Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › Sujet libre ce lundi 25.04.2022 à 19h00 chez Maitre Kanter. Annemasse + compte rendu + quelle approche pour le café philo ?
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19 avril 2022 à 19h16 #6257
Retour chez Maitre Kanter, place de l’Hotel de Ville, Annemasse, tous les lundis à 19h00
Le sujet sera choisi parmi les questions proposées par les participants
Par un vote ou un échange ouvert, on retient la question qui semble motiver l’attention des participants présents.
– On cherche à dégager les enjeux de la question : en quoi il y a problème (sur un plan existentiel, relationnel, social, politique) et quelle dimension de vérité et d’éthique nos propositions mobilisent.
– De fait, nous faisons philosophie par la capacité à questionner les raisons par lesquelles on pense.
– La formule traditionnelle des cafés philo où un participant souhaite proposer une question à l’avance est toujours ouverte, il suffit de la proposer et de l’introduire en une poignée de minutes le jour venu (on l’inscrit dans l’agenda).
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Pourquoi on ne choisit pas systématiquement le vote entre plusieurs sujets ? Merci Laurent pour cette question.
– Nous avons pratiqué le vote majoritaire à plusieurs reprises et selon différentes modalités (Condorcet), les participants en jouent, font débat par questions interposées, tandis que la pratique est presque fastidieuse avec ses deux tours et son côté formel. De fait, considérer les enjeux derrière les questions, en invitant à rechercher celles qui regroupent l’intérêt le plus grand, cette approche engage davantage le participant qui dès lors, met en oeuvre une capacité réflexive. Il se dégage ainsi du réflexe de rivalité égotique qui peut s’enclencher lorsqu’on n’y prête pas attention.
– De mon côté, je ne trouve plus qu’il soit pertinent de proposer mes « sujets », car je me décale de l’écoute des participants, tandis que je favorise les quelques-uns d’entre eux qui ont travaillé sur le thème en question. De plus, la période de crise profonde (intellectuelle, émotionnelle, sociétale et politique) que nous traversons, invite à entendre les « nouvelles » questions qui se posent parmi le « public ».
– Enfin, je vois que les participants apprennent vite et commencent à venir à nos rencontres avec une question qu’ils ont travaillé ou une citation (extrait) de texte qui les interpelle. En cela, ils témoignent d’une implication plus grande, et s’évitent l’exercice plus difficile de rechercher à froid la question du jour.
– On le voit, le café philo offrant l’opportunité de partager une relation vivante, et avec un public diversifié, doit toujours se réinventer de sorte à créer l’environnement qui autorise le partage d’une pensée réflexive, le lieu où peut s’élaborer une pensée « philosophique » (voir plus bas, un complément sur la méthode).
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Les sujets proposés la semaine passée.
Nous étions une dizaine de personnes, dont deux nouvelles. Toutes se sont exprimées. L’ambiance était sympa et la dynamique du débat, stimulante.Deux sujets ont été soumis à un vote « souple » (avec discussion) :
– « Le bonheur n’est pas au sommet de la montagne, mais dans la façon de la gravir ». Confucius.
– « Deviens le sujet de toi-même… remplace la morale qui vient du dehors par l’éthique qui vient du dedans. » Alain Touraine.
Mikael s’interrogeait sur le rapport entre littérature et philosophie, la première peut-elle être porteuse d’une philosophie plus grande que celle des auteurs académiques ? Et, peut-on être reconnu et discuté comme philosophe en tant qu’auteur, alors que l’on n’est pas diplômé en philosophie ?
– Les thèmes de l’Ukraine et de la covid interrogent encore, mais ils n’ont pas donné lieu à des questions définies. Ils sont donc reportés dans cette attente.Sujet retenu à une large majorité : « Deviens le sujet de toi-même, remplace la morale qui vient du dehors par l’éthique qui vient du dedans. » Alain Touraine.
Quelques étapes dans le débat :
– Clarification des termes, « morale et éthique ».
> La morale relève de la règle prescrite, l’éthique, de la réflexion qui en préside la formulation, justifiant les raisons et les valeurs en quoi elle se fonde.
– Autres définitions/questions :
> En quoi le dedans et le dehors se distinguent-ils réellement ?
A priori, le dedans est le lieu de sa subjectivité, là où se rencontre le sujet en dialogue avec lui-même. Le dehors est ce qui objectivé à l’extérieur de chacun.
Néanmoins, la morale est prescrite de l’extérieur (parents, éducation, école, religion, code déontologique, etc…) et par la suite, intériorisée par chacun. Se pose ainsi la question : à partir de quel moment, l’éthique ressort-elle d’une réflexion intérieure ?
– Les réponses allaient plutôt dans ce sens : on peut se sentir en conflit entre ce que l’on sent et la réponse de la société (celle du code déontologique, de la loi ou de son groupe d’appartenance), à partir de là, une réflexion, un travail intérieur s’engage pour repenser un rapport entre une éthique (un sentiment du bien, du mal) et une morale donnée (une règle, un choix, une décision que l’on prend).
> Question : à quelle condition cette réflexion intérieure peut-elle être caractérisée comme étant « éthique » et partant, comme productrice d’une morale dont l’ éthique serait mieux fondée que celle à l’origine de la morale précédente ? Ex. loi sur l’euthanasie, l’augmentation ou la diminution des délais de l’interruption de grossesse, le mariage pour tous, la procréation, l’adoption, pour tous, etc. Comment et en quoi l’évolution de ces lois rendent-elles compte d’une éthique meilleure (progressive ?) ou régressive (archaïque, c.-à.-d., hiérarchique, plus agressive, moins libre, moins égale) ?
– En effet, l’un des participants défend l’idée que chacun fait publicité de l’éthique ou de la morale qui lui convient, autrement dit, de ce qui sied à son intérêt ou à son groupe d’intérêts.
> Mais l’argument de l’éthique auto-référencée à son propre intérêt ne peut être retenue, puisque par définition, il n’y a d’éthique que dans la prise en considération de la sensibilité et de la pensée d’autrui. En cas de déni de l’existence d’autrui, il n’y a pas d’éthique, mais seulement l’expression de son égoïsme.
Par conséquent, il n’y a d’éthique que dans la mesure où elle s’élabore conjointement avec autrui. C’est dans cette interaction, où chacun s’autorise à concevoir librement des règles et une réflexion éthique, qu’elle peut produire un cadre de références commun, partagé et librement consenti.Pour la question des groupes d’intérêts et/ou d’appartenance (par ex., pro spéciste/anti-spéciste, pro et antivax, pro et anti nucléaire, pro vote, pro abstention, etc.) se pose la question de la visée et des « valeurs » vers lesquelles la réflexion éthique peut ou doit tendre. A partir de quoi peut-on décider que ses recommandations répondent d’une meilleure éthique dans un cas et pas dans l’autre ? De fait, parmi les membres appartenant à un même groupe (religion, syndicat, quartier, ethnie, groupe interprofessionnel, etc), ces membres-là peuvent-ils convenir de règles et de principes tels qu’ils se trouvent en conflit avec d’autres intérêts et groupes d’appartenance ? C’est fort possible puisque la sensibilité et la raison des uns va se heurter à celles des autres.
Nous parvenons à cette situation où l’éthique doit embrasser, en termes de considération, tout être humain, et poser par principe, que chaque être humain en vaut un autre en tant qu’il est doué d’une sensibilité en propre et de sa raison. Ainsi, une éthique « maximale » voudrait que chaque partie (groupe ou individu) conçoive une éthique qui fixe le cadre de la plus grande liberté que les uns et les autres peuvent s’accorder, sans se nuire dans leur pratique respective. (Voir ici, éthique de la médiation, dans la rubrique Conflit russo-ukrainien)
Pour le formuler autrement : on peut dire qu’une éthique (et les morales qui s’en inspirent) est plus avantageuse qu’une autre à partir du moment où elle donne lieu à plus de liberté, d’autonomie, de respect aux membres qui en partagent la pratique, chacun considérant l’autre dans un rapport d’égalité équivalente à la sienne.Epilogue : Nous n’avons pas traité vraiment l’idée du « devenir soi »… Il y a eu cette idée de confrontation intérieure entre la morale du groupe qui s’impose à soi, tandis qu’une sensibilité intérieure la questionne et l’oblige à se positionner.
Dans le cadre de la sociologie de l’action de Touraine se pose la question si nous pouvons parier sur le fait que, chacun se questionnant sur l’éthique, et partageant sa réflexion, est-ce que cette pratique réflexive ouvrirait sur une société plus « éthique », plus « reconnaissante » des différences des uns et des autres ? Il y a lieu de le penser, par opposition à une société qui voit ses citoyens se cloisonner dans des entre-soi, des communautarisme se discriminant les uns par rapport aux autres, en dépit d’une crispation des clivages apparents.
Pour la question précise du « devenir soi », reste à voir à quoi se heurtent l’idée et les processus de changement, d’une évolution ou d’une transformation intérieure.Se pose également la question des raisons pour lesquelles la crise Covid, la crise Russo-Ukrainienne et aujourd’hui celle de la démocratie (Macron vs Lepen) entrainent moins de tolérance, plus de discrimination et par conséquent, moins d’éthique ? Par comparaison, avant la covid, nous étions dans un société « atomisée » où l’on convenait que des mouvements comme « Me too » témoignaient d’une évolution des mentalités, des moeurs qui allaient vers un consentement plus éclairé, un respect plus grand des sensibilités et des idées des uns et des autres.
Rappel de Kant :
1° « Agis de telle sorte que le principe de ton action puisse être érigé en loi universelle »
Imagine que chacun agisse comme toi, cette action rapportée à tout être, a-t-elle pour conséquence une meilleure humanité, structurée par une meilleure éthique ?
2° « Agis de façon telle que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans toute autre, toujours en même temps comme fin, et jamais simplement comme moyen. »
Ne réduit pas l’autre à l’objet de tes besoins, mais vois en lui un projet de vie qui vaut autant que le tien, et qui pourrait être celui que l’humanité à l’aune de son accomplissement le plus abouti.
3° Agis comme si tu étais à la fois législateur et sujet dans la république des volontés libres et raisonnables.
> Donne-toi des règles comme si tu devais les suivre de la même manière que tout autre, dans une république librement consentie.
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Postscriptum pour moi : rappeler aux participants (ceux qui veuillent bien le faire) de rédiger en une phrase ou deux (entre 5 et 10 lignes) la réponse qu’ils donneraient à l’une des questions essentielles du café philo, et je les posterai dans le forum.
> Fixer une date (dans les 3 jours).
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Règles de base du groupe
– La parole est donnée dans l’ordre des demandes, avec une priorité à ceux qui s’expriment le moins.
– Chacun peut prendre la parole, nul n’y est tenu.Pour limiter les effets de dispersion dans le débat
– On s’efforce de relier son intervention à la question de départ, de mettre en lien ce que l’on dit avec ce qui a été dit.
– Pour favoriser une circulation de la parole, de sorte à co-construire le débat avec les autres participants, on reste concis.
– On s’attache davantage à expliquer la raison de sa pensée, plutôt qu’à défendre une opinion.
– On s’efforce de faire progresser le débat.
– Concrètement, on évite de multiplier les exemples, de citer de longues expériences, de se lancer dans de longues explications, mais on va au fait de son argumentation.
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La philo au sein du café philo, une philosophie pratique, empirique :Cette pratique philo est une approche qui relève d’un apprentissage au jour le jour avant d’être un système, une méthode établie. Elle est en cela une démarche de rencontre avec l’autre et qui l’investit et s’investit comme sujet et auteur de sa propre pensée. Ainsi, personne ne vient ici pour s’entendre donner des leçons ou pour en dispenser, mais pour faire apprentissage de sa propre philosophie.
Brève explication
> Une philo pratique s’entend par le fait qu’elle est une pratique qui s’incarne dans l’instant du débat par nos gestes, nos paroles et une pensée « réflexive » (qui se réfléchit elle-même). En cela, la philo pratique n’est pas purement théorique (rhétorique et/ou académique), bien qu’elle puisse l’être à l’occasion, et pour notre plus grand plaisir selon ce vers quoi nous porte le débat.> Cette pratique philo est empirique car elle se cherche dans le coeur du débat, en interaction avec les autres participants, en prenant en compte leur parole et l’évolution du débat.
> Enfin, il y a une « philosophie pratique et empirique » en ce qu’elle fait usage de tous les savoirs, de toutes les expériences, de toutes les situations dont elle cherche à formuler la possible intelligibilité. Elle ne rejette aucune science mais cherche à en situer le lieu de sa pertinence et de ses articulations possibles avec les autres savoirs.
> Dans la pratique, en tant que participant, il s’agit surtout de rendre compte des raisons de sa pensée, autrement dit, de faire l’examen entre amis-es de ce par quoi elle se fonde.
Enfin, la philosophie mise en pratique suppose que l’on se reconnaisse comme étant motivé par un désir de vérité et une quête de sens.A côté de cette pratique philo dans les cafés philo, il faut néanmoins, et de temps à autre, se donner des repères pour apprendre à philosopher (sur un plan cognitif) et, la semaine dernière, j’annoncais le séminaire de Mathieu Gagnon à l’université de Grenoble. Ci-dessous, en voici une nouvelle illustration : les règles de la participation à un atelier philo.
Voir la présentation de Mathieu Gagnon ici
> Placer le curseur à 18mn pour aller directement vers les fiches pratiques.
> Ou vers la mn 28 pour connaitre la liste des pièges à éviter
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René Guichardan, café philo d’Annemasse.
> Lien vers les sujets du café philo d’Annemasse, ici.
– Le café philo à la Maison Rousseau Littérature à Genève, le premier vendredi du mois, c’est ici.
– Le café philo des ados de Evelaure. Annemasse.
> Lien vers le forum des problématiques de notre temps (écologie, guerre, zoonose, démographie et philosophie.
– Ici, nous postons des cours, interviews, conférences dont nous avons apprécié la consistance philosophique
– Lien pour recevoir notre newsletter Cliquer ici, puis sur Rejoindre le groupe.
> Vous pouvez nous rejoindre sur notre groupe Signal (cliquer ici)27 avril 2022 à 17h52 #6259Ci-dessous, compte rendu de la séance du 25.04.2022.
Sujet retenu : « La véracité n’a jamais figuré au nombre des vertus politiques, et le mensonge a toujours été considéré comme un moyen parfaitement justifié dans les affaires politiques. » Hannah Arendt. « Du mensonge à la violence » (1969Ambiance.
Nous étions une douzaine de personnes, ambiance plutôt bonne. Tous connaissent les règles, que je ne répète pas.Questions, citations ou énoncés proposés pour le débat, 4 au total :
1° – Si le vote changeait quelque chose, il serait interdit.
> Commentaire perso : ce n’est pas une question, mais l’expression d’une forme d’ironie cynique.
Une ou deux questions que peut soulever ce propos de type « déterministe » dans un café philo :
– Sommes-nous libres de choisir ceux qui nous gouvernent dans une démocratie ? En quoi, par quoi, pourquoi nous ne le serions pas ?
– Ceux qui nous gouvernent bloquent-ils la société de sorte que personne ne puisse rien en changer ?2° – Qu’est-ce qu’une guerre juste ?
3° – « Rien de grand ne s’est fait sans passion ». Hegel.
Ps : il vaudrait la peine de traiter la citation de Hegel, éventuellement avec davantage de contexte (?)4° – La véracité n’a jamais figuré au nombre des vertus politiques, et le mensonge a toujours été considéré comme un moyen parfaitement justifié dans les affaires politiques. »
Hannah Arendt. « Du mensonge à la violence » (1969). Essais de politique contemporaine, Calman-Lévy. Edition. 2021 p. 13
Et non dans « Les origines du totalitarisme », comme dit initialement.Procédure de sélection du sujet :
A la suite d’une brève discussion, nous nous sommes entendus sur la citation d’Hannah Arendt, en se donnant la possibilité de faire le lien avec les autres propositions. Les premières minutes de notre échange sont donc un brainstorming orienté vers la recherche des enjeux et des questions dont on estime qu’ils sont au coeur de nos préoccupations du moment.– Sujet retenu : La véracité n’a jamais figuré au nombre des vertus politiques, et le mensonge a toujours été considéré comme un moyen parfaitement justifié dans les affaires politiques. »
Quelques étapes de notre débat :
> Ps : je résume ci-dessous essentiellement les questions que nous nous sommes posées.– Quelle différence entre « véracité » et « vérité » ?
> La vérité fait référence à la nature « vraie » d’une chose, à la possibilité d’une essence de la chose, à ce qui constitue sa vérité. Philosopohie de l’ontologie.
> La véracité est liée aux discours sur la chose, lequel n’est pas la chose elle-même, mais seulement un regard formulé, donc partial, situé de la chose en question. Philosophie du langage.
> Entre l’ontologie (philosophie de l’être) et le langage (philosophie du langage) s’inserre une philosophie de la perception (phénoménologie).Autres questions formulées lors de notre échange :
– Si la vérité n’est pas « visée » en politique, en faveur de quel autre intérêt, de quelle autre valeur est-elle pensée ?
– Les promesses sont-elles des mensonges ou seulement des espérances, des souhaits ?
– Le mensonge est-il volontaire ou relatif à une croyance, à une idéologie ?
– Le mensonge est-il délibérément trompeur ? Si oui, en vue de quelle fin ?
– S’il est pieux (pour apaiser les foules, ex. en cas de catastrophes) peut-il se justifier dans une démocratie ?
> Contre argumentation : Oui, mais une démocratie ne peut se penser sans un rapport à la vérité, sans la possibilité d’examiner les faits, de comprendre les décisions. En effet, c’est à partir des faits que les citoyens peuvent juger de la décision prise ou à prendre.
> Réplique 1 : Oui, mais la population veut-elle entendre la vérité ?
> Une problématique : La population est-elle complice des mensonges de l’Etat en ce qu’elle veut croire en ses promesses ? Les concitoyens sont-ils victimes de leur désir de croire en leurs représentants ? Les politiques manquent-ils à leur devoir, à leur reponsabilité publique, en jouant la carte de la démagogie ?Autres questions
– De quelle nature est le dialogue entre le gouvernement et les concitoyens ?
– Par ailleurs, la transparence ne conduit-elle pas à une forme d’absolutisme, à un contrôle absolu ?
> Une réponse : Transparence et vie privée ne doivent pas être confondues dans la vie publique. Les décisions prises en vue de l’intérêt public doivent être transparentes, de sorte que le public puisse en juger l’intérêt.Une problématique : Le public est-il compétent pour juger de ce qui est dans son intérêt ?
– S’il ne l’est pas, qui l’est ?
– Par quelle valeur de sens (économico-utilitariste) pensons-nous nos intérêts ? Nos intérêts ne sont-ils pas, par nature, différents des uns et des autres et, par conséquent, souvent incompatibles, contradictoires ou rivaux ?
– Au nom du principe supérieur de l’intérêt général, pouvons-nous reconnaître un ordre de priorité de l’intérêt général sur l’intérêt privé ?
– Comment distinguons-nous l’intérêt privé de l’intérêt général ?
> Lorsqu’un choix affecte autrui, et contraint sa liberté, alors ce choix n’est plus « privé ». Il invite à interagir avec autrui, à requerir son avis. Lorsqu’un preneur de décision fait un choix pour un public défini, il convient que ce dernier soit consulté. Le rapport à l’intérêt général est alors à discuter. Dans une démocratie, il doit être « négocié », expliqué, passé au crible d’une pensée critique.Reste à comprendre pourquoi le politique ment ?
– Cache-t-il des intérêts qu’il ne souhaite pas révéler au public ?
– Conscient de la « supériorité » de sa classe en tant qu’élu, il estime qu’un droit à la distance l’oblige à cacher la raison de ses choix. Ce qui pose à nouveau la question de savoir pourquoi, lui, le politique, peut détenir une vérité dont il juge qu’elle doit être cachée au citoyen ?
– La fabrique même de la représentation citoyenne en politique, agencée par les partis eux-mêmes, n’oblige-t-elle pas à mentir, à tromper son monde pour ne pas se trouver exclu de son parti ?Aujourd’hui, face à des problèmes complexes (gestion de la covid, du conflit russo-ukrainien, élections présidentielles entre des partis d’extrême droite, transition climatique, contraction du coût de la vie, etc.,) les gouvernements mentent-ils nécessairement en confisquant la liberté de penser et en imposant des solutions uniques (pas de traitement, uniquement des vaccins, pas de négociation-médiation avec la Russie, uniquement des armes à livrerà l’Ukraine, …), or il y a toujours plusieurs points de vue pour toute situation complexe et toujours une diversité de solutions à adapter.
Le projet démocratique n’oblige-t-il pas l’élu à une dimension éthique telle que la « vérité » soit faite sur les choses, de sorte qu’un rapport de confiance puisse s’établi entre la population et les gouvernements, de sorte qu’une justice soit possible, c’est-à-dire, un rapport de droit et d’égalité soit établi entre les citoyens et ceux qui nous gouvernement ?
Que penser d’une démocratie par projet (par référendum) où les citoyens votent, non pour des partis, mais pour des « réponses » à apporter pour différents problèmes soulevés ?
Oui, mais à condition que les citoyens (voir des comités ad doc) soient bien formés, informés, que les enjeux soient clarifiés, que les conséquences de nos choix soient éclairées sur les effets qu’ils auront sur la vie sociale, économique et sur l’environnement. Une démocratie postule implicitement l’aptitude à développer une pensée critique de chaque citoyen. En ce sens, elle est un projet éducatif, coopératif, toujours en développement.Ps : Vous pouvez envoyer vos suggestions de réponse aux questions que nous avons reportées dans ce compte rendu. Merci par avance.
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René Guichardan, café philo d’Annemasse.
> Lien vers les sujets du café philo d’Annemasse, ici.
> Lien vers notre forum anti-covid, anti complotisme ici.
– Lien vers notre forum sur le thème de la guerre Russo-Ukrainienne.
> Vous pouvez nous rejoindre sur notre groupe Signal (cliquer ici) -
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