Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › Que quitte-t-on lorsque l’on part ? Proposé par David, sujet du 24.02.2014, + intro de David + restitution + carte mentale
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18 février 2014 à 22h33 #4832
Que quitte-t-on lorsqu’on s’en va ?
David nous propose ce thème en raison de son départ de notre région. Je préfère ne rien en dévoiler pour ne pas troubler son expression, mais également, parce que j’ignore tout du chant qui l’inspirera d’ici le jour de notre débat 😉
Si une mémoire un peu niaise d’adolescent est permise, je me souviens de cette chanson de Jean-Jacques Goldman : « Puisque tu pars », Jaco l’a écrite en réponse à la chanson : « Ce n’est qu’un au revoir » que ses fans chantaient à la fin de ses concerts.
Au-delà de l’anecdote, cette chanson dépeint la maturité requise d’un amour qui refuse de réduire l’autre à l’objet de sa possession. Il y a donc des profondeurs émouvantes dans la niaiserie, et un véritable sens de l’expression dans les paroles 😉
On peut lire les paroles et écouter cette chanson ci-dessous B)http://www.youtube.com/watch?v=1FpAauxcNY8
Sinon, j’ai évoqué en le bâclant (sous la pression des huées :cheer: ) le mythe d’Aristophane, en voici une version courte :
Le mythe d’Aristophane
« Jadis notre nature n’était pas ce qu’elle est actuellement. D’abord il y avait trois espèces d’hommes, et non deux comme aujourd’hui : le mâle, la femelle, et en plus de ces deux-là, une troisième composée des deux autres ; le nom seul en reste aujourd’hui, l’espèce a disparu. c’était l’espèce androgyne qui avait la forme et le nom des deux autres, dont elle était formée. De plus chaque homme était de forme ronde sur une seule tête, quatre oreilles, deux organes de la génération, et tout le reste à l’avenant. […]Ils étaient aussi d’une force et d’une vigueur extraordinaire, et comme ils étaient d’un grand courage, ils attaquèrent les dieux et […] tentèrent d’escalader le ciel […] Alors Zeus délibéra avec les autres dieux sur le parti à prendre. Le cas était embarrassant ; ils ne pouvaient se décider à tuer les hommes et à détruire la race humaine à coups de tonnerre, comme ils avaient tué les géants ; car c’était mettre fin aux hommages et au culte que les hommes leur rendaient ; d’un autre côté, ils ne pouvaient plus tolérer leur impudence.
Enfin, Zeus ayant trouvé, non sans difficulté, une solution, […] il coupa les hommes en deux. Or, quand le corps eut été ainsi divisé, chacun, regrettant sa moitié, allait à elle ; et s’embrassant et s’enlaçant les uns les autres avec le désir de se fondre ensemble […]
C’est de ce moment que date l’amour inné des êtres humains les uns pour les autres : l’amour recompose l’ancienne nature, s’efforce de fondre deux êtres en un seul, et de guérir la nature humaine. […] Notre espèce ne saurait être heureuse qu’à une condition, c’est de réaliser son désir amoureux, de rencontrer chacun l’être qui est notre moitié, et de revenir ainsi à notre nature première. » (Source, le blog de Eyssette).
Sinon, cette animation-vidéo ci-dessous illustre fort bien le mythe en question 😉Au plaisir du partage précieux de vos réponses et de vos questions qui jamais ne se laissent si facilement saisir.
1 mars 2014 à 16h14 #4847Pour son introduction, David a lu des extraits des pages 413 à 415 de « Des fleurs pour Algernon ». Daniel Keyes
« Je me rétracte, non pas au sens que les atomes de mon corps se resserrent et deviennent plus denses, mais comme une fusion. Comme si les atomes de mon moi se fondaient en un microcosme. Il va se produire une énorme chaleur, une lumière insoutenable… Je nage dans un labyrinthe humide à la recherche d’un je-ne-sais-quoi qui me reçoive, m’étreigne, m’absorbe en lui. Afin que je puisse commencer…. »
Je ne reproduis pas ici son into en totalité. Pour en savoir davantage, je vous conseille ce blog, vous y trouverez de nombreuses citations.
Vous serez également « éclairés » comme il se doit :blink: grâce à ce guide pédagogique (pdf.cliquer ici) élaboré par des enseignants, et destiné à leurs élèves. :cheer:1 mars 2014 à 16h33 #4848
Que quitte-t-on lorsqu’on s’en va ?
Restitution d’un certain nombre d’interventions résumées, entendues lors de notre débatVous comprendrez qu’on ne puisse tout dire 😉L’extrait que nous a lu David pour son introduction fait référence à une naissance, elle est relatée à partir du point de vue de l’auteur qui la vit de l’intérieur. (C’est talentueux) :blink:
Contextes, mobiles et typologies du départ
– Quitter un pays parce qu’on y est forcé, une entreprise parce qu’on est viré ou sa femme parce que vous êtes largué, le contexte est déterminant.
– On peut s’en aller à partir d’un choix réfléchi, ou par instabilité, par fuite, ou dans l’espoir de changer de vie, les motivations sont multiples.
– On ne peut également comparer le fait de quitter son environnement lorsque, enfant, on doit suivre ses parents, lorsque, adolescent, on prend son envol, lorsque adulte ou d’un âge avancé, on doit quitter ses attaches.
– On peut aussi distinguer 3 types de rupture : 1) éco systémique (géographique), 2) social (travail, cadre institutionnel, environnement..), et 3) affectif (les ruptures amicales et sentimentales).
Peser le pour et le contre
– Peut-on faire le choix de partir ou de rester en pesant le pour et le contre ? Les inconnues sont innombrables.
– Peut-on dire ce que nous serions si nous avions fait des choix différents de ceux que nous avons faits ?
– Partir, c’est avoir tout à gagner ou tout à perdre, c’est remettre en jeu sa mise.
– On peut peser le pour et le contre, mais c’est l’idée de continuité qui se trouve « questionnée ». On est confronté à une rupture, plus rien ne sera comme avant.
– On peut partir en s’autorisant à revenir, de cette même manière, on ne perd rien.
– Retourne-t-on dans le ventre de sa mère ?
– « Partir » est sans retour.Partir, une hygiène nécessaire ?
– Entre les ruptures imposées, et celles choisies (comme les vacances), il y a un besoin de « partir », c’est permettre un renouvellement.
– A priori, ce qu’on quitte, c’est la présence d’autrui, qui peut avoir tendance à nous oppresser. De fait, partir est une libération, elle donne la possibilité de s’inventer à nouveau.
– Pourrions-nous nous renouveler sans rupture ?
Partons-nous réellement ?
– « Un homme qui dort tient en cercle autour de lui le fil des heures, l’ordre des années et des mondes » Avec Proust, on comprend que le simple fait de s’éveiller est un traumatisme, on brise tous ses fils, s’éveiller est un départ.
– Nous partons malgré nous à travers nos rêves et, lorsqu’on part réellement, nous restons attachés à nos mémoires, à celles de nos liens, à celles de notre entourage, à notre passé.
– Le sentiment de perdre quelque chose témoigne du fait qu’on ne part pas vraiment, la mémoire dans ce cas est un problème.
– Pourquoi ne partons-nous pas sans faire de bruit ?
La communication est omniprésente, le monde est sans rupture
– Selon Deleuze et Guattari dans « Capitalisme et Schizophrénie » : le capitalisme est un mouvement qui tend à accélérer sans cesse les flux, et qui a pour conséquence de déterritorialiser les êtres. Ainsi, toutes les attaches deviennent précaires, flexibles ; les travailleurs, les machines, les objets, les capitaux, tout est déplacé selon les opportunités et les intérêts du moment.
– La question serait : Cette mobilité générée par l’accélération des flux crée-t-elle les conditions d’un monde où les ruptures sont permanentes ?
– A cette question s’en ajoute une autre : le fait d’être en rupture permanente ne fait-il pas perdre au mot « rupture » son sens tragique et symbolique ?
– Aujourd’hui, on ne quitte plus rien, on ménage des distances et des relations.
– Mais si on ne quitte plus rien, je suis désolée, c’est très clairement parce qu’on n’a plus rien.
– Si tout se vaut, « tout » ne vaut plus rien, on est dans l’indifférenciation généralisée.Communiquer n’est pas « relier »
– Sommes-nous à ce point adaptables que le passage d’un monde territorialisé à un monde déterritorialisé ne se résume qu’à une affaire de goût ?
– A mon avis, nous sommes dans la « perversité », elle est le fait d’être dans l’empêchement de choisir son temps et son espace librement. Nous somme réduits à être des objets, des « jetables ».
– On confond « communication » et « lien », seul ce dernier est « plein ». La perversité est dans cette phase où, chacun devenant interchangeable, plus personne n’a d’identité.
– Internet et le capitalisme font exploser les référentiels affectifs, sociaux et ceux de l’espace-temps. Chacun reste en contact avec sa « tribu » via les réseaux sociaux.
– En fait, les réseaux sociaux compensent les ruptures de liens que nous impose la société réelle, elle-même générée pas les IT.
– Savons-nous où nous allons ?
La communication n’est pas une relation
– Il y a une effervescence de la communication via les réseaux et les nouvelles technologies, mais la communication n’est pas une relation.
– Oui, je suis d’accord, la communication est un échange de données de type « informationnel », tandis que la relation est une interaction partagée entre des personnes. La relation implique qu’on se parle, qu’on se voie et que l’ensemble de nos sens soit interagissant.
– La communication via les réseaux sociaux sursoit et altère les feedbacks par rapport aux relations partagées dans un espace-temps délimité.
– La relation à l’autre est structurante, la relation sans « l’autre » est délirante, l’imaginaire prend le pas sur la relation de soi à l’autre.
– Il y a bien une opposition entre les systèmes de communication et les relations effectives. Souvent, des personnes assises à une même table et toutes occupées à pianoter sur leur « smartphone » ne communiquent même plus entre elles. Chacun est dans son monde.
– Les nouvelles technologies apportent de la mobilité, mais elles détournent également de la relation. Empêchent-elles les effets de rupture ? Probablement, mais les gens seront des « arrachés » et des « déracinés » permanents.« Je est un autre » (Rimbaud, références dans le dernier message)
– Le monde est aliénant, le besoin de « partir » s’inscrit comme un désir de renouvellement.
– « Je est un autre » (Explication du paradoxe : le « je » qui est « sujet» découvre que ce qui l’anime est «autre », une éventuelle étrangeté). Le fait de partir donne la possibilité de s’extraire dans une certaine mesure de son identité. Avec le changement d’environnement, on peut vivre l’ivresse que procure la découverte de nouvelles potentialités.
– Partir, est-ce gagner en émoustillement ce que l’on perd en usure ?Partir, est-ce changer ou se changer ?
– Une amie ironisait quant à la rupture avec son petit ami : « changer d’abruti, ça fait du bien » (Rires)
– Certes, probablement que rien ne change, mais le stade de l’usure peut être si avancé qu’un simple dépoussiérage est salutaire, ça redynamise. On se redonne de l’espoir en changeant d’environnement.
– Excuse-moi, mais le sens philosophique de cette attitude est quasi nul (Rires partagés), on ne fait que retarder et déplacer les problèmes ailleurs, n’est-ce pas ?
– C’est quelque part nietzschéen qu’apprendre à renouveler son regard en permanence, à ne pas se laisser engoncer dans une routine anesthésiante.Partir, est-ce rencontrer le réel ?
– Dans Matrix, Néo est arraché du monde informe et virtuel de la Matrice pour faire l’expérience douloureuse du corps dans le monde réel. A l’instar de Néo, je cherche à m’extraire du cocon de ma vie actuelle pour découvrir effectivement le réel…, mais c’est là que je me questionne : qu’est-ce que le réel ?
– Je ne sais pas ce qu’est le réel, mais très souvent, j’ai le sentiment d’être comme dans une gangue, comme si le réel se tenait à distance de moi.
– Partir, c’est se donner la possibilité de briser la gangue d’un cocon intérieur pour espérer toucher le réel.
– Partir revient-il à « conscientiser » un décalage entre ce que tu sens dans ta subjectivité intérieure, et ce que tu perçois de la réalité environnante ?
– Se peut-il que la nouvelle réalité soit une nouvelle subjectivité ?
La routine inhibe l’éveil
– Les premiers jours, lorsque je me rendais au travail, je m’émerveillais de la beauté des aurores et du paysage, aujourd’hui, je ne vois plus rien. Faut-il sortir de la routine pour être à nouveau touché par l’inattendu ?
– Pourquoi la routine nous rend-elle inattentifs ?
– Il y a des milliers de raisons, mais j’en tiens une dans le fait que nous sommes des êtres incomplets et que nous ne développons pas pour autant nos potentiels, nous nous complaisons dans le flou d’un confort bientôt insupportable.
– Le monde est vu à travers le filtre de nos présupposés, même nos relations n’échappent pas à cette bulle dans laquelle plus rien ne respire.
– On dessine une prison conceptuelle qui interdit l’émergence du nouveau.Le neuf conduit-il à se renouveler ?
– Les adolescents aspirent à quitter le cocon familial, car ce dernier est trop souvent un carcan. La rupture est une réponse à un appel venant d’une configuration intérieure oppressante. Les habitudes empêchent l’émergence du neuf dans l’instant.
– Les habitudes raccourcissent le temps, tout passe sans qu’on ne perçoive plus rien. Partir, c’est étirer le temps, c’est redécouvrir l’art d’observer.
– Saurons-nous mieux nous révéler, nous ouvrir au neuf dans un milieu différent ? Rien n’est interdit, mais rien n’est promis.Partir, ou se perdre dans l’illusion du changement
– Je pense aux immigrés qui partent le regard rempli d’illusions. Arrivés à destination, ils perdent tout : leurs illusions, l’espoir qu’ils représentaient pour leur communauté, et la protection qu’elle leur offrait.
– Lévinas voit dans l’arrachement une expérience structurant et participant de la construction de la personne. Le devenir qui nous attend s’inscrit à partir du passé qui nous a constitués, on ne part jamais à partir de « rien ».
– Le fait de « partir » peut également confronter à l’expérience de l’étrangeté.
– Le déracinement d’ici doit permette un enracinement ailleurs.
– Partir, c’est faire preuve d’adaptation, le problème c’est que le cerveau ne fonctionne que par habitude. Sortir de sa routine demande un effort qui augmente le sentiment d’arrachement.Partir, est-ce se donner la chance d’un nouveau départ ?
– Au cours d’une vie nous sommes amenés à partir de multiple fois. A chaque fois, ce sont des confrontations, un passé à mettre au clair. La question que je me pose est : quelles sont les chances que nous nous donnons pour « naître » à nouveau ?
– Partir et reproduire ce qu’on fait ailleurs de la même manière équivaut à un simple déplacement.
– Pour se reconstruire, il faut d’abord se déconstruire.
– Quand on part, on perd des repères (un environnement, des gens..), partir suppose avoir une sécurité intérieure suffisante. « Se détacher » suppose avoir été bien « attaché. »
– Se construire demande du temps, de même qu’établir des liens, de même que s’investir dans des projets et des activités.
– La difficulté à se relier fait écho à des difficultés que l’on porte déjà en soi, cela suppose d’établir un dialogue avec soi, d’entreprendre un travail sur soi.Symboliquement, partir, c’est re-naître
– Les recherches sur la conscience du fœtus indiquent clairement qu’il existe une conscience de soi. L’enfant est bouleversé par le changement qu’il perçoit au moment de naître. Il passe d’un intérieur « enveloppé » auquel il s’était accoutumé, à un extérieur aérien où il n’a plus aucun repère. Les recherches montrent que l’intensité du premier regard échangé avec la mère a une fonction éminemment apaisante, elle permet à l’enfant de s’ancrer dans le monde qu’il découvre.
– Puis, lors de la séparation, l’enfant revient automatiquement vers un monde intérieur. Ce retour sur soi n’est possible que grâce aux fonctions apaisantes de la mère (ou d’un tuteur) avec son enfant. Sinon il montre des signes de panique.
– Les départs à l’âge adulte s’apparentent à de mini traumatismes qui mettent en résonance les traumas de la jeune enfance. Si le défi de l’enfant consiste à se relier, c’est également celui de l’adulte.
Quelques interventions en vrac B)– Quand on part on essaie de se quitter soi-même, sauf qu’on s’emmène partout.
– L’épreuve ressentie en s’arrachant du sommeil est racheté en fin de journée par le retour au lit. Finalement, tout va bien.
– On peut quitter ses échecs, ses malheurs. Mais peut-on vivre avec ce qu’on n’a pas réussi à accomplir ?
– On dit que partir, c’est mourir un peu, mais il s’avère que c’est se donner la capacité de revivre.
– Le lieu où l’on se trouve n’est pas un problème en soi, ce qui est compliqué, ce sont les liens de dépendance. Il faut s’en accommoder ou il faut s’arracher.
– Plus on a fait semblant d’être proche, plus on a besoin de s’éloigner (notamment dans des retranchements intérieurs via internet et les réseaux).
– Partir demande un travail de re-composition de soi.
– On peut se renouveler un peu comme un animal se ragaillardit en se débarrassant de ses tics. (Rires)
– Est-ce qu’on est étranger, ou est-ce qu’on se sent étranger ou est-ce qu’on se comporte comme un étranger ?
– S’adapter, est-ce se convertir, est-ce perdre ses racines, est-ce se trahir ?
– Ceux qui font le choix de ne pas partir en prenant le risque de mourir sont vraiment nombreux (situation de catastrophe nucléaire (Japon) ou de guerre (Syrie), etc. On peut préférer la mort plutôt que d’éprouver la désolation d’un départ.
– Ce qui atténue les souffrances du départ, qu’il soit subi ou délibéré, c’est un positionnement « choisi » qui permet d’adhérer à une cause, à un projet, à un but qu’on se donne.
– On passe sa vie à créer des liens, et en partant on les perd.
– Il est difficile de faire parler cette épaisseur qui nous maintient à distance du réel.
– On arrive vers une renaissance.
Et vous, qu’avez-vous retenu ? Envie de réagir, ou de partir ? B)4 mars 2014 à 19h16 #4850Voici une carte mentale suggérée par ce sujet :
Si l’image ci-dessous n’est pas visible, vous pouvez cliquer ici, ou télécharger le fichier attaché ci-joint.
27 mars 2014 à 14h58 #4874La citation de Rimbaud : Je est un autre se trouve dans la correspondance adressée à Paul Demeny 15 mai 1871
Extrait :
« Car Je est un autre. Si le cuivre s’éveille clairon, il n’y a rien de sa faute. Cela m’est évident : j’assiste à l’éclosion de ma pensée : je la regarde, je l’écoute : je lance un coup d’archet : la symphonie fait son remuement dans les profondeurs, ou vient d’un bond sur la scène. »Source :
http://abardel.free.fr/tout_rimbaud/lettres_1871.htm
et BNF (Bibliothèque Nationale de France) -
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