Précepteur : On a la vie qu’on mérite (la vie de Beaudelaire). 
      Sinon, deux excellents cours d’Annick Stevens :
      – L’existentialisme de Sartre, entre dialectique et phénoménologie. (Cliquer ici)
      – Sartre et la raison dialectique. Cliquer ici. 
      L’être et le Néant, version PDF en ligne gratuite. 

      Quelques définitions de base, mais techniques, de la philo de Sartre.

      Pour-soi :
      Pouvons-nous jouir ou souffrir sans en avoir conscience ? Ce serait proprement absurde. Une intention, un plaisir, une douleur ne sauraient exister que comme conscience immédiate d’eux-mêmes. le pour-soi désigne cette dimension première de la conscience en vertu de laquelle « toute conscience existe comme conscience d’exister ». Le pour-soi s’oppose à l’en-soi. Dictionnaire Sartre. Ed. Ellipses

      En-soi :
      La chose (un encrier, une pierre, une table) est dite en-soi. Sartre oppose l’être du phénomène (en-soi) et l’être de la conscience (pour-soi).  La conscience, nécessairement, réfléchit tout. Dans l’immédiat, le réfléchit est en-soi, il est simplement un être du phénomène. Cet être du phénomène est aveugle (impensé) à la conscience pour-soi, tant que la conscience ne le ramène pas (ne le réfléchit pas) pour-soi. En bref, la conscience est toujours conscience de quelque chose (en-soi), y compris si elle ne le ramène pas pour-soi. Mais, dès qu’elle ramène à elle-même un en-soi, elle le fait pour-soi. Ce qui en change la « nature ». C’est une abstraction et, à vrai dire, un néant.

      L’ipséité :
      Du latin ipso (ipse, ipsum, ipsius), signifiant « la chose en elle-même, soi-même »

      Par rapport à la philo de Sartre, ce terme désigne le fait d’être et se savoir soi = pour-soi (ou réflexivité, la conscience se réfléchit elle-même).
      Selon Sartre, le pour-soi (la conscience de soi se fait pour-soi) s’inscrit dans un circuit d’ipséité : elle se regarde elle-même en continue, sinon, elle est absente à elle-même. Sans un réfléchi de soi, il n’y pas de pour-soi.
      Autrement dit, le pour-soi se cherche constamment en-soi, mais sans jamais se trouver (je me cherche constamment : où suis-je ? où cours-je ?).
      Où la conscience se cherche-t-elle ?
      La conscience « pour-soi » cherche son identité, notamment au détour du monde qu’elle intériorise, qu’elle réfléchit en elle-même : le monde lui annonce ce qu’il est en reflétant des possibles (liés à notre éducation, à nos rencontres, nos croyances, bref à notre environnement immédiat, lointain, spéculatif, intellectuel, etc )

      Et, lorsque que nous rencontrons ce qui nous plait,  on se convainc d’être soi et de devenir « soi » (un idéal, une projection). Or, cette quête est vaine et sans fin selon Sartre. Car en cela, nous cherchons à fixer une « essence de soi ». Or l’existence précède l’essence…

      Cette quête est vaine, car nous ne pouvons réduire l’espace entre ce que l’on est (un soi instable, passé, choisifié, imaginé) et un soi idéal, fantasmé, visé qui, par définition, est inatteignable (abstrait, toujours à distance de soi).

      Elle est également sans fin, car la conscience se porte toujours plus loin qu’elle n’est dans le présent, lui-même toujours changeant et, par définition, insaisissable.

      Mais, supposons que la conscience parvienne à se « fusionner » dans la présence à elle-même. Alors, selon Sartre, elle s’anéantise par dilution ou diffraction d’elle-même.

      L’être et le néant (1943)
      L’œuvre majeur de Sartre porte comme sous-titre : Essai d’ontologie phénoménologique = c’est donc un essai sur l’être (les conditions d’existence de l’idée de l’être) d’un point de vue phénoménologique (c »est-à-dire, tel que l’être apparait et se réfléchit à la conscience).

      Ps : il existe une psychanalyse existentielle, qui laisse présupposer, malgré tout, que l’être humain peut se connaître lui-même, notamment s’il est authentique, s’il assume sa liberté et la responsabilité de ses choix. (IV ème partie, chap. II)

      Ci-dessous, un cas typique de mauvaise foi (non-authenticité et non-responsabilité de ses choix, de sa liberté inconditionnelle selon Sartre)

      > Attribuer ses choix et ce que l’on est aux contingences, au passé, à la faute d’autrui, à son éducation revient pour Sartre, à se déresponsabiliser. Nous aurions toujours le choix de se choisir autrement qu’en se résumant à ce qui nous échoit.
      Ps : le rêve masqué (et fou) de chaque conscience serait d’être « cause d’elle-même » (d’être Dieu ou son unité à elle-même, comme si elle ne devait qu’à elle-même ce qu’elle est). En langage technique sartrien, cela consiste à réduire la distance entre l’en-soi et le pour-soi pour s’éprouver en un seul être : l’en-soi-pour-soi.

      Quelques règles concernant nos échanges
      – Chacun peut prendre la parole, nul n’y est tenu.
      – Pas d’attaque ad hominem /ad persona.
      – On essaie de rendre compte des raisons de sa pensée et de faire évoluer le débat.
      – Chacun est le bienvenu, quelles que soient sa confession, sa classe sociale, sa formation et ses références philosophiques.

      L’approche du café philo de Grenoble
      C’est une approche plutôt non-directive, centrée sur les questions des participants. Nous nous efforçons de faire évoluer le débat au fur et à mesure de nos échanges.
      Nous partons du principe que chaque participant est adulte, autonome, responsable de sa pensée et de ses comportements. On note également que le participant est curieux d’examiner aussi bien les arguments de sa pensée que de ceux d’autrui.
      Nous nous appuyons en fait sur l’idée qu’une écoute compréhensive et qu’un partage structurant et structuré de nos réflexions ne peut être que profitable à tous, à une socialisation réflexive en partage et à une philosophie en travail.

      Ce que le café philo n’est pas :
      Le café philo n’est pas un lieu de propagande politique ou religieuse, ni il n’est celui d’une mise en spectacle de soi. On n’y vient pas faire la leçon aux autres ou répéter ce que l’on sait déjà, chacun étant déjà par lui-même l’auteur de sa propre pensée. L’effort que nous faisons porte sur une réflexivité mise en partage, sur l’écoute de l’autre et du débat qui se construit : on y assume les hésitations d’une pensée qui se cherche.

      L’affiche du mois de novembre.

       

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      René Guichardan, café philo d’Annemasse.
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