Cafephilos Forums Les cafés philo Les sujets du café philo d’Annemasse Sujet libre ce lundi 25.07.2022 à 19h00 chez Maitre Kanter. Annemasse + compte rendu : Dans quelle mesure nos émotions nous égarent ou nous informent ?

3 sujets de 1 à 3 (sur un total de 3)
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    Messages
  • #6332
    René
    Maître des clés
      Rencontres philo pour le monde d’aujourd’hui, tous les lundis à 19h00
      chez Maitre Kanter, place de l’Hotel de Ville. 74100 ANNEMASSE

      Ce lundi 25.07, le sujet sera choisi parmi les questions proposées par les participants

      Par un vote ou un échange ouvert, on retient la question qui semble motiver l’attention des participants présents.
      – On cherche à dégager les enjeux de la question : en quoi il y a problème (sur un plan existentiel, relationnel, social, politique) et on interroge les dimensions de vérité et d’éthique que nos propositions soulèvent.
      – De fait, nous faisons philosophie par la capacité à questionner les raisons par lesquelles on pense. (Quelques éléments d’explications sur la philo dans les cafés philo, ici)
      – Nous avons remarqué que lorsque des participants avaient sous le coude, une citation, un témoignage de ce qui les avait interpelés dans la semaine, ou une question à laquelle il pensait déjà, que cela facilitait parfois la prise de décision du sujet.
      – Apprendre à réfléchir ensemble pour dégager un problème et formuler une question s’inscrit dans une démarche première en philosophie.
      – La formule traditionnelle des cafés philo où un participant souhaite préparer une question avec quelques ressources est toujours ouverte, il suffit de l’inscrire dans l’agenda et de l’introduire en une poignée de minutes le jour venu.
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      Le compte rendu du sujet de la semaine passée :
      Des rapports entre justice et vérité. Cliquer ici.
      + Analyses de quelques arguments sur le thème de la démocratie participative, ici.
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      Règles de base du groupe
      – La parole est donnée dans l’ordre des demandes, avec une priorité à ceux qui s’expriment le moins.
      – Chacun peut prendre la parole, nul n’y est tenu.

      Pour limiter les effets de dispersion dans le débat
      – On s’efforce de relier son intervention à la question de départ, de mettre en lien ce que l’on dit avec ce qui a été dit.
      – Pour favoriser une circulation de la parole, de sorte à co-construire le débat avec les autres participants, on reste concis.
      – On s’attache davantage à expliquer la raison de sa pensée, plutôt qu’à défendre une opinion.
      – On s’efforce de faire progresser le débat.
      – Concrètement, on évite de multiplier les exemples, de citer de longues expériences, de se lancer dans de longues explications, mais on va au fait de son argumentation.

      Avec ou sans préparation, chacun est le bienvenu, les cafés philo sont par définition, contre toute forme de discrimination et de sélection par la classe sociale, le niveau scolaire, etc.

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      René Guichardan, café philo d’Annemasse.
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      #6336
      René
      Maître des clés
        Compte rendu du sujet choisi librement ce 25 juillet 2022:
        Des rapports entre émotion, individu et société : Dans quelle mesure nos émotions nous égarent ou nous informent ?

        Nous étions 8 personnes, dont d’anciennes participantes (d’avant covid) qui reviennent. On est hyper contents 🙂

        3 questions ont été proposées :

        1° Comprendre autrui, est-ce le pardonner ? (Cécile)
        2° Est-il possible de construire un point de vue non anthropocentré sur l’univers/le cosmos ? (Mikael)
        3° Dans quelle mesure nos émotions nous égarent ou nous informent ? (Marie-Thérèse)

        La n° 3 a été retenue, on parlera probablement de la n°1 la prochaine fois, tandis que la n°2 faisait référence (en partie) au paradoxe de Fermi (voir ici, dans Science Étonnante : durée 24mn) et, pour une autre partie, Mikael faisait également référence à la possibilité de développer une conscience « intelligente » du tout.

        Questions posées en vrac durant notre séance :
        – Si les émotions nous mettent en mouvement (étymologie : mouvoir), à quel moment estime-t-on que l’on est égaré ?
        – Qu’est-ce qu’être égaré ?
        – Le fait d’être égaré, est-ce un mal ?
        Est-ce l’émotion qui nous égare ou la conception des émotions que nous en avons ? Autrement dit, les outils de l’observateur (les référents conceptuels) déforment-ils l’idée que nous nous faisons de la chose observée : les émotions ?
        Ce qui pose la question de la pertinence des référents utilisés pour aborder les émotions.
        – Peut-on concevoir que l’émotion parle-t-elle d’elle-même (dit-elle directement ce qu’elle veut ?) Peut-on « écouter » ses émotions ? Ce qui renvoie à la question du contenu des émotions, et ainsi :
        Est-ce véritablement ce que nous disent les émotions qui nous égare ou la façon dont on en interprète les signes, les messages ?
        – Les émotions passent par le corps, on peut être ému, on peut se tromper en étant amoureux. Mais, à nouveau, sont-ce les émotions qui nous égarent ou l’interprétation des signes/des messages que nous en tirons ? Une autre question s’invite dans le débat: quelle est la différence entre émotion et sentiment ?
        – On reproche aux médias de donner trop de place aux émotions, qui nous égarent. Mais, encore une fois, sont-ce les médias ou les émotions qui nous égarent ? Autrement dit, sont-ce les émotions elles-mêmes qui posent problème ou l’usage qui en est fait ?
        > Les Stoïciens avaient une très mauvaise opinion de l’émotion (et de tout ce qui passe par les sens). Il fallait, de leur point de vue, travailler sur les représentations, et surtout ne pas faire cas des émotions/affects.
        – Questions qui se posent pour définir un plan : Quel rapport entre émotion et raison y a-t-il pour tel ou tel individu, dans telle et telle société, selon telle ou telle époque ? Nous essayons de savoir jusqu’à quel point l’émotion est :

        • individuelle ? Elle n’est qu’en soi et ne concerne que soi-même.
        • Inter-subjective ? Elle s’élabore dans nos interactions avec autrui.
        • Sociale ? Elle résulte des signes d’appartenances (via des rituels, des normes, une tradition) qu’un groupe social impose à ses membres (à sa communauté).
        • Collective ? Elle résulte d’une expérience (une immersion), d’une sorte d’imprégnation provenant d’un collectif élargi. C’est par exemple, l’idée générale que l’on se fait du monde, de son pays et qui nous est transmise par les médias, le politique, et que l’on apparente à la culture de son pays.

        Nous n’écartons pas l’idée que l’émotion peut avoir toutes ces caractéristiques ci-dessus (, mais il s’agit bien de savoir : jusqu’où, à chaque fois, elle est plutôt individuelle, intersubjective, sociale ou collective.
        – Dernière question : sommes-nous égaux devant les émotions (avons-nous tous le même ordre de difficultés pour les traiter ?)

        C’est ainsi que les choses semblent se présenter dans notre débat.

        Trois grandes distinctions à opérer pour en sérier les problématiques :
        1° Quel rapport entre la raison et émotion (ou entre l’intellect et l’affect) ? Cette question laisse entrevoir deux paradigmes de pensée :
        a) celui où l’on considère les émotions comme une sorte de corps étranger (comme un mal) qui détourne l’âme/l’esprit de sa mission
        b) celui où on reconnaît les émotions comme une partie intégrante de l’être humain, de son identité, de la conscience qu’il a de lui-même. La seconde hypothèse a notre préférence dans le groupe de ce soir. Reste néanmoins à identifier ses émotions, à les reconnaître, à les interpréter. Ce qui nous conduit à la seconde question ci-dessous.

        2° Comment accueillons-nous nos émotions ou comment les combattons-nous ? Quel sens (rôle, but, fonction) donnons-nous aux émotions ? Comment les comprenons-nous, à la lumière de quel « paradigme » (psychologie, philosophie, anthropologie, éthologie, neurosciences, psychologie évolutionniste ?) les interprétons-nous ? En effet, l’angle d’approche influence notre conception des émotions qui, à leurs tours, influencent l’image (le sentiment et l’estime de soi) que nous avons de nous. (Voir référence à Vincianne Despret : Ces émotions qui nous fabriquent, dans le fil du message suivant, plus bas)

        3° Enfin, troisième partie du débat, du rapport entre la société et les émotions : ce que la société fait de nos émotions. Qui, quoi, quelles valeurs commandent à la société qui manipule nos émotions ? Se peut-il que la société (les médias, les politiques, les influenceurs, les lobbys) fasse un bon usage de nos émotions ?

        Distinguer une émotion, la reconnaître, l’identifier, l’interpréter.

        Une pulsion, est-ce une émotion ? Outre les émotions les plus basiques (joie, tristesse, colère, peur, dégout), comment comprendre celles qui sont secondaires, autrement dit, sociales comme la honte, le courage, l’honneur ?
        Et que dire des émotions qui ne sont pas immédiatement perçues, comme l’attachement, le besoin d’appartenance ?
        L’amour, l’espoir, l’ennui, sont-ce des émotions ? Si oui, comment l’émotion se corrèle avec le sentiment ? Comment tirons-nous des leçons de nos expériences « sentimentales » ? Quelle part du discours social interagit avec nos sentiments, voire les altère ?
        . Est-ce l’émotion qui est perturbée, le sentiment ou les discours que nous élaborons à leur propos ?
        Il a fallu dégrossir toutes ces questions et reconnaître que le sens que nous attribuons aux émotions est fonction des paradigmes (ou école de pensée) par lesquels nous les comprenons.
        Au sein du groupe, nous privilégions une lecture intégrée des émotions : elles font partie intégrante de notre « être », de notre identité, elles en fondent le sentiment. Néanmoins, reste pour chacun, et cette fois, à partir de soi, dans son dialogue intérieur) à nommer ses émotions (les percevoir, les identifier, les accueillir, les comprendre). Et, à ce niveau, il semble que nous n’ayons pas tous les mêmes angles d’appréciation, si ce n’est de compétence, pour les « reconnaître ».

        Exemple en termes de « compétences » : pour ceux qui ont des rapports complexes à leurs émotions (se laissent emporter par elles et/ou les renient, les refoulent, ne veulent pas se les avouer, etc), il est presque difficile de dialoguer avec eux, ils mono-dialoguent. Tandis qu’avec leurs propres émotions, c’est comme si elles parlaient plus fort que leur « raison », c’est comme si les émotions et les raisons de ces personnes formaient un tout indissociable.
        > On se demande ainsi si ces personnes sont aptes à écouter, à reconnaître, à ressentir leurs émotions, en un mot, à en être consciente et, par la suite, à pouvoir en parler ? On imagine ainsi qu’elles ne peuvent les identifier, les comprendre, les interpréter. C’est donc comme s’il y avait un problème d’aptitude à percevoir/accueillir ses émotions. Nous n’entrons pas ici en « psychanalyse » ou dans une démarche « psychologique » (voire psychiatrique) pour comprendre les « causes personnelles » de ce qui s’apparente à une rupture avec soi-même : une sorte d’incompétence à évoquer son ressenti, voire à expliquer à autrui les raisons de sa pensée. C’est comme si l’interaction était unilatérale, comme s’il n’y avait pas « d’interaction »: personne ne rencontre l’autre, chacun reste dans son monde. La relation ne s’inscrit pas dans un rapport de co-construction intersubjective avec autrui.

        Exemple en termes d’angles d’appréciation (et/ ou de références) :
        Nous n’écartons pas l’idée que certaines personnes peuvent être « malades » de leurs émotions. Dans ce cas, ce n’est pas la façon dont leur « raison » dialogue avec les émotions, mais les émotions elles-mêmes qui seraient très « perturbées ».
        > Mais nous ne pouvons pas juger de ce qui se passe à l’intérieur de chacun. Il revient dès lors, à écouter ce que telle ou telle personne rapporte de ce qu’elle entend de ses émotions (comment elle les accueille, les écoute) et ce qu’elle en comprend (comment elle en interprête les signes, les messages). Si l’échange a lieu, un dialogue intérieur partagé peut s’amorcer et la possibilité d’entrer dans un questionnement philosophique. Autrement dit, on sort de l’enquête sur le rapport que la personne a avec ses émotions pour se demander : quelles leçons tire-t-elle de l’expérience et de l’interprétation de ses émotions ? Comment sa raison se construit en rapport à ses émotions ?

        Voici une autre question que se posent certains participants, ceux qui tracent un lien direct entre émotion et raison pour postuler : quand je ne m’écoute pas, je tombe malade, puis de généraliser : si l’on n’écoute pas ses émotions, on tombe malade (j’en ai plein le dos des problèmes, ce qui explique mon lumbago). Dans ce cas, ce n’est pas l’émotion qui est « malade », mais le lien qui s’établit avec elle, et qui n’est peut-être pas suffisamment pris en compte. Mais nous ne voulons pas entrer dans la psychologisation des maux, car précisément, cet angle d’interprétation est fonction des écoles de pensée qui sont adoptées.
        La question des références/angles de lecture prend ici tout son sens. Selon quelle « école » (philosophique, psychologique, éthologique, neuroscientifique, voire métaphysique) chacun comprend ses émotions ? A l’aune de quel « paradigme » de penser, voire d’influence, s’apprécie, s’écoute, se comprend l’émotion et le rapport que nous avons avec elles ? Ce sont toutes ces questions, semble-t-il, qu’il faille se poser pour avoir une expérience intime (voire lucide ?) sur ce qui se joue dans les interactions entre la « conscience », la raison et ses émotions, et entre soi et les autres.

        Autres questions pragmatiques posées, avec des réponses.

        De la différence entre émotion et sentiment
        Selon Alain Damasio (neurologue, chercheur. voir ici. Cité des Sciences, 2020), l’émotion se mesure, s’observe éventuellement avec des techniques (capteurs d’humidité à la surface de la peau, mesure de la dilatation des pupilles, tension artérielle, encéphalogramme…), en revanche, le sentiment se « pense », il est une interprétation que l’on met en place à partir de signes que chacun perçoit (consciemment ou pas), c’est un récit . Or, le récit qu’on élabore en soi (le dialogue intérieur : ce qu’on se raconte à soi-même + le récit de soi) s’opère essentiellement à partir du « sentiment de soi », le tout s’échaffaude essentiellement dans la partie limbique du cerveau (siège des émotions et de la mémoire épisodique). A un stade plus profond, la pulsion, serait plutôt liée à des réflexes de peur, à notre système d’alerte (colère-peur) qui s’active sans que le filtre de la raison ait eu le temps d’intervenir (le filtre de la raison peut se trouver inhibé pour des raisons neuronales, psychologiques ou sociales).

        En bref, il y a un système de feedback qui peut être conscient, délibéré ou, à l’inverse, automatique et inconscient, système de feedback qui intervient dès les premières perceptions, que ces dernières soient consciemment ou inconsciemment perçues. Tout se met en jeu dans les interactions, avant même que nous en ayons conscience. La conscience que nous en avons s’élabore après coup, et avec plus ou moins de pertinence. Nous sommes avant tout des êtres relationnels (construit dans et par des interactions), et nous devenons conscient de nous-même, a postériori (en faisant retour sur soi).
        A partir de là, entre en action une « phénomélologie de soi » de ce que chacun perçoit ou pas de ses émotions/affects.
        Puis, dans un second temps, interviennent les « références » avec lesquelles nous pensons, ce à partir de quoi, chacun essaye de se distancier de sa propre subjectivité (à un niveau méta). En effet, il est impossible de penser sans point de références (sans contenu), ce qui ne signifie pas qu’il n’y a pas d’activité de la conscience, par exemple, lorsque celle-ci s’exerce à travailler sans contenu (comme c’est le cas dans la méditation en pleine conscience). Nuançons le propos : une conscience « délibérée peut s’exercer à travailler sans « censeur » (en laissant émerger librement ce qui advient) et sans jamais intervenir sur le contenu de ce qui émerge, un peu comme si elle était uniquement « observatrice » d’elle-même. Mais de quoi la conscience est consciente à ce moment-là ?
        C’est une autre question qui se pose de ce que l’on peut attendre de cette activité, des bénéfices dont on peut se réjouir, et des désillusions dont on peut en pâtir. A voir lors d’un prochain débat ?

        En attendant, une citation d’Antonio Damasio : Qu’on le sente ou non, l’esprit sent toujours le « soi » par l’intermédiaire du corps, que ce dernier soit endormi ou non ».
        Autrement dit, interpréter en terme « phénoménologique »: quelque chose (nommé esprit) est toujours conscient d’un quelque chose en « soi », que l’on nomme « soi », par le truchement du corps et ceci, que l’on soit conscient ou pas du corps et/ou du sentiment de soi.
        Questions que l’on peut se poser : l’esprit apprend-il quelque chose s’il ne l’apprend pas délibérément, consciemment, objectivement et/ou intuivement ? S’il apprend quelque chose, dont nous ne pouvons pas rendre compte, peut-on dire qu’il apprend quelque chose ? (Voir ici Berkeley, Coursitout en 7mn). C’est une question que Mikael a posé dans l’après débat, et qui faisait le lien avec : peut-on avoir/élaborer une conscience non anthropocentrée ?

        Autre question posée par Rémi : Comment s’organise l’articulation « émotion-raison » ? Sachant que la société a besoin d’une raison, d’un projet, quelles émotions mobilisent-elles ?
        > Comment expliquer l’apathie (apparente) des populations devant les dangers du réchauffement climatique et l’incurie des gouvernements ?

        > Une thèse est défendue : je suis convaincu qu’une société peut se développer par l’émotion (la puissance d’un engagement qui cherche sa raion). Mais c’est sans compter sur les médias, les gouvernements, les lobbys, le système consumérisme, l’insécurité perçue, la précarité qui menace, un tout qui stupéfie les populations, les paralyse, ce qui a pour effet de replier chacun sur lui-même, de le prostrer dans un « interdit ».

        Comment réenchanter le monde ?
        On y pense au café philo d’Annemasse, mais on essaie, préalablement, de se poser les bonnes questions, de faire un état des lieux de la manière dont se présentent les choses. Pour l’instant, il semble qu’il faille se connecter à une émotion ou trouver celles qui donneront du sens à notre société, à notre environnement, à nos relations avec autrui.

        La conscience du chat se réduit-elle à la conscience qui nous projetons de nos intérêts sur les siens ?
        Et pour nous-mêmes, de quelle manière introjectons-nous la conscience que nous avons de nous,
        comme individu et comme membre d’une société ?


        Sujets corrélés avec compte rendu dans notre forum sur le thème de l’émotion/implication de soi

        Peut-on philosopher à partir de rien (sans culture philosophique) ?
        Le paragraphe du sujet : Raisons et émotions/affects/passions.
        Dans quelle mesure nos émotions nous égarent ou nous informent ?
        La poésie sauvera-t-elle le monde ? (Jean-Pierre Siméon)
        La peur est-elle à l’origine de nos comportements ?

        Ci-dessous, d’autres références évoquées lors de ce débat.
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        René Guichardan, café philo d’Annemasse.
        > Lien vers les sujets du café philo d’Annemasse, ici.
        > Lien vers le forum des problématiques de notre temps (écologie, guerre, zoonose, démographie et philosophie.
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        #6341
        René
        Maître des clés
          Michel a mentionné dans ce débat sur les émotions et la raison:
          Panem et circenses > du pain et des jeux = des subsistances et des distractions.

          L’expression « Panem et circenses » est utilisé par le poète Juvénal pour fustiger l’immobilisme des citoyens de Rome face aux intrigues des dirigeants et aux manœuvres qu’ils emploient pour parvenir à contenir la population.
          > L’idée est que du moment que le peuple a de quoi manger et se divertir, les puissants peuvent faire ce qu’ils veulent, ils ne seront pas inquiétés.

          Aujourd’hui, on parlerait de « mépris de classe » (Bourdieu) ou de société du spectacle (Debord) ou encore d’Edward Bernays (père de la propagande et de la manipulation des foules + neveu de Freud) > ce que nous a rappelé Mikael…

          En bref, le peuple est corvéable et à mépriser, ce qui est en accord avec l’oeuvre du Juvenal, qu’il intitule : Satires.

          Rien de nouveau sous le soleil ? Ce qui pourrait poser la question : évolue-t-on en cycle ou en ligne droite ? Mais certains vont répondre, en spirale (comme les coquillages) B) .

          Ci-dessous, une autre référence, celle de Vincianne Despret, et qui n’est pas en contradiction avec le regard d’Alain Damasio.

          On termine par un trait d’humour…

          Il n’est pas impossible que la population n’ait plus envie de rire… B)
          Et dans ce cas-là, est-le public qui cède à ses émotions ou est-ce le politique, les lobbys et les médias-Gafam qui ont trop joué à le manipuler ?

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