Cafephilos Forums Les cafés philo Café philo de la Connaissance de soi d’Annemasse 1ère rencontre, présentation du projet de ce café philo de la connaissance de soi. + compte-rendu de la séance 1. Juillet 2017

7 sujets de 1 à 7 (sur un total de 7)
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    Messages
  • #5535
    René
    Maître des clés
      Café philo de la connaissance de soi

      Nous démarrons ce groupe. La première rencontre a eu lieu le dimanche 2 juillet 2017 à 19h00, au Doxaty (le bar culturel et citoyen d’Annemasse), 4 rue de la Faucille. 74100 Annemasse. Nous tenons séance le premier dimanche de chaque mois, à 19h00. Bienvenue à toutes et à tous, directement sur place.

      Cadre général :
      Nous nous inscrivons dans la tradition des cafés philo et, à ce titre, nous privilégions une approche non directive, créative, et néanmoins structurée.

      L’objectif :
      S’autoriser, entre participants, à explorer des processus de connaissance de soi par une pratique, en se sentant concerné par ce que l’on dit.

      Méthode :
      Nous nous inspirons de l’approche de Carl Rogers (en partie) et de la communication non violente (CNV de Marshall Rosenberg, en partie seulement). Mais nous n’ignorons pas les apports de l’analyse transactionnelle, certains aspects de la PNL, de l’analyse freudienne ou Jungienne. Nous apprécions l’herméneutique du sujet de Michel Foucault qui combine trois niveaux sur lesquels nous pouvons être amenés à travailler : le cognitif, l’affect et l’éthique. (la connaissance, le sentiment de soi et le rapport aux autres) (voir un schéma dans le forum ci-dessous)

      Ethique :
      Les participants à ce groupe se reconnaissent, pour eux-mêmes et pour leurs pairs, comme étant libres et autonomes. Chacun s’efforce de comprendre autrui, de suspendre tout jugement, et de poursuivre son processus de connaissance de soi dans le respect de lui-même et dans celui du groupe.

      Conditions de participation :
      Aucun prérequis n’est exigé, sinon celui de respecter les règles générales du groupe, de la prise de parole.

      Coût :
      Une participation de 1 euros est demandée par séance. Ce coût correspond en partie à des frais engagés (site internet, photocopie de documents). L’autre partie exprime symboliquement votre engagement et votre autonomie. Les collégiens et lycéens sont dispensés de contribuer par des coûts.

      Par courtoisie pour l’établissement qui nous accueille, merci de prendre une consommation.

      Durée des séances
      De 1 à 2 heures, selon le nombre de participants.

      Les règles et principes qui ont été défini lors de notre première séance.
      Voir dans les messages suivant ci-dessous le compte-rendu de notre première séance.

      Cliquer ici si l’image ci-dessous n’est pas nette. Merci.

      #5538
      michael
      Participant

        Intéressante idée. :cheer:
        Je cherche de nouvelles expériences, alors pourquoi pas.

        Sinon, le lien vers l’image « Un résumé des quatre étape », a la fin, est mort (403). Merci 😉

        #5539
        René
        Maître des clés

          Bonjour Paternis,

          Merci pour ton message. Le lien fonctionne de mon côté, j’ai remarqué qu’il fonctionnait mieux avec Google Chrome. Sinon, le schéma est aussi dans ce lien-ci.

          A bientôt.

          René.

          #5542
          René
          Maître des clés

            Bonjour,

            A titre d’information, nous avions traité le sujet de la connaissance de soi dans un de nos cafés philo ici. . Voici le schéma que nous en avions tiré (cliquer ici, si l’image ci-dessous n’est pas nette).
            Sinon, cliquer là.

            Certes, il ne s’agira pas de reproduire dans le « café philo de la connaissance de soi » les débats classiques de la connaissance de soi, il ne s’agit pas pour autant d’ignorer les contraintes « structurelles » qui sont les nôtres. Par ailleurs, nous n’ignorons pas que « l’appel à la connaissance de soi » comporte à la fois des formes d’exigence par rapport à soi-même, de même que beaucoup d’ouverture.

            A bientôt pour apprendre de nous-mêmes, et à partir de l’expérience de chacun.

            #5544
            René
            Maître des clés

              Bonjour,

              Je copie, ci-dessous, l’extrait d’un article d’Universalis sur l’Herméneutique du sujet (Michel Foucault). Cet article résume les trois axes sur lesquels nous serons amenés à travailler : le cognitif, l’affect et l’éthique. (la connaissance, le sentiment de soi et le rapport aux autres)
              Le schéma, ci-dessous, résume également ces trois axes (cliquer ici, si l’image n’est pas nette).

              Extrait de texte :
              La connaissance de soi implique une série de techniques cognitives ( examen, introspection, aveu, etc.) permettant au sujet de se poser comme objet d’un discours vrai sur lui-même. C’est le problème du « qui suis-je ? », et de l’identité personnelle à conquérir. Le souci de soi recouvre, quant à lui, un ensemble de techniques concourant à la transformation du mode d’être du sujet, au moyen de pratiques réglées de vérité (purifications, épreuves, tri des représentations, abstinences, etc.) . L’individu se construit ici comme sujet en se posant la question « que faire de mon existence ? ». C’est le problème de la vie comme œuvre à accomplir.
              – on se soucie de soi pour se constituer comme sujet, dans l’immanence de soi à soi.
              Quels sont les principaux traits éthiques de ce sujet ? La concentration athlétique, d’abord. Revenir à soi ne signifie pas se prendre comme objet de connaissance, mais intensifier la présence à soi de manière à bien se préparer pour l’action, et à s’accompagner dans l’existence. Autre trait, le renforcement éthique. Les exercices proposés (épreuve : je m’entraîne à considérer les aléas de l’existence comme des défis à mes capacités de résistance ; la sélection des mathèmes utiles : je m’efforce d’assimiler, dans les sciences de la nature, les seuls énoncés qui rassérènent), tendent à construire un sujet fort, indépendant, endurant, s’efforçant d’instaurer de soi à soi un rapport d’adéquation heureuse et permanente : image du sujet comme forteresse imprenable ou port d’attache.

              Par ailleurs, on a affaire à un sujet de la distance éthique. Il s’agit ici de prévenir un grave malentendu, consistant à dénoncer dans le souci de soi une forme de repli narcissique ou de désengagement politique. Foucault prévient cette erreur en montrant que se soucier de soi ne signifie pas délaisser les affaires publiques ou se détourner des autres, mais trouver, par une série d’exercices (l’abstinence, la méditation des maux et de la mort), le juste rapport au monde, celui qui me permettra précisément d’établir avec les autres la relation qui convient. Rien qui soit de l’ordre de la renonciation totale, mais au contraire une participation maîtrisée.

              Enfin, ce sujet se caractérise par la correspondance parfaite entre le discours et l’action. C’est là le point essentiel pour Foucault : montrer comment, chez les stoïciens et les épicuriens, l’examen de conscience ou encore les pratiques d’écoute, de lecture, d’écriture, loin de viser à retrouver une identité secrète, se comprennent comme autant d’exercices de réactivation de règles ou d’énoncés fondamentaux, afin que je puisse immédiatement m’en servir dans le fracas des événements (c’est le thème du logos comme remède, arme, équipement). Il ne s’agit pas de réduire la distance entre ce que je suis vraiment et ce que je crois que je suis, mais entre ce que je dis qu’il faut faire et ce que je fais réellement. Le travail éthique consiste alors à ordonner mon existence de telle sorte que mes principes de vérité soient directement lisibles dans la trame extérieure de mes actes.
              L’herméneutique du sujet. (Michel Foucault). Fréderic Gros dans Universalis.
              Lien vers l’article en entier d’Universalis ici.

              #5547
              René
              Maître des clés
                Compte-rendu de notre première séance

                Contingences, ambiance
                8 personnes présentes (deux lycéens, une femme et 5 hommes)
                Le très bel accueil du Doxaty et de sa patronne, Noémie
                Une salle à part le bar qui convient très bien à nos échanges.


                Quelques éléments de réponses aux questions

                Question 1 Qu’est-ce que signifie pour vous « se connaître soi-même » ?
                – C’est écouter l’enfant qui est en soi.
                – C’est rencontrer l’être sans fausse représentation.
                – C’est être authentique, sans fausseté.
                – C’est savoir identifier ses émotions, les reconnaître.
                – C’est savoir écouter les autres en ce qu’ils nous permettent de nous révéler à nous-même.
                – C’est faire preuve de clarification de sa propre pensée.
                – C’est reconnaître « une base » comme étant « soi » et suivre son évolution, ses changements.
                – C’est avoir une maîtrise de soi.
                – C’est être conscient de la part éducative et sociétale qui nous influence.
                – C’est connaître les mouvements de son « soi » et les causes qui organisent notre pensée.

                Question de l’assistance : mais qu’est-ce qu’une base de soi ? Qu’est-ce que le soi ?
                Naissons-nous avec une base, sommes-nous vierges comme une tabula rasa ? (John Lock 1632 – 1704)

                En résumé, on retrouve les trois axes prédéfinis par Michel Foucault (référence ici).
                1° L’idée de clarification de sa pensée fait référence aux activités de logiques. Plus largement, il s’agit également d’un rapport aux savoirs, à la formulation de sa pensée.
                2° Les idées d’écouter l’enfant en soi, d’être authentique, de se maîtriser, … font références au travail sur sa subjectivité (tel que le soi se manifeste à la pensée). C’est également la manière dont on prend en charge sa subjectivité, la manière dont on l’écoute, dont on la travaille.
                3° Et l’idée d’écouter les autres renvoie implicitement à l’éthique qui doit encadrer notre rapport à l’autre. Notre manière d’écouter autrui renvoie à l’idée profonde que nous nous faisons de l’être humain.

                > Plus loin, il y a l’idée de métacognition : de quoi ma pensée est-elle consciente, est-elle également consciente d’elle-même ?

                Question 2 : que peut-on attendre des membres d’un groupe qui s’inscrivent dans une démarche dite de connaissance de soi ?
                – Il s’agit de créer des opportunités d’échange sur cette démarche d’une connaissance de soi car elle n’est pas si courante que cela.
                – On peut s’attendre à des éclairages sur notre pensée grâce aux interactions.
                – On peut s’attendre à découvrir des outils de « connaissance de soi » (des méthodes, des façons de faire) pour apprendre à se connaître.
                – On peut s’attendre à échanger sur des questions telles que qu’est-ce que le « soi » ?
                – On souhaite « apprendre » des choses sur soi,
                – On souhaite que les gens soient « authentiques », honnêtes, impliqués.
                – On peut s’attendre à ce qu’il y ait des formes de soutiens, d’écoute empathique.
                – On souhaite qu’il y ait un profond respect, une sensibilité humaniste.
                – Avec l’accord des participants présents, on pourrait éventuellement confier quelque chose de soi, il s’agit de bénéficier d’un retour réflexif, d’un éclairage supplémentaire.
                > Une précision est apportée, si l’écoute et la parole peuvent apporter un soulagement, des éclairages, nous ne souhaitons pas être un groupe de parole thérapeutique : on ne vient pas ici comme on irait en consultation. Chacun doit être considéré comme étant autonome, « souverain ».

                Question 4 : quelles thématiques évoquer, quels problèmes exposer ?
                – Par principe, on soumet nos propositions aux participants présents.
                – S’exercer à formuler des questions significatives pour soi (consultation philosophique).
                – Faire usage de contes ou d’un texte pour évoquer une problématique liée à la connaissance de soi.
                – Suggérer une question par rapport à la connaissance de soi.
                – Evoquer une situation personnelle, ou dont nous sommes témoins, et qui nous pose problème.
                – Présenter les grands principes d’une méthode de connaissance de soi (prévenir à l’avance, fixer une date)

                Question 3 : quelles règles nous donnons-nous pour encadrer nos échanges ?
                – Venir à l’heure
                – Ne pas s’interrompre
                – Ne pas monopoliser la parole
                – pas d’objectif thérapeutique délibéré
                – savoir suspendre son jugement
                – apprendre à distinguer ce que l’on sent de ce que l’on pense.
                – Demander l’accord du groupe si l’on veut confier une problématique personnelle.
                – Respecter la confidentialité des propos.
                – En cas de « tension », utiliser la CNV, ou un outil qui permette de dépasser le problème rencontré.
                – Faire le point en fin de séance sur le ressenti de chacun, sur nos impressions, nos analyses.
                – Faire des propositions pour améliorer une situation donnée, s’autoriser à apprendre de nos échanges, de nos pratiques.
                > Ces règles prédéfinies ci-dessus feront probablement l’objet d’une charte au fur et à mesure que notre pratique s’affinera.
                > Les participants sont invités à rédiger des feedbacks, des comptes-rendus, des analyses d’une situation donnée, leurs réflexions. Rédiger sa pensée est considéré comme une activité structurante, elle s’inscrit dans une démarche de connaissance de soi.

                Coût – participation
                Concernant la participation symbolique de 1 euros, tout le monde est d’accord pour y contribuer. Il s’agit de s’inscrire dans un échange, de témoigner de son implication, d’une forme d’engagement à se respecter et à respecter les autres.
                Concernant la contribution des collégiens et des lycéens, le plus souvent, leurs présences témoignent déjà de leurs implications, ils peuvent être exemptés du coût symbolique de la participation. Eventuellement, leur consommation peut être prise en charge par le groupe (et son coût partagé par les membres).

                Sentiment général, épilogue
                – Nous nous sommes réjouis de notre échange et de cette idée d’un café philo dédié à la connaissance de soi.
                Nous prenons rendez-vous pour le premier dimanche de chaque mois.
                > Quelques-uns d’entre nous sont restés après l’échange pour partager une délicieuse assiette de tapas « bio ».

                #5605
                René
                Maître des clés
                  Les règles et principes qui ont été défini lors de notre première séance.

                  Cliquer ici si l’image ci-dessous n’est pas nette. Merci.

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