Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Les sujets du café philo d’Annemasse › Qu’est-ce qui fait autorité pour soi ? Sujet du 13.12.2021 NOUVEAU LIEU : Bar le Jet d’Ox, rue Simplon, 6. Genève. Même horaire, à partir de 18h45.
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8 décembre 2021 à 13h58 #6152Qu’est-ce qui fait autorité pour soi ? (Attention, nouveau lieu, voir plus bas dans ce message. Merci)
La question m’est inspiré par l’excellent cours de Pierre-Henri Tavoillot : Les métamorphoses de l’autorité (audio accessible ici)
Quel est le problème ?
Ce qui fait autorité pour soi est ce que l’on tient pour « vrai » en son for intérieur. Or ce vrai pour soi contient autant de croyance, que d’expérience, que peut-être de « science ».
Un autre problème se greffe immédiatement sur ce qui précède : ce que l’on tient pour vrai pour soi se partage-t-il ? A-t-il quelque chose de commun avec autrui, voire quelque chose de général avec beaucoup de monde ? Le « vrai pour soi » peut-il être vrai pour un « commun » ?
> On pourrait se demander s’il y a une sociologie de « ce que l’on tient pour vrai en soi », une typologie des convictions intimes.
L’intérêt de la question peut résider dans le fait d’identifier (de le formuler, de le rendre clair pour soi et pour autrui) ce que l’on tient « vrai » pour soi.
> La question sous-jacente aux réponses que nous pouvons formuler est : nos convictions premières (vraies, fondamentales) sont-elles susceptibles d’être « ébranlées », questionnées ? Les réponses que l’on se donne peuvent-elles évoluer ?Définition de « autorité ».
Etymologie : dérivé du latin, aucto, le fait d’être auteur, fondateur, garant d’une origine. Du latin auctoritas, capacité de faire grandir, autorité, d’élever. Dérivé également de « augere » (faire croire, augmenter)
> Avoir autorité sur quelqu’un, c’est contribuer à l’augmenter en quelques points. (Source : interview de Michel Serre ici, en 9mn)Définition de autoritarisme :
Sens 1. L’autoritarisme désigne la tendance d’une personne à abuser de son autorité, à l’exercer avec rigueur, à chercher à l’imposer. Synonyme de tyrannie.
Sens 2 : L’autoritarisme est le caractère autoritaire, arbitraire d’un régime ou d’un pouvoir politique qui veut imposer à la société et aux citoyens son idéologie et la toute-puissance de l’Etat.Quelques éléments du cours de Pierre-Henri Tavoillot :
Trois sources primordiales de l’autorité (des sociétés traditionnelles à la plus haute antiquité) sont identifiées :
1° Dans les sociétés traditionnelles, les sources de l’autorité se trouvent dans un passé lointain (mythe, magie, croyance, ancêtre). Ses sources sont représentées comme grandioses, fabuleuses, magiques, sages. C’est un savoir (des lois, des valeurs, des savoirs) qui ont été conférée à des ancêtres de génération en génération. Dans les sociétés traditionnelles, l’autorité ne peut être questionnée. Le sage, le shaman ou le « maître » de la tribu en incarne l’esprit. Le respect de cet esprit garantit la sauvegarde du groupe (sa pérennité, son augmentation).2° L’autorité du cosmos. C’est l’idée qu’un pouvoir ou un argument se trouve augmenté par un lien avec la nature et l’ordre lui-même. Pensons au logos de la pensée grecque qui se réfère à un ordre cosmique. Cosmos = mise en ordre du monde, en suivre l’ordre. Ce qui donnera « « cosmétique », remettre en place son visage.
3° L’autorité du sacré (du divin). C’est l’idée d’un créateur de toute chose. Ce sont donc les autorités instituées sur la base d’un ordre transcendant, non radicalement soumis au contingent.
Ces trois ordres n’ont pas nécessairement disparu mais se trouvent régulièrement bouleversés par des crises, au gré de l’évolution des sociétés. Trois ou quatre exemples :
1° Crise de la Renaissance, avec Machiavel, Hobbes. Dieu est déchu, et c’est l’homme (le terrestre) qui soit assumer la charge d’incarner l’autorité. Se pose la question de la base sur laquelle il peut le faire, de sorte à être « augmenté », « fondé » en droit, légitime, reconnu.
2° La crise des Lumières où la raison et l’égalité citoyenne sont institués.
3° La crise des savoirs, de la science, de l’expertise. Gouverner au nom de la science, des techniques et en vue d’un homme augmenté par les programmes. Crise liée à l’hyper-modernité, à l’IA et, aujourd’hui, à la question de l’environnement.
4° La crise de l’environnement qui contraint l’humanité à se penser comme une « unité » : le mode de vie d’un pays et de toute région du monde ne peut être épargné, impliqué, concerné par le mode de vie de toute autre région du monde.
Proposition pour notre débat
– Tour de table informel sur : qu’est-ce qui fait autorité pour soi.
– Suivi d’un second tour où l’on questionne soit ses propres positions, soit celles entendues, en vue de mieux comprendre les enjeux de nos positions respectives.
– Et si nous avons le temps, on recherche ce qui, dans nos positions, est envisageable comme « partageable » par un commun.Ressources
– Le cours de Pierre-Henri Tavoillot : Les métamorphoses de l’autorité (audio accessible ici)
– La définition de l’autorité par Michel Serre. (En 9mn ici)
– Le dossier de la revue Hémisphère (se laisser guider par le sommaire.)
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXUn grand merci à Fabrice qui nous accueille dans la salle privée de son établissement, le Jet d’Ox, le lounge Bar situé dans le quartier des Eaux-Vives, rue Simplon n°6 (Genève).
Accueil dès 18h45 pour se mettre en place. Débat à 19h00
Jet d’Ox, car il est possible de s’oxygéner avec un bol d’air Jacquier et ses essences de pin chez Fabrice. Une atmosphère avec des essences naturelles, quoi de mieux pour lutter contre des infections ?
Merci d’honorer son accueil en prenant une consommation, en en offrant une, ou en laissant un petit pourboire. Une tire-lire pour offrir une boisson aux étudiants, chômeurs ou personnes mise en difficulté par la crise est mise en place durant nos débats.
Règles de base
– La parole est donnée dans l’ordre des demandes, avec une priorité à ceux qui s’expriment le moins.
– Chacun peut prendre la parole, nul n’y est tenu.Pour limiter les effets de dispersion dans le débat
– On s’efforce de relier son intervention à la question de départ, de mettre en lien ce que l’on dit avec ce qui a été dit.
– Pour favoriser une circulation de la parole, de sorte à co-construire le débat avec les autres participants, on reste concis.
– On s’attache non pas à affirmer son opinion, mais à expliquer la raison de sa pensée. En effet, c’est sur la base des argumentations, que l’on met en lien avec la question/le thème de départ, que l’on tente de faire progresser le débat, c’est-à-dire, d’en clarifier les enjeux.
– Concrètement, on évite de multiplier les exemples, de citer de longues expériences, de se lancer dans de longues explications, mais on va au fait de son argumentation.————————-
René Guichardan, café philo d’Annemasse.
> Lien vers notre forum anti-covid, anti complotisme ici.
> Lien vers les sujets du café philo d’Annemasse, ici.
> Notre proposition de débat contradictoire. On attend toujours des volontaires. -
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