Cafephilos Forums Les cafés philo Les sujets du café philo d’Annemasse Zoom philo 5.9. Quelle place pour le doute dans le déferlement actuel d’informations ? Présenté par Marie-Thérèse pour lundi 31.05.2021

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    René
    Maître des clés
      Quelle place pour le doute dans le déferlement actuel d’informations ?
      Merci Marie-Thérèse pour ta question.

      Lien de participation à la réunion Zoom :
      https://us02web.zoom.us/j/82991873181?pwd=NHAzQUJoZGF5RnJSb2dyTjNUM1pIQT09
      ID de réunion : 829 9187 3181
      Code secret : 264413

      Connexion dès 18h45 pour socialiser. Débat à 19h00

      Merci Marie-Thérèse pour ton introduction ci-dessous :
      Quelle place pour le doute dans le déferlement actuel d’informations ?

      Dans la philosophie occidentale, il semble majoritairement admis que le doute est constitutif de toute véritable entreprise philosophique et qu’il accompagne tout cheminement de la pensée rationnelle : « Il est moteur d’objectivation » selon le philosophe Maxime Rovere . (c’est-à-dire du processus par lequel la conscience transforme ses impressions subjectives et ses sensations en objets extériorisés) Le doute permet donc de ne pas se fier à ce qui nous semble une évidence immédiate.
      Le même Maxime Rovere convoque Socrate: « La posture socratique consiste à faire porter le doute sur les préjugés et les habitudes imposés soit par des autorités, soit par des expériences personnelles trop limitées. Leur remise en question arrache les préjugés à leur naturalité et à leur nécessité. »
      En outre le doute demande souvent un certain effort, un certain courage, puisqu’il empêche de figer les opinions et les convictions (elles-mêmes naissant d’une pulsion, d’un affect, ou d’une passion .)
      Quant à la démarche scientifique, on ne doute plus guère (!!) que le doute en est l’un des moteurs.
      Le doute serait donc libérateur. Il affranchirait des stéréotypes et des illusions . Mais la clairvoyance comporte aussi des risques: « On s’y brûle les ailes , comme Icare s’approchant trop du soleil. » (René Char)

      Quant à la certitude, la liste de ses bénéfices en serait longue…
      Si l’on se réfère à l’actualité , ou au passé proche, on note que le besoin de s’en remettre à une puissance tutélaire , ou omnisciente, a
      anesthésié l’aptitude au doute chez des millions d’individus.
      Ainsi, il était sidérant de voir, dès le début de la crise pandémique, avec rapidité , et avec quelle violence, des scientifiques pourtant reconnus ont été relégués au rang de parias , dès qu’ils émettaient la moindre objection quant au bien-fondé de telle ou telle mesure.
      Et il était non moins sidérant de constater avec quel zèle tous les médias « mainstream » ont emboîté le pas d’une doxa officielle.

      Certitude et incertitudes.
      Quelques citations :

      – Pour croire avec certitude, il faut commencer par le doute. (Jean Rostand)
      – « Certitude, servitude » (J. Rostand)
      – On mesure l’intelligence d’un individu à la quantité d’incertitudes qu’il est capable de supporter. (Kant)
      – Ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui rend fou. (Nietzche)

      Un commentaire sur le fanatisme: (l’envers absolu du doute, l »étape intermédiaire étant le dogmatisme )
       » Le fanatisme est l’unique force de volonté à laquelle peuvent être amenés des esprits faibles et incertains (on remarque au passage le paradoxe !) en tant qu’il est une espèce d’ hypnotisation de l’ensemble du système sensible et intellectuel d’un individu. » (Dorian Astor)

      Questions:
      – Peut-on douter de tout? Quelles sont les limites du doute ?
      – Le doute rend-il inapte à la décision ?
      – Quelle est la place du doute dans tout débat ?
      – La pensée occidentale est-elle la seule à être fondée sur le doute ?
      – Qu’en est-il du scepticisme comme doctrine? (selon ses adeptes, on n’atteint aucune vérité, tout est affaire de croyances)

      Ressources :
      L’éloge du doute . Magazine « Lire » , hors-série, avril-mai 2021
      Peut-on douter de tout ? Philocours
      Les chemins de la philosophie.9.09.2019. Ce n’est pas le doute , c’est la certitude qui rend rend fou. (en référence à Nietzsche)
      Le doute a ses raisons. La vie des idées . 7 nov. 2018.
      Clément Viktorovitch : Éloge du doute – Clique – CANAL+.
      Le doute (typologie du doute) . Encephi.


      Connexion dès 18h45 pour socialiser. Débat à 19h00

      Comment procéder si vous venez pour la première fois ?
      – On peut assister à la rencontre sans intervenir, et juste pour écouter.
      – Les non-habitués du café philo d’Annemasse sont les bienvenus.
      – Connectez-vous en avance pour socialiser, vous installer confortablement, vous familiariser avec l’usage de Zoom.

      Quelques indications techniques pour participer

      – Si vous ne parlez pas, coupez votre micro (évite les bruits de fond, ce qui est plus confortable pour tout le monde)
      – Inscrivez votre nom pour demander la parole. (Elle est donnée à chacun son tour, dans l’ordre des demandes, avec une priorité pour les participants qui s’expriment le moins).
      – Réactivez votre micro quand Brigitte ou Laurence (animatrices) vous donnent la parole
      – Du papier et un crayon à vos côtés peuvent vous rendre service.
      – Installez-vous confortablement avec une boisson et vivez notre moment d’échange comme un moment plein d’attention et de curiosité B)

      Quelques indications pour participer au débat.
      Si vous en avez la possibilité, précisez la nature de votre intervention : demander une précision, revenir vers le sujet, apporter une information, demander un éclaircissement, poser une question, soulever une objection…
      On peut également intervenir brièvement par le tchat (conversation écrite) pour répondre à un intervenant, préciser son intervention. L’animatrice lit le plus souvent vos interventions.
      - Souvenez-vous : vous êtes dans un café philo, vous devez témoigner de votre attention à questionner vos pensées, et non pas d’affirmer ce que vous croyez être vos vérités.
      – Attention également à ne pas répéter ici ce que vous entendez sur vos écrans tv, ne reproduisez pas, lors de nos rencontres, les manières de débattre mise en spectacle par les médias qui recherchent le buzz. Ce n’est pas notre but que de les imiter, nous ne sommes pas dans des rapports de force et de pouvoir, mais dans un rapport réflexif : mise en perspective des savoirs, mise en dialogue des argumentations .

      Pour limiter les effets de dispersion dans le débat :
      – Évitez de multiplier les exemples, de citer de longues expériences, de vous lancer dans de longues explications, mais allez au fait de votre argumentation.
      – On s’efforce de relier son intervention au sujet, de mettre en lien ce que l’on dit avec ce qui a été dit. On ne s’installe pas comme un donneur de leçon, un conférencier.
      – Pour favoriser une circulation de la parole, on reste concis.
      – On s’attache non pas à affirmer son opinion, mais à expliquer les raisons de sa pensée. En effet, c’est sur la base des argumentations, que l’on met en lien avec la question/le thème de départ, que l’on peut faire progresser le débat, c’est-à-dire, en clarifier les enjeux.
      – Si possible, on tente d’identifier les thèses, les problématiques philosophiques qui sous-tendent notre argumentation.

      Pour agir sur la structure dynamique du débat, chacun peut situer le registre ou la typologie de son intervention, par exemple :
      > en relevant des contradictions,
      > en répérant une thèse défendue dans une intervention,
      > en formulant une problématique (une contradiction entre deux interventions),
      > en soulignant le présupposé d’une intervention, ses implicites.
      > en formulant un contre argument,
      > en apportant un nouvel argument, notamment si la discussion bute sur une impasse,
      > en reformulant la question à laquelle vous apportez une réponse,
      > en résumant quelques interventions, de faire une micro synthèse, de recentrer le débat,

      D’un point de vue technique (Michel Tozzi et François Galichet), la philosophie mobilise quatre grandes compétences cognitives : conceptualiser, problématiser, argumenter et interpréter. On se concentre sur ces aptitudes de sorte à ne pas se contenter ici du simple échange de ses idées, du plaisir à étaler ses savoirs, de l’arrogance à se donner raison.

      > Merci à tous de vos contributions, de vos suggestions.

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