Cafephilos Forums Les cafés philo Les dialogues à visée philosophique du Collège Langevin à Ville-la-Grand Extrait d’une séance avec des ado. Thème abordé : les rapports sexuels (+ 2 cartes mentales)

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  • #4922
    René
    Maître des clés
      Extrait d’une séance à visée philosophique avec des adolescents
      (12, 13, 14 ans)

      Qui s’expriment ci-dessous ?
      E = interventions des élèves
      M = interventions du modérateur

      Lors de la dernière « Pause philo » une poignée d’adolescents arrivaient enjoués, les yeux rieurs à l’idée de proposer le sujet auquel ils venaient de penser.
      E : « Les rapports » lancent-ils
      M : Les rapports ?
      E : Oui, les rapports sexuels, mais c’est pas moi qui demande.
      M : Oui, ce n’est pas un problème, on peut être porte-parole d’une question du groupe ou d’une question qu’on a entendue par ailleurs. Quel thème souhaitez-vous proposer ?
      E : On apprend « ça » en classe, mais c’est de la biologie (l’ovulation, la fécondation, les spermatozoïdes).
      M : Quelles sont les questions que vous vous posez par rapport au thème du rapport sexuel ?
      E : Quel est le plaisir ?
      E : La première fois.
      E : La place du fantasme.
      E : Le « déviergement »
      M : ?? Ah ! la perte de la virginité.
      M : Je vous propose qu’on distingue toute la partie qui est liée à la biologie (la procréation, la fécondité, la maternité..) de la partie qui est psychologique et relationnelle, c’est-à-dire de ce qui se passe lorsqu’on a des relations intimes avec les personnes qu’on aime.
      Par rapport à vos questions, la place du plaisir et la place du fantasme sont associées, n’est-ce pas ? Les questions liées à la première fois et celles liées à la virginité sont également associées, n’est-ce pas ?
      E : Oui

      M : Quelle est la question qui se pose par rapport à la « première fois » ?
      E : Comment fait-on pour accepter des relations sexuelles ?
      M : Peut-on le formuler ainsi : la première fois, à partir de quelle condition peut-on accepter une relation sexuelle ?
      E : Oui, c’est cela.
      E : Quand le garçon peut éjaculer, et quand la fille a ses règles.
      M : Ce sont donc des critères biologiques. Posons-le sous forme de question : un premier rapport sexuel se définit-il par le fait que le garçon ait une « émission » et que la fille soit « féconde » ?
      E : Non. Pour moi, ce sont les sentiments qui priment.
      E : Il faut se sentir en confiance avec la personne avec qui on est.
      (D’autres élèves sont dubitatifs, interrogatifs )
      M : Par exemple, est-ce qu’embrasser est un acte sexuel ?
      E : (les oui et les non se mélangent dans les réponses)
      E : Si j’embrasse mon chat, ce n’est pas sexuel.

      M : D’accord, on peut se faire la bise, s’embrasser (se prendre dans les bras) de façon amicale, ou s’embrasser sur la bouche. Ce ne sont pas des actes sexuels en ce sens où les organes sexuels ne sont pas impliqués. Mais est-ce qu’embrasser une personne est un acte important dans une relation ?
      E : On commence par la bise et après le cou et ainsi de suite.
      M : Est-ce que s’embrasser de façon plus intime s’inscrit dans une succession d’évènements qui conduisent à un acte sexuel ?
      E : Ben, moi j’embrasse mais je ne couche pas.
      E : Oui, ça dépend des personnes.
      M : S’embrasser peut être une étape, mais les étapes suivantes ne sont pas des obligations. Il faut savoir respecter son corps et son intimité et ne pas aller plus loin qu’on ne le souhaite.
      E : Mais comment font-ils pour s’exciter, pour jouir ?
      M : Comment fonctionne l’excitation sexuelle ?
      E : Je n’ai jamais été excitée.
      E : Et, moi non plus.
      E : Moi je sais.
      E : Ah, oui, il y a des points sensibles.
      M : Il y a des zones érogènes, ce sont des zones du corps plus sensibles, plus réceptives que d’autres. Les lèvres, le cou, par exemple, sont sensibles.
      E : Le clitoris.
      M : Pourquoi pas ? Les parties du corps ont des noms précis chez l’homme comme chez la femme. Il y a des parties du corps qui réagissent de façon strictement mécanique, et il peut y avoir des excitations sexuelles qui sont désirées, et d’autres qui ne sont pas volontaires.
      A mon avis, le problème qui se pose dans la relation intime est celui de sa qualité, du sentiment de confiance et de respect que vous partagez avec votre partenaire. Les aspects techniques ou pratiques ne sont pas si importants car vous les découvrirez progressivement avec votre partenaire.


      En résumé, on peut dire qu’il convient de distinguer trois domaines :

      1) Ce qui est de l’ordre du biologique (la procréation, la fécondité, l’hygiène, etc.).
      2) Ce qui relève des actes physiques (les gestes de tendresse, comme s’embrasser)
      3) Ce qui relève de nos sentiments (ce que l’on ressent à l’intérieur de soi, comme le sentiment d’intimité partagée, la confiance échangée, l’intensité du sentiment d’être proche)
      Pour chacun de ces domaines, il faut se respecter soi-même et respecter son partenaire. Nul ne doit se forcer à une relation qu’il ou elle ne souhaite pas pleinement.

      La Pause philo du collège Langevin

      Vous pouvez télécharger l’extrait de ce dialogue + ces cartes mentales ci-dessous :
      LapausephiloducollgeLangevin04.04.2014.sance13.1thmesexualit.pourleGren.pdf

      #4924
      René
      Maître des clés

        Carte mentale 1 sur 2

        Cliquer ici si l’image ci-dessous n’est pas visible. Ou cliquer sur le lien dans « Fichier attaché »:
        CartementaleLarelationsexuellecollgePaulLangevincarte1.pdf

        #4926
        René
        Maître des clés

          Suite carte mentale n° 2

          Cliquer ici si l’image ci-dessous n’est pas visible. Sinon cliquer sur le lien dans « Fichier attaché » :
          CartementaleLarelationsexuellecollgePaulLangevincarte2.pdf

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