Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › Peut-on choisir d’être ou de ne pas être ? A partir d’une chronique de Frédéric Worms. Sujet pour lundi 29.11.2021.
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25 novembre 2021 à 12h07 #6144Prochaine question pour notre débat : Peut-on choisir d’être ou de ne pas être ?
Directement inspiré de la chronique de Frédéric Worms.« Hamlet a marqué tous les esprits, dans la tragédie de Shakespeare, avec sa question tourmentée au début du troisième acte, « To be or not to be » (« Être ou ne pas être »). Mais a-t-on vraiment le choix ? Toute morale doit-elle repartir de cette question, et n’est-ce pas un vertige infini ?
Non seulement Hamlet pose une question ou s’exclame devant une alternative, mais il le dit lui-même – au second degré pour ainsi dire : « that is the question. » Ce qui frappe comme étant finalement une sorte de réflexion philosophique, peut-être la plus abstraite, la plus métaphysique de toutes. Pourtant, cette exclamation est-elle vraiment une question ? Rejoint-elle la plus grande question, à savoir, pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien ?
Non, chez Hamlet, il ne s’agit pas d’une alternative métaphysique mais d’un choix très concret et d’abord moral : être ou ne pas être, pour lui, c’est affronter – ou pas – la situation tragique dans laquelle le place la vie familiale et celle du royaume du Danemark. Faut-il ou pas venger son père, trahi par sa propre mère, au risque de détruire tout le royaume et ses amours, y compris celle à laquelle il tient le plus, Ophélie ? Ou bien, faut-il, au contraire, renoncer à affronter la fortune, se révéler lâche ? Et peut-être aussi, en arrière-plan de ce choix pratique, y a t-il une alternative existentielle plus profonde encore, une souffrance, le choix de ne pas être – n’étant pas celui de ne pas agir – mais aussi, pour un être humain, le vertige infini, la tentation toujours scandaleuse de pouvoir « prendre » sa propre vie, porter la main sur soi, comme disait le philosophe Jean Amery dans son grand livre sur le suicide.
Aux marges du choix moral, du choix pratique, avec ses conséquences les plus profondes sur notre être, il y a aussi ce vertige de la souffrance qui peut amener un être humain à « prendre sa propre vie ». Ainsi, s’il y a une question métaphysique, ce n’est pas celle de l’être en général, c’est celle de notre être qui surgit de l’intérieur de notre vie. Et qui sommes-nous pour pouvoir poser la question de l’être jusque dans ses extrémités ? (…)
Suite de la chronique de Frédéric Worms (ici, 3mn, sur France Culture)Ressources :
– La chronique de Frédéric Worms sur France Culture)
– La définition de l’être selon Philoscience (Article de Patrick Juignet).
– La sémantique de l’être, sur Wiki.
– Le problème de l’être et la question ontologique ? Article de Nishitani Keiji, sur Erudit
– Heidegger, philosophe de l’Etre et de la réalité humaine. Philosophie.com
– Deux vidéos de 20mn chacune sur « l’être humain » (sa nature). Avec Christian Godin et Cynthia Fleury. Les Rencontres Philosophiques de Monaco.Propositions pour notre débat.
Avançons pas à pas en fonction de la progression des difficultés que pose la question de choisir ou pas d’être. Par exemple, : pour affronter une situation tragique, choisissons-nous d’être ou ne pas être ? Comment se comprend cette question de votre point de vue ? Quelle autre formulation proposeriez-vous à cette question pour rendre plus explicite ce qui se joue ?
> Lâcheté, courage, manque de confiance, ignorance, trahisons, sentiment d’existence, éthique, justice, besoin de vérité, de responsabilité, de se sentir concerné…métaphysique… a quoi tient l’être ?XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
Pour limiter les effets de dispersion dans le débat :
– On s’efforce de relier son intervention à la question de départ, de mettre en lien ce que l’on dit avec ce qui a été dit.
– Pour favoriser une circulation de la parole, de sorte à co-construire le débat avec les autres participants, on reste concis.
– On s’attache non pas à affirmer son opinion, mais à expliquer la raison de sa pensée. En effet, c’est sur la base des argumentations, que l’on met en lien avec la question/le thème de départ, que l’on tente de faire progresser le débat, c’est-à-dire, d’en clarifier les enjeux.– Concrètement, on évite de multiplier les exemples, de citer de longues expériences, de se lancer dans de longues explications, mais on va au fait de son argumentation.
– Pour les plus avertis, on s’efforce d’identifier, de formuler les thèses, les problématiques sociales, éthiques, philosophiques qui sous-tendent son argumentation.
– Comme règle de base, la parole est donnée dans l’ordre des demandes, avec une priorité à ceux qui s’expriment le moins.XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXLieu d’accueil de nos cafés philo : Chez Réginald, n°10 impasse Mon-Idée à Thonex (Suisse)
à 100 mètres de la frontière Mon-Idée d’Ambilly.
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Buffet canadien après le débat. Apportez votre guacamole, votre houmous, votre thon ou votre camembert; contribuez comme bon vous semble. Vous remportez les restes, éventuellement, ils sont mis de côté pour une prochaine fois.
> On prend soin de l’endroit, on range son verre, son auge, et on laisse le tout propre après notre départ. Merci pour le lieu.Transport
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Depuis Annemasse : Tag n°3, arrêt : Edelweiss ou Martinière (douane Mon-Idée) Google map ici
Si vous venez en voiture, merci de vous parquer dans la rue Mon-Idée (et non dans l’impasse)————————-
René Guichardan, café philo d’Annemasse.
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