Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Dialogues philosophiques du collège St. Pierre › Est-ce que aimer l’image d’un autre, c’est essayer de devenir comme lui ? Synthèse réalisée par Clara et Christian – 6GC – Séance du 05 12 2016
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8 janvier 2017 à 19h57 #5433
Lors de la séance du 5 décembre 2016, nous avons élaboré une discussion autour de la question : « Est-ce qu’aimer l’image d’un autre, c’est essayer de devenir comme lui ? »
Nous avons débuté la discussion avec un exemple allant dans un sens contraire à la question, qui est l’admiration qu’un homme pouvait avoir envers sa femme. Nous avons dit que si un homme admire une femme, il ne veut pas forcément devenir comme elle. Il peut simplement l’admirer pour ses qualités, ses talents. Un exemple plus concret de cette thèse est celui-ci : une femme qui cuisine divinement bien, son mari l’admire mais ce n’est pas pour ça qu’il va, lui, apprendre à cuisiner.
On en est donc venu à se questionner sur ce qu’est l’admiration. Nous avons dit que c’est le fait d’être impressionné par les qualités de quelqu’un.
D’autres questions surgissent telles que, « l’admiration c’est regarder l’autre ou se regarder dans l’autre ? », ou encore « quel est le lien entre admirer et devenir comme l’autre ? » Le lien serait qu’on envie l’autre ; un contre-exemple vient se présenter à cette affirmation : on peut aimer quelqu’un sans vouloir être à sa place. En effet, prenons l’exemple de quelqu’un de proche qui fait des actions humanitaires, on l’aime, on l’admire pour son courage, son envie de paix mais ce n’est pas pour cela que nous voulons vivre ce qu’il vit. Ou bien encore, on admire une personne handicapée pour son courage mais on ne voudrait pas être à sa place. On se demande alors si on ne voudrait pas son courage, sa volonté? On essaie d’avoir les qualités qu’on admire chez la personne en question mais on ne veut pas forcément être dans sa situation.
Une idée vient s’ajouter à la discussion : on s’identifie à la personne qu’on admire, alors on va vouloir changer notre manière d’être lorsqu’on aime l’image d’un autre. On voudra donc changer notre personnalité, notre caractère pour essayer de devenir comme lui, forcer notre nature.
Une autre question se pose, « pourquoi accroche-t-on une photo de quelqu’un qu’on aime dans sa chambre ? » Nous y avons répondu en disant que c’était pour nous évader, pour sortir de la réalité car cette personne nous inspire, elle sort de l’ordinaire.
On remarque qu’une admiration exagérée pour quelqu’un peut devenir nocive pour la santé car on risque de délaisser notre vie sociale. Il y a donc des degrés d’admiration à respecter pour que celle-ci reste sans risque. Si cette admiration est poussée à l’extrême c’est-à-dire qu’elle nous obsède, on peut en venir à oublier la réalité. Une admiration sans risque serait par exemple le fait d’admirer son père et de vouloir le rendre fier.
Nous nous sommes ensuite demandé ce qui faisait qu’il y ait des admirations positives et négatives. Une admiration serait positive si la personne est dans notre réalité à nous et dans le cas contraire, une admiration serait négative si la personne n’est pas dans notre réalité. Une personne qu’on n’a jamais vue par exemple, n’est pas dans notre réalité et donc on ne se rend pas forcément compte de ses défauts, ce qui fait qu’on ne sait pas les éviter. Nous avons pris l’exemple de notre père qui fume. On admire notre père mais on ne veut pas fumer comme lui, car on sait ce que la cigarette a eu comme impacts sur sa santé et on ne veut pas subir la même chose que lui. Alors qu’avec une personne qu’on ne connaît pas, on ne sait pas forcément si elle fume et on ne sait pas ce que la cigarette a fait comme mal à sa santé.
Ce ne serait donc pas sain d’admirer quelqu’un dont on ne voit uniquement que l’image positive.
Mais alors, connaître l’image de quelqu’un ne veut pas dire connaître la personne ? Non ! Cela peut être l’image que cette personne veut donner d’elle. Par exemple un pédophile sur Facebook, il va donner une bonne image de lui-même mais a, dans le fond, de mauvaises intentions.
En résumé, on peut dire que l’admiration à juste dose est capable de donner des objectifs, elle est capable de donner de la volonté à quelqu’un qui n’en avait pas forcément. Mais si cette admiration devient trop extrême, s’il n’y a plus que ça qui compte, elle devient nocive car on rêve trop, on ne vit plus notre vie à nous, on ne se crée pas sa propre vie, on stagne entre la nôtre et celle d’un autre ; à ce moment-là, cette admiration ne vaudrait plus la peine d’être.
Pour terminer, on s’est demandé s’il y avait de « bonnes » et de « mauvaises » personnes à admirer. Cela dépendrait des mentalités, des influences liées à nos modes de vie, nos régions, nos ethnies. La mauvaise personne à admirer serait celle qui peut amener des conséquences négatives sur notre propre vie.
Nous avons également conclu en disant que c’est la conséquence du mouvement d’admiration qu’on a envers une personne qui fait que cette admiration est positive ou négative. -
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