Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › Sujet libre pour le café philo ce lundi 15 mai à 19h00 + compte rendu : c’est quoi l’enjeu de la solution ?
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12 mai 2023 à 17h40 #6641Rencontres philo pour le monde d’aujourd’hui, tous les lundis à 19h00
chez Maitre Kanter, place de l’Hotel de Ville. 74100 ANNEMASSECe lundi 15/05/2023, le sujet sera choisi parmi les questions proposées par les participants
Par un vote ou un échange ouvert, on retient la question qui semble motiver l’attention des participants présents.
– On cherche à dégager les enjeux de la question : en quoi il y a problème (sur un plan existentiel, relationnel, social, politique) et on interroge les dimensions de vérité et d’éthique que nos propositions soulèvent. C’est là où on commence à philosopher vraiment.
– De fait, nous faisons philosophie par une capacité à mener une enquête, et par celle à questionner les raisons et les références par lesquelles on pense. (Quelques éléments d’explications sur la philo dans les cafés philo, ici)– Nous avons remarqué que, lorsque des participants s’impliquaient dans les questions qu’ils posaient et, parfois, lorsqu’ils avaient sous le coude, une citation, un témoignage de ce qui les avait interpelés dans la semaine, ou une question à laquelle ils pensaient déjà, que ce contexte facilitait parfois la prise de décision du sujet retenu.
– Apprendre à réfléchir ensemble pour dégager un problème et formuler une question s’inscrit dans une démarche première en philosophie.
– La formule traditionnelle des cafés philo où un participant souhaite préparer une question avec quelques ressources est toujours ouverte, il suffit de l’inscrire dans l’agenda et de l’introduire en une poignée de minutes le jour venu.
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Le compte rendu du sujet de la semaine passée est ici, du rapport entre la forme et le fond, entre le texte et la foi, la philo et la pratique, l’expression artistique et son interprétation. Cliquer ici
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Règles de base du groupe
– La parole est donnée dans l’ordre des demandes, avec une priorité à ceux qui s’expriment le moins.
– Chacun peut prendre la parole, nul n’y est tenu.Pour limiter les effets de dispersion dans le débat
– On s’efforce de relier son intervention à la question de départ, de mettre en lien ce que l’on dit avec ce qui a été dit.
– Pour favoriser une circulation de la parole, de sorte à co-construire le débat avec les autres participants, on reste concis.
– On s’attache davantage à expliquer la raison de sa pensée, plutôt qu’à défendre une opinion.
– On s’efforce de faire progresser le débat.
– Concrètement, on évite de multiplier les exemples, de citer de longues expériences, de se lancer dans de longues explications, mais on va au fait de son argumentation.
—————-Avec ou sans préparation, chacun est le bienvenu, les cafés philo sont par définition, contre toute forme de discrimination et de sélection par la classe sociale, le niveau scolaire, etc.————————-
René Guichardan, café philo d’Annemasse.
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– Ici, nous postons des cours, interviews, conférences dont nous avons apprécié la consistance philosophique
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> Vous pouvez nous rejoindre sur notre groupe Signal (cliquer ici)20 mai 2023 à 1h29 #6651Compte rendu de la séance du 15 mai : C’est quoi l’enjeu de la solution (ou du bonheur) ?Nous étions six, tous des habitués et membres du noyau dur, enfin ceux qui étaient disponibles, ceux également pour qui la volonté de penser par soi-même et avec autrui importent. Certainement, se trouvent ici réunis ceux pour qui le monde d’aujourd’hui ne va pas de soi, il demande à être questionné. Il s’agit de repenser notre société à hauteur d’une citoyenneté ouverte, délibérative, responsable et non plus à hauteur d’un gouvernement autoritaire, menteur, infantilisant.
Trois questions sont posées initialement :
1° Pourquoi la vie compte si peu aujourd’hui ? (en référence au théâtre de la guerre et de la vie des soldats)
2° Le positif doit-il l’emporter sur le négatif ? (en référence à un séminaire en entreprise axé sur le tout positif pour trouver des solutions)
3° C’est quoi l’enjeu de la solution ? La question finale qui peut rassembler toutes les autres.Un petit tour des questions :
La question 1 sur la valeur de la vie aujourd’hui. Elle fait référence à la guerre, mais involontairement, car l’auteure ne souhaitait pas aborder ce sujet d’actualité, alors même qu’il a été illustré par la mort de soldats. Il y a là un sujet en soi, celui d’être travaillé par un « souci » (une intranquillité), mais de ne pas vouloir l’aborder. Le sujet n’a pas été retenu pour trois raisons :
1° le niveau d’information sur cette guerre est à la fois incertain et trop disparate parmi les membres de notre groupe.
2° Le rapport de cause. Selon que l’on fasse démarrer les événements en 2014 (accords de Minsk) ou en 2022 (invasion Russe) ou encore à partir des Révolutions de couleurs, l’analyse des causes de cette guerre divergent complètement.
3° Enfin, l’auteure de la question préfère renoncer à évoquer ce sujet qui risque de susciter des passions (autant que la covid, mais peut-être moins que la retraite et que les questions sur le genre).
Il se pose en finalité, la question de la détermination à pouvoir et à savoir s’informer pour s’approcher d’une vérité ou de vérités vraisemblables, en particulier lorsque les réponses sont susceptibles d’être dérangeantes.Question 2 le positif jusqu’aux étoiles, ou comment perdre pied et entrer dans le déni ?
Témoignage à partir d’un séminaire d’entreprise où la directive donnée aux participants consistait à éliminer tout pensée négative, tout ressenti négatif afin de ne se concentrer que sur des propositions positives.
On peut comprendre la demande de produire en fin de parcours une proposition positive (réaliste, concrète) pour répondre à une situation-problème. La question étant, mais pour quel problème et selon quel degré d’analyse faut-il formuler nos propositions ? En effet, tous les problèmes n’ont pas le même degré de complexité et n’engagent pas le même niveau de réactions chez ceux qui en seront affectés. Par exemple, les options visées par un groupe d’actionnaires peuvent nuire à l’investissement sur la qualité du produit, à la rémunération des employés, à l’intérêt des clients ou à l’économie locale. De fait, une rupture de lien menace les différents acteurs d’un écosystème s’ils se mettent en rivalité.
Mais, et c’est la limite de cette consigne du « tout positif » : l’attention portée sur les retours d’expérience est écartée, car perçue comme négative. Le retour d’expérience, autrement dit, la réaction des autres parties sera traitée à un autre moment, selon la même procédure : en positif. Ainsi poussée à l’extrême, cette pratique revient à nier toute considération pour la relation à autrui et à l’environnement en général. On observe également une discrimination qui s’opère à l’égard de ceux qui résistent à ce lâcher-prise. Mais l’apparence est trompeuse, il s’agit en fait d’inhiber un réflexe, celui de penser aux conséquences de ses actes. C’est ainsi un auto-conditionnement qu’il faut intérioriser, or il n’est pas précisé dans ce séminaire s’il s’agit d’un jeu ou une manière effective de se couper du réel. Le flou est entretenu.
Le non-sens méthodologie se fait jour, l’entreprise a volonté en effet de se couper du réel et elle invite ses employés à faire de même. L’objectif est de lever toute inhibition, comme pour retourner (régresser) vers la toute-puissance de l’enfant, il s’agit de faire du monde un jeu, une scène virtuelle dans laquelle on joue avec ses manettes et des programmes. L’arrière-plan idéologique de cette pratique est : le meilleur l’emportera, une sorte de méritocratie indexée sur un fond de darwinisme social libéral. Cette pratique va à l’encontre des pratiques humanistes les plus élémentaires, sans parler de la pensée des philosophes et des intellectuels contemporains qui estiment aujourd’hui que l’être humain ne peut plus être séparé du travail de sa pensée, de son milieu social, de son écosystème, de son histoire, de la biodiversité et de son environnement.
L’intérêt de produire une solution n’est pertinent que lorsque les causes du problème sont explorées, les conséquences non ignorées. Cela nous conduit aux enjeux de la solution. C’est-à-dire à la question des valeurs et à la considération de nos relations pour autrui.Question 3, c’est quoi l’enjeu de la solution
Une première réponse apportée par Nikky : « C’est autant de prendre soi en considération qu’autrui. »
C’est probablement un premier niveau d’attention que de prendre en compte la façon dont nos actions affectent les autres et la possibilité que cela leur donne que d’y répondre. Cependant, il reste à déterminer jusqu’où je peux ou dois considérer les autres et jusqu’où je dois être attentif par rapport à mon périmètre d’influence. En effet, le groupe d’actionnaires sera conscient de ses collaborateurs avec qui il interagit directement, mais jusqu’où voudra-t-il prendre en compte l’intérêt des clients, des employés, de la vie locale de l’entreprise ? Rien n’est gagné si l’intérêt le plus immédiat est le but assigné par chacun.
Nous arrivons à cette impasse où chacun est comme ramené à lui seul, à sa finitude, tout en étant dans l’impossibilité de dessiner un monde commun, un intérêt général supérieur sur lequel s’entendre.
Conclusion :
Nous n’en avons pas vraiment sauf, qu’il ne nous parait pas inutile de reconnaître les impasses dans lesquelles nous nous trouvons, ne serait-ce que s’autoriser à chercher, à poursuivre l’analyse, à lire encore. Une autre idée a été néanmoins mentionnée, celle des modalités de la prise de décision. Pour un collectif, quelle que soit la taille du groupe, le mode participatif et collaboratif semble aller de soi, plutôt qu’un mode élitiste, autoritaire où un petit nombre décide de tout pour tout le monde. Enfin, si le bonheur (l’idée d’un bonheur souverain – Aristote) peut et doit être rappelé en dépit des vicissitudes que nous traversons, cet horizon d’un bonheur partagé ne doit pas être oublié. Il est en fin de compte, ce que nous partagerons tous, bon gré, mal gré, il importe donc de penser ensemble de quoi il peut être fait.Des ressources.
– Lors de notre échange, j’avais en tête l’analyse politique d’Arnaud Dotézac (le lien est dans notre forum ici)
En tant que juriste, il réinterprète ce que signifie les mots tels que « citoyen », « société civile », être partenaire de l’Otan ou « membre », etc. Son analyse montre comment les grands de ce monde le façonnent et contraignent les Etats via les institutions internationales.
– J’avais écouté aussi Barbara Steigler en débat avec l’historienne, Ludivine Bantigny et l’analyse qu’elles font du libéralisme. Le lien est dans notre forum, ici.
– Enfin, vous avez certainement entendu parler des questions de l’éducation sexuelle, et pourquoi les directives de l’OMS posent de sérieux problèmes. Cliquer ici, dans le forum, vous trouverez le lien qui explique tout en 15mn. Merci.
– Pour ne pas ignorer le monde comme il va, on peut regarder en cliquant ici, « les 4 clés de l’adaptation en géopolitique », du point de vue du professeur d’économie, Gregory Vanel, Grenoble Ecole de Management, acteur du Festival Géopolitique. Durée 2.37mn.
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René Guichardan, café philo d’Annemasse.
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– Ici, nous postons des cours, interviews, conférences dont l’intérêt philosophique nous parait évident.
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