Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Méthodes, échanges sur les pratiques, gestion des problèmes concernant l’animation des débats › Café philo ou café de comptoir ? Une table ronde organisé par PhiloCité à l’UNESCO 2016
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27 octobre 2016 à 2h51 #5391
La table ronde est organisée dans le cadre des 15ème Rencontres sur les Nouvelles Pratiques de la Philosophie à l’UNESCO
Compte rendu dans le message ci-dessous.
9 août 2017 à 21h51 #5559Gaelle Jeanmart (coordinatrice de Philocité et responsable de formation, voir ici) introduisait les questions de la table ronde à l’Unesco. Il s’agit de rendre la philosophie populaire, oui mais comment ? Les cafés philo y parviennent-ils ? Quelles sont les dérives ?
Je reproduis ci-dessous un résumé de l’intervention de Michel Tozzi (philosophe, et professeur honoraire en sciences de l’éducation).
Sur les causes initiales
Pendant près de 10 ans, il y a eu des rencontres nationales des cafés philo, et les participants, les responsables se rencontraient pour mutualiser leurs pratiques, leurs questions, leurs difficultés. J’ai proposé une formalisation, le café philo répond à trois besoins sociétaux :1° Besoin de convivialité dans une société où il y a une solitude ontologique surmultipliée par un individualisme sociétale. Besoin de l’autre, de ne pas être seul.
2° Besoin démocratique créé par la crise de l’espace public de discussion. Le café philo récrée un lieu où l’on peut échanger selon des règles démocratiques (principes d’égalité du statut de parole pour chacun).
3° Besoin de philosophie qui est un besoin de sens dans une société où les individus sont condamnés à inventer leur propre vie. Il y a une désorientation, une perte de repères, et il importe dans ces moments-là de mutualiser ses idées, ses questionnements existentiels ou politiques.
La question qui se pose est comment ces trois besoins vont-ils s’articuler dans un café philo ? Les dérives apparaissent ici, car l’un des besoins peut être satisfait sans que les deux autres le soient.
Les dérives
– L’une des dérives du responsable du café philo est celle de l’expert qui transforme son café philo en conférence avec quelques questions à la fin. On n’est plus dans un échange entre participants.– L’une des dérives du participant, c’est l’effet de distinction, c’est l’usage d’une allusion lettrée, supposée connue qui permet au participant en question de prendre le pouvoir sur l’assemblée.
– Une autre dérive concerne le besoin de convivialité sans qu’il y ait d’exigence philosophique. La discussion se résume à un partage convivial. De la parole à la pensée, on passe à la parole sans la pensée.
L’exigence peut se résumer à l’espace démocratique, mais dans ce cas, on échange démocratiquement des préjugés.Si l’on veut que le café philo soit une éducation à une citoyenneté réflexive dans un espace public, il faut qu’il y ait une visée philosophique des échanges, une certaine exigence que j’essaie de formuler par une exigence de problématisation (poser des questions, préciser comment se pose le problème), d’argumentation (expliquer sa pensée), conceptualiser (circonscrire l’usage des termes utilisés). Sinon, on risque de tomber dans les dérives de la démocratie :
> c’est la doxologie, où l’on exerce son droit d’expression sans exigence intellectuelle.
> c’est la sophistique, où convaincre, c’est à dire « vaincre » l’autre devient plus important que comprendre les situations et les problèmes.
> c’est la démagogie, où l’on donne raison à l’autre sans exigence de rigueur, sans lui faire rendre compte de sa propre pensée.
Comment surmonter ces dérives ?
Outre, le partage de responsabilités pour organiser les débats, la régulation des débats est facilité si l’on donne à sa propre opinion un statut d’hypothèse, on la soumet à discussion.Fin pour l’instant du résumé. La suite plus tard. B)
> Pour aller plus loin, vous pouvez vous inspirer des fiches de rôles mises à disposition sur « Philocité » ici.
> Ici, vous trouverez des vidéos de Michel Tozzi.
> Quant à Annemasse, nous avons rédigé ce cahier des charges (cliquer ici) en nous inspirant de l’approche Tozzi.Schéma ci-dessous de Philippe Barbereau (professeur de philosophie)
14 septembre 2017 à 19h07 #5576Dans le cadre de notre participation à cette table ronde, nous soulignons le rôle du responsable d’animation d’une discussion à visée philosophique autour de trois pôles :
1° Le pôles de l’autorité
2° le pôle de l’égalité
3° le pôle des interactions cognitives -
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