Cafephilos › Forums › Les cafés philo › Café philo de la Connaissance de soi d’Annemasse › Rencontre n°7 du dimanche 7 janvier 2018. Café philo de la connaissance de soi + compte-rendu + un schéma. Ce qu’implique une démarche de connaissance de soi.
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2 janvier 2018 à 18h39 #5611
Bonjour,
L’acte d’écrire témoigne du travail de prise de distance que chacun fait avec sa propre pensée. N’hésitez pas à investir votre écrit, même s’il n’est que de quelques lignes : la connaissance de soi est liée à la capacité à rendre compte, à soi-même et à autrui, des mouvements de sa pensée.
Ce forum est dédié à la rencontre du dimanche 7 janvier 2018. En tant que participant, vous êtes invité à exprimer votre ressenti, à faire l’analyse d’une situation, à partager une problématique, à formuler une question que vous vous posez, à dire ce que vous retenez de la séance. Vous pouvez également suggérer des idées en vue d’améliorer le cadre de nos échanges.A bientôt.
René Guichardan.
Ps : pour poster un sujet dans le forum, il faut être inscrit, suivez les indications dans ce tutoriel (cliquer ici) pour vous inscrire. . Contactez-moi si vous rencontrez des difficultés de connexion. Merci.29 janvier 2018 à 20h57 #5618Compte-rendu de la 7ème séanceNous étions 11 personnes, 7 d’entre elles venaient pour la première fois. La séance s’est terminée vers 21H30.
Ci-dessous, je n’évoquerai que quelques problématiques que nous avons partagées. Libre à chacun de compléter, de réagir, ou de poser des questions :
Etre soi s’oppose-t-il à l’intérêt d’autrui ? C’est l’une des questions qui exprimait la problématique liée au témoignage ci-dessous :
» J’ai osé être moi et cela a blessé mon entourage. Ce n’est pas habituel, car normalement, je préfère ne pas être égoïste. »
Quelques réponses faites par différents participants :
> Peut-on écouter autrui si on n’est pas soi-même ?
> Est-ce par peur du jugement que l’on n’est pas nous-même ?
> Avons-nous peur de ne pas correspondre à l’image que l’on attend de nous ?
> Avons-nous peur de décevoir ?
> Est-ce une question d’intérêt, le nôtre contre celui d’autrui, qui nous incite à ne pas être nous-même ?
Autres questions qui sont venues dans un second temps :
> Qu’advient-il de soi, des autres qui s’attendent à ce que vous réagissiez comme d’habitude ?
> Suffit-il d’être soi pour être libre ?
> A quoi faut-il faire face quand on devient indifférent aux attentes que les autres attendent de de vous ?
> Comment expliquer que l’on change ? Comment l’expliquer aux autres ?>> Et nous, que nous disons-nous à nous-même ? Quelles explications donner à ses actions/paroles, si ces dernières ne correspondent pas à ce que nous ressentons/pensons ?
> Pourquoi devrions-nous avoir peur d’expliquer ce que nous sommes, ce que nous ressentons et les motivations qui nous animent ?Les réponses ci-dessous apportées peuvent constituer un simple éclairage (un panorama de raisons) par rapport à une situation, elle-même rapportée, et dont on ne connaît pas le détail. Il revient à chacun de répondre pour lui-même/elle-même des ressorts profonds à l’origine de son inhibition.
Une situation et un exercice intéressant :
L’un des participants (appelons-le Michel) a du mal à se positionner, à dire » je « . Après un bref échange où il a été invité à exprimer son ressenti, Michel demande à ce que l’on passe à un autre sujet, il ne veut plus être au centre de la discussion. Je l’invite à formuler sa position, mais Michel se gêne, on devine qu’il a le sentiment d’occuper une place trop centrale. Extrait :
– Michel : Comme d’autres personnes ont parlé, on peut voir si d’autres personnes souhaitent débattre d’un autre sujet.
– Modérateur : Ta position, c’est d’inviter les autres à parler d’un autre sujet ?
– Michel : Oui, parce là, c’est un peu centré sur moi.
– Modérateur : Est-ce que c’est une position par rapport à » je » ?
– Participants dans la salle : Non, car son souhait porte sur les autres, et non sur ce qui se passe en lui-même.
– Modérateur : Oui, c’est un désistement, mais (à Michel) tu as le droit, ce n’est pas un problème. Tu as le droit de te désister, mais il serait intéressant de le formuler à partir d’un » je » (si tu souhaites essayer). Mais le silence de Michel laisse dans l’expectative.
Exercice proposé : Les participants sont invités à jouer (formuler) un » je » comme s’ils étaient à la place de Michel. Il s’agit pour eux de sentir la posture qu’incarne Michel, et de la formuler à partir d’un » je » supposé.
– Participant 1 : Ce que je ressens de Michel, c’est l’élan et le retrait. A sa place je dirais : Je ne me sens pas encore assez en confiance pour exprimer ce que je vis.
– Participant 2 : Pour moi, la position de Michel n’est pas claire, je vais le formuler ainsi : si je fais abstraction des autres, ai-je vraiment envie d’aller plus loin ? Mais je ne suis pas certaine que Michel, même pour lui, veuille aller plus loin, ou s’il veut tout simplement ne pas aller plus loin – MAINTENANT. A la place de Michel, je dirais : J’ai peur de monopoliser trop le groupe et que les problématiques des autres ne soient pas prises en compte.
– Participant 3 : A sa place je dirais : Je ne veux plus que l’on parle de moi parce que cela soulève trop d’émotions et je n’arrive pas à les gérer.
– Participants 4 : Je dois me protéger malgré tout.
– Modérateur à Michel : Tu as entendu différentes interprétations d’un » je » (celui des autres), y en a t-il une qui te fait écho ?
– Michel : Je ne suis pas assez à l’aise pour dévoiler des sujets qui me touchent, ou peut-être que j’ai pas envie de les explorer. Je ne sais pas.Fin de l’exercice.
Cet exercice demande de s’extraire de sa position pour précisément sentir ce que sent l’autre (en tous les cas, de présupposer son ressenti). Puis, il s’agit de formuler un » je » comme si on était à la place de l’autre, mais où, finalement, on reste à sa place en formulant son » je » perçu dans cet exercice.
C’est une bonne pratique, tant au niveau de son empathie (a-t-on bien senti l’état émotionnel de l’autre) et si oui, comment notre » je » le perçoit-il et le formule-t-il ? A ce titre, ce » je » qui s’exprime est doublement intéressant, il rend compte d’un positionnement qui résonne juste ou faux :
– de soi par rapport à soi-même. On se sent donc aligné (ou pas) à soi-même, il y a congruence (ou pas) entre son ressenti et sa formulation.
– de soi par rapport à l’autre. L’autre perçoit (ou pas) son ressenti ou une formulation chez un autre, cela entre en résonance (ou pas) avec ce qu’il ne parvenait pas à formuler. Dans tous les cas, l’interlocuteur dispose d’exemples qui peuvent l’aider à ressentir ou à formuler sa position, s’il le souhaite.Autre thématique abordée : à quoi engage un cheminement vers la connaissance de soi ?
Quelques réponses :
– Il y a toutes les habitudes que l’on a prises de réprimer ses désirs, ses sensations, son intérêt, de ne pas savoir se positionner…. Il s’agit de prendre conscience de cette répression intérieure et, dès que l’occasion se présente, d’oser être soi, ne plus se réprimer, mais écouter, sentir, accueillir.
– Il y a des vides, des peurs, un équilibre à préserver, la confiance en soi qui peut manquer. On peut sentir son intégrité psychique comme menacée.
– La connaissance de soi demande de sentir/questionner/formuler les émotions que l’on ressent, c’est un premier pas pour apprendre à conscientiser ses besoins, apprendre à les reconnaître, puis à s’inscrire dans un projet de vie.
– Il faut être honnête avec soi-même.– La confrontation à soi peut se révéler » difficile « . Connaissez-vous les émotions que vous portez au plus profond de vous ? Il est fort possible que vous deviez vous y confronter pour vous connaître vous-même.
– Enfin, il y a toute la part de construction de soi à mettre en action car, de n’avoir pas été soi, on est un peu » nulle part « . Il y a donc un long processus de construction à mettre en place. Construction en soi (avoir sa discipline, ses règles de vie) et construction de ses interactions avec autrui (avoir une éthique), car autrui est un peu comme un autre » soi « , une sorte de miroir qui permet la construction de soi.
Voir le schéma ci-dessous (cliquer ici si l’image n’apparait pas, merci)
Et la philosophie dans tout ça ?
Elle s’impose pour apprendre à se situer en pensée, pour ne se faire prendre par le piège des mots, des concepts. Elle se doit néanmoins d’être attentive à ne pas nier les affects, à ne pas inhiber les sensibilités. -
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