Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Dialogues philosophiques du collège St. Pierre › Recevoir la vie est-ce un fardeau ou un cadeau ? Synthèse réalisée par Jeremy et Sophie – 6GC – Séance du 10 10 2016
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8 janvier 2017 à 19h54 #5432
Introduction au dialogue : n’y a-t-il pas un autre choix que les deux proposés ? (cadeau ou fardeau).
On commence avec les définitions du dictionnaire des mots « fardeau », « cadeau » et de « recevoir ».
La question est venue car on a lu que la vie était une maladie transmissible : il y a plusieurs façons de répondre à cette question intéressante, et la réponse ne sera pas « noire » ou « blanche ».
Donner la vie ou la recevoir peut être synonyme de souffrances, mais ça peut valoir la peine de la vivre. Un exemple a été donné : le deuil. Lorsqu’on vit un deuil, on se demande si la vie vaut la peine d’être vécue car on ressent beaucoup de tristesse due au fait qu’on ne reverra plus jamais la personne (même si chacun a sa propre façon de gérer sa souffrance et que tout le monde n’arrive pas à ces conclusions). Un autre exemple est proposé : le fait de ne plus jamais revivre son enfance. Cela engendre de la souffrance car on aimerait revivre ou changer certains moments, mais l’on ne peut rien y faire, et cela apporte aussi de la nostalgie : la vie peut être un fardeau si on ne réagit pas ou si l’on réagit mal à un problème.On n’est pas obligé de vivre pleinement sa vie ; on peut la vivre de façon active ou passive tout le monde choisit sa journée ou la subit, comme un fardeau.
Un exemple est donné pour justifier que l’on soit libre de choisir sa journée : nous ne sommes pas des prisonniers de guerre menacés par des armes pointées sur nos tempes. Eux, ils subissent leur vie comme un fardeau. Mais une nuance est apportée : même si certaines situations nous paraissent extrêmes, on a toujours le choix ; donc on ne subirait pas notre vie.« Recevoir la vie » peut aussi être entendu comme synonyme de « faire le choix de faire un enfant » ; mais recevoir la vie dépendrait-il donc du choix des parents ?
Même si tes parents n’ont pas fait un choix, tu reçois quand même la vie (même en cas de viol). La réaction du « père » (= violer la femme) serait un choix car le fait de suivre nos instincts est un choix dont il faut assumer les conséquences.Mais la question de base a-t-elle un rapport avec les choix ? Recevoir la vie ne dépendrait pas du choix de nos parents.
Une nuance est apportée : il y a « recevoir la vie », dans le sens « accoucher », et « recevoir la vie » dans le sens « vouloir un enfant ». Une mère donne et reçoit la vie – qu’elle donne –en accouchant (tout le monde n’est pas d’accord avec cette idée, certains disent qu’accoucher signifie donner la vie, non la recevoir, vu qu’elle ne peut pas avoir deux vies).Une idée de réponse à la question de base s’est dégagée avec l’appui de plusieurs exemples : un couple ayant du mal à avoir un enfant et réussissant enfin à l’avoir, la vie peut être considérée dans ce cas comme un cadeau (ou s’il y a eu des soucis à la naissance, mais que l’enfant finit par bien se porter). Par contre, un viol rendrait la vie comme un fardeau pour la victime.
La question de base concernerait donc l’enfant qui reçoit la vie. Mais vu que nous sommes tous uniques et qu’on vit des moments uniques, la vie en elle-même ne serait-elle pas déjà un cadeau ? Car si on prend du recul sur un moment de souffrance, on peut faire du fardeau un cadeau.
Un exemple est donné : si on se dispute avec quelqu’un et qu’on prend de la hauteur, ça nous rend plus fort et c’est un cadeau.
Mais le fait qu’on soit tous uniques justifierait-il le fait que la vie soit un cadeau ? Justement, vu que nos vies sont toutes différentes, certaines peuvent êtres vécues comme un cadeau, d’autres comme un fardeau.Un exemple est avancé pour justifier cette question : un enfant gravement handicapé depuis l’enfance ne peut pas vraiment prendre beaucoup de recul s’il n’a connu que de la souffrance, et ça devient difficile de considérer la vie comme un cadeau si on souffre tout le temps.
Mais une objection est faite : même dans ce cas, l’enfant peut essayer de prendre du recul avec ses expériences de la vie, il peut considérer comme une « chance », un « cadeau » de percevoir ceci, ou de ressentir cela, en fonction de son handicap.
Et une personne qui n’est pas fière de son apparence physique, peut-elle considérer la vie comme un fardeau ? Etre unique n’est pas toujours un cadeau, même si on peut essayer de gérer sa vie positivement.Une proposition de réponse concrète à la question est faite : recevoir la vie peut être un cadeau ou un fardeau, en fonction de ce que l’on vit au moment présent. Quand on s’amuse, on se dit que la vie est un cadeau. Mais quand on souffre, on se dit que la vie est un fardeau. Il se peut aussi qu’on ait beaucoup de souffrance, mais quand même envie de vivre : ceci est justifié par le fait que vivre dans un milieu très pauvre, par exemple, peut endurcir et faire persévérer une personne à vivre une vie meilleure. Ce serait donc la souffrance ou le bien-être personnel qui déterminerait si on perçoit la vie comme cadeau ou fardeau.
28 septembre 2020 à 8h42 #5942L’art de vivre ensemble, comme moyen d’atténuer notre souffrance ?
Texte fort émouvant, pertinent et digne d’une synthèse de la plupart de nos grands philosophes. La liste est longue, si bien que le but de la philosophie est de lire beaucoup, de comprendre autant que faire se peut l’acheminement historique, grâce à tous les penseurs, dont les événements se sont imbriqués de manière à propulser un progrès à long terme. Depuis l’antiquité jusqu’à nous, malgré des événements de crise si intolérables comme les guerres, inquisitions, etc .Mon but, ici, est de relever une remarque que le fardeau que certains d’entre nous portent peut être la cause du manque d’une certaine fluidité de l’esprit humain vers la solidarité impulsant la notion d’un amour véritable, sachant que la tendance à l’individualisme personnelle et anthropologique et sachant que nos différences peuvent accentuer le fardeau lié à un isolement.
Le fardeau est comme la croix que chacun porte sur notre propre chemin de croix tout en essayant de comprendre que bien souvent les problèmes et les solutions ont en nous, la psychanalyse et l’interaction entre notre constitution physique et mentale par le biais des interactions neurologiques avec notre environnement, sachant selon qui suit en me citant :
»Nous sommes souvent aveugles envers les choses et ses propriétés plus subtiles qui nous lient à la Nature. C’est en ce sens que nous définissons la vie comme une expérience, comparable aux sciences exactes (à la différence des sciences pures et/ou logico-formelles ), sachant que la réalité effective dépasse notre réalité perçue. »
Le cadeau de la vie, le présent texte illustre bien que c’est la persévérance qui peut donner son fruit personnel . La problématique majeure est que les conditions et les circonstances de notre vie font que la notion de partage échappe à notre conscience, notre esprit étant lié à la tendance, par le biais de l’inconscient collectif, que notre vie d’une façon générale est tournée dans le sens de la conservation des espèces, ce à quoi nous aurons à relever notre défi pour impulser la notion de citoyenneté raisonnée et partagée qui pourrait atténuer la souffrance dues aux sentiments de rejet de ce qui ne nous ressemble pas. En définitive le fardeau et le cadeau peuvent se diluer par une impulsion d’apprendre à vivre et partager ensemble avec nos différences de toute sorte.
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