Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › L’histoire peut-elle avoir un sens ? Si oui, à quelles conditions ? (Kant), sujet pour lundi 05.10.2020.
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1 octobre 2020 à 21h57 #5943L’histoire peut-elle avoir un sens ? Si oui, à quelles conditions ?
Pour amorcer notre sujet, je m’inspire de l’épisode « Qu’est-ce que l’insociable sociabilité ? » de la série sur Kant diffusée sur les Chemins de la philosophie (voir dans les ressources en bas de ce message).
Selon Kant, l’histoire peut-être pensée selon trois perspectives :
1) le genre humain est en perpétuelle régression (perspective négative, rousseauiste);
2) à l’inverse, il peut être perçu en constante progression sur un plan moral (perspective optimiste et eudémoniste),
3) et il peut être perçu comme stagnant sur le plan moral, éventuellement tournant autour d’un même point (perspective abdérististe, adjectif formé à partir de la ville antique d’Abdère (ile de la Mer Egée), où les habitants étaient considérés comme « fous » (déraisonnables), stupides en raison de leurs pratiques rituelles sacrificielles.
Quel rapport avec l’insociable sociabilité de l’être ?Quel rapport avec l’insociable sociabilité de l’être ?
Kant fait le constat de cette contradiction chez l’être humain :
« L’homme possède une tendance à s’associer, parce que dans un tel état il se sent plus qu’homme, c’est-à-dire qu’il sent le développement de ses dispositions naturelles. Mais il a aussi un grand penchant à se séparer (s’isoler) parce qu’il trouve en même temps en lui cet attribut qu’est l’insociabilité, [cette tendance] à vouloir seul tout organiser selon son humeur; et de là, il s’attend à trouver de la résistance partout, car il sait de lui-même qu’il est enclin de son côté à résister aux autres. C’est cette résistance qui excite alors toutes les forces de l’homme, qui le conduit à triompher de son penchant à la paresse et, mu par l’ambition, la soif de dominer ou de posséder, à se tailler une place parmi ses compagnons, qu’il ne peut souffrir, mais dont il ne peut non plus se passer. »
Toujours selon Kant : « C’est à ce moment qu’ont lieu les premiers pas de l’inculture à la culture, culture qui repose sur la valeur intrinsèque de l’homme, c’est-à-dire, sa valeur sociale. »
En conséquence : « C’est alors que les talents se développent peu à peu, que le goût se forme, et que, par un progrès continu des Lumières, commence à s’établir un mode de pensée qui peut, avec le temps, transformer la grossière disposition au discernement moral en principes pratiques déterminés, et ainsi transformer enfin un accord pathologiquement arraché (à la nature) pour [former] la société en un tout moral. »
Extrait de : Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique. IVème proposition. Kant. 1784.Autrement dit, et pour résumer la pensée de Kant : l’homme est doté d’une nature contradictoire, mais cette nature le pousse à se dépasser. En conséquence, la possibilité est donnée à l’homme de transcender ses contradictions grâce aux facultés de sa raison, par là-même, il peut se donner la possibilité d’élaborer une législation (un cadre moral) qui lui permet d’échapper au 3 sens de l’histoire.
« C’est la souffrance qui force l’homme, autrement tant épris de liberté naturelle, à mettre le pied dans cet état de coercition; (…) c’est là la plus grande des souffrances, celle que les hommes s’infligent les uns aux autres (…) c’est seulement dans l’enclos de la société civile que ses penchants produisent le meilleur effet; tout comme les arbres, par cela même que chacun cherche à prendre aux autres l’air et le soleil, se contraignent à les chercher au-dessus d’eux, et par là, acquièrent une belle croissante droite; tandis qu’en liberté et séparés les uns des autres, ils laissent leurs branches se développer à leur gré, et poussent rabougris, tordus et de travers. Toute culture, tout art qui orne l’humanité, le plus bel ordre social sont les fruits de l’insociabilité qui, par elle-même, est contrainte de se discipliner et ainsi de développer complètement, par un art extorqué, les germes de la nature.
Extrait de la IVème proposition (Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique. Kant. 1784.Reformulons notre question : Peut-on donner un sens à l’histoire par les facultés de notre raison (par opposition à la déraison et aux passions) ? Si oui, à quelles conditions ?
Ressources
– Qu’est-ce que l’insociable sociabilité ? Les Chemins de la philosophie. France Culture.
– Kant et la philosophie de l’histoire. Cours de Simone Manon dans Philolog
– Idée d’une histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique. L’explication Wiki.2 octobre 2020 à 1h16 #5945C’est un très bon sujet pour le prochain débat. En effet, les circonstances des avènements historiques sont biaisés par les différentes formes d’imperfections humaines imputables à des troubles physico-psychanalytiques de la conscience d’intensité très variable de l’être humain soumis à des influences, elles aussi d’intensité très variable d’un individu à l’autre, sachant que nous aurions à prendre conscience que certains, souvent malgré eux agissent à contre sens à la véritable rationalité et à l’esprit véritablement cosmopolite visant à la recherche du bonheur sur la base d’un entendement d’une manière efficiente.
Je me permets en outre de joindre mon propre document pour adjoindre aux réflexions respectives.
Critiquepistmologiquesurnotrefaonderaisonner.rtf2 octobre 2020 à 13h13 #5946Je me permets en outre de joindre mon propre document pour adjoindre aux réflexions respectives.
Critiquepistmologiquesurnotrefaonderaisonner.rtf
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