Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les dialogues à visée philosophique du Collège Langevin à Ville-la-Grand › Extrait d’une séance avec des ado : A propos de la destinée
- Ce sujet contient 0 réponse, 1 participant et a été mis à jour pour la dernière fois par René, le il y a 10 années et 10 mois.
-
AuteurMessages
-
24 janvier 2014 à 22h47 #4817
Contexte des échanges :
Des élèves se retrouvent dans une salle durant la pause entre 13h00 et 14h00. Nous leur proposons « un dialogue à visée philosophique ». Il s’agit de partager un moment d’échange sur différentes thématiques qu’ils souhaitent nous proposer avec leurs camarades ou, le cas échéant, que nous leur suggérons.
L’idée est de s’interroger sur la teneur des idées que nous avons, de s’inscrire dans une démarche de compréhension des idées d’autrui, mais aussi dans une démarche de questionnement, de recherche de ce qui est vrai ou faux, de ce qui pose question dans notre monde d’aujourd’hui.
Nous sommes deux adultes à prendre en charge cette activité.Extrait d’un échange : Il y a de la destinéeQui parlent ?
E : les élèves
M : le ou les modérateursE : Les choses sont déjà écrites, il y a de la destinée.
E : Non, il y a avant tout notre libre arbitre, nous créons notre propre destinée. On peut changer son destin.
M : Si c’est prédestiné, qui prédestine quoi ?
E : Dieu, si tu as la foi tu y crois.
E : Mais comment savoir si Dieu existe ?
M : Pour l’instant, acceptons de poser l’hypothèse que Dieu existe, mais le débat sera à reprendre. En attendant les sociologues disent que nos vies sont prédestinées par notre environnement, notre culture, nos habitudes.
E : Nos parents nous imposent leurs pensées et si on n’est pas d’accord avec eux, ils ne sont pas contents.
E : Quand on est ado, on veut avoir nos propres pensées, on cherche une autonomie, on entre en conflit avec nos parents.
E : Quand on est au collège, avec les amis et avec les cours, on s’aperçoit que les choses sont différentes de ce qui se dit à la maison.
E : Quand on devient autonome, et si on est curieux, on cherche nous-mêmes à créer nos propres pensées.
{…}
M : Une autre manière de penser la destinée est de le faire sous la question du genre. Dans toutes les cultures, si on est un homme ou une femme, on n’a pas la même destinée. Qu’en pensez-vous ?
E : C’est la presse, les média qui nous obligent à penser ce que l’on doit penser.
E : Les mœurs et les rôles des sexes ont évolué depuis la Révolution. Avant les femmes ne pouvaient pas être autonomes, elles ne pouvaient pas voter, les homo ne pouvaient pas se marier, maintenant ils le peuvent.
E : Les homosexuels ont toujours existé mais ils se cachaient, ils étaient hors la loi, l’église ne les reconnaît pas, ils ne peuvent pas se marier religieusement.
E : On ne mélange pas les genres, les animaux ne le font pas sinon on bloque la descendance.
M : Cela pose la question de savoir si le couple doit nécessairement se reproduire (engendrer une descendance), y a-t-il d’autres raisons de s’aimer que celle de faire des enfants ?
{…}M : Admettons qu’il y ait une destinée (des évènements adviennent, une loi s’impose et nous impose les choses qui nous arrivent), sommes-nous tenus de subir notre destinée ?
E : Les parents nous obligent à choisir ce qu’ils ont décidé pour nous.
M : De grands penseurs (Martin Luther King, Gandhi) ont changé le monde par leurs paroles et leurs pensées. Ils se sont sentis avoir une vocation ou une destinée, ont-ils subi leur destinée, ou l’ont-ils créé ?
{…}Lors des séances suivantes, nous proposons aux élèves de relancer un dialogue à partir d’idées énoncées lors du dialogue précédent, ou de poursuivre avec une autre thématique.
-
AuteurMessages
- Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.