Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › Zoom philo 2.9. Que doit-être l’homme en son être, s’il doit pouvoir être de mauvaise foi ? » Sartre. Sujet pour lundi 28.12.2020
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24 décembre 2020 à 13h54 #5977Prochain débat : Que doit-être l’homme en son être, s’il doit pouvoir être de mauvaise foi ? Sartre.
Lien de participation à la réunion Zoom :
us02web.zoom.us/j/82991873181?pwd=NHAzQUJoZGF5RnJSb2dyTjNUM1pIQT09
ID de réunion : 829 9187 3181
Code secret : 264413Connexion dès 18h30 pour socialiser. Débat à 19h00
Introduction
Selon Sartre, l’homme est de mauvaise foi. Il veut dire par là que l’homme se trompe lui-même. Ce n’est pas simplement un mensonge à soi-même, car celui qui ment mesure la différence entre la vérité qu’il connait et le mensonge qu’il professe. La mauvaise foi de l’être humain, selon Sartre, c’est ignorer qu’on se ment. In fine, c’est se convaincre soi-même qu’on est authentique, alors qu’on est dans un rapport au mensonge. Mais demande Sartre : « Que doit-être l’homme en son être, s’il doit pouvoir être de mauvaise foi ? » L’Être et le néant. (p. 105, par. II, Les conduites de mauvaise foi).Illustration et extrait :
Voici une femme qui s’est rendue à un premier rendez-vous. Elle sait fort bien les intentions que l’homme qui lui parle nourrit à son égard. Elle sait aussi qu’il lui faudra prendre tôt ou tard une décision. Mais elle n’en veut pas sentir l’urgence : elle s’attache seulement à ce qu’offre de respectueux et de discret l’attitude de son partenaire. Elle ne saisit pas cette conduite comme une tentative pour réaliser ce qu’on nomme « les premières approches », c’est-à-dire qu’elle ne veut pas voir les possibilités de développement temporel que présente cette conduite : elle borne ce comportement à ce qu’il est dans le présent, elle ne veut pas lire dans les phrases qu’on lui adresse autre chose que leur sens explicite ; si on lui dit : « Je vous admire tant », elle désarme cette phrase de son arrière-fond sexuel, elle attache aux discours et à la conduite de son interlocuteur des significations immédiates qu’elle envisage comme des qualités objectives. L’homme qui lui parle lui semble sincère et respectueux comme la table est ronde ou carrée, comme la tenture murale est bleue ou grise. (…) Mais voici qu’on lui prend la main. Cet acte de son interlocuteur risque de changer la situation en appelant une décision immédiate : abandonner cette main, c’est consentir de soi-même au flirt, c’est s’engager. La retirer, c’est rompre cette harmonie trouble et instable qui fait le charme de l’heure. Il s’agit de reculer le plus loin possible l’instant de la décision. On sait ce qui se produit alors : la jeune femme abandonne sa main, mais ne s’aperçoit pas qu’elle l’abandonne. Elle ne s’en aperçoit pas parce qu’il se trouve par hasard qu’elle est, à ce moment, tout esprit. Elle entraîne son interlocuteur jusqu’aux régions les plus élevées de la spéculation sentimentale, elle parle de la vie, de sa vie, elle se montre sous son aspect essentiel : une personne, une conscience. Et pendant ce temps, le divorce du corps et de l’âme est accompli ; la main repose inerte entre les mains chaudes de son partenaire : ni consentante ni résistante – une chose.
Sartre, L’Être et le Néant (Gallimard, Tel, 2003). P.89-90Proposition pour notre débat :
Essayons de comprendre ce que signifie être de mauvaise foi selon Sartre. A quelle idée (représentation) de l’être humain cela correspond-il ? De fait, essayons de ne pas être prisonnier de l’exemple, nous aurions pu prendre celui du garçon de café. De quelle forme d’inconscience sommes-nous les sujets ?
Puis, si nous parvenons à nous entendre sur cette idée de « mauvaise foi », posons la question : si l’être humain est de mauvaise foi, de quelle manière lui est-il donné de se connaître lui-même ?Ressources
– L’existentialisme de Sartre, entre dialectique et phénoménologie. L’excellent cours d’Annick Steven (en particulier le n°8). Université populaire Marseille. Cliquer ici
– Sommes-nous tous de mauvaise foi ? Épisode 1 de la série : Les chemins de la philosophie. France Culture. 2018
Connexion dès 18h30 pour socialiser. Débat à 19h00Comment procéder si vous venez pour la première fois ?
– On peut assister à la rencontre sans intervenir, et juste pour écouter.
– Les non-habitués du café philo d’Annemasse sont les bienvenus.
– Connectez-vous en avance pour socialiser, vous installer confortablement, vous familiariser avec l’usage de Zoom.
Quelques indications techniques pour participer
– Si vous ne parlez pas, coupez votre micro (évite les bruits de fond, ce qui est plus confortable pour tout le monde)
– Inscrivez votre nom pour demander la parole. (chacun son tour, dans l’ordre des demandes, avec une priorité pour les participants qui s’expriment le moins).
– Réactivez votre micro quand Brigitte ou Laurence (animatrices) vous donne la parole
– Du papier et un crayon à vos côtés peuvent vous rendre service.
– Installez-vous confortablement avec une boisson et vivez notre moment d’échange comme un moment plein d’attention et de curiosité B)Quelques indications pour participer au débat.
Si vous en avez la possibilité, précisez la nature de votre intervention : demander une précision, revenir vers le sujet, apporter une information, demander un éclaircissement, poser une question, soulever une objection…
On peut également intervenir brièvement dans le débat par le tchat (conversation écrite) pour répondre à un intervenant, préciser son intervention. L’animatrice lit le plus souvent vos interventions.
- Souvenez-vous : vous êtes dans un café philo, vous devez témoigner de votre attention à questionner vos pensées, et non pas d’affirmer ce que vous croyez être vos vérités.
– Attention également à ne répétez pas ici ce que vous entendez sur vos écrans tv, ni ne reproduisez dans notre cercle les manières de débattre que les écrans tv érigent en spectacle, en rapport de force, ce n’est pas notre but que de les imiter.Pour limiter les effets de dispersion dans le débat :
– Évitez de multiplier les exemples, de citer de longues expériences, de vous lancer dans de longues explications, mais allez au fait de votre argumentation.
– On s’efforce de relier son intervention au sujet, de mettre en lien ce que l’on dit avec ce qui a été dit. On ne s’installe pas comme un donneur de leçon, un conférencier.
– Pour favoriser une circulation de la parole, on reste concis.
– On s’attache non pas à affirmer son opinion, mais à expliquer les raisons de sa pensée. En effet, c’est sur la base des argumentations, que l’on met en lien avec la question/le thème de départ, que l’on peut faire progresser le débat, c’est-à-dire, en clarifier les enjeux.
– Si possible, on tente d’identifier les thèses, les problématiques philosophiques qui sous-tendent notre argumentation.Pour agir sur la structure dynamique du débat, chacun peut situer le registre ou la typologie de son intervention, par exemple :
> en relevant des contradictions,
> en répérant une thèse défendue dans une intervention,
> en formulant une problématique (une contradiction entre deux interventions),
> en soulignant le présupposé d’une intervention, ses implicites.
> en formulant un contre argument,
> en apportant un nouvel argument, notamment si la discussion bute sur une impasse,
> en reformulant la question à laquelle vous apportez une réponse,
> en résumant quelques interventions, de faire une micro synthèse, de recentrer le débat,D’un point de vue technique (Michel Tozzi et François Galichet), la philosophie mobilise quatre grandes compétences cognitives : conceptualiser, problématiser, argumenter et interpréter. On se concentre sur ces aptitudes de sorte à ne pas reproduire ici de simples échanges d’idées, d’informations ou de connaissance.
> Merci à tous de vos contributions, de vos suggestions.
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