Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › Sommes-nous irremplaçables (Cynthia Fleury), sujet prévu pour le 14.09.2015 + un mini-compte-rendu
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9 septembre 2015 à 19h03 #5292Sommes-nous irremplaçables ?
D’après le dernier ouvrage de Cynthia Fleury.Sommes-nous irremplaçables ? Cynthia Fleury (philosophe et psychanalyse) ne pose pas la question, elle l’affirme à l’appui d’une argumentation solide, précise, fine. Mais l’attestation conduit-elle à en avérer le fait ?
Nous poserons la question lors de notre débat, non par esprit de contradiction, mais parce que le dialogue et l’esprit de recherche sont au cœur de notre pratique du débat, débat que nous réinventons chaque semaine. Bienvenue à tous.Extrait de l’introduction
« Nous ne sommes pas remplaçables. L’Etat de droit n’est rien sans l’irremplaçabilité des individus. L’enjeu est ici de comprendre comment l’individu, si décrié, protège la démocratie contre ses dérives entropiques (son inertie, sa propension à normaliser, …) […] S’opposer à l’entropie démocratique nécessite de réinvestir la qualification subjective, et cela nous renvoie aux figurations de « connais-toi toi-même ». Ce « connais-toi toi-même » semble devoir passer par trois filtres/instances que Cynthia Fleury désigne ainsi :
– Imaginatio vera : l’imagination vraie ou la rencontre avec le réel. Ce serait le fait que cette rencontre avec le réel exige de savoir se situer dans l’instant présent. D’innombrables aliénations nous maintiennent hors de nous-mêmes.
– Pretium doloris : le prix de la douleur dans la « connaissance de soi », autrement dit, que sommes-nous prêt à assumer pour nous connaître nous-même ?
– Vis comica : la force du comique, ou comment l’humour peut-il témoigner d’une victoire sur « la vanité du moi » ? Autrement dit, peut-on apprécier sa finitude sans sombrer dans la victimisation, l’amertume, le cynisme total, l’intérêt mesquin, … ?
Extrait de « Les irremplaçables » 2015 de Cynthia Fleury.En bref, Je rapporterai quelques propos de son ouvrage, à nous de voir à quelles conditions nous sommes, ou pas, irremplaçables.
En attendant, quelques citations tirées de son ouvrage :
– Vérité : tentative de dire une chose de la façon la plus adéquate.
– L’individu : c’est la qualité du processus de subjectivation, l’individuation et non l’individualisme, qui protège la durabilité de la démocratie, le régime qui accompagne l’émergence de sujets libres.
– La normalisation : c’est le fruit fasciste ou populiste de la démocratie.
– Philosopher : ce sera toujours destituer le simulacre.
– L’individuation : s’interroger sur l’individuation, c’est immanquablement s’interroger sur la nature du pouvoir et le mensonge qu’il sous-tend.
Imaginatio vera : Le « connais l’instant » signe ce pacte de la philosophie avec la vie, plus encore qu’avec la connaissance. L’instant à saisir, c’est l’obligation éthique de l’engagement pour l’homme.
L’instant est par nature manquant, il scelle notre ignorance. Il n’y a pas d’accès à la connaissance pour celui qui n’est pas prêt à l’introspection, et donc au changement.
– Vis comica : principe de déconstruction et de relativité comme voie de sublimation.Vocable associé : indispensable, inestimable, essentiel, rare, unique…
Ressources :
– Sur France Culture, Cynthia Fleury a été invité à plusieurs émissions. A vous de voir celle qui retiendra votre intérêt ici.
– Ebook Google, un extrait du livre de Cynthia Fleury.☞ Olay, supposons que nous soyons tous « uniques », en quoi cela fait-il valeur, puisque, unique, nous le sommes tous ?
Signé : L’avocat du diable.19 septembre 2015 à 17h16 #5294Compte-rendu, l’essentiel en bref :cheer:Environnement, ambiance :
– Une petite vingtaine de personnes.
– La parole circulait bien.
– Nous ne nous sommes pas trop éloignés du sujet, il nous importait de comprendre comment le problème se posait.Avertissement :
L’ouvrage de Cynthia Fleury est un programme en lui-même, il souligne trois articulations :
– la personne et la construction de son dialogue intérieur,
– la démocratie et notre rapport à la société (dont nous sommes nécessairement partie prenante),
– l’éducation et son rapport au « care » (le soin, l’attention portée à autrui), ou comment l’éducation peut soutenir le projet de penser par soi-même)Mais nous avions fait le choix de nous pencher que sur les confrontations de la personne dans son rapport à elle-même, et selon les trois filtres suivant :
– Imaginatio vera : l’imagination vraie ou la rencontre avec le réel.
– Pretium doloris : le prix de la douleur dans la « connaissance de soi ».
– Vis comica : la force du comique, ou comment l’humour peut témoigner d’une victoire sur « la vanité du moi »Compte-rendu
De toute évidence, il y a de l’irremplaçabilité, et à tous les niveaux (biologique, sociologique, psychologique), mais la question qui se pose est : faisons-nous émerger cette qualité d’irremplacibilité dans nos rapports à autrui ? (ou restons-nous piégés dans le conformisme, la soumission, le simulacre ? )Et quand bien même nous agirions de sorte que notre imagination soit adéquate avec « la vérité » (le réel), que nous assumerions la finitude de notre être et l’indicible douleur qui l’accompagne, que nous ferions preuve d’un regard comico-cosmique, qu’est-ce qui peut nous assurer que nous exprimons la qualité d’une créativité unique, irremplaçable dans notre vie ?
– Qu’est-ce que nous ajoutons au monde ?
– En quoi le rendons-nous meilleur ?
– En quoi le rendons-nous différent ?« Il une étoile mise dans le ciel pour chacun de nous, assez éloignée pour que nos erreurs ne viennent jamais la ternir. »
Christian Bobin.21 septembre 2015 à 13h23 #5295Un mini compte-renduNous étions une petite vingtaine. La parole circulait bien, et il nous importait de saisir comment le problème se posait. Certes l’ouvrage de Cynthia Fleury est un programme en lui-même en ce sens où il souligne trois articulations :
– la personne et la construction de son dialogue intérieur,
– la démocratie et notre rapport à la société (dont nous sommes nécessairement partie prenante)
– l’éducation et son rapport au « soin », ou comment l’éducation conduit-elle à penser par soi-même ?Nous nous sommes penchés que sur les confrontations de la personne dans son rapport à elle-même, et selon ces trois filtres :
– Imaginatio vera,
– Pretium doloris,
– Vis comica,De toute évidence, il y a de l’irremplaçabilité, et à tous les niveaux (biologique, psychologique, sociologique) mais faisons-nous émerger cette qualité d’irremplacibilité dans nos rapports à autrui ?
Et quand bien même nous agissions de sorte que notre imagination soit adéquate avec « la vérité » (le réel), que nous assumions la finitude de notre être et l’indicible douleur qu’il l’accompagne, que nous fassions preuve d’un regard comico-cosmique, qu’est-ce qui nous dit que nous laissons émerger une irremplaçable créativité dans notre vie ?
– Qu’est-ce que nous ajoutons au monde ?
– En quoi est-ce que nous le rendons meilleur ?
– En quoi notre apport le rend-il différent ?
– Les moments, à chaque fois uniques que nous partageons avec autrui, modifient-ils, ne serait-ce qu’un peu, le mouvement des atomes dans la vie des people ?« Il une étoile mise dans le ciel pour chacun de nous, assez éloignée pour que nos erreurs ne viennent jamais la ternir. »
Christian Bobin. -
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