Cafephilos Forums Les cafés philo Les sujets du café philo d’Annemasse Zoom philo 3.7. Quel est le but de l’Etat (du gouvernement qui en a la charge ?) A partir de John Dewey. Sujet pour lundi 15.02.2020 à partir de 18h45.

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    René
    Maître des clés
      Prochain débat : Quel est le but de l’Etat (du gouvernement qui en a la charge ?)
      Lien de participation à la réunion Zoom :
      https://us02web.zoom.us/j/82991873181?pwd=NHAzQUJoZGF5RnJSb2dyTjNUM1pIQT09
      ID de réunion : 829 9187 3181
      Code secret : 264413

      Connexion dès 18h45 pour socialiser. Débat à 19h00

      Quel est le but de l’Etat (du gouvernement qui en a la charge ?) Question suggérée à partir d’un extrait de texte de John Dewey (1859 – 1952). Le public et ses problèmes (1925, chap. I)

      « De nombreuses personnes semblent supposer que la signification des faits est apparente. Accumulez suffisamment de faits, pense-t-on, et leur interprétation sera évidente. (…) Quoiqu’il en soit, il y a dans le domaine de la philosophie sociale un fossé immense entre les faits et les doctrines. (…)
      D’après telle tradition, qu’on affirme dériver d’Aristote, l’Etat est la vie sociale harmonisée au plus haut degré ; il est à la fois la clef de voûte de l’arche sociale et l’arche dans son intégralité. D’après tel autre point de vue, l’Etat n’est qu’une des nombreuses institutions sociales ; il n’a qu’une fonction réduite mais importante, celle d’arbitrer les conflits entre les autres unités sociales. De ce point de vue, chaque groupe naît d’un intérêt humain positif et le réalise (l’Eglise, les valeurs religieuses, des guildes, des syndicats et des corporations, des intérêts économiques, etc.) Dans ce cas, l’Etat n’a aucun intérêt qui lui soit propre ; son but est formel, comme celui d’un chef d’orchestre, il ne joue d’aucun instrument mais sert à maintenir l’harmonie entre tous les musiciens. Il y a un 3ème point de vue d’après lequel l’Etat est l’oppression organisée, à la fois une excroissance sociale, un parasite, un tyran. D’après un 4ème point de vue, il est un instrument plus ou moins maladroit pour empêcher les individus de trop se quereller les uns avec les autres (…). »
      Question 1 : Quel est le but de l’Etat (du gouvernement qui en a la charge ?)

      Suite du texte (vers de possibles problématiques)
      « Peut-être y a-t-il une façon de sortir de cette impasse ; ce serait de réserver à la philosophie politique tous les problèmes touchant à la signification et à l’interprétation et d’y opposer la science politique. On pourrait alors montrer que toute philosophie n’est qu’une spéculation futile. La leçon serait de rejeter toutes les doctrines et de s’en tenir aux faits établis d’une manière qui permette qu’on les vérifie. »
      Ce remède est trompeur, les faits politiques ne sont pas en dehors du désir et du jugement humains. De fait, les différentes théories qui caractérisent la philosophie politique amplifient certains facteurs sélectionnés parmi ces faits. Certains groupes d’hommes se consacrent en permanence à attaquer certaines habitudes politiques, d’autres groupes les justifient. C’est donc pure affectation de supposer pouvoir en rester aux faits, sans soulever la question de la légitimité. L’alternative devant laquelle nous sommes n’est pas, d’un côté, une science objectivement limitée et, de l’autre, une spéculation incontrôlée. Le choix réside entre une attaque et une défense aveugle et irrationnelle d’un côté et, de l’autre, une critique avisée ayant recours à une méthode intelligente et à un critère conscient.

      Question 2 : Qu’est-ce qu’une méthode intelligente et un critère conscient ?

      Nous devons commencer par des actes qui sont accomplis, non par des causes hypothétiques de ces actes, et considérer leurs conséquences. Nous devons aussi mobiliser l’intelligence ou l’observation des conséquences en tant que conséquences, c’est-à-dire en connexion avec les actes dont elles procèdent. (…) Nous prenons donc notre point de départ dans le fait objectif que les actes humains ont des conséquences sur d’autres hommes, que certaines de ces conséquences sont perçue, et que leur perception mène à un effort ultérieur pour contrôler l’action de sorte que certaines conséquences soient assurées et d’autres évitées. Suivant cette indication, nous sommes conduits à remarquer que les conséquences sont de deux sortes ; celles qui affectent les personnes directement engagées dans une transaction, et celles qui en affectent d’autres au-delà de celles qui sont immédiatement concernées. Dans cette distinction, nous trouvons le germe de la distinction entre le privé et le public. P.92

      Citations tirées de l’ouvrage Le public et ses problèmes (Folio Essai) :
      L’amitié n’est pas la cause pour laquelle on élabore des dispositifs qui servent les intérêts communs d’unités différentes (associations, lieux de rencontre, contrats, rituels, événements,…) mais le résultats de tels dispositifs. John Dewey 1859 – 1952) in Le public et ses problèmes. P. 74)

      Plus nous en appelons sincèrement aux faits, plus il est important de faire la distinction entre les faits qui conditionnent l’activité humaine et les faits qui sont conditionné par l’activité humaine. Ignorer cette différence fait de la science sociale un pseudo-science. P.86

      Le concept de l’Etat, comme la plupart des concept introduits par « Le » est à la fois rigide et trop lié à des controverses pour être d’une utilité immédiate. (…) En dépit de nos intentions et sans qu’on y prenne garde, cette notion nous entraîne imperceptiblement vers la considération des relations logiques, loin des faits d’activité humaine. P.87

      Expliquer l’origine de l’Etat en disant que l’homme est un animal politique, c’est voyager dans un cercle verbal. C’est comme imputer la religion à l’instinct religieux, la famille à une affection parentale et maritale, et le langage à une dotation naturelle qui pousse les hommes à parler. De telle théorie ne font que dupliquer dans une prétendue force causale les effets dont on doit rendre compte. P.88

      Les hommes qui ont vécu en troupeau développent un attachement à la horde dont ils ont pris l’habitude ; les enfants qui ont forcément vécu dans la dépendance développent des habitudes de dépendance et de sujétion. Le complexe d’infériorité est socialement acquis, et l’instinct d’ostentation et de domination n’en est que l’autre face. P.89

      Le cri du bébé peut sans doute être décrit dans des termes purement organiques, mais le vagissement devient un nom ou un verbe seulement par ses conséquences sur le comportement attentif des autres. Ce comportement prend la forme d’une éducation et d’une attention, qui dépendent elles-mêmes de la tradition, des coutumes et des positions sociales. Pourquoi ne pas postuler un « instinct » infanticide aussi bien qu’un instinct d’éducation et d’instruction ? Ou un instinct qui porterait à abandonner les filles et à prendre soin des garçons ? P. 89

      Les activités des animaux, comme celles des minéraux et des plantes, sont en corrélation avec leur structure. Les quadrupèdes courent, les vers rampent, les poissons nagent, les oiseaux volent (…), nous ne gagnons rien en insérant l’instinct de courir, de ramper, de nager et de voler entre la structure et l’acte. P. 90

      Il n’y a aucune connexion nécessaire entre le caractère privé d’un acte et son caractère non social ou anti-social. P93
      De fait, chaque dispute politique sérieuse tourne autour de la question de savoir si tel acte politique est bénéfique ou nuisible pour la société. De même que le comportement n’est pas anti-social ou non social pour la raison qu’il est entrepris de manière pivée, il n’est pas non plus socialement précieux pour la raison qu’il est mené au nom du public par des agents publics. L’argument ne nous a pas conduits très loin, mais il nous a u moins montrée qu’il ne faut pas identifier la communauté et ses intérêts avec l’Etat ou avec la communauté politiquement organisée. P ;94

      Ressources
      Un ensemble d’émissions proposées par France Culture sur la pensée de John Dewey. Cliquer ici et faire défiler la page vers le bas.
      Est-ce que John Dewey peut nous aider à penser ? Avec Joëlle Zask. Durée 49mn. Conférence, cliquer ici.
      John Dewey, Vie d’un grand pédagogue. L’essentiel de sa pensée sur Reseau Canopé. Article, cliquer ici.
      John Dewey, une pédagogie de l’expérience. Emmanuelle Rozier. Article Cairn. Cliquer ici.


      Connexion dès 18h45 pour socialiser. Débat à 19h00

      Comment procéder si vous venez pour la première fois ?
      – On peut assister à la rencontre sans intervenir, et juste pour écouter.
      – Les non-habitués du café philo d’Annemasse sont les bienvenus.
      – Connectez-vous en avance pour socialiser, vous installer confortablement, vous familiariser avec l’usage de Zoom.

      Quelques indications techniques pour participer

      – Si vous ne parlez pas, coupez votre micro (évite les bruits de fond, ce qui est plus confortable pour tout le monde)
      – Inscrivez votre nom pour demander la parole. (chacun son tour, dans l’ordre des demandes, avec une priorité pour les participants qui s’expriment le moins).
      – Réactivez votre micro quand Brigitte ou Laurence (animatrices) vous donne la parole
      – Du papier et un crayon à vos côtés peuvent vous rendre service.
      – Installez-vous confortablement avec une boisson et vivez notre moment d’échange comme un moment plein d’attention et de curiosité B)

      Quelques indications pour participer au débat.
      Si vous en avez la possibilité, précisez la nature de votre intervention : demander une précision, revenir vers le sujet, apporter une information, demander un éclaircissement, poser une question, soulever une objection…
      On peut également intervenir brièvement dans le débat par le tchat (conversation écrite) pour répondre à un intervenant, préciser son intervention. L’animatrice lit le plus souvent vos interventions.
      - Souvenez-vous : vous êtes dans un café philo, vous devez témoigner de votre attention à questionner vos pensées, et non pas d’affirmer ce que vous croyez être vos vérités.
      – Attention également à ne répétez pas ici ce que vous entendez sur vos écrans tv, ni ne reproduisez dans notre cercle les manières de débattre que les écrans tv érigent en spectacle, en rapport de force, ce n’est pas notre but que de les imiter.

      Pour limiter les effets de dispersion dans le débat :
      – Évitez de multiplier les exemples, de citer de longues expériences, de vous lancer dans de longues explications, mais allez au fait de votre argumentation.
      – On s’efforce de relier son intervention au sujet, de mettre en lien ce que l’on dit avec ce qui a été dit. On ne s’installe pas comme un donneur de leçon, un conférencier.
      – Pour favoriser une circulation de la parole, on reste concis.
      – On s’attache non pas à affirmer son opinion, mais à expliquer les raisons de sa pensée. En effet, c’est sur la base des argumentations, que l’on met en lien avec la question/le thème de départ, que l’on peut faire progresser le débat, c’est-à-dire, en clarifier les enjeux.
      – Si possible, on tente d’identifier les thèses, les problématiques philosophiques qui sous-tendent notre argumentation.

      Pour agir sur la structure dynamique du débat, chacun peut situer le registre ou la typologie de son intervention, par exemple :
      > en relevant des contradictions,
      > en répérant une thèse défendue dans une intervention,
      > en formulant une problématique (une contradiction entre deux interventions),
      > en soulignant le présupposé d’une intervention, ses implicites.
      > en formulant un contre argument,
      > en apportant un nouvel argument, notamment si la discussion bute sur une impasse,
      > en reformulant la question à laquelle vous apportez une réponse,
      > en résumant quelques interventions, de faire une micro synthèse, de recentrer le débat,

      D’un point de vue technique (Michel Tozzi et François Galichet), la philosophie mobilise quatre grandes compétences cognitives : conceptualiser, problématiser, argumenter et interpréter. On se concentre sur ces aptitudes de sorte à ne pas reproduire ici de simples échanges d’idées, d’informations ou de connaissance.

      > Merci à tous de vos contributions, de vos suggestions.

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