Cafephilos Forums Les cafés philo Les sujets du café philo d’Annemasse Qu’est-ce que l’accomplissement de soi ? Introduit par Paul pour ce lundi 17.04.2023 + compte rendu

  • Ce sujet contient 3 réponses, 2 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par René, le il y a 2 années.
4 sujets de 1 à 4 (sur un total de 4)
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  • #6602
    René
    Maître des clés
      Rencontres philo pour le monde d’aujourd’hui, tous les lundis à 19h00
      chez Maitre Kanter, place de l’Hotel de Ville. 74100 ANNEMASSE

      Ce lundi 17/04/2023, Paul suggère une question qu’il présentera brièvement :


      « Qu’est-ce que l’accomplissement de soi ? « 

      Maslow en parlait brièvement, et je pense que nous pouvons approfondir le thème en soulevant ces quelques questions :
      – Qui est concerné par l’accomplissement de soi ?
      – Quand est le meilleur moment de s’intéresser à l’accomplissement de soi ?
      – Comment atteindre l’accomplissement de soi ?
      – Où aller pour accomplir l’accomplissement de soi ?
      – Quoi faire pour être sur le chemin de l’accomplissement de soi ?
      – Pourquoi s’intéresser à l’accomplissement de soi ?
      – Combien de résultats (affectifs, social, financier, de contribution, d’impact sur soi, sur les autres et sur le monde) à atteindre afin de valider l’accomplissement de soi ?

      Fin de l’introduction de Paul.

      Un commentaire personnel (René) : Il est commun d’opposer « développement personnel » et « philosophie », mais au-delà de la bataille des chapelles, le café philo revendique la possibilité de traiter de tous les sujets, de manière philosophique. Chacun est le bienvenu pour apporter sa contribution « philosophique ».

      Brièvement : il ne peut y avoir de « développement personnel » sans un questionnement philosophique (une interrogation sur le sens) et, inversement, toute philosophie implique un regard sur l’être humain, qui prédéfinit une condition humaine, autrement dit, les possibilités de son développement.
      De fait, un « développement personnel » sans philosophie est vide de sens et, inversement, une philosophie sans considération de la « psychologie » (et des sciences humaines en général) n’est que pure abstraction.

      Une réserve néanmoins :
      Le problème que l’on peut rencontrer peut tenir dans le discours d’autorité des auteurs-trices (ou celui des coaches) du développement personnel. S’ajoute à cela le fait que, généralement, les paradigmes du développement personnel constituent en eux-mêmes des systèmes fermés (des prêt-à-penser) et chacun a le sien et sa méthode. Les auteurs/trices proposent également leurs réponses, plutôt qu’ils/elles ne formulent des problématiques et ne soulèvent de questions (ils ont en réalité déjà toutes les réponses).
      Cela dit, certains philosophes n’échappent pas à ce travers, et font de la philosophie, un discours d’autorité, tout en adoptant des postures de mépris.

      Une réjouissance :
      L’occasion est donnée à tous les philosophes-apprentis (que l’on ne cesse d’être dans un café philo) d’éclairer les impensés, qu’ils proviennent de quelques domaines, auteurs ou interprètes du moment.

      ———————————–
      Le compte rendu du sujet de la semaine passée suggéré par Angèle : Comment être vulnérable ? Cliquer ici

      Pour ceux que cela intéresse : La sociologie des hallucinations. Une thèse défendue par David Chapuis (INSERM) sur la consommation des psychédéliques. Cliquer ici.
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      Règles de base du groupe
      – La parole est donnée dans l’ordre des demandes, avec une priorité à ceux qui s’expriment le moins.
      – Chacun peut prendre la parole, nul n’y est tenu.

      Pour limiter les effets de dispersion dans le débat
      – On s’efforce de relier son intervention à la question de départ, de mettre en lien ce que l’on dit avec ce qui a été dit.
      – Pour favoriser une circulation de la parole, de sorte à co-construire le débat avec les autres participants, on reste concis.
      – On s’attache davantage à expliquer la raison de sa pensée, plutôt qu’à défendre une opinion.
      – On s’efforce de faire progresser le débat.
      – Concrètement, on évite de multiplier les exemples, de citer de longues expériences, de se lancer dans de longues explications, mais on va au fait de son argumentation.
      —————-

      Avec ou sans préparation, chacun est le bienvenu, les cafés philo sont par définition, contre toute forme de discrimination et de sélection par la classe sociale, le niveau scolaire, etc.

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      René Guichardan, café philo d’Annemasse.
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      #6615
      René
      Maître des clés
        Compte-rendu du débat introduit par Paul : Qu’est-ce que l’accomplissement de soi ?

        Nous étions une quinzaine de personnes, et toutes avaient une appréhension différente de la question, fondamentalement différente. Rien n’est simple quand les mots, voire les cultures de base ne sont pas communément partagées par un groupe, mais il me semble que nous nous sommes bien débrouillés.

        Rappel des questions :
        – Qui est concerné par l’accomplissement de soi ?
        – Quand est le meilleur moment pour s’intéresser à l’accomplissement de soi ?
        – Comment atteindre l’accomplissement de soi ?
        – Où aller pour accomplir l’accomplissement de soi ?
        – Quoi faire pour être sur le chemin de l’accomplissement de soi ?
        – Pourquoi s’intéresser à l’accomplissement de soi ?
        – Combien de résultats (affectifs, social, financier, de contribution, d’impact sur soi, sur les autres et sur le monde) à atteindre afin de valider l’accomplissement de soi ?

        Deux ou trois problématiques fondamentales :
        Sans passer par toutes les questions (qui, que, quoi, où, comment, combien et pourquoi ?), les termes « accomplissement » et « soi » ont soulevé à eux seuls tous les problèmes évoqués lors de notre débat.
        > La question de l’accomplissement implique l’idée d’un inachevé qui, après un parcours, se trouve enfin achevé.
        > le concept de « soi » soulève la question de sa « nature » (immanente, transcendante, contextuelle), autrement dit, qu’est-ce que ce soi en soi ? Comment se manifeste-t-il à notre conscience ? Se distingue-t-il de l’être, du « moi », du « je », de l’ego, d’une perception, du sentiment d’éternité ?
        > Enfin, l’idée de « s’accomplir soi » peut-elle se penser sans rapport à l’autre (en l’excluant, en s’en détachant seulement ou, au contraire, en l’incluant ) ? Mais aussi, l’idée d’accomplissement est-elle liée à l’idée de bonheur, à la question d’une vie bonne en soi ? Ainsi, peut-on être accompli et heureux dans un monde qui court à sa perte ? Peut-on être heureux / accompli contre le monde ?

        Un problème de « percept » (dirait Deleuze – voir extrait de texte en bas de message)
        Écartons les problèmes où, faute de s’entendre sur une définition du « soi », ce qui sera le cas ce soir, le soi étant tour à tour pour chacun des participants, un ego, le moi, l’être, un sentiment (de soi), un soi impersonnel, un principe en évolution, un informulable, une idée spirituelle, etc), des participants expriment ce malaise selon lequel : on perçoit qu’on ne parle pas de la même chose.
        Cette situation d’incompréhension partagée n’est pas simple en soi. Comment ne pas « disqualifier » les questions que l’on ne comprend pas, comment ne pas les rejeter ? Comment se comprendre si les modèles de compréhension de chacun sont si différents ? L’expérience est exigeante, elle demande de se détacher du formalisme parfois rigide des mots que nous employons, pour nous attacher à comprendre l’idée que l’interlocuteur exprime avec son vocabulaire (la grammaire de sa formation, de son expérience). De fait, pour que le débat ait lieu, chacun est tenu de s’ajuster à cet effort, c’est-à-dire, de prendre en compte les représentations des différents intervenants à ce débat, de les articuler à son propre vocabulaire, pour tenter de souligner le lien (ou les ruptures, les logiques) entre sa représentation et celle des autres interlocuteurs. C’est une construction dialogique-intersubjective en train de se faire.

        Dégrossissons :
        Les « partisans » de l’accomplissement de soi tendent à laisser entendre qu’il y a une évidence dans le cheminement : il suffit d’être soi, la vie a du sens, il ne reste qu’à connecter les deux bouts entre soi et la vie qui aurait du sens ; le bouddhisme exprime bien l’affaire : il y a un « nirvana » et il suffit d’y accéder, d’en faire l’expérience et de pratiquer. Les systèmes religieux expriment structurellement cette idée : un début, une fin et un chemin à parcourir entre les deux pour être sauvé, seules les conditions du parcours et de l’accomplissement varient d’un système à l’autre. A l’opposé, la thèse des rationalistes et des existentialistes-humanistes est antinomique : « l’existence précède l’essence », selon la philosophie de Sartre ramassée en une seule formule. Le sens ne nous précède pas, il est créé de toute pièce.
        Une fois les thèses inverses posées, on observe que les partisans du « sens » n’envisagent pas les choses aussi simplement que la caricature du bouddhisme en dessine le portrait, tandis que pour les existentialistes, qui peuvent comprendre des phénoménologistes et des psychanalystes, il y a toute une zone grise à explorer. Considérons que les « mots » sont des « idées » (le mot chien ne mord pas), les idées sont des hypothèses, des propositions que l’on se formule à soi et que l’on soumet à la collectivité (c’est une mise en dialogue de sa pensée). Néanmoins, on se trouve devant cette difficulté où les propositions envisagées sont fonction de présupposés, d’arrière-plan, voire d’une conviction qui structure la pensée formulée de chacun, structure que l’on ne peut remettre en question d’un seul coup, d’un seul. On ne se départit pas de « soi », de ses pensées aisément. En effet, elles impliquent des structures plus profondes de ce qui apparait comme le « soi » à sa conscience du moment. Ce que d’aucun interprète comme étant des résistances, des impensés, des points aveugles, voir des paradigmes, des croyances, etc.

        Nos pensées du moment sont-elles celles de notre époque ?
        Comparons : les platoniciens s’entendaient-ils avec les aristotéliciens, les épicuriens avec les stoïciens ? Non, n’est-ce pas ? Les philosophies de chaque école, leurs pratiques et leurs respectives finalités se distinguaient les unes des autres, tandis que les disciples s’engageaient dans l’une ou l’autre de ces écoles selon les affinités pressenties. On ne changeait d’école qu’en quittant la précédente. Cela dit, toutes les civilisations antiques partageaient l’idée d’un arrière-monde, à savoir, pour la Grèce, l’idée d’un « logos » (d’une intelligence supérieure, d’une logique d’un cosmos, d’un souverain bien). La vie ne pouvait pas ne pas avoir de sens, seules les représentations différaient, mais une structure de fond restait comparable. Ce serait un peu comme aujourd’hui mais, dans les cafés philo qui, réunissent des personnes d’horizon différent, lesquelles partagent néanmoins l’idée d’une quête de sens, en dépit de la diversité de leurs représentations. (voir en bas de page la définition d’Edgard Morin).
        Non, est-il objecté. Rémy souhaite mettre en avant l’idée d’une cause : est-il possible que notre monde des écrans, consumériste et en perte de sens (Covid, guerre, économie, écologie) emprisonne les attentions/consciences dans la seule préoccupation de « soi » et de son salut, mais au mépris de toute transcendance, au mépris de notre rapport à l’autre ?
        C’est toute la question qui résume la difficulté de ce soir, celle de notre rapport de soi au monde. Quel lien, quelle relation, quel rapport, quel sens, quelles étapes relient la question du soi au monde et à l’autre ?

        Pour conclure, sans conclure.
        Il sera difficile d’aller plus loin que de faire ce constat d’une différence des représentations, mais peut-être pas celui d’une structure d’un parcours : comment passe-t-on de soi à l’autre ? Chacun semble exprimer qu’il y a un rapport à l’autre dans l’accomplissement de soi, sauf qu’on ne parvient pas toujours à percevoir où cette autre existe, s’il prime avant tout et si le « moi » est premier, quoi qu’il en coûte, et au détriment de l’autre ?

        Épilogue : Benoît a posé la question : comment peut-on poser la question de l’accomplissement de soi sans avoir à parler de soi ? L’accomplissement par anticipation est-il une fuite du présent et de ses conséquences ici et maintenant ?
        La question a son intérêt et elle présentait un risque. L’intérêt est d’entrer dans une situation d’exemples significatifs, effectifs, et de sortir des généralités, le risque est de se trouver pris dans l’exercice du groupe de parole, qui exige davantage d’écoute que de prise de distance, que de recul réflexif et de partage collectif.

        Jean-David, de son côté, a introduit la question des valeurs, mais elle n’a pas été reprise, alors qu’elle éclaire à elle-seule la question des pratiques existentielles et du rapport à autrui.

        De mon côté, j’ai fait référence (à nouveau) à Hannah Arendt, John Dewey, au principe de reconnaissance (Axel Honneth et l’école de Francfort), au fait que des émotions s’échangent entre les êtres humains et qu’elles transforment les uns et les autres. On ne peut être soi sans les autres.

        Je termine sur une « impression » qui prend la forme d’une hypothèse. Les choses sont « entendues », mais elles n’affleurent pas nécessairement et immédiatement à la conscience. Il y a un temps de maturation entre une perception, la prise de conscience qu’elle entraine éventuellement et la possibilité d’en dire quelque chose.

        Référence à Deleuze (Pourparlers – 1972 – 1990) :

        Référence à Edgar Morin quant à sa définition des cafés philo in : Comprendre le phénomène des cafés philo.

        Dans une série de courtes vidéos d’Edgar Morin, sa pensée « complexe » est remarquablement bien expliquée, si bien qu’elle en devient claire, limpide et évidente comme une eau de roche. Cliquer ici.

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        René Guichardan, café philo d’Annemasse.
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        #6617
        Jean-David Roth
        Maître des clés

          Complément :
          Dans ce qui suit, à savoir mes notes, qui sont une autre manière de rendre compte du même café philo, les lignes vides séparent en général deux interlocuteurs.
          C’est brut, comme mes notes, partielles, partiales, parfois illisibles, sans synthèse, et reflète l’aspect improvisé du café philo.

          Proposition : qu’est-ce que l’accomplissement de soi ?
          Introduction par la personne qui a proposé le sujet :
          On peut examiner la question sous l’angle de la satisfaction de nos besoins (qui réclament un accomplissement)
          Maslow les a hiérarchisés sous la forme de la célèbre « pyramide de Maslow »
          ( en résumé : besoins physiologiques, de sécurité, Sentiment – Amour – appartenance au Groupe, Estime, Accomplissement personnel, ) (j’en oublie peut-être)
          Des sous-questions sont évoquées :
          Qui est ?, Quand, Comment atteindre, Où aller, Quoi faire, Pourquoi s’y intéresser, Combien (d’argent je vais gagner ?)

          Il semble important de mieux définir:
          – Être soi
          – Qqch sous-entend que le soi n’est pas accompli
          – Qui va juger l’accomplissement

          Et si c’était « être soi », l’accomplissement de soi ?

          Notre incarnation fait que nous nous situons…(et c’est là que nous nous accomplissons) :
          – dans le temps, et ses 2 aspects : l’instant et la durée (non évoqué : on aurait aussi pu parler du temps de l’opportunité)
          – … et dans l’espace, qui, comme nous le partageons (aussi), nous confronte à notre individualité et notre existence collective, qui semble réclamer de notre intelligence plus de collaboration / de participation collective

          Qu’est-ce qu’une question philosophique ?
          – Tourné vers le bien : je ne peux pas être juge et partie (quelqu’un dira par la suite : mais est-il possible de ne pas être juge et partie, sur ce sujet [mais il est vrai que c’était hors posture tournée vers le bien])
          – Être soi : une impression qu’on peut avoir ; touche une partie intime
          – A-t-on besoin de la validation des autres ?
          – Ce sont les autres qui m’aident à être moi

          Pyramide évoquée : les choses ne sont pas forcément dans le bon ordre, et chacun est isolé face à la question. Il y a d’ailleurs aussi la question d’un éventuel besoin de laisser quelque chose derrière soi. C’est vague.

          Totalement libre du regard des autres. Certains parlent d’illumination. Vouloir communier avec un « grand tout » (Ajout de moi : cela m’évoque l’infiniment grand, mais aussi, par contrecoup, l’infiniment petit : est-ce que j’aide les cellules qui me constituent à s’accomplir ? pourrait-on risquer cette métaphore : Les individus sont un peu à la société ce que mes cellules sont à la totalité de mon être ? )

          Distinction entre :
          – Accomplissement de soi
          – Accomplissement de ses projets
          Comme on parle ici au niveau individuel, il est difficile d’en tirer des généralités

          Besoin de clarification. Notamment à propos du « soi », de la notion de « soi »

          Soi vs Moi

          Qu’est-ce qu’une vie bonne ? Ce serait plus clair si je le savais

          Actions qui ont mené à cela
          Indépendamment du regard des autres
          Vie intérieure / ressenti

          De quelle manière … « ce qu’on dit », vs (versus) « pourquoi on le dit »

          Quelquefois le regard des autres = miroir, ce qui peut nous renvoyer une image soit valorisante, soit dévalorisante, et peut donner envie, ou rendre souhaitable, de casser le miroir.

          Il s’agit d’une question hyper-aristocratique… qui a le temps de se la poser ?

          Il y a un côté absolu qu’on a de la peine à définir
          Et un côté plus individuel (possible sous-entendu : qui, lui, serait plus facile à définir, par chacun, à sa guise ?)

          Soi : quel « soi » ?
          Un point de départ ?
          Me décrire moi, sans passer par les autres ?
          Si on se décrit, on ne peut pas se (illisible : maintenir ?)
          Tant qu’on n’a pas fait çà, on ne peut pas s’accomplir

          L’autre : un échelonnement

          Accomplissement par rapport aux contingences ; en communauté

          Je n’arrive pas à mettre les 2 pieds par terre :
          Accomplissement, quelque chose à réaliser, et le soi , au milieu, ? Et quel est-il ? Celui qui décide de l’action ? Ou celui qui se laisse faire ?

          Faut-il qualifier, quantifier vs accepter, ce qu’a été notre vie ?
          « Une vie bien remplie »
          Quant au point de vue des autres, il est souvent biaisé
          J’accepte quoi ? Ma volonté de puissance ?

          Cet « accomplissement de soi » :
          1. « Il » est relatif à des valeurs (par exemple : liberté, bonheur, vérité… )
          s’attaquer à un problème, construire des équilibres (sous-entendu : pour optimiser des valeurs parfois contradictoires, ou semblant contradictoires), construire de l’harmonie
          2. Quand on revient à la notion de temps, « il » se perpétue et change en même temps ; donc il y a une notion de rétroaction (voire d’essai et erreur).
          3. « Il » n’est peut-être jamais terminé (tant il nous dépasse ?)

          Si on réfléchit au Soi et au Moi : le premier serait possiblement de l’ordre la communion avec l’universel, alors que le second serait de l’ordre de l’individuel. Les deux aspects ramènent toutefois au concept, à la notion de « qualitatif »

          Pour certaines personnes, le « soi » est difficile à cerner. Il s’agit aussi de trouver sa place dans les contingences évoquées par une personne du groupe
          Il y a, du fait de cette difficulté à cerner le « soi », une difficulté de se représenter ce que disent les autres. (possible sous-entendu : d’ailleurs même si on a l’impression de les avoir parfaitement compris, on est peut-être en proie à des malentendus ; on aurait peut-être dû s’attarder davantage à définir de quel soi chacun parle, quand il en parle).
          Une personne a parlé d’émotion qui se communique
          Principe de reconnaissance.
          Être ce quelque chose qui nous unit aux autres
          Est-ce que cette coupure entre soi et moi vient de cette absence de reconnaissance ?

          Parler un peu de la notion de vide
          Les perceptions sont différentes selon les groupes. Y compris les classes d’âges.

          Vide : accompli dans un remplissage.
          « être comblé »
          On peut… on a l’impression d’être dans l’infini

          Idée d’une idée démoniaque dans son intention… (ce dernier mot n’est pas très lisible dans mes notes : est-ce plutôt « intervention » ? « interaction » ?)
          Sentiment de l’accomplissement d’une vie (note à posteriori : la personne a peut-être dit ou voulu dire que l’on peut parler de l’accomplissement de soi sous 2 angles :
          1. Les faits observables, les actions réalisées dans le cadre de ce qui est censé jalonner notre « accomplissement »
          2. Le sentiment qu’on a de notre « accomplissement »
          … et ce n’est pas la même chose, évidemment !
          Si l’accomplissement de soi se fait au détriment des autres (c’est peut-être cela l’irruption du diabolique)… (alors quelque chose cloche ; implique une évaluation possible ?)
          Vs évolution de l’être : notion de
          – Cheminement
          – Évolution laborieuse
          – Temps de la vie

          Sous-sujet : 2 étages en-dessous
          5ème étage : astreindre/contraindre
          4ème étage : recherche esthétique / harmonie
          … étages permettant de contribuer à une meilleure humanité
          (note : je n’ai pas bien entendu ou compris ou retranscrit quels sont ces étages… [ est-ce en relation avec la pyramide de Maslow, possiblement des étages qu’on pourrait ajouter?] )

          (L’accomplissement de soi) (et la contribution à une meilleure humanité) a deux terrains possibles pour s’exercer :
          – Le monde intérieur (note : dont fait partie ce qu’on comprend, et comprendre de plus en plus pourrait être un accomplissement, même si cela n’a pas été dit)
          – Le monde extérieur (un architecte par exemple, va dire que selon l’architecture, la vie sera changée)
          et [les progrès réalisés dans chacun de ] ces terrains, on pourrait presque dire mondes, interagissent

          On est pris dans les filets d’une société dans laquelle les signes de réussite sont très codés
          Toutes ces conceptions de réussite ne nous conviennent pas forcément.
          Vie pleine

          Quand on aide les autres à s’accomplir… [amène la personne à parler de ceci :
          – Un photographe (que j’avais connu) avait cette attitude : Je pose mon appareil a un endroit précis que je choisis en fonction du cadre que je veux obtenir. Puis j’attend que l’événement se produise pour déclencher.
          – Mais moi je ne fais pas comme cela : (Note : probablement : je me balade avec mon appareil, et quand l’occasion se présente, je mitraille.) ]

          La question de l’humanité m’interpelle moi aussi
          Je trouve la pyramide accablante (note : probablement parce qu’elle semble exiger de nous un travail pour satisfaire tous les besoins qu’elle évoque, mais c’est l’interprétation du scribe)
          Les deux courants, individualiste, et collectiviste, se tapent dessus

          Dans le monde, qui parle d’accomplissement de soi ?
          Il y a l’idée d’être
          D’être en accord
          Beaucoup envisagent l’accomplissement de soi comme étant d’atteindre à la béatitude
          Quelque chose de soi
          Quelque chose du décalage par rapport à l’existence existentielle (ou était-ce existentialiste ?)
          … Si tout le monde ne le fait pas…
          La vie
          L’existence ne précède pas l’essence (que nous devons recréer pour accomplir l’existence)
          Quels sont les chemins ?
          La question que je me pose : quand… suis-je enfermé dans un système ? Le monde ne nous dit pas où aller. L’inertie du monde nous conduit à la catastrophe.

          Quelque chose qui ne dépend pas de…(d’un but ?)
          Pas forcément un but à atteindre, mais on peut profiter du chemin
          (note me fait penser à la chanson de Voulzy (paroles Souchon) : « Le capitaine et le matelot », qui parle un peu de notre sujet à sa manière, même si plus que de chemin, elle parle de distance et de résistance, mais on pourrait remplacer)

          Je vis dans le « Carpe Diem », mais je peux faire avancer un projet, pour être encore plus dans le « Carpe Diem »

          Intéressant : dans la construction
          Brel

          Content de monter les marches.

          Situation de notre (pèlerinage ??/) vie du quotidien
          Possibilité de basculer avec un autre côté

          … Qu’est-ce qu’il dirait de l’inaccompli (qui est en train de se faire, mais qui n’est jamais fini ?)

          Peut-être un message à envoyer aux autres
          Interactions

          Platoniciens vs Aristotéliciens
          implique : pas les mêmes représentations
          tous les deux courants sont pourtant d’accord sur l’existence de l’au-delà, (ils n’en ont juste pas la même représentation)
          (où elle est [pas eu le temps de noter de quoi on parle ici])
          Problème du langage
          On ne sait pas se reconnaître sans (note : langage ? Représentation ? Autre chose ?)
          … Et donc je m’accroche à quelque chose qui me permet d’y échapper, (lié) à la fois à une intensité du présent, et à un humanisme en train de se faire.

          Divisé(e) entre
          – Accomplir sa vie
          – Accomplir sa mission
          – Capacité à se dépasser soi-même

          Pour l’un/une d’entre nous, le fait d’avoir déménagé pour venir habiter près de Genève avait été décrit comme une forme d’accomplissement, après que la question avait été posée de si certains avaient des exemples d’accomplissements, et s’ils le jugeaient terminé, . (et donc là on est dans le « Accomplir sa vie » probablement, et même un accomplissement terminé).

          Souvent je me réveille avec l’impression d’avoir compris quelque chose d’exceptionnel, nouveau et d’important et le note.
          Est-ce une pièce importante d’un grand puzzle dont ma conscience ne me permet d’appréhender généralement qu’une pièce à la fois, et parfois de l’assembler avec d’autres, pour tenter malgré tout, d’accéder à une image, à une vision plus grande?
          (bonus : A propos du concept d’idées, David Lynch l’illustrait entre autres ainsi: si qqn, dans une pièce , me jetait au hasard les pièces d’un grand puzzle assemblé qu’il a devant lui, une à une, je ne pourrais pas faire grand-chose des premières qu’il me jetterait, sinon les examiner. Ce n’est qu’après un certain temps que je pourrais relier certaines avec d’autres, et de plus en plus.)
          Dans la notion d’accomplissement il y a peut-être aussi : organiser vs improviser (certains musiciens composent, d’autre improvisent, d’autres composent une structure sur laquelle ils improvisent…)
          Si je choisi ce dans quoi je veux m’accomplir (ou accomplir quelque chose) je peux choisir :
          – Soit un but énorme en sachant que j’ai très peu de chances de l’atteindre/ le réaliser
          – Soit un but à taille réalisable, avec beaucoup plus de chances de l’atteindre (et des horizons de temps variables pour y parvenir)

          Ana Arendt
          Un pragmatisme de s’intéresser à (la bonne question ?)
          Philo analytique (une des philos)
          Les codes de transport dont on entend parler
          On ne peut entendre parler que d’une philo qui fait sa pub
          Processus de transformation qui implique tous les êtres humains
          Elle voyait une idée de société
          1. Le travail pour se nourrir
          2. La contribution à la société
          3. L’oeuvre : car il y a quelque chose de singulier en chacun de nous…
          Et donc une société qui nous prive de « l’oeuvre » (de certains) nous prive de ce que ceux-ci auraient pu nous apporter de singulier.
          …avait vu une bio du Dalaï Lama dans laquelle il disait : La façon de ne pas suivre la pyramide : commencer par le haut.

          #6618
          René
          Maître des clés

            Complément :
            Dans ce qui suit, à savoir mes notes, qui sont une autre manière de rendre compte du même café philo, les lignes vides séparent en général deux interlocuteurs.
            C’est brut, comme mes notes, partielles, partiales, parfois illisibles, sans synthèse, et reflète l’aspect improvisé du café philo.

            Cher Jean-David,
            Je te renouvelle mes remerciements pour ce travail de prise de notes de nos débats, il est un travail salutaire à la pensée, à ceux qui nous lisent.
            Par tes notes, plus fidèles et authentiques que les miennes, tu permets de revenir sur les traces effectives du débat, les phrases prononcées, leur chronologie et, de mon côté, je peux revoir le rapport que j’ai construit entre ta prise de notes et la synthèse que j’en tire. De plus, tu nous permets de revenir sur certains éléments du débat que je n’ai pas notés (ou retenus pour ma synthèse), alors qu’ils sont importants, comme le rapport au temps à « carpe diem » qui, tout en se situant dans le moment, contient tous les « temps », une synthèse dans l’intensité du présent.
            J’espère avoir le temps de revenir sur tes notes, et le fait qu’elles soient déposées dans ce forum, m’en donnera l’occasion, y compris si ce n’est pas immédiatement.
            Enfin, comme les cafés philo font l’objet de recherche pour des étudiants (master, docteurs), tu leur donnes également la possibilité d’étudier des supports écrits.
            Merci. A bientôt.

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