Cafephilos Forums Les cafés philo Les sujets du café philo d’Annemasse Zoom philo 5.13. Que disent les faits divers de notre société ? Présenté par Britt ce lundi 28.06.2021

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    René
    Maître des clés
      Notre sujet ce soir : Que disent les faits divers de notre société ?
      Suggéré et introduit par Britt, co-auteur avec Christian du site : Rencontres et Débats Autrement, (cliquer ici pour y accéder)

      Lien de participation à la réunion Zoom :
      https://us02web.zoom.us/j/82991873181?pwd=NHAzQUJoZGF5RnJSb2dyTjNUM1pIQT09
      ID de réunion : 829 9187 3181
      Code secret : 264413

      Connexion dès 18h45 pour socialiser. Débat à 19h00

      Que disent les faits divers de notre société ?

      Je voudrais discuter de cette question suite à la précédente séance sur la question de Kant , puis de Foucault : Renonçons-nous à notre liberté de penser par paresse et lâcheté ?
      Olof a alors évoqué « l’affaire Mila » , une jeune fille de 16 ans qui a subi des menaces de viol et de mort sur les réseaux sociaux pour avoir proféré des propos insultants à l’égard de l’islam, et qui depuis 2 ans est exclue de l’école en guise de protection contre cet harcèlement.
      Mais l’affaire n’a pas trouvé le moindre écho parmi les participants – comme s’il s’était agi d’un « fait divers » qui ne méritait pas qu’on s’y arrête.
      Pourtant France Culture a consacré une émission fort intéressante à cette affaire qui en dit long sur l’embarras qui s’est emparé de notre société civile et politique confrontée au dilemme entre la liberté d’expression et le fait religieux :
      https://www.franceculture.fr/emissions/signes-des-temps/affaire-mila-de-loutrage-a-loutrance

      Et Guillaume Erner (journaliste de France Culture et sociologue) y a consacré sa matinée du 24.6.21 :
      franceculture.fr/emissions/linvitee-des-matins/affaire-mila-sur-les-reseaux-sociaux-la-jeunesse-entre-liberte-et-harcelement-avec-richard-malka

      On y parle de « la majorité silencieuse ». Est-ce qu’on ne veut plus prendre de risque en pensant et en s’exprimant librement dans une République laïque ?

      Est-ce que les faits divers ne méritent vraiment pas une réflexion philosophique ou sociologique ?

      Edgar Morin a bien su parler de « la rumeur d’Orléans » :
      https://www.ina.fr/video/I08016656

      Voltaire se serait fait avocat des victimes des « faits divers »

      Gustave Flaubert a créé son roman « Madame Bovary » à partir d’un fait divers du 19e siècle

      Et Florence Aubenas vient d’écrire une non-fiction – « L’inconnu de la poste » – sur un fait divers de notre époque

      La sociologue Eva Illouz a écrit son dernier opus « La Fin de L’Amour » à partir de nombreux exemples concrets glanés dans les faits divers.

      D’ailleurs le plus souvent ce sont les sociologues qui reconnaissent dans les faits divers des faits sociaux.

      Ces écrivains, sociologues ou journalistes d’investigation, en rapportant et décryptant des faits divers significatifs, ne font-ils pas un travail d’analyse philosophique ?

      Avertissement de René Guichardan, nous devrons distinguer pour ce sujet : faire usage de faits divers (d’actualités et d’exemples) dans un débat philo et traiter philosophiquement du fait divers (en rechercher des enjeux de sens sociétaux et philosophiques).

      Citations :
      – Ce n’est pas le renversement des empires, les grandes catastrophes, ou au contraire le triomphe de ce qui était petit qui vaut comme « signe d’histoire ». Il faut porter attention à des événements beaucoup plus imperceptibles : notamment à « la manière de penser des spectateurs qui se trahit publiquement dans ce jeu de grandes révolutions… ». Kant (Conflit des facultés) cité par Myriam Revault d’Allonnes.

      – « Il n’y a pas de faits divers ou non, il n’y a que des interprétations. « Michel Foucault, cité par Yves Delègue. Canal U

      Ressources :
      A la rubrique des faits divers. Chronique du Journal de la Philo.
      Pourquoi les faits divers nous fascinent-ils ? Invité le psychanalyste, Patrick Avrane, France Inter (Grand bien vous fasse)
      Roland Barthes, «Structure du fait divers». In Essais critiques, La 4ème de couverture.
      > Roland Barthes, ici, un extrait de 4 pages : Structure du fait divers. Pdf d’une anonyme.
      A propos des « Essais », histore de leur dispositif. Yves Delègue. In colloque « Foucault et la Renaissance », Un cours de Canal U
      Pourquoi sommes-nous fascinés par les faits divers ? Article de Philomag
      Qu’est-ce qu’une philosophie de l’actualité ? Article de Myriam Revault d’Allonnes. Revue Esprit.


      Connexion dès 18h45 pour socialiser. Débat à 19h00

      Comment procéder si vous venez pour la première fois ?
      – On peut assister à la rencontre sans intervenir, et juste pour écouter.
      – Les non-habitués du café philo d’Annemasse sont les bienvenus.
      – Connectez-vous en avance pour socialiser, vous installer confortablement, vous familiariser avec l’usage de Zoom.

      Quelques indications techniques pour participer

      – Si vous ne parlez pas, coupez votre micro (évite les bruits de fond, ce qui est plus confortable pour tout le monde)
      – Inscrivez votre nom pour demander la parole. (Elle est donnée à chacun son tour, dans l’ordre des demandes, avec une priorité pour les participants qui s’expriment le moins).
      – Réactivez votre micro quand Brigitte ou Laurence (animatrices) vous donnent la parole
      – Du papier et un crayon à vos côtés peuvent vous rendre service.
      – Installez-vous confortablement avec une boisson et vivez notre moment d’échange comme un moment plein d’attention et de curiosité B)

      Quelques indications pour participer au débat.
      Si vous en avez la possibilité, précisez la nature de votre intervention : demander une précision, revenir vers le sujet, apporter une information, demander un éclaircissement, poser une question, soulever une objection…
      On peut également intervenir brièvement par le tchat (conversation écrite) pour répondre à un intervenant, préciser son intervention. L’animatrice lit le plus souvent vos interventions.
      - Souvenez-vous : vous êtes dans un café philo, vous devez témoigner de votre attention à questionner vos pensées, et non pas d’affirmer ce que vous croyez être vos vérités.
      – Attention également à ne pas répéter ici ce que vous entendez sur vos écrans tv, ne reproduisez pas, lors de nos rencontres, les manières de débattre mise en spectacle par les médias qui recherchent le buzz. Ce n’est pas notre but que de les imiter, nous ne sommes pas dans des rapports de force et de pouvoir, mais dans un rapport réflexif : mise en perspective des savoirs, mise en dialogue des argumentations .

      Pour limiter les effets de dispersion dans le débat :
      – Évitez de multiplier les exemples, de citer de longues expériences, de vous lancer dans de longues explications, mais allez au fait de votre argumentation.
      – On s’efforce de relier son intervention au sujet, de mettre en lien ce que l’on dit avec ce qui a été dit. On ne s’installe pas comme un donneur de leçon, un conférencier.
      – Pour favoriser une circulation de la parole, on reste concis.
      – On s’attache non pas à affirmer son opinion, mais à expliquer les raisons de sa pensée. En effet, c’est sur la base des argumentations, que l’on met en lien avec la question/le thème de départ, que l’on peut faire progresser le débat, c’est-à-dire, en clarifier les enjeux.
      – Si possible, on tente d’identifier les thèses, les problématiques philosophiques qui sous-tendent notre argumentation.

      Pour agir sur la structure dynamique du débat, chacun peut situer le registre ou la typologie de son intervention, par exemple :
      > en relevant des contradictions,
      > en répérant une thèse défendue dans une intervention,
      > en formulant une problématique (une contradiction entre deux interventions),
      > en soulignant le présupposé d’une intervention, ses implicites.
      > en formulant un contre argument,
      > en apportant un nouvel argument, notamment si la discussion bute sur une impasse,
      > en reformulant la question à laquelle vous apportez une réponse,
      > en résumant quelques interventions, de faire une micro synthèse, de recentrer le débat,

      D’un point de vue technique (Michel Tozzi et François Galichet), la philosophie mobilise quatre grandes compétences cognitives : conceptualiser, problématiser, argumenter et interpréter. On se concentre sur ces aptitudes de sorte à ne pas se contenter ici du simple échange de ses idées, du plaisir à étaler ses savoirs, de l’arrogance à se donner raison.

      > Merci à tous de vos contributions, de vos suggestions.

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