Cafephilos Forums Les cafés philo Pensées critiques à propos des discours sur le conflit Ukraino-Russe Semaine 7. Guerre en Ukraine. De l’éthique de la médiation + la géostratégie + Français partie en Ukraine + Témoignages Tchéthènes.

5 sujets de 1 à 5 (sur un total de 5)
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  • #6252
    René
    Maître des clés

      La Suisse semble perdre une très belle occasion d’exprimer sa neutralité en votant les sanctions, sous la pression de Bruxelles, contre la Russie.
      La mesure divise le pays. Mais, tout dépend de ce que l’on entend par neutralité et, par ailleurs, de ce que l’on pouvait espérer d’une « médiation » gouvernée par la Suisse.
      Lors de cette table ronde du 12.04.2022 (placer le curseur vidéo ici, à la mn 26) où intervient le président Suisse, Ignatio Cassis, j’ai entrevu la dimension du degré 0 de la neutralité Suisse, en tous les cas dans ce contexte et dans ses propos.
      Trois possibilités s’offraient à la Suisse : l’abstention, le vote contre les sanctions et le vote « pour ». Elle a choisi le « pour ».
      De fait, elle n’est plus neutre… Non, se défendent les officiels, elle ne livre pas d’armes, comme le prévoit le droit selon la convention de la Haye (1907)
      Mais peu importe ce que pensent les officiels, le belligérant Russe estime que la Suisse n’est plus neutre, et il se tourne vers la Turquie pour lui attribuer ce rôle. De fait, c’est une perte d’influence pour l’Europe, mais aussi pour le monde « occidental » dans son ensemble.
      Outre ce point de vue conséquentialiste, la Suisse distingue une neutralité ABSOLUE et une neutralité ACTIVE. Mais que faut-il entendre par ces termes ?
      – Une neutralité active, entendons adaptative, mais selon quels critères, quels contextes ?
      – Et une neutralité absolue, mais en raison de quelles limites dans le monde réel ?
      Ici se mesure l’abstraction du droit et son inadéquation avec les pratiques du terrain où, une neutralité absolue conduirait à devenir inexistant, voire à une extrême lâcheté, à un isolement et à disparaître en cas de guerre généralisée.

      Dans le monde réel, les guerres sont permanentes, elles sont chaudes (actives : Yémen, Syrie, Lybie, Palestine, République centrafricaine…), froide ou « proxy » (par procuration : on fait se battre les autres pour augmenter son influence ou diminuer leur puissance). Dans le monde réel, on voit les « puissants » imposer leur droit (Conseil de Sécurité), jusqu’au jour où l’un d’eux ne le respecte plus (guerre du Kosovo, de l’Irak, de la Libye…) Le monde est de fait un espace anarchique, il est « sans loi » supérieure à celui que les pays contractants se donnent à eux-mêmes.

      Au regard de l’histoire, le principe idéel de la neutralité Suisse se résume à une fiction, sa malléabilité est fonction de ses calculs d’intérêts (voir ici l’article Géo), et cette adaptabilité est ainsi autant sujette à une hypocrisie intellectuelle que politique, qu’elle est tributaire des erreurs stratégiques des contractants. Voir ici Éthique de la neutralité, éthique pervertie..
      Le mieux que l’on puisse espérer, c’est ce que laisse entendre Dominique de Villepin et Hubert Védrine, la négociation doit être poussée à ses extrêmes limites, tandis que l’on se garde de tout langage accusateur et d’action précipitée. De fait, la médiation entendue comme une « négociation calculée » doit s’incarner dans un principe de réalité d’une part et, d’autre part, dans une visée : c’est là, au-delà des méthodes et du droit « fantôme », que la médiation construit une « visée », une éthique, qui dépasse le strict rapport de force, voire de soumission larvée. Elle délimite les conditions d’une possibilité, elles sont de deux ordres intrinsèquement liés :
      – celui de l’altérité : la possibilité donnée à la partie adverse d’exister, d’être sécurisée, de subvenir à ses besoins et de se développer.
      > Sinon, il n’y a aucune raison (ou si peu) de voir les parties opposées entrevoir la possibilité d’un accord.
      – celui de la légalité (du droit), qui idéalement inclut une égalité des droits entre les parties contractantes, de telle sorte qu’elle rende à chacun son autonomie et sa liberté de décision.
      > quitte à s’autoriser une co-existence dans l’indifférence feinte, avec la possibilité, quand les amertumes seront passées, de s’autoriser à un « commerce positif ».

      Comment faire mieux que ce qui a été fait jusqu’à présent, comment mettre en pratique ?
      S’en tenir aux faits,
      > ne pas sur les surinterpréter ni prêter à l’opposant des intentions qui sont le produit de nos peurs ou qui visent délibérément à le diaboliser en l’enfermant dans son histoire et sa psychologie.

      Se donner le droit d’exister et des garanties d’en respecter les conditions.

      Ni l’Europe ni la Suisse ne se montrent à la hauteur de ce défi de « médiation », ce sont les sanctions et les armes que l’on distribue sans coup fait férir. De fait, l’Europe et la Suisse sont les jouets de la guerre de proximité que les USA livrent à la Russie via l’Ukraine, en faisant passer Poutine pour le fou de service.
      Peut-on aider l’Ukraine à s’autodéterminer en raison de sa liberté ? C’est ce qu’une médiation devrait recherche à faire. Il est regrettable que l’occident ne donne aucun indice de vouloir y penser.

      Sources :
      Article Géo qui résumé bien et brièvement le contexte.
      Vidéo de le Temps, qui résume en 6mn la neutralité Suisse.
      Ethique de la neutralité pervertie ? Article dans Académie géopolitique de Paris.
      – Le cadre éthique et déontologique de la médiation. Jacques Faget. Extrait dans le Cairn.
      L’officiel de la Médiation, selon Jean-Louis Lascoux (vidéo et texte en 11mn)
      Voir ici, pour complément d’information, le point de vue Africain, ou d’une certaine Afrique. Par Alain Foka. Durée 28mn
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      René Guichardan, café philo d’Annemasse.
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      #6253
      René
      Maître des clés

        Une note :
        John J. Mearsheimer souligne le sentiment de Poutine (menace existentielle pour la Russie), il rappelle qu’au sommet de l’Otan à Bucarest en 2008, les USA déclarèrent que la Georgia et l’Ukraine seraient intégrées à l’Otan, ce qui témoignent bien de la volonté expansionniste de l’Otan. Les Russes ont clairement exprimé qu’il s’agissait là d’une menace directe pour leur sécurité.

        Questions que l’on peut se poser :
        Qui, des USA ou de la Russie, est le plus expansionniste ? Comment peut-on juger cette affaire ?
        Seconde question, si l’on recherche la paix, ou pour le moins, à la négocier, faut-il s’en tenir au contrat signé ou accuser l’autre de mensonge, de manipulation, de folie ?
        Laquelle de ces deux approches est plutôt facteur de paix que de guerre ?

        Pour rappel,cliquer ici pour la vidéo de 2mn sur Gorbachev et l’expansion de l’Otan.

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        René Guichardan, café philo d’Annemasse.
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        #6254
        René
        Maître des clés

          Témoignage d’un Français parti pour l’Ukraine

          Un commentaire :
          Parti pour combattre, ils en reviennent rapidement. Je retiens l’idée de sacrifice (ou de dévouement) et l’on peut se demander si ces soldats sont conscient de ce qu’elle implique :
          – Qui en commande l’ordre (la cause) ?
          – Sait-on ce qu’implique cet engagement ?
          – Doit-on donner sa vie quel qu’en soit la cause, les moyens et le but visé ?
          Non, n’est-ce pas ? Ce pour quoi on donne sa vie ne doit pas contredire la « vie » (ses valeurs). On ne donne sa vie que pour plus de vie, que pour la transfigurer, c’est ainsi que l’on peut entendre l’idée de sacrifice volontaire, il est en accord avec les valeurs que l’on porte, les moyens et le but visé. A l’inverse, une vie sacrifiée s’entend si les causes, les moyens, les buts ne sont pas clairement éclairés, consentis et adéquats à la situation du combat.
          Supposons que, pour Jérémie, le sacrifice est clairement assumé par rapport à lui-même (écartons l’idée qu’il puisse être trompé sur les causes que les médias lui ont présentées), le sacrifice qu’il consent maintenant à faire, en aidant autrement, donnera-t-il une autre valeur et à sa vie et à celle d’autrui ?
          Si oui, à quelles conditions ?

          L’idée du sacrifice, plusieurs discutées dans nos cafés philo durant les années d’avant covid, semblait vraiment dépassée, elle laissait place au principe de « reconnaissance », puisqu’il s’agit de vie à donner (non à prendre ou à supprimer).
          Mais, nous sommes peut-être allés vite en besogne… Il y a là une constante anthropologique et non seulement une pulsion archaïque obéissant à un ordre supérieur, à un totem. L’idée du sacrifice, entendue comme valeur ultime venant de l’intérieur, n’est jamais totalement dépassée en soi, et il est possible que ce soit un élan, une responsabilité, un aboutissement, voire un acte, lorsqu’on estime que les conditions le demandent. Acte que l’on choisit délibérément, en conscience et avec le sentiment d’un profond consentement pour s’y être préparé et pour le mettre en oeuvre.

          > La question se pose de savoir quand « donner » sa vie, en échange de « quoi », de quel surplus de vie ?

          Autre question :
          > Le fait même que l’on se moque de sa vie, qu’on puisse la braver ou qu’on s’en soit détaché, signifie-t-il qu’elle n’a pas de prix ? Signifie-t-il qu’on ait dépassé la « mort » ou tout simplement que l’on n’ait pas encore appris qu’elle était la valeur de la vie ?
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          René Guichardan, café philo d’Annemasse.
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          #6255
          René
          Maître des clés

            Témoignage d’un soldat Tchétchène de l’armée Russe.

            Commentaire :
            On y voit des soldats du front qui témoignent de la guerre et des ordres qu’ils reçoivent.
            Comment savoir s’il s’agit de propagande, c’est-à-dire, de mensonge ?
            La même question se pose pour le camp adverse ? Disent-ils la vérité ?
            Dans l’immédiat, fondamentalement, personne ne peut le dire. Mais est-il, entre nous, interdit d’en parler ? Quelle proposition feriez-vous pour aller vers plus de vérité ?
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            René Guichardan, café philo d’Annemasse.
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            #6256
            René
            Maître des clés
              Boutcha, les 10 questions restées sans réponse
              La vidéo est ici, durée 42mn.

              Le massacre de Boutcha sera-il un tournant dans la guerre d’Ukraine ? Michel Collon y revient car les questions s’accumulent en même temps que les contradictions augmentent entre les accusations et ce dont les faits témoignent.

              1. de la fiabilité des photos-satellites du New York Times ?
              2. des liens de la firme Maxar des photos-satellites avec le gouvernement US ?
              3. Des cadavres qui sont là, qui disparaissent, et puis qui reviennent ?
              4. Que s’est-il passé les 1 et 2 avril ?
              5. Cette fosse commune serait-elle une preuve ?
              6. Pourquoi même le Pentagone n’y croit pas ?
              7. La CIA a-t-elle reconnu qu’elle désinforme ?
              8. Pourquoi n’entendons-nous jamais la version russe ?
              9. Pourquoi la Grande-Bretagne refuse une enquête internationale ?
              10. Zelinsky est-il piégé par les nazis d’Azov pour l’empêcher de négocier ?

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              René Guichardan, café philo d’Annemasse.
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