Cafephilos Forums Les cafés philo Initiation à la philosophie (Groupe Livinglab-Réginald) Genève Présentation générale du projet : un cours d’initiation à la philosophie par les auteurs (extraits de textes des auteurs) 1ère séance : vendredi 18.09.2020 à19h00

3 sujets de 1 à 3 (sur un total de 3)
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  • #5918
    René
    Maître des clés

      #5931
      gerl
      Participant

        Bien cher tous.
        J’ai ici un texte de Georges Leroux intitulé « Modernité des Grecs
        L’importance de la pensée grecque et les raisons de l’enseigner
        dans le programme collégial de philosophie » que je trouvais intéressant pour méditer sur les différentes modalités qui ont amené à la complexification historique notamment liée au facteur sophiste engendrant un désordre et/ou une désorganisation conduisant à une sorte de déviance de l’esprit rationnel.

        #5934
        Paul
        Participant

          Je vpus remercie.
          A cet égard, il faut noter que l’histoire et la philosophie de la Grèce antique ont toujours été biaisées et pudiquement magnifiées. Les auteurs sérieux connaissent et font connaître le lien étroit entre l’invention de la « démocratie » et l’esclavage en Grèce ancienne, qui définit l’homme-marchandise et le rapport au corps. La notion de Cité, et conséquemment celle de citoyen, est contraire à la notion d’universel et d’humanité, car elle distingue entre les « hommes libres », dont chacun dispose de deux ou trois esclaves, et l’institution esclavagiste.
          La notion de démocratie s’en trouve elle aussi amputée est renvoyée ici à une société de castes, où l’ordre se fonde sur la distinction de ceux qui ont un titre à gouverner et ceux qui n’en ont pas, ceux qui sont compétents et ceux qui ne le sont pas, comme les esclaves, mais aussi, ce qui est aussi grave, les femmes, dont le statut est celui de personne mineure dépendante d’un tuteur (mari, fils aîné ou autre homme désigné). L’Occident, en 1800, ne se formalisait toujours pas de l’absence des femmes et de l’exclusion des esclaves des institutions de l’Antiquité grecque, et acceptait mal l’homosexualité. Les spécialistes évitent toujours de mentionner ces aspects, de même que la pédérastie car, disent-ils, elle était considérée comme « normale » par les anciens Grecs.
          La disjonction marquée du corps, du sexe, et du nom dit assez l’exclusion de ces êtres humains du cadre juridique et donc de la notion de droit, en Grèce mais aussi à Rome.
          « L’assemblage monstrueux » de la liberté et de l’esclavage dans la cité grecque (Fortia) oblige à dénoncer l’analogie abusive entre démocratie ancienne et moderne, entre peuple et demos, entre Cité ancienne et Cité contemporaine et fait voir la marche « main dans la main de la démocratie et de l’esclavage » (Finley), qui rendit possible le gouvernement politique d’une minorité masculine étroite (un quart de la population), ces seuls « citoyens » de ladite Cité.

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