Cafephilos Forums Les cafés philo Les sujets du café philo d’Annemasse Se dépouiller et vivre dans la nature permet-il de se trouver soi-même ? Thoreau. Sujet pour lundi 15.08.2016

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    René
    Maître des clés
      Se dépouiller et vivre dans la nature permet-il de se trouver soi-même ?

      « Quand j’ai écrit les pages suivantes, ou plutôt la plupart d’entre elles, je vivais seul, dans les bois, à un mille, de tout voisin, dans une maison que j’avais construite moi-même, sur les rives de l’étang de Walden, à Concord, Massachusetts, et je gagnais ma vie uniquement par le travail de mes mains. J’ai vécu là deux ans et deux mois. » Walden, ou la vie dans les bois (1844 – Henry David Thoreau)

      Extrait de la critique de Béatrice :
      En 1845 Henry David Thoreau a décidé de vivre dans un cabanon dans les bois afin de mettre à l’épreuve sa philosophie de la vie simple et de l’ascétisme. « Mon plus grand talent a été de me contenter de peu ». Avez-vous aimé « Into the wild » ? Alexander Supertramp était en quelque sorte le disciple de Thoreau, qui à son tour était le disciple de R. W. Emerson. Contrairement au jeune homme parti pour l’Alaska, Thoreau n’était pas au bout du monde, mais au bout du village. Enfin, à 2 km du village. Il y est resté deux ans. Ce bouquin est un fragment autobiographique.

      Notre dissident sarcle les haricots, cueille les myrtilles, pèche et observe la nature. L’étang, les arbres, les saisons, les bêtes, le chant des oiseaux, le vent du Nord, la fonte des neiges lui sont une source inépuisable de bonheur. « Il m’arrivait d’entendre les renards en leurs courses errantes sur la croûte de neige, par les nuits de lune ». Voilà pour la deuxième moitié du bouquin. Quant à la première partie, plus aride à mon sens, il s’agit de son credo. Le comment et le pourquoi de cette vie où l’on se contente de peu. Se concentrer sur l’essentiel, se détourner du consumérisme et du matérialisme. Que faire alors de son temps et son énergie ? Méditer, jouir de la nature, chercher la vérité, lire et s’instruire. Sa démarche m’interpelle, mais le style ne m’a pas enthousiasmé.

      « Thoreau ne s’est jamais marié ; il a vécu seul ; il n’est jamais allé à la messe ; il n’a jamais voté ; il a refusé de payer l’impôt ; il n’a pas mangé de viande, n’a pas bu du vin et a ignoré le tabac ; tout en étant un naturaliste, il n’a utilisé ni piège ni fusil », dixit R. W Emerson. D’ailleurs une des œuvres de Thoreau s’appelle « De la désobéissance civile ».
      Fin de l’extrait.

      Citations de Henry David Thoreau susceptibles de nourrir notre débat
      – Nous devons d’abord être des hommes avant d’être des sujets. Ce qui chez les autres hommes est religion, est chez moi amour de la nature. 

      – Je voulais vivre de façon réfléchie, n’affronter que les faits essentiels de la vie, voir quelles leçons je pourrais en apprendre, et ne pas découvrir, à l’heure de mourir, que je n’avais pas vécu.

      – On dirait qu’en général les hommes n’ont jamais réfléchi à ce que c’est qu’une maison, et sont réellement, quoique inutilement, pauvres toute leur vie parce qu’ils croient devoir avoir la même que leurs voisins.

      – Mieux que l’amour, l’argent, la gloire, donnez-moi la vérité. Je me suis assis à une table où nourriture et vin riches étaient en abondance, et le service obséquieux, mais où n’étaient ni sincérité, ni vérité ; et c’est affamé que j’ai quitté l’inhospitalière maison.

      – Il faut être perdu, il faut avoir perdu le monde pour se trouver soi-même.

      – Grâce à mon expérience, j’appris au moins que si l’on avance hardiment dans la direction de ses rêves, et s’efforce de vivre la vie qu’on s’est imaginée, on sera payé de succès inattendu.

      – Si humble que soit votre vie, faites-y honneur et vivez-la ; ne l’esquivez ni n’en dites de mal. Elle n’est pas aussi mauvaise que vous. C’est lorsque vous êtes le plus riche qu’elle paraît le plus pauvre. 

      – Comme si on pouvait tuer le temps sans blesser l’éternité.

      – Sous un gouvernement qui emprisonne un seul être injustement,  la juste place du juste est aussi la prison. 

      –  Être philosophe, ce n’est pas seulement avoir des pensées profondes, ou même fonder une école, c’est aimer la sagesse au point de vivre selon ce qu’elle prescrit, une vie de simplicité, d’indépendance, de magnanimité et de confiance. C’est résoudre les problèmes de la vie, pas seulement en théorie, mais en pratique. »

      Question
      – Quelle expérience faut-il vivre pour se trouver soi-même ?

      Ressources
      Thoreau ou la vie dans les bois. Les nouveaux chemins de la connaissance. France Culture.
      Walden, ou la vie dans les bois. Audio book en libre accès ici.
      Walden ou la vie dans les bois. Le livre en libre accès sur Wiki
      Henry David Thoreau. Le portrait de Télérama
      Recueil de citations dans Le Monde.

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