Cafephilos Forums Les cafés philo Les sujets du café philo d’Annemasse Que peut la Communication Non Violente ? Sujet du 04.07.2016

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    René
    Maître des clés
      La Communication Non-Violente peut-elle résoudre tous les problèmes interpersonnels, et ainsi ceux du monde ?

      « Si je pose une question à une personne à propos de ce qu’elle vient de dire et qu’elle me répond : « Quelle question idiote », je suppose que mon interlocuteur exprime un besoin sous la forme d’un jugement sur moi. »
      Marshall Rosenberg.
      C’est ainsi que se positionne Marshall Rosenberg, l’inventeur de la CNV (Communication Non Violente), il perçoit derrière les jugements des besoins fondamentaux qui ne sont pas respectés.
      Marshall Rosenberg a mis au point une méthode de communication en quatre points, elle vise à respecter nos besoins fondamentaux, les siens et ceux de nos interlocuteurs, tout en proposant de nous relier à notre nature profonde.
      Brièvement les quatre étapes de sa méthode se déclinent ainsi :
      ➢ Observer et formuler sans critique et sans jugement ce qui est à l’origine du conflit.
      Exemple : lorsque tu rentres à 4 heure du matin (comparer avec : « Lorsque tu traines le soir et que tu ne rentres pas ». Cette formulation exprime tout à la fois un reproche, une déception et une erreur dans les faits : car, bien que tard, il rentre).
      ➢ Dire l’émotion que l’on ressent (triste, joyeux, inquiet, frustré, …)
      Exemple : Je suis inquiet, j’ai peur pour toi, pour moi, pour nous…
      ➢ Evoquer le besoin profond à l’origine du sentiment. (besoin de sincérité, de reconnaissance, de vérité, de compréhension, de confiance, d’intimité, de soutien, d’écoute…
      Exemple : J’ai besoin de comprendre ce qui se passe pour toi, cela me permet de garder le contact avec toi.
      ➢ Formuler une demande précise, concrète, réaliste et qui respecte les besoins fondamentaux de votre interlocuteur.
      Exemple: Peut-on convenir que tu m’informes au plus tôt de ton choix de rentrer tard quand cela arrive ? Serais-tu d’accord de me dire ce qui se passe pour toi ?

      Potentiels et limites de la CNV ? Parlons-en lors de notre prochain débat.

      Ressources
      Une interview de Marshall Rosenberg dans Psychologie
      Des vidéos sur Youtubes de conférences, ateliers de Marshall Rosenberg.
      Les chemins planétaires de la non-violence, histoire et perspectives. France-Culture.
      Violence et agression : un éclairage de l’évolution. Eloge du savoir, France Culture.
      Violences des représentation. Boris Cyrulnik. Eloge du savoir. France Culture.
      Nos sociétés sont-elles moins violentes ? Caroline Broué sur France-Culture.
      La méchanceté est-elle le propre de l’homme ? Conférence de Thierry Patrice. Université de Nantes, auteur de Chercheurs, Ethiques et Sociétés
      La violence exercée. Le Journal des idées, Jacques Munier sur France Culture.
      La non-violence. Terre à terre, France Culture.

      Citations de Marschall Rosenberg et illustrations de sa méthode, à questionner.

      – Tu ne m’écoutes jamais, accuse-t-elle.
      – Si je t’écoute, se défend-il.
      – Mais non, rétorque-t-elle.
      > Même situation en prenant l’initiative de pratiquer la CNV :
      – Tu ne m’écoutes jamais.
      – Il me semble que tu es blessée car tu aimerais sentir plus de compréhension et d’empathie de ma part.

      – Les jugements portés sur les autres sont des expressions détournées de nos propres besoins insatisfaits.

      – J’utilise le terme de non-violence au sens où l’entendait Gandhi, pour désigner notre état naturel de bienveillance lorsqu’il ne reste plus en nous la moindre trace de violence. Car bien que nous puissions avoir l’impression que notre façon de parler n’a rien de « violent », il arrive souvent que nos paroles soient source de souffrance pour autrui ou pour nous-mêmes.

      – Quel que soit le changement social que je tente de réaliser, mes efforts n’auront aucune chance d’aboutir s’ils partent de l’idée que certaines personnes ont tort ou sont mauvaises.

      – Beaucoup de gens font un lien entre la non-violence et la violence physique alors qu’il existe d’autres formes de violence. Par exemple, les violences que les gens se font à eux-mêmes en se blâmant ou en se critiquant, ce qui entraîne de la dépression. Mais également, la violence infligée par les parents à leurs enfants lorsqu’ils utilisent la culpabilité et la honte afin d’avoir un impact sur eux. Et donc, de cette manière, nous sommes tous impliqués d’une façon ou d’une autre par la violence.

      – Lorsque nous écoutons, nous n’avons besoin ni de connaissances en psychologie, ni de formation en psychothérapie. L’important, c’est de savoir être présents aux sentiments et aux besoins spécifiques que ressent un individu ici et maintenant.

      – Nous sommes dangereux quand nous ne sommes pas conscients que nous sommes responsables de nos actes, de nos pensées et de nos sentiments.

      – La spiritualité peut être synonyme de passivité si nous amenons les gens à être si calmes, conciliants et aimants qu’ils en finissent par tolérer les structures dangereuses.

      – Lorsque je travaille dans les prisons avec les détenus, ce qui m’arrive assez souvent, je ne cherche pas à ce qu’ils renoncent à ce qui les a menés en prison avant d’avoir pu entrer en lien avec eux et trouver une meilleure stratégie pour satisfaire leurs besoins ainsi que les miens. Pour garantir cette qualité de connexion, je veille à ne pas entamer le dialogue avec des a priori négatifs à leur sujet.

      – Deux grands types de communication coupent notre élan à donner du fond du cœur. Tout d’abord ce qui peut s’interpréter comme une critique. Et ensuite, ce qui ressemble de près ou de loin à une contrainte. »

      – Quand nous nous sentons mal, la présence d’une personne en contact avec notre souffrance n’a pas de prix. Il est d’ailleurs étonnant de constater l’effet qu’elle produit sur nous. Cela ne résoudra pas notre problème, mais ce type de lien rend plus doux notre cheminement vers une solution. »

      – Vérifiez que l’autre personne a reçu l’empathie dont elle avait besoin avant de parler de vos besoins.

      – Lorsque nous exprimons notre volonté à quelqu’un, nous lui faisons comprendre ceci : n’accède à ma demande que de ton plein gré. Surtout, ne fais jamais rien pour moi qui te coûte, qui soit motivé par la moindre crainte, la culpabilité, la honte, la rancune ou la résignation. Car si tu agissais de la sorte, nous en souffririons tous les deux. Je te prie de n’honorer ma demande que si tu en as l’élan profond et que, ce faisant, tu te fasses un cadeau à toi-même.

      – Certaines personnes pensent que parler d’émotions pénibles est une expérience négative ; cela équivaut pour elles à une chasse aux sorcières, à une punition, ou toute autre situation similaire… Elles ne s’imaginent pas la beauté qu’il peut y avoir, ne fût-ce qu’à en parler. »

      – Je crois sincèrement que tout être humain agit à chaque instant de la plus belle manière qu’il connaisse à ce moment.

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