Cafephilos Forums Les cafés philo Café philo de la Connaissance de soi d’Annemasse Rencontre 2 du dimanche 06 aout 2017. Café philo de la connaissance de soi. Compte-rendu. On surfe et des choses se précisent.

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  • #5564
    René
    Maître des clés
      Compte-rendu de séance 2
      Partie 1 sur 3. Règles, principes et thématiques pouvant être abordées

      9 participants étaient présents.
      2 venaient pour la seconde fois.
      1 personne était de passage (vacances), mais s’intéressait à la thématique.
      1 personne venait par curiosité, sans vraiment s’intéresser à la « connaissance de soi ». Elle n’est d’ailleurs pas restée jusqu’à la fin de la séance.

      Un petit travail a été fait sur nos règles, principes et les thématiques que nous pouvons aborder dans ce café philo de la connaissance de soi. Je résume directement le tout avec les encadrés ci-dessous.

      Les règles de notre groupe au 06.08.2017.

      Les thématiques pouvant être abordées au 06.08.2017. (Cliquer ici si l’image n’est pas nette.)

      Autres principes au 06.08.2017. (Cliquer ici si l’image n’est pas nette.)

      Deux remarques concernant les points d’entrées et les thématiques abordées pour la connaissance de soi.
      1 – S’efforcer de formuler une question significative par rapport soi.

      Définition : une question significative pour soi se rapporte à quelque chose qui nous touche.

      Exemple d’une tentative de recherche d’une question significative pour soi :
      – Témoignage
      : J’ai un cas : Je viens de quitter une personne qui est très réactif et qui a tellement de caractère qu’elle est capable d’inverser les rapports de causes et d’effets. Elle m’a accusé de n’être pas assez réactif, alors qu’en fait, elle n’avait pas ouvert son courriel que j’avais envoyé un mois plus tôt.
      – Et donc, quelle est la question significative pour toi ?
      – Ben cela me met mal à l’aise, et c’est totalement faux par rapport à la réalité.
      – Donc, cela correspond à ton ressenti, et quelle est la question significative pour toi ?
      – Ce serait d’être capable de trouver une solution pour être capable de me distancer par rapport ce comportement. Il s’agit de mettre les choses en phase avec ce qu’elles sont, de ne pas être gêné et malheureux par rapport à ce type d’événement.
      – Cela correspond à une idée de solution, et quelle serait la question significative pour toi ?
      – En fait, pour l’instant, je ne sais pas… (hésite puis suggère) : comment remettre en phase le réel par rapport au ressenti d’une personne qui l’inverse ?
      – C’est une question générale qui concerne l’autre, et pas soi, n’est-ce pas ?
      – Je veux bien que l’on m’aide à formuler ma question.
      Proposition d’aide d’un participant : pourquoi je suis touché émotionnellement alors que je sais que j’ai raison.
      Reformulation par la personne concernée : Qu’est-ce qui fait que je suis touché par quelqu’un qui inverse la réalité, et qui m’accuse ?

      A retenir : Poser une question significative pour soi n’est pas toujours aisé. Le groupe peut intervenir pour aider à formuler une question significative pour soi. Une fois formulée, nous ne sommes pas tenus d’investiguer la réponse. On peut en rester là, ou aller plus loin. C’est un rapport d’autorisation qui se décide entre nous. Si le porteur de la question le souhaite, et si le groupe est d’accord, on s’accorde à aller plus loin. Dans tous les cas, le porteur de la question décide des limites de son investigation.

      – Autre thématique : Suggérer une question par rapport à la connaissance de soi.
      Par exemples : Ne sommes-nous pas tous biaisés pour nous connaître nous-mêmes ? La peur joue-t-elle un rôle dans l’empêchement à ce connaître soi-même ? Peut-on se connaître directement ?
      Notre attention est requise pour ce type de question : Faire le lien avec la manière d’être concerné par la question que l’on pose, de façon à ne pas la traiter que sur un plan philosophique/théorique. En effet, si notre approche est trop « extérieure » à soi, on retombe dans le café philo, et par ailleurs, si nous ne nous exerçons pas à un minimum de rigueur intellectuelle (philosophique), nous nous « échappons » à nous-même. Il y a donc une voie du milieu à tenir entre la pertinence de la question, la rigueur de l’analyse, l’écoute de son ressenti, la finesse de l’observation. Il s’agit de rechercher les angles qui permettent d’aller vers une plus grande connaissance de soi (connaissance par l’analyse, par des prises de conscience instantanée, par l’accueil de ce que l’on est, par l’écoute des uns et des autres, le partage d’expérience …)

      #5565
      René
      Maître des clés
        Compte-rendu de séance 2
        Partie 2 sur 3. Questions de base, et néanmoins fondamentales :

        – I) Qu’est-ce que la connaissance de soi ?
        – II) Qu’est-ce qui vous permet aujourd’hui d’aller plus loin dans la connaissance de vous-même ?
        – III) A quoi sert-il de se connaître ?

        I) Remarques concernant les réponses données à la question : qu’est-ce que la connaissance de soi ?
        1° Les réponses qui expriment déjà l’amorce d’une certaine démarche, l’adoption d’un angle de vue plus ou moins défini, d’une grille de lecture :
        – C’est rechercher la spontanéité de l’enfant qui est en soi.
        – C’est connaître ses émotions, savoir regarder en soi, analyser ses pensées.
        – C’est reconnaître une forme de spiritualité,

        2° Des réponses qui expriment le doute, la difficulté à se connaître :
        – La vie nous confronte à des choix, et je ne sais pas quoi faire car je ne me connais pas.
        – Je sens que je suis quelqu’un d’autre que l’image que je donne de moi aux autres, mais je ne sais pas qui je suis. J’ai l’impression qu’il faudrait que je me connaisse mieux.
        – Très souvent, je ne sais pas quoi faire, comment agir, j’ai l’impression que si je me connaissais mieux, que ce serait un avantage.

        Entre les réponses 1 et 2, on ne se situe pas dans le même champ d’expérience et de réflexion. Dans la réponse 1, les angles de lecture adoptés orientent déjà les réponses et une façon de se connaître soi-même. Dans les réponses 2, l’approche de la connaissance de soi est plus incertaine, on sent qu’il y a autre chose que la simple surface, que l’on a intérêt à se connaître soi-même, mais que l’on ne sait pas trop ce qu’il y a à découvrir, ni vraiment comment s’y prendre.

        Il y a peut-être un 3ème ordre de catégorie, il concerne les personnes qui suivent une psychothérapie :
        – Témoignage : « Je vois une psychothérapeute, cela m’a aidé jusqu’à maintenant, et je trouve qu’il est important d’apprendre à se connaître soi-même. »
        Dans ce cas-là, on peut dire qu’une forme de méthode est adoptée, mais que l’on ne la s’est pas appropriée. Ainsi, la démarche va dépendre autant des orientations/compétences du psy que de sa propre lucidité, de son propre désir d’avancer.
        Sur un autre plan, plus en recul (l’arrière-plan), le désir d’avancer peut être lié aux soutiens que l’on perçoit, indirectement ou directement, de son environnement proche ou lointain.

        II) Selon vous, qu’est-ce qui vous permet aujourd’hui d’aller plus loin dans la connaissance de soi ?
        – L’introspection, l’analyse de ses comportements, de sa manière d’agir.
        – l’auto-observation : ce n’est pas l’analyse, c’est l’instantané d’une observation qui se fait dans l’instant. On « voit », on sent ce que l’on fait.
        – J’apprends à observer les gens sans les juger, cela m’aide à voir autrement, à cesser les jugements automatiques, et à voir d’autres mobiles/raisons derrière le comportement des gens. J’observe également les acteurs des films de cette manière.
        – Pour mieux me connaître, j’essaie de revivre dans l’imaginaire des scènes dans lesquelles je suis impliquée, sauf que j’imagine quelqu’un d’autre à ma place. Je remarque alors que je suis plus tolérante avec les autres qu’avec moi-même. Par la suite, j’arrive à pardonner/comprendre autrement ce que je fais. En effet, comme je comprenais l’autre ce qu’il/elle faisait, je me dis que je peux également me comprendre, accepter ce que je fais. C’est une manière de se regarder sans se juger, de mettre de la distance entre soi et soi-même.

        Remarque : On peut constater qu’il y a des observations directes (introspection/auto observation) et indirectes (observer les autres, imaginer des situations, se projeter sur des acteurs…). C’est une manière de multiplier des expériences, sans avoir à les vivre.

        L’image du sculpteur, proposée par un participant : Au début le sculpteur dégrossit son œuvre, et c’est très progressivement que l’œuvre apparaît. Il utilise ensuite des outils de plus en plus fins et précis. Il en est de même avec les méthodes de connaissance de soi. Au début, on utilise des stratagèmes indirects, et après, on les adapte au fur et à mesure que la connaissance que l’on a de soi-même s’affine.

        A retenir : quels que soient les outils utilisés pour se connaître soi-même, ceux-ci définissent des angles d’approches qui éclairent certains aspects de soi.
        Questions que l’on peut se poser : jusqu’à quel point l’outil utilisé est-il performant ? Peut-il déformer l’image de soi ? Est-il possible de se connaître en direct ? Quels rôles les relations jouent-elles dans la révélation de soi à soi-même, de soi à l’autre ?

        III) A quoi sert-il de se connaître ?
        – Suite à une dépression profonde, j’ai appris, par la connaissance de soi, à ne plus redescendre aussi bas. J’ai appris à limiter ma « descente », car lorsqu’on descend trop bas, on n’apprend plus rien.
        – ça sert à être mieux dans la vie, ça sert à dire non, et à savoir pourquoi on le dit.
        – ça sert à vivre mieux avec les autres.
        – ça sert à inscrire sa vie dans une perspective épanouissante.

        Témoignage : On m’a dit que je n’étais pas douée en dessin lorsque j’étais enfant. J’ai cru que je ne l’étais pas, et je me suis interdite de dessiner pendant des années. Un jour, en aidant mon fils à dessiner, un ami m’a fait remarquer que je dessinais bien. Je me suis autorisée alors à dessiner, j’y ai ensuite pris du plaisir, et cela m’a questionné sur la connaissance de soi : je réalisais que je me laissais définir par ce que les autres décidaient de moi.
        Remarque du groupe : la famille dit : tu n’es pas douée. Plus tard, on te dit que tu l’es. Dans les deux cas, il s’agit de l’environnement qui dit ce que tu es. Comment s’effectue le choix entre un message et l’autre ?
        Réponse apportée : La différence vient de deux éléments à prendre en compte :
        1° L’argument : « tu es douée » est positif, il est par conséquent encourageant.
        2° De plus, la personne découvrait qu’elle avait du plaisir à s’adonner à une activité qu’elle s’était interdite jusqu’alors.

        Témoignage : On me propose de tester le parapente. Je suis tenté mais je n’aime pas spécialement ne plus avoir les pieds sur terre. La connaissance que j’ai de moi me dit que je risque une panique non gérable, et donc je décline l’invitation. Entre zone de confort et risque à prendre, je questionne ma capacité à gérer le risque.
        Question du groupe : Si tu définis tes zones de peur, est-ce que tu ne te limites pas ? (Rires du groupe). J’ai remarqué que j’avais peur également (j’ai le vertige), mais en observant bien les parapentistes (je prends des photos), j’ai vu que qu’ils n’étaient pas confrontés au vertige, car ils s’élevaient progressivement du sol. Ensuite, on est suspendu dans les airs, le rapport au sol n’est plus le même. C’est la raison de ma question, je projetais des peurs, et elles limitaient mes perspectives.

        A retenir : zone de confort, gestion du risque et connaissance de soi.
        La zone de confort est relative à la connaissance de soi, connaissance qui nous informe sur la possibilité de gérer les risques que l’on prend. Certes, on peut se méprendre sur les risques que l’on projette sur une situation. Il importe alors d’être attentif aux risques que l’on imagine des situations (projections), et d’essayer d’approcher les choses le regard neuf. Eventuellement, on peut s’aventurer dans une prise de risque pour apprendre à découvrir ses peurs, pour s’observer vis-à-vis d’elles, pour tenter de s’y confronter.
        Dans quelle mesure la peur limite-t-elle la connaissance de soi : peur imaginée, peur effective d’un danger réel, peur ancestrale ?
        – Chaque étape dans la démarche d’une connaissance de soi nous confronte à des peurs plus profondes, à des cycles où tout devient plus complexe. Il n’y a rien d’acquis, mais les expériences précédentes nous préparent à affronter de nouvelles peurs et ainsi, à progresser vers une connaissance de soi de plus en plus fine.

        Cliquer ici si l’image ci-dessous n’est pas nette. Merci.

        #5566
        René
        Maître des clés
          Compte-rendu de séance 2
          Partie 3 sur 3. Quelques problématiques soulevées

          – Ne sommes-nous pas tous biaisés pour nous connaître ? En effet, étant juge et parti, pouvons-nous connaître ?
          – Soit je m’aime, soit je ne m’aime pas, et à partir de là, l’appréciation que nous avons de nous va fausser l’analyse que l’on fera de soi (et d’autrui).
          – Est-il prétentieux, est-il vain de vouloir se connaître-soi-même ?
          – Est-il possible d’être honnête avec soi-même ? L’honnêteté signifiant que l’on n’essaye pas de se cacher à soi-même, que l’on reconnaît ses vulnérabilités, ses manques, ses gènes. Que l’on ne se sente pas effrayé à l’idée d’apparaître tel que l’on est.

          – Peut-on se fier aux observations des autres pour se connaître soi-même ? En effet, la multiplicité du point de vue des autres sur soi permet de dessiner un portrait de soi.
          – De passer par les autres pour se connaître soi-même « impose » une sorte de filtre, celui des critères de jugement des autres, qui peuvent en fait se surajouter à nos propres critères.
          – En dernier lieu, pour se connaître soi-même, on ne peut faire autrement que d’adopter un regard direct sur soi-même. Se pose néanmoins le problème de rester à l’écoute des impressions que l’on crée sur autrui. En effet, ce qu’ils perçoivent de nous peut avoir un effet révélateur sur ce que l’on donne à voir. Enfin, lorsque la confiance est établie, lorsqu’on sait dépasser les rapports de rivalité, les résistances de l’ego, ses protection intérieures,… nos relations sont le moyen indispensable pour apprendre à se co-construire avec autrui.

          Du rapport entre lire/théorie et faire/pratiquer
          – On apprend à se connaître dans le faire et non dans le lire.
          – Oui, j’ai lu beaucoup, mais finalement, je n’essaie pas les exercices pratiques qui sont proposés dans mes lectures.
          – Parfois, c’est un peu effrayant de mettre des mots sur son ressenti.
          – Parfois, il faut noter les choses, et ça m’éloigne de la réalité de l’événement.

          Autre problématique soulevée :
          – Quelle est la part de peur qui intervient dans « l’empêchement » à faire de nouvelles activités, dans l’empêchement à s’épanouir, dans l’empêchement à se connaître soi-même ?

          Différentes approches de la connaissance de soi.(Cliquer ici si l’image ci-dessous n’est pas nette)

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